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Londres veut négocier avec les talibans

 

Deux jours après sa visite éclair à Kaboul, Gordon Brown a décidé d'appeler les forces alliées et le gouvernement afghan à engager des pourparlers avec les chefs locaux liés aux talibans. Objectif : faire diminuer l'influence d'Al-Qaida.

 

Alors que touche à sa fin l'année la plus mortelle qu'ait connue l'Afghanistan depuis l'invasion dirigée par les Américains, en 2001, Gordon Brown se dit prêt à discuter avec les talibans. Ce changement de stratégie va probablement provoquer la consternation des purs et durs de la Maison-Blanche. Six ans après l'envoi de troupes britanniques pour renverser le régime des talibans, le Premier ministre britannique pense que l'heure est venue d'ouvrir le dialogue et de passer de l'action militaire à la recherche d'un consensus avec des chefs tribaux. Depuis le 1er janvier, plus de 6 200 personnes, dont 40 soldats britanniques, ont trouvé la mort dans des violences liées à la rébellion.

 

Le gouvernement a approuvé hier le plan de M. Brown, qui comporte trois points : la sécurité du pays, qui sera assurée par la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) dirigée par l'OTAN et l'armée afghane, des considérations économiques et l'avenir politique. M. Brown exposera aujourd'hui [12 décembre] devant le Parlement son intention d'entamer un dialogue constructif avec les chefs talibans – ce qui est de loin l'élément le plus controversé du plan. "Nous devons nous demander : qui combattons-nous ? est-ce bien nécessaire ? ne pourrait-on pas discuter ?" dit un conseiller de M. Brown qui a accompagné le Premier ministre lors de sa récente visite à Kaboul [le 10 décembre].

 

Certains responsables gouvernementaux estiment que l'on a eu tort de considérer les talibans comme une organisation unifiée et non comme un mouvement disparate, souvent composé de paysans recrutés à la pointe du fusil et infiltré par des combattants étrangers. Le plan a pour objectif d'isoler les soutiens locaux des talibans d'Al-Qaida et des militants venus du Pakistan. La responsabilité de l'opération incombera à Hamid Karzai, le président afghan, qui ouvrira des négociations avec les chefs talibans par l'intermédiaire des gouverneurs de province. "Musa Qala [une ville de la province de Helmand, dont l'armée britannique s'était retirée en octobre 2006, qui avait été prise par les talibans début 2007 et reprise le 11 décembre par l'armée afghane épaulée par l'OTAN] illustre bien cette situation. Une fois que la ville a été stabilisée, les gens ont été prêts à nommer des juges et des responsables de la police, à mettre sur pied des services et à poser des lignes à haute tension, explique la source de Downing Street. Mais le gouvernement afghan doit prouver qu'il peut mettre en œuvre une stratégie alternative."

 

Cette stratégie de dialogue est la dernière tentative en date de M. Brown pour prendre ses distances avec l'héritage militaire laissé par l'ère Blair et les instincts belliqueux du président Bush. Au cours du week-end, le Premier ministre a fait une visite surprise à Bassorah, dans le sud de l'Irak, et annoncé que les Britanniques auraient remis le contrôle de la région aux forces irakiennes d'ici à deux semaines. Les soldats britanniques seront alors cantonnés à un rôle de "supervision" et se retireront sur la base aérienne de Bassorah.

 

Cette détermination à tirer un trait sur les années Bush-Blair risque de renforcer la tension entre Downing Street et les faucons néoconservateurs qui tiennent toujours la Maison-Blanche. Le rythme du transfert de compétences à Bassorah cause déjà le désarroi des cercles va-t-en-guerre de Washington. L'accord passé entre les Britanniques et les chefs tribaux, qui a provoqué la chute de Musa Qala aux mains des talibans au début de l'année, avait été accueilli avec scepticisme par le gouvernement américain. Celui-ci a en outre poussé la Grande-Bretagne à mener un programme d'éradication du pavot, qui, selon Downing Street, va jeter les paysans dans les bras des extrémistes. Bush est toutefois dans la dernière année de son mandat et son influence diminue.

 

Colin Brown

The Independent

Courrier international, l'actualité mondiale vue à travers la presse

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  • 3 weeks later...
Londres veut négocier avec les talibans

 

Deux jours après sa visite éclair à Kaboul, Gordon Brown a décidé d'appeler les forces alliées et le gouvernement afghan à engager des pourparlers avec les chefs locaux liés aux talibans. Objectif : faire diminuer l'influence d'Al-Qaida.

 

Alors que touche à sa fin l'année la plus mortelle qu'ait connue l'Afghanistan depuis l'invasion dirigée par les Américains, en 2001, Gordon Brown se dit prêt à discuter avec les talibans. Ce changement de stratégie va probablement provoquer la consternation des purs et durs de la Maison-Blanche. Six ans après l'envoi de troupes britanniques pour renverser le régime des talibans, le Premier ministre britannique pense que l'heure est venue d'ouvrir le dialogue et de passer de l'action militaire à la recherche d'un consensus avec des chefs tribaux. Depuis le 1er janvier, plus de 6 200 personnes, dont 40 soldats britanniques, ont trouvé la mort dans des violences liées à la rébellion.

 

Le gouvernement a approuvé hier le plan de M. Brown, qui comporte trois points : la sécurité du pays, qui sera assurée par la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) dirigée par l'OTAN et l'armée afghane, des considérations économiques et l'avenir politique. M. Brown exposera aujourd'hui [12 décembre] devant le Parlement son intention d'entamer un dialogue constructif avec les chefs talibans – ce qui est de loin l'élément le plus controversé du plan. "Nous devons nous demander : qui combattons-nous ? est-ce bien nécessaire ? ne pourrait-on pas discuter ?" dit un conseiller de M. Brown qui a accompagné le Premier ministre lors de sa récente visite à Kaboul [le 10 décembre].

 

Certains responsables gouvernementaux estiment que l'on a eu tort de considérer les talibans comme une organisation unifiée et non comme un mouvement disparate, souvent composé de paysans recrutés à la pointe du fusil et infiltré par des combattants étrangers. Le plan a pour objectif d'isoler les soutiens locaux des talibans d'Al-Qaida et des militants venus du Pakistan. La responsabilité de l'opération incombera à Hamid Karzai, le président afghan, qui ouvrira des négociations avec les chefs talibans par l'intermédiaire des gouverneurs de province. "Musa Qala [une ville de la province de Helmand, dont l'armée britannique s'était retirée en octobre 2006, qui avait été prise par les talibans début 2007 et reprise le 11 décembre par l'armée afghane épaulée par l'OTAN] illustre bien cette situation. Une fois que la ville a été stabilisée, les gens ont été prêts à nommer des juges et des responsables de la police, à mettre sur pied des services et à poser des lignes à haute tension, explique la source de Downing Street. Mais le gouvernement afghan doit prouver qu'il peut mettre en œuvre une stratégie alternative."

 

Cette stratégie de dialogue est la dernière tentative en date de M. Brown pour prendre ses distances avec l'héritage militaire laissé par l'ère Blair et les instincts belliqueux du président Bush. Au cours du week-end, le Premier ministre a fait une visite surprise à Bassorah, dans le sud de l'Irak, et annoncé que les Britanniques auraient remis le contrôle de la région aux forces irakiennes d'ici à deux semaines. Les soldats britanniques seront alors cantonnés à un rôle de "supervision" et se retireront sur la base aérienne de Bassorah.

 

Cette détermination à tirer un trait sur les années Bush-Blair risque de renforcer la tension entre Downing Street et les faucons néoconservateurs qui tiennent toujours la Maison-Blanche. Le rythme du transfert de compétences à Bassorah cause déjà le désarroi des cercles va-t-en-guerre de Washington. L'accord passé entre les Britanniques et les chefs tribaux, qui a provoqué la chute de Musa Qala aux mains des talibans au début de l'année, avait été accueilli avec scepticisme par le gouvernement américain. Celui-ci a en outre poussé la Grande-Bretagne à mener un programme d'éradication du pavot, qui, selon Downing Street, va jeter les paysans dans les bras des extrémistes. Bush est toutefois dans la dernière année de son mandat et son influence diminue.

 

Colin Brown

The Independent

Courrier international, l'actualité mondiale vue à travers la presse

 

Vous etes un véritables stakhanovistes de la lutte contre l'islamisme.

Je vous félicite.Avec vous nous n'aurons plus jamais à craindre tant vous nous mettez en garde contre le danger islamiste.

Je vous aide un peu quand meme pour de temps en temps aussi allez dans la bonne direction:Prenez cap à l'Ouest et foncez toujours tout droit, bon je vous l'accorde il y a l'océan à traverser, mais vous y trouverez un grand pays, une démocratie rutilante qui a "à gogo" des valeurs à revendre et surtout qui sait parler le language islamiste tant et si bien qu'ils ont des interets convergents:ex: tout ce que fait Al-Quaida dont l'Islam est totalement étranger à leurs us, plait au Ricains et les aide meme a etendre leur influence.

Et puis si vous n'aimez pas l'Ouest il y a un petit état très à l'Est de l'Algérie et constament en danger et qui ,obligé de se defendre ,tue, affame, enferme tout un peuple dans un immense camp de concentration mais que heureusement vous qualifiez de Democratie.

 

Hier Mr JAKUBOWITZ, une femme Palestinienne revenant du Hadj à la Mecque est morte sous le sballes israelienne car ce pays très démocratique l'a jugée persona-non grata dans son propre pays la PALESTINE.

Mais bon c'est trp vous en demander , vous seriez surmenez a vous interessez surtout aux vraies victimes............................

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  • 2 months later...

La mission en Afghanistan est prolongée jusqu'en 2011

Alec Castonguay

Ottawa -- Le Bloc québécois et le NPD ont dénoncé hier le fait que le Parlement ait approuvé une prolongation de la mission en Afghanistan jusqu'en 2011 sans même connaître la facture de ces deux années supplémentaires

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