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L’intérêt de l’Algérie ne se situe pas dans un appui à l’Otan


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Des diplomates et des militaires sont formels :

 

L’intérêt de l’Algérie ne se situe pas dans un appui à l’Otan

 

Le CRSS, Centre de recherche stratégique et de sécurité, a abrité, hier après-midi, une conférence en son siège à Ben Aknoun.

 

C’est le colonel à la retraite El Hadj Bendoukha, qui fut attaché militaire à l’ambassade d’Algérie à Washington, entre 2006 et 2009, qui a présenté quelques caractéristiques de l’armée américaine. Longtemps, le pays de l’oncle Sam fut adepte de l’isolationnisme théorisé au XIXe siècle par le président Monroe. Cette doctrine du refus de l’intervention loin de son territoire fut rompue avec la Première Guerre mondiale. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Américains vont déployer d’abord dans le contexte de la guerre froide des moyens colossaux.

 

«Leurs frontières stratégiques recouvrent celles qui recouvrent leurs intérêts», expliquera M. Boudoukha. La tendance se renforcera après la disparition de l’URSS. Des commandements comme AFRICOM qui s’occupe de l’Afrique hormis l’Egypte seront mis en place. Par ailleurs, pour la seule année 2011, 76, 131 milliards sont destinés à la recherche. Le conférencier présentera le schéma du système de sécurité US qui s’appuie sur six commandements repartis aux quatre coins du monde et quatre commandements fonctionnels (opérations spéciales, transports, et armes nucléaires….). Toute cette puissance est mise au service des intérêts de l’Amérique devenue l’hyper puissance. «Aujourd’hui, 65 à 75% des forces US sont en dehors du territoire national». C’est le signe d’une belligérance accrue qui se manifeste sur plusieurs théâtres d’opérations. La sécurité des approvisionnements en énergie ne semble pas étrangère à cet activisme. En millions de barils / jour, les USA avec 20,75 dépassent largement la Chine qui consomme 7,86 ou la Russie avec 5,05. «C’est l’un des critères qui est à la base de la nouvelle doctrine de défense US définie en mars 1992, trois mois après la chute de l’URSS», expliquera le professeur Berkouk. «1,5% de la consommation US en hydrocarbures va à l’armée», précisera le conférencier.

 

Lors des débats où des ambassadeurs comme Abdelkrim Gherieb et des officiers de l’armée à la retraite ont pris la parole, la situation en Libye a accaparé l’attention. Il ne s’agit pas de soutenir El Gueddafi mais de protéger les intérêts de l’Algérie. «L’espace aérien de notre pays est directement menacé», expliquera un intervenant et la presse doit soutenir la position de l’Algérie car s’agissant de l’intérêt suprême du pays, on doit oublier qu’on est opposants». Un autre s’interrogera sur la réalité des menées de l’Otan qui ne semble pas pressé de protéger des populations civiles ou d’imposer la démocratie chez ses alliés de la région du Moyen-Orient.

«Les Algériens ne doivent pas être dupes mais chercher d’abord où est l’intérêt de notre pays», conseille l’ambassadeur Gherieb.

 

Horizons

afriquehebdo.com

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CENTRE DE RECHERCHE STRATÉGIQUE ET SÉCURITAIRE À ALGER

 

Deux généraux décryptent la crise libyenne

 

Les Occidentaux possèdent un logiciel qu’ils appliquent aux Arabes: nous vous détruisons pour vous reconstruire.

 

«Le rôle de l’armée US dans la prise de décision politique» a fait, avant-hier, au siège du Centre de recherche stratégique et sécuritaire (Crss), à Ben Aknoun, l’objet d’une conférence-débat animée par le colonel à la retraite, Hadj Bendoukha. S’exprimant sans détour, il a soutenu que la position de l’Algérie à l’égard du présent conflit en Libye est mal défendue. Estimant que l’intervention de la coalition en Libye sous couvert de la résolution 1973 des Nations unies est inadmissible, l’ex-officier de l’ANP a soutenu qu’une telle «aventure» menace grandement la sécurité de la région.

 

Devant une assistance, composée essentiellement d’ex-diplomates, ex-militaires et chercheurs, l’ex-officier a soutenu que «le plus important à la lumière du conflit libyen est sans nul doute, le fait d’éclairer l’opinion nationale en lui expliquant les enjeux avoués et inavoués, liés au conflit libyen».

 

Abdelkrim Ghrieb, ex-ambassadeur d’Algérie au Mali a, quant à lui, fait savoir qu’aujourd’hui «il est plus que nécessaire de convaincre l’opinion nationale et lui expliquer la démarche incluant les intérêts suprêmes du pays».

Décortiquant la question du conflit libyen en matière de retombées et dommages collatéraux, qu’ils soient internes ou externes, le général-major à la retraite, Abdelaziz Medjahed a soulevé des questions qui demeurent toutefois, sans réponse, en l’occurrence: «Qu’on me fasse comprendre comment des manifestants se sont retrouvés avec des chars?».

 

Le général-major Medjahed a précisé que la cohésion de défense du peuple libyen est désormais, vulnérable. Selon lui, «il y a une partie du peuple libyen qui veut que l’Otan aille plus loin dans son intervention. Elle demande indirectement une intervention terrestre, d’une part, et, de l’autre, une autre partie du peuple, qui par intérêt ou par nationalisme, refuse l’intervention de la coalition et de l’Otan».

 

Par ailleurs, le général Abdelaziz Medjahed a affirmé que l’on assiste à «l’Afghanisation» du conflit libyen. Et de conclure: «Le Monde arabe en général ne peut disposer d’une autonomie de défense stratégique car sa sécurité relève de son intégration dans des cercles de défense externes».

 

A ce propos, le général-major a souligné, qu’aujourd’hui, «le Maghreb assiste au retour des ex-entreprises coloniales, prétendant émanciper les peuples». «Dans le temps, les Occidentaux nous disaient qu’ils nous occupaient car ils voulaient nous civiliser. Aujourd’hui, ils nous détruisent sous prétexte qu’ils veulent nous libérer des dictatures.» Et de poursuivre: «Les Occidentaux possèdent un logiciel qu’ils appliquent aux Arabes: nous vous détruisons pour vous reconstruire.»

 

Dans le même sillage, le général-major a ajouté qu’un officiel US avait annoncé devant des journalistes en 2007 que «les Américains avaient orchestré un plan dès 2001 avec pour finalité l’imposition de leur tutelle et leur domination sur 7 pays: l’Irak, la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan, la Libye et l’Iran». Une analyse partagée par le colonel à la retraite, Hadj Bendoukha, indiquant que l’armée américaine a souvent déployé, dans le cadre de son fonctionnement, 65 à 75% de l’effectif militaire en dehors des frontières des Etats-Unis. Abondant dans le même sens, pour le général à la retraite, Noureddine Amrani, ces chiffres constituent un signe fort du caractère de belligérance américaine. Pour ce faire, il a signalé que sur les 12.800 étrangers qui travaillent au département de la Défense US, il se trouve, a-t-il dit qu’il y a 5000 Maghrébins qui ont été recrutés après le 11 Septembre pour décrypter des conversations.

 

Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE

L'Expression

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