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ma collègue de travail


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Salam,

 

Bien que nous pénétrions maintenant, dans un domaine anecdotique au sein duquel la vérité est encore moins garantie qu'à l'accoutumée, la petite histoire de ma collègue n’en est pas moins amusante.

 

Je venais de débuter ma carrière professionnelle, et je me rendais compte que la communauté à laquelle j’appartiens, ainsi que ma caste professionnelle comptait des enfants martyrs. Et parmi ces enfants martyrs, il y avait Aicha qui à mon grand désarroi était une de mes responsables (et non ma responsable).

 

Aicha était de prime abord, une femme avec des goûts vestimentaires de bon aloi, mais qui persistait plus à de l’esthétique prédominant et du gadget envahissant dans le service de par certaines de ses compétences. Mais ne nous étalons pas, car s’étaler c’est ensuite essuyer et je n’ai plus de sopalin car mon rouleau est vide.

 

Bref Aicha possédait tous les attributs de ce qui est détestable chez une femme (mais accentué chez la Magrébine) : arrogante, autoritaire, arriviste, acariâtre, lunatique, matérialiste et je vais m’arrêter ici car la liste n’est pas exhaustive.

 

Alors que travaillons en « open space », Aicha avait le droit à son bureau individuel au travers duquel le service la discernait du fait de la baie vitrée, et qui avait toute sa considération. En ce qui me concernait, elle s’apparentait plus à une saucisse dans la vitrine réfrigérée du kebab à momo.

 

Aicha exerçait sa prédominance hiérarchique d’une manière saugrenue, en outrepassant outrageusement certaines règles déontologiques, notamment en terme de respect. Pour ma part j’avais le droit à ma réunion quotidienne qui relevait du supplice, durant laquelle celle-ci me déversait ses flots de paroles encombrantes qui agaçaient mes dents fragiles par tant d’acidité, si bien que ses mots se transformaient en maux de tête. Je restais plongé dans mon mutisme car le spectre du conseiller pole emploi planait au dessus de ma tête. Quand midi arriva, le service lui vouant admiration suivait Aicha à la cantine comme la cour suit le Roi pour un déjeuner au cours duquel nous avions le récit de ses vacances, de ses cours d’équitation, ses cours de danse, de ses week end à Venise, ect…. Nous avions également le récit de ses goûts sentimentaux éclectiques.

 

Outre mesure, cela ne me dérangeait pas « chacun fait ce qu’il veut », mais le jour ou j’ai commencé à détester Aicha, ce fut pour des rapports que je rédigeais à destination de la direction qu’elle devait viser, mais pour lesquels elle substituait mon nom par le sien, afin d’y avoir les faveurs. Elle m’agaçait également par l’attitude condescendante qu’elle avait à mon égard : pendant le ramadan j’avais le droit à « ça ne sert à rien ce truc de se priver de manger et de boire pendant une journée», ou quand je posais une journée pour l’Aid « égorger une bête innocente c’est deguellasse », ou un jour quand je suis revenu bronzé de vacances «tu as été au Maroc ?, c’est un pays sale, plein de mouches avec des mendiants, je n’y suis plus retourné depuis petite quand j’y allais avec mes parents ». « Moi » me dit elle « J’ai été aux Caraïbes avec Jean Marc, c’était propre on a bien bronzé dans notre hôtel de luxe » me dit elle en rabattant sa chevelure d’un air méprisant, dédaigneux.

 

Le point de fission fut atteint. Mais je restais d’un calme olympien, dans mon esprit une vengeance mûrissait. Tôt ou tard une occasion s’offrirait à moi.

 

Les mois passèrent et mon contrat allait arriver bientôt à échéance (je partais vers d’autres horizons), et un jour la direction afin de nous détendre proposa l’ensemble du personnel une séance de squash, les équipes furent formées et manque de chance, Aicha fut mon binôme.

 

Alors que je gagnais la manche, et que nous engagions une partie, ma concentration étant au summum, je mis un malencontreux coup à Aicha, sans faire exprès. Bien que je m’excusais, Aicha ne fut pas perméable à mes excuses, et me fit un scandale en quittant sur le champs la partie.

 

La veille de mon départ, j’allais la voir et lui dit de manière hypocrite ma satisfaction d’avoir collaboré avec elle, et m’excusais une fois de plus pour la séance de squash en lui proposant un dîner au restaurant. Elle me dit d’un air hautain « ok, mais si c’est moi qui choisi ». Je lui répondis par l’affirmative.

 

Je regrettais d’avoir fait la proposition, car niveau financier je caressais souvent mon découvert; enfin moi et mon découvert étions fusionnels, d’autant que j’étais rik rak : je venais de réparer ma renault 21 modèle 1988 avec 350 000 kms qui était tellement pourrie que la carrosserie tenait avec du scotch, et je venais d’acheter le khawli pour la fete.

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Je tentais néanmoins le coup, et je filais m’acheter un costume chez mamadou à porte de Clignancourt, je fis une affaire. 40 euros pour le costume de marque emporinino armanino (mamadou me certifiait que c’etait de la marque), et 20 euros pour les chaussures de même marque. Je sentis d’un seul coup, que je gravissais des échelons sur l’échelle sociale. J’étais content.

 

Cheveux gominés, avec mon costard j’arrivais à proximité du lieu du restaurant ou je garais la renault 21 à trois rues, pour ne pas qu’Aicha me remarque. J’avais une fortune sur moi, 50 euros, je pensais que cela paierait aisément le festin. Quand je vis le restaurant, je me dis que 50 euros serait uniquement le droit d’entrée.

 

Enfin bref, j’entrais et je retrouvais Aicha chez notre amphitryon. Toujours hautaine en me parlant de ses prochaines vacances avec Jean Marc, se vantant qu’il l’emmenait dans les grands restaurants, et que ce n’est pas un magrébin qu’elle aurait droit à cela. Je tiens à préciser que ses exigences sont d’une modestie qui mérite d’être soulignée.

 

Quand la carte arriva, nous commandions mais des gouttes de sueur suintaient de mon front, en constatant que 50 euros était simplement le prix d’une entrée. Mais Aicha commanda, sans soucier des détails pécuniaires, étant donné que je m’y été engagé auparavant.

 

Je commandais également, sans me soucier de ce détail. Je finirai bien par trouver une solution.

 

Arrivé au désert, je demandais à Aicha de prendre congé car je devais passer un coup de fil (mais que j’allais revenir), je me dirigeais vers l’entrée, petit coup d’œil à droite et à gauche et je regagnais subrepticement ma renault 21.

 

Je n’ai plus jamais revu Aicha depuis ce jour.

 

Retournant dans mon humble demeure le gosier plein et surtout heureux d’avoir préservé mes 50 euros.

 

Eh oui toi qui me lis, la vie est à l’image d’une cannette d’oasis que tu bois à la santé du général BEJAADI, combattant la bêtise ou elle se trouve du haut de son T34.

 

Mets un peu de lumière dans ta chambre d’étudiant, et ouvre la fenêtre en admirant le paysage, et tu verras qu’il recèle des choses, et ton esprit s’illumera.

 

AINSI EST LE PARADOXE DE LA VIE

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