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Strauss-Kahn et les femmes : les histoires de trop


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Par Zineb Dryef | Rue89 | 15/05/2011 | 16H20

 

Le problème de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, c'est qu'elle vient s'ajouter à beaucoup trop de précédents. Les histoires ont d'abord circulé sur le ton de la plaisanterie : DSK, grand séducteur ; DSK, coureur ; DSK et ses avances un peu insistantes auprès des jolies journalistes…

Puis, il y a eu les livres dans lesquels on devinait que les descriptions d'un homme politique jamais nommé et décrit comme obsédé par le sexe, régulier du club échangiste Les Chandelles et incontrôlable le concernaient.

 

Pendant des années, cette réputation n'a pas semblé pouvoir entraver de quelque façon que ce soit sa carrière politique. C'est seulement en 2007, à sa nomination au FMI, que la question a été posée publiquement par Jean Quatremer, journaliste à Libération :

 

« Le seul vrai problème de Strauss-Kahn est son rapport aux femmes. Trop pressant, il frôle souvent le harcèlement. Un travers connu des médias, mais dont personne ne parle (on est en France). »

 

« On a fini par se battre »

 

En février 2007, une jeune femme, Tristane Banon, journaliste et romancière (et contributrice du nouveau site d'info marqué à droite Atlantico), a pourtant raconté qu'un homme politique avait tenté de la violer – elle a a précisé un an plus tard qu'il s'agissait de DSK.

 

Sur le plateau de « 93, Faubourg Saint-Honoré », l'émission qu'animait alors Thierry Ardisson sur Paris Première, elle le décrit comme un « chimpanzé en rut ». (Voir la vidéo)

 

 

Selon elle, Strauss-Kahn lui a donné rendez-vous afin de préciser une des réponses données lors de l'entretien. Voilà ce qu'elle raconte alors aux convives – Jacques Séguéla, Thierry Saussez, Jean-Michel Aphatie, Roger Hanin, Gérald Dahan, Claude Askolovitch et Hedwige Chevrillon :

 

« Je suis arrivée devant l'adresse, je me suis garée, je suis montée, c'était un appartement vide, complètement vide, avec un magnétoscope, une télévision. […]

 

J'ai posé le magnétophone tout de suite pour enregistrer, il a voulu que je lui tienne la main pour répondre, parce qu'il m'a dit “je n'y arriverai pas si vous ne me tenez pas la main”, et puis après la main c'est passé au bras, et c'est passé un peu plus loin, donc j'ai tout de suite arrêté…

 

Je suis arrivée là-bas, j'avais un col roulé noir, ça fait peut-être triper les mecs un col roulé noir mais faut arrêter, et après surtout c'est que ça s'est très très mal fini, parce qu'on a fini par se battre.

 

Donc ça s'est fini très très violemment, puisque je lui ai dit clairement “non, non”, on s'est battus au sol, pas qu'une paire de baffes, moi j'ai donné des coups de pieds, il a dégrafé mon soutien-gorge, il a essayé d'ouvrir mon jean… »

 

 

DSK m'a dit : « Je sais pas ce qui m'a pris, j'ai pété un plomb »

 

A l'époque, on est en 2002, la jeune journaliste recueille des confessions de personnalités pour un livre sur les grandes erreurs de leur vie. C'est pour cet ouvrage qu'elle rencontre Dominique Strauss-Kahn. Anne Mansouret, la mère de Tristane Banon, élue socialiste et blogueuse à Rue89, se souvient :

 

« Tristane a fait une dépression. Sa vie professionnelle a été perturbée par cette histoire. Elle est sous pression depuis huit ans, c'est un véritable harcèlement.

 

Ce n'est d'ailleurs pas DSK lui-même qui est derrière ce harcèlement, mais son entourage, Ramzi Khiroun [conseiller en communication de DSK, ndlr]. Le prochain roman de Tristane, dont la sortie était prévue à la rentrée 2011, a été mis en suspens à cause de la candidature de DSK ! C'est une pression permanente.

 

En 2002, des amies socialistes pensaient que Tristane devait porter plainte mais je l'ai dissuadée. Je ne voulais pas qu'elle soit à vie “la fille qui…” Elle démarrait juste dans le journalisme, je ne voulais pas que ça entrave sa recherche de travail ; c'est un milieu difficile.

 

Sur le plan familial, c'était compliqué aussi. DSK est le père de sa meilleure copine et l'ex-mari de sa marraine. Ça nous paraissait délicat. Mais sa vie a été bousculée et elle a craqué un nombre inconsidéré de fois. J'en ai parlé une fois avec DSK. Il a dit “je sais pas ce qui m'a pris, j'ai pété un plomb”. »

 

 

Anne Mansouret a ensuite réitéré ses propos dans des interviews à Paris-Normandie ainsi qu'à France 3 Haute-Normandie. (Voir la vidéo)

 

[YOUTUBE]36XwPhVJTNk[/YOUTUBE]

 

Tristane Banon, qui a plusieurs fois répété qu'elle avait renoncé à sa plainte, ne souhaite pas s'exprimer pour l'instant − « C'est une vieille histoire », a-t-elle déclaré dans « Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn », biographie autorisée signée Michel Taubmann.

 

Dans cet ouvrage, Ramzi Khiroun avance que Tristane Banon aurait inventé cette histoire de toutes pièces pour se venger de Dominique Strauss-Kahn : le chapitre qui lui était consacré avait été retiré par l'éditeur sur pression du staff de DSK.

 

Dans le chapitre consacré aux « trompettes de la rumeur », pour déconstruire la réputation sulfureuse du directeur général du FMI, l'auteur cite Véronique Bensaïd, militante socialiste de Sarcelles devenue conseillère parlementaire de DSK à Bercy en 1998. Elle l'accompagnait « deux fois par semaine » à l'Assemblée nationale :

 

« Dominique était encore plus dragué que dragueur. C'était inimaginable ! Quand nous étions au banc du gouvernement, pour la discussion des amendements, certaines femmes députées me passaient des mots à lui transmettre contenant parfois des déclarations enflammées, voire délirantes.

 

J'ai vu des femmes faire des numéros de claquettes dignes des plus grandes prostituées, j'ai vu des élues, des collaboratrices prêtes à tout pour coucher avec lui.

 

J'ai remarqué ce phénomène avec d'autres ministres. Mais avec Dominique, cela atteignait des sommets. En réalité, on peut parler de harcèlement sexuel. Mais Dominique en était la victime ! »

 

 

Aurélie Filipetti : « Ne pas me retrouver seule avec lui »

 

Une version qui ne colle pas avec celle racontée par Aurélie Filipetti. En 2008, interrogée par Le Temps, la députée évoque le souvenir d'une tentative de drague « très lourde, très appuyée » de DSK :

 

« Je me suis arrangée pour ne pas me retrouver seule avec lui dans un endroit fermé. »

 

 

Même dans le cas de sa liaison consentante entretenue avec Piroska Nagy au FMI en 2008 – un rapport avait blanchi DSK – le doute a plané après la révélation de cette lettre écrite aux enquêteurs :

 

« Je n'étais pas préparée aux avances du directeur général du FMI. […] J'avais le sentiment que j'étais perdante si j'acceptais, et perdante si je refusais. […] Je crains que cet homme [DSK] n'ait un problème qui, peut-être, le rend peu apte à diriger une organisation où travailleraient des femmes. »

 

 

Une responsable socialiste estime que sa candidature est foutue :

 

« Il n'est peut-être pas conscient d'être brutal, mais il y a des quantités d'histoires et elles vont sans doute ressortir maintenant. »

 

 

Dominique Strauss-Kahn, inculpé d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration, a nié ce dimanche tous les faits qui lui sont reprochés. Il plaidera non coupable

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DSK et son pénis : la politique plus forte que la justice

 

C'est le premier "sex scandal" à la française, mais sa dimension dépasse largement nos frontières. Comme l'écrit Gaëlle-Marie, "le dossier est croustillant, les enjeux dramatiques". Sélectionné et édité par Hélène Decommer

 

 

C'était l'actu chaude du week-end : Dominique Strauss-Kahn, le présidentiable qui fait exploser les sondages, a été arrêté, placé en garde à vue et inculpé pour acte sexuel criminel, tentative de viol et séquestration.

 

Régal médiatique, délice politique

 

Le dossier est croustillant, et les enjeux délicieusement dramatiques : cette affaire est en effet une pure merveille, pour les médias comme pour les différentes "familles" politiques. Voici un probable candidat à la présidence qui, non content de se promener en Porsche (socialiste et friqué, ça passe moyennement dans l'esprit des gens, même quand on emprunte la voiture en question), traîne derrière lui un douteux passé de serial-fucker présumé.

 

 

L'agression sexuelle dont il est aujourd'hui accusé constitue non seulement un cadeau pour ses opposants, qui peuvent à loisir invoquer son tempérament de débauché (incompatible avec la plus haute fonction etc, on connaît la chanson), mais également pour ses défenseurs, qui hurlent au complot et resserrent les rangs autour de lui, rivalisant de solidarité indignée.

 

 

Le problème, c'est que DSK est un petit farceur récidiviste. Mais si en 2008 l'affaire Piroska Nagy avait déjà égratigné le bonhomme, aucune notion de contrainte n'avait finalement entaché cette liaison : c'était politiquement sale, mais sexuellement consenti.

 

 

Exhumer l'affaire Nagy n'est donc pas très utile. En revanche, le retour sur le devant de la scène de Tristane Banon, voilà qui fait tache dans le décor : là, on a du lourd et du sévère. Car le récit de la journaliste, qui explique comment elle a été agressée par DSK lors d'une interview en 2002, est d'une autre teneur que les accusations d'abus de pouvoir portées contre DSK lors de l'affaire Nagy. L'abus de pouvoir, les faveurs supposées, les rivalités internes, tout ce désordre politico-sexuel au sein du FMI, ça sentait bien mauvais mais on restait au chaud dans des histoires de pognon et de magouilles : étant admis que DSK s'était simplement envoyé en l'air, l'écart sexuel se résumait à une banale histoire de *** entre adultes consentants.

 

Mais les accusations portées par Tristane Banon, c'est autre chose. Ça sent le réel, les corps qui luttent, l'érection menaçante, la peur, la contrainte douloureuse, la fuite et le stress post-traumatique. Ça sent la honte silencieuse, l'affaire soigneusement étouffée, les sourdes menaces pour préserver le secret, bref ça sent le viol, le vrai, même inachevé, même non prouvé.

 

Droit, justice, victimes, crimes sexuels : tout le monde s'en fout, ou presque

 

Pourtant, tout le monde semble oublier de quoi il s'agit aujourd'hui : mais le fait est que DSK n'est pas simplement accusé d'avoir la queue baladeuse. Et ce n'est pas pour le sermonner au sujet de sa prodigieuse énergie sexuelle qu'il a été arrêté. Non, là on ne plaisante plus : il est tout de même accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol.

 

Et si les faits qui lui sont reprochés font le lit des médias et des politiques de tous bords, entraînant spéculations hasardeuses et suppositions gourmandes, c'est bien parce que tout le monde oublie qu'à l'origine de cette inculpation, il y a une personne qui affirme avoir été victime de violences sexuelles.

 

 

Ce qui est beaucoup moins drôle, moins sexy, et moins vendeur que les errances érotiques d'un séducteur. Visualiser DSK en train de foutre en l'air sa carrière dans un spasme orgasmique est largement plus hot que de l'imaginer en train de traîner une femme terrifiée par les cheveux pour lui fourrer de force son pénis dans la bouche.

 

Le drame politique qui se joue sous nos yeux semble donc bien plus intéressant que le fond même de l'affaire. Et l'avenir de la campagne présidentielle de DSK (et plus globalement le coup porté à la crédibilité globale d'une gauche pas encore très vaillante), l'honneur de la France et l'éventuel merdier au sein du FMI déchaînent apparemment plus les passions que la vraie question, celle de la tentative de viol, qui n'intéresse pas vraiment les médias, à une louable exception près.

 

 

L'exemple Debré : une instrumentalisation éhontée qui oublie les victimes

 

Et ce n'est pas l'emphatique tirade de drama queen vomie par Bernard Debré qui plaide en faveur des éventuelles victimes. L'exhibition à laquelle se livre le député de Paris a de quoi laisser perplexe : pêle-mêle et sans aucun discernement, il assimile l'accusation qui pèse sur DSK (n'oublions pas qu'on parle de tentative de viol) à la double vie de Mitterrand, tout en affirmant que la France a toujours été tolérante : tolérante en matière de violences sexuelles, d'adultères ?

 

On ne sait pas trop, Monsieur Debré semblant très embrouillé dans son argumentation. Il évoque la honte, l'humiliation de la France, mentionne les "frasques" de DSK, ses "parties fines", et finit par intimer à DSK l'ordre de disparaître.

 

A aucun moment il n'est question d'une éventuelle victime. Et pas une fois Debré n'évoque la gravité de l'accusation vue du sol, le visage écrasé contre le parquet pendant qu'une main impérieuse tente d'ouvrir un jeans, ou les genoux irrités par la moquette d'une suite de luxe, le sexe raide d'un homme forçant la bouche d'une femme qui serre les dents. Monsieur Debré préfère avoir honte pour la France et déplorer des mœurs sexuelles débridées, plutôt que de se concentrer sur le fond des choses : il ne s'agit pas de sexe adultérin, mais de tentative de viol, impliquant une personne non consentante.

 

 

Mais Debré, comme la plupart des médias et politiques, récupère pour son compte l'affaire DSK.

 

Alors d'accord : la France est humiliée, les enjeux sont énormes, la campagne électorale est entachée, les primaires vont en pâtir, bref on va vachement moins rigoler maintenant que DSK a gâché une partie de la fête.

 

Mais comme souvent, on s'indigne vite, on crie fort et mal, et on oublie l'essentiel : Dominique Strauss-Kahn est accusé de tentative de viol**, et la victime est probablement indifférente à la fierté de la France. Par ailleurs, Tristane Banon est toujours en mesure de porter plainte, et vu d'ici, je doute fort que le destin des primaires socialistes l'émeuve particulièrement.

 

 

Je retourne donc à Monsieur Debré sa leçon de décence morale et politique : la décence, dans cette affaire, ce serait peut-être de ne pas oublier que DSK tombe sous le coup d'accusations qui n'ont strictement rien à voir avec un quelconque enjeu politique ou financier.

 

** Mise au point sur la présomption d'innocence : cliquer ici.

 

Auteur parrainé par Benoît Raphaël

© Le Nouvel Observateur

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Guest mackiavelik

ses avocats songent à déclarer coupable...il faut avoir une maladie grave pour agresser une femme de ménage une heure avant de prendre son avion pour une réunion aussi importante

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T'as déjà terminé avec le complot au sujet de Ben Laden? Tu vas vite en affaire toi!

t'

t'as pas bien lu ton journal et tu ne connaitra pas ce qui est faux et ce qui est juste alors tu dois en profiter dans ces pages!!!

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