L'institutrice britannique condamnée à 15 jours de prison

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L’institutrice britannique condamnée à 15 jours de prison

(L'orient le jour)

 

L’enseignante britannique jugée au Soudan pour insulte à l’islam a été condamnée hier soir par un tribunal de Khartoum à 15 jours de prison, décomptés à partir du jour de son arrestation, et à l’expulsion, a indiqué son avocat. Le procès de cette enseignante d’une école privée a eu l’allure d’un marathon judiciaire qui a pris près de sept heures devant la chambre criminelle du tribunal de Khartoum-Nord.

La Britannique était accusée d’avoir laissé des élèves de 6 à 7 ans donner le nom de Muhammad à un ours en peluche alors que toute représentation du prophète de l’islam est illicite. Elle était passible, selon l’article 125 du code pénal soudanais invoqué (qui traite des insultes à la religion, aux rites, aux objets sacrés et de l’humiliation des croyants), d’un maximum de six mois de prison, 40 coups de fouet et une peine d’amende.

Une porte-parole du Foreign Office a déclaré que la Grande-Bretagne est « extrêmement déçue » par cette condamnation. « Nous allons convoquer l’ambassadeur soudanais pour s’expliquer sur la situation », a commenté la porte-parole. Lors d’une rencontre, plus tôt dans la journée, avec cet ambassadeur, le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband avait affirmé que l’institutrice avait agi « en toute innocence » et il avait souhaité que le « bon sens » finisse par prévaloir.

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Des témoignages de Soudanais :

 

My 12-year-old son goes to the same school where Ms Gibbons is a teacher. The culture here, as elsewhere in the Islamic world, is very sensitive. That's why the story took such a direction. Maybe she didn't mean this to happen and it was an innocent mistake. But they don't accept that as an excuse. Lashes is a severe punishment and it is too harsh for what she did. But she has to be punished somehow. She should have learnt more about this society and taken more care about her actions. Me and other parents are not happy about the school closure. The children are going to miss so many classes and they were supposed to have exams next week. Now they have to stay at home and wait.

Fatima, Khartoum Sudan

 

I've been a student at the Unity High School for the last seven years. I am really worried about Miss Gillian. I don't know her because she teaches the younger schoolchildren, but I always see her playing with the kids and making them feel happy. She seems to be a wonderful teacher. I am a Muslim but I am not offended by what she did. She had no idea that it is forbidden. She should be freed.

Razan, Khartoum, Sudan

 

I believe this was a misunderstanding and the authorities are sensitive in light of the recent cartoon fiasco in Europe. I think it will be resolved and Miss Gibbons will eventually be cleared and allowed to go home. But it highlights how sensitive and defensive people have become. I pray it is all resolved soon and Ms Gibbions is allowed home.

Sultanah, Khartoum, Sudan

 

To feel offended by what the teacher did is impossible. She should not be punished for something like that. I believe that the teacher is in her right mind and is aware that she is in an Islamic country. I am sure she knows what can create religious tension and she wouldn't have done such a thing on purpose. The poor lady is being accused of a sin she did not commit. I hope and pray that the UK government will take this seriously and intervene with vigour before things get out of hand. Why aren't Muslim brothers taking more kindly to such things? Sanity my people!

Salma Aki, Khartoum Sudan

 

 

BBC NEWS | Africa | Sudan teddy insult teacher: Readers' views

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Finalement, elle a été expulsée du Soudan sans avoir fait de la prison.

 

L'enseignante britannique rentre saine et sauve du Soudan

 

Mali Ilse Paquin

 

La Presse

 

Collaboration spéciale

 

Londres

 

«J'étais terrifiée, et c'est un euphémisme.» Gillian Gibbons a ainsi décrit hier ses huit jours de détention au Soudan, où elle avait été condamnée pour insulte à l'islam jeudi dernier.

 

L'enseignante britannique était calme et souriante hier matin à son arrivée à l'aéroport de Heathrow, à Londres. Entourée de ses deux enfants adultes, John et Jessica, elle était visiblement soulagée d'être de retour en Grande-Bretagne. Il y a quelques jours seulement, des milliers de manifestants enragés exigeaient son exécution dans les rues de Khartoum.

 

Encore dépassée par la tempête médiatique qu'elle a déclenchée, Gillian Gibbons a affirmé: «Je ne suis qu'une enseignante ordinaire en quête d'aventures qui en a eu beaucoup plus que pour son argent. Personne n'aurait pu imaginer qu'une telle histoire soit possible.»

 

La femme de 54 ans a refusé de revenir sur le motif de son emprisonnement: l'ourson en peluche que ses jeunes élèves ont baptisé «Mohammed», le nom arabe du prophète de l'islam.

 

«C'est un sujet très difficile et délicat. J'étais très navrée d'apprendre que j'ai pu offenser qui que ce soit», a-t-elle dit, tenant la main de son fils.

 

Malgré son «épreuve», elle s'est dit très triste d'avoir quitté le Soudan, où elle a eu des moments «fabuleux». «Je ne veux pas que mon expérience décourage les gens d'y aller. En fait, je connais une charmante petite école qui a besoin d'un nouveau professeur», a-t-elle dit avec un humour très anglais.

 

Les deux politiciens britanniques musulmans qui ont obtenu sa libération, Nazir Ahmed et Sayeeda Warsi, sont revenus avec elle. Ils ont arraché son pardon après des «négociations tendues» avec le président soudanais, Omar Al-Bechir, et son entourage le week-end dernier.

 

En entrevue à The Guardian, Nazir Ahmed a louangé la force de Gillian Gibbons et a révélé qu'ils ont discuté de... fish and chips dans l'avion. «Quand nous avons réalisé que nous étions tous deux du Yorkshire, elle s'est prise à rêver du fish and chips de la région, a-t-il dit. Toutefois, elle est devenue émotive en parlant de ses élèves au Soudan. Elle adore son travail.»

 

Elle a d'ailleurs fait une demande d'emploi à peine déguisée devant la presse britannique. «Je suis sans emploi maintenant. Après Noël, je vais sérieusement chercher du travail», a-t-elle dit.