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Quand DSK pratiquait la présomption de culpabilité… à l’encontre des Arabes et des Noirs


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Merci à Badia Benjelloun qui rappelle ce jeudi matin, dans une remarquable contribution publiée par le site oumma.com, l’époque où DSK n’avait que faire de la présomption d’innocence, dès lors que les mis en cause étaient une demi-douzaine de « Noirs et Arabes », accusés d’avoir violenté une jeune femme présumée juive en juillet 2004.

 

Badia revient en effet sur cette tristement fameuse « affaire du RER D », lorsque pendant trois longues journées, politiciens de tous les partis et médias stigmatisèrent, sans disposer pourtant du moindre élément de preuve, une hypothétique bande de jeunes de banlieue.

 

Ces barbares s’étaient paraît-il rendus coupables d’une agression antisémite sauvage contre une jeune femme et son bébé dans un train de banlieue, lui tatouant au passage des croix gammées sur le ventre !

 

Le lundi soir 12 juillet, le scandale commence cependant à avoir du plomb dans l’aile. S’il y a bien eu plainte de la part d’une jeune femme auprès d’un commissariat de police, plainte aussitôt médiatisée par une officine de propagande israélienne en France (le « Bureau national de Vigilance Contre l’Antisémitisme » animé par Sammy Ghozlan), les enquêteurs ne disposent de strictement aucun indice étayant la grave accusation.

 

Invité du JT de 20 heures de France2, Dominique Strauss-Kahn revendique alors, sans vergogne, le droit au mensonge, et le principe de présomption de culpabilité.

 

Il déclare en effet :

 

"Si c’est un coup monté, évidemment ça serait critiquable en tant que coup monté, mais ça ne changerait rien au fait que c’est la dixième ou la vingtième des agressions de ce genre. Même si celle-ci se révélait après coup, on en sait rien pour le moment, ne pas s’être exactement passée comme on vous le raconte, ce qui est sûr c’est qu’il y en a eu 20 avant !"

 

L’épilogue interviendra le lendemain mardi matin 13 juillet, lorsque la victime présumée, Marie L., confessera avoir tout inventé, notamment les détails sur le caractère antisémite des violences, pour accéder à une certaine célébrité. Marie écopera ultérieurement d’une petite peine pour son mensonge, mais rarissimes seront les excuses des médias et politiciens qui avaient répandu le venin. Il n’y en eut point de la part de DSK, en tout cas.

 

CAPJPO-EuroPalestine

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Voici maintenant l’article de Badia Benjelloun

 

Le Neuf 3, DSK et le Bronx

 

par Badia Benjelloun - publié le jeudi 19 mai 2011

 

 

Appelé comme responsable de l’économie sous un gouvernement socialiste, le docteur en économie D Strauss-Kahn a fait œuvre de comptable ascendant manipulateur de comptes. Privatisant les bijoux de l’État français, Air France, France Télécom, il avait redressé artificiellement les comptes de la Nation.

 

Ce faisant, il a confirmé que la science dont il se prévaut est un art dérivé de la rhétorique sophiste. Il a fait plus qu’amorcer la mise en conformité de la France avec le dogme ultra-libéral, en effaçant le rôle de l’État en matière de secteurs clés jusque-là publics. L’instauration des stocks options comme mode de rémunération échappant à la fiscalité, et son plaidoyer enflammé pour les fonds de pension à la française, en sont des bribes convaincantes au sein d’un arsenal qui a conduit aux règles de l’OMC et à la privatisation de l’énergie, EDF, rendue par lui inéluctable. Les suicidés de France Télécom peuvent le remercier.

 

Cet homme co-auteur joyeux de la dérégulation mondiale, dont il ne faisait qu’appliquer la recette inventée par d’autres, a déconstruit un édifice élaboré au cours de décennies de luttes de classes qui assurait quelques garanties de solidarité dans le domaine de la santé et de la retraite à des moins bien nés que lui.

 

Il n’a pas vu venir la Crise financière de 2007-2008 comme tous ses pairs experts en arrangements rentables pour les compagnies privées, mais il a été adoubé pour présider le Fonds Monétaire International, instrument notable d’endettement des nations pauvres et/ou fragilisées par une concurrence impitoyable et déloyale. Ce serait donc à ce titre, commis du CAC40, qu’il avait été élu candidat préféré du Parti Socialiste, en position très éligible à la Présidence de la République de la France. La véritable imposture gît là.

 

Il n’y a pas lieu d’opposer Sarkozy, avocat d’affaires, l’Américain au comptable Strauss-Kahn déjà naturalisé par son séjour à Washington dans l’un des temples de la finance internationale. Exit donc cette possibilité discursive, à peine moins arrogante que la version sarkozienne, pour parachever l’œuvre prédatrice d’un capitalisme financier agonisant de ses propres excès.

 

Tombé pour un travers compulsif conduisant à des délits relevant du pénal.

 

Il est exigé de l’opinion de la retenue, de la sérénité à l’endroit d’un homme connu pour sa perversion sous prétexte que l’inculpé doit bénéficier de la présomption d’innocence. Mais qu’en a-t-il été de la position de l’actuel prévenu dans l’affaire augurale d’une dérive ‘sécuritaire’ et surtout stigmatisante de la fausse agression du RER D en juillet 2004 ? Une jeune femme mythomane avait dénoncé un délit imaginaire au cours duquel de jeunes Arabes et Noirs l’auraient violentée, elle et son bébé de 13 mois. Le récit agrémenté de dessins au feutre sur la peau de son ventre, représentant des croix gammées inversées, avait mobilisé toute la classe politique et médiatique contre cet acte antisémite honteux. Une fois exposé le résultat de l’enquête, qui a révélé la teneur mensongère de la plainte, Strauss-Kahn interrogé sur ses condamnations hâtives et inopportunes de la jeunesse des banlieues, répondait sur Antenne 2 au journal télévisé de 20 heures, le lundi 12 juillet :

 

"Si c’est un coup monté, évidemment ça serait critiquable en tant que coup monté, mais ça changerait rien au fait que c’est la dixième ou la vingtième des agressions de ce genre. Même si celle-ci se révélait après coup, on en sait rien pour le moment, ne pas s’être exactement passée comme on vous le raconte, ce qui est sûr c’est qu’il y en a eu 20 avant !" .

 

Lui sera-t-il appliqué par mesure de réciprocité et selon le principe de l’universalité, les mêmes règles compassionnelles ? La justice devra-t-elle se faire expéditive et se contenter du seul et confortable argument du « vraisemblable » , ici dans le cas de l’affaire du RER D du rendu vraisemblable, en renonçant à la recherche du vrai ? La victime de son acte prédateur, Nafissatou Diallo, a émigré dans la banlieue de New-York depuis sa Guinée natale sous l’effet d’une mondialisation qu’il a aidée à parachever. Elle aurait pu tout aussi bien être la sœur ou la cousine d’un de ces Noirs qui auraient assailli la mythomane du train de banlieue du neuf trois...

 

Oumma

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Merci à Badia Benjelloun qui rappelle ce jeudi matin, dans une remarquable contribution publiée par le site oumma.com, l’époque où DSK n’avait que faire de la présomption d’innocence, dès lors que les mis en cause étaient une demi-douzaine de « Noirs et Arabes », accusés d’avoir violenté une jeune femme présumée juive en juillet 2004.

 

Badia revient en effet sur cette tristement fameuse « affaire du RER D », lorsque pendant trois longues journées, politiciens de tous les partis et médias stigmatisèrent, sans disposer pourtant du moindre élément de preuve, une hypothétique bande de jeunes de banlieue.

 

Ces barbares s’étaient paraît-il rendus coupables d’une agression antisémite sauvage contre une jeune femme et son bébé dans un train de banlieue, lui tatouant au passage des croix gammées sur le ventre !

 

Le lundi soir 12 juillet, le scandale commence cependant à avoir du plomb dans l’aile. S’il y a bien eu plainte de la part d’une jeune femme auprès d’un commissariat de police, plainte aussitôt médiatisée par une officine de propagande israélienne en France (le « Bureau national de Vigilance Contre l’Antisémitisme » animé par Sammy Ghozlan), les enquêteurs ne disposent de strictement aucun indice étayant la grave accusation.

 

Invité du JT de 20 heures de France2, Dominique Strauss-Kahn revendique alors, sans vergogne, le droit au mensonge, et le principe de présomption de culpabilité.

 

Il déclare en effet :

 

"Si c’est un coup monté, évidemment ça serait critiquable en tant que coup monté, mais ça ne changerait rien au fait que c’est la dixième ou la vingtième des agressions de ce genre. Même si celle-ci se révélait après coup, on en sait rien pour le moment, ne pas s’être exactement passée comme on vous le raconte, ce qui est sûr c’est qu’il y en a eu 20 avant !"

 

L’épilogue interviendra le lendemain mardi matin 13 juillet, lorsque la victime présumée, Marie L., confessera avoir tout inventé, notamment les détails sur le caractère antisémite des violences, pour accéder à une certaine célébrité. Marie écopera ultérieurement d’une petite peine pour son mensonge, mais rarissimes seront les excuses des médias et politiciens qui avaient répandu le venin. Il n’y en eut point de la part de DSK, en tout cas.

 

CAPJPO-EuroPalestine

laffaire du RER B en rap

[YOUTUBE]DLKZ-LHu788[/YOUTUBE]

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pour cette affaire du RER B, les médias se sont déchainés contre les banlieusards en les traitant de voyous et de délinquants, ils n'ont pas pensé à la présomption d'innocence et maintenant ils nous bassinent avec ca pour l'affaire de DSK.... la politique de 2 poids 2 mesures.

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Dieu seul sait à quel point je ne porte pas les sionistes dans mon coeur, mais j'ai du mal à ne pas apprécier DSK, je l'ai toujours trouvé sympa, il a une tête de gentil et j'aime l'entendre parler et débattre.

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Affaire DSK : Bernard-Henri Lévy étrillé par la presse américaine

 

LEMONDE.FR | 20.05.11 |

 

Dans les médias anglo-saxons, les déclarations de soutien de ses amis à Dominique Strauss-Kahn provoquent de vives critiques. Leur cible principale est Bernard-Henri Lévy, qui a d'abord publié une tribune sur le site américain The Daily Beast, lundi 16 mai, avant d'en mettre en ligne une version française sur son site personnel.

 

Dans cette tribune, M. Lévy s'étonne du fait que la femme de chambre ait pu se trouver seule dans la suite 2806, "contrairement aux usages qui, dans la plupart des grands hôtels new-yorkais, prévoient des 'brigades de ménage' composées de deux personnes, dans la chambre d'un des personnages les plus surveillés de la planète". Il se montre également particulièrement critique avec la juge qui a envoyé M. Strauss-Kahn en prison, et en vient à réclamer un traitement spécial compte tenu du statut de l'accusé: "J'en veux, ce matin, au juge américain qui, en le livrant à la foule des chasseurs d'images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu'il était un justiciable comme un autre."

 

Une prise de position qui n'a pas eu l'heur de plaire dans le monde anglo-saxon. Depuis lundi, les éditorialistes se déchaînent, critiquant son point de vue et sa personnalité.

 

"LA TRISTE ET TROP COMMUNE ERREUR DE BLÂMER LA FEMME"

 

Premier reproche adressé à M. Lévy, le peu de considération dans lequel il tient la femme de chambre qui accuse M. Strauss-Kahn. Pour Melissa Bell, journaliste au Washington Post, il commet "la triste et trop commune erreur de blâmer la femme". Maureen Dowd, éditorialiste pour le New York Times, feint de prendre le parti de M. Lévy, pour mieux le caricaturer: "Elle l'a vraiment cherché. C'est le rêve que fait toute jeune veuve qui travaille dur, en craignant Dieu, en se brisant le dos pour faire de basses besognes dans un hôtel de Times Square pour élever sa fille adolescente, justifier son statut d'immigrante et profiter des opportunités offertes par l'Amérique, elle rêve de voir un fou, un vieux satyre ridé qui surgit tout nu de la salle de bains, se jette sur elle et l'entraîne dans la chambre, à la manière d'un homme des cavernes."

 

Pour Caroline Weber, professeure de littérature française à Barnad College et à Columbia, qui s'exprime sur le site du New York Times, le portrait de DSK fait par BHL – "séducteur, sûrement ; charmeur, ami des femmes" –, ne fait là que reproduire une vieille croyance de la classe politique française : "la profonde vénération qu'éprouveraient les femmes pour les prouesses sexuelles masculines". Et de rappeler qu'Anne Sinclair elle-même avait estimé qu'il était "important pour un homme politique de séduire". Mais pour l'auteure de cette analyse, "avec des amis comme DSK, le deuxième sexe n'a définitivement pas besoin d'ennemis".

 

D'autres journaux attaquent BHL sur son argumentation autour de la "brigade de ménage". Wendy Kaminer, avocate et écrivaine, explique sur The Atlantic qu'elle a fréquenté ce Sofitel et qu'elle n'a jamais vu une telle brigade à l'œuvre. Tom Scocca, sur Slate, va plus loin et demande au philosophe où il veut en venir avec cet argument : "Est-ce que cela veut dire que cette femme de chambre, un agent de la conspiration antisocialiste et transatlantique pour faire tomber Strauss-Kahn, s'est arrangée pour qu'il n'y ait pas de témoin de l'incident qu'elle était sur le point de provoquer ? Ou simplement qu'une femme qui entre seule dans une chambre d'hôtel s'offre automatiquement à qui peut s'y trouver ?"

 

"UN MILLIARDAIRE NARCISSIQUE À LA CHEMISE DÉBOUTONNÉE"

 

Autre sujet qui agace les éditorialistes anglo-saxons : la justice aurait-elle dû faire preuve de plus d'égards à l'endroit de DSK, comme le suggère BHL ? "Alors que Bernard-Henri est scandalisé qu'une simple femme de chambre puisse attirer des ennuis judiciaires à un 'grand' homme comme Strauss-Kahn simplement en l'accusant, de manière crédible, d'agression sexuelle, je suis fier de vivre dans un pays où une femme de ménage peut débarquer un dirigeant international d'un avion en partance pour Paris", répond Jonah Goldberg dans la National Review. Andrew Sullivan, auteur britannique et blogueur sur The Daily Beast, y voit un simple réflexe de survie : BHL prend "la défense de sa classe sociale".

 

Certains éditorialistes s'attardent sur la personnalité du Français. Matt Welch, rédacteur en chef du magazine Reason, s'en prend violemment à celui qu'il appelle le "milliardaire narcissique à la chemise déboutonnée". Un des éditorialistes de The Economist le qualifie même "d'auteur du pire livre jamais écrit sur les Etats-Unis [American Vertigo]" et lui reproche de chanter les louanges de DSK en faisant peu de cas de la plaignante.

 

Enfin, ils sont quelques-uns à rappeler le rôle de Bernard-Henri Lévy dans la reconnaissance des rebelles libyens par la France. Tom Scocca en profite ainsi pour ironiser : "Si BHL avait défendu la cause libyenne comme il défend la cause DSK, les marines seraient en train de défendre [le régime de Khadafi]."

 

L'humoriste Jon Stewart s'est également emparé de la tribune de Bernard-Henri Lévy. Dans l'émission The Daily show du 19 mai, il ironise : "Tout le monde sait que les femmes de chambre viennent par deux".

 

Le Monde

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Dieu seul sait à quel point je ne porte pas les sionistes dans mon coeur, mais j'ai du mal à ne pas apprécier DSK, je l'ai toujours trouvé sympa, il a une tête de gentil et j'aime l'entendre parler et débattre.

 

moi je trouve plus quil a une tete de vicieux :D

en plus de sa vision tres liberale et de ses anciennes affaires louches...

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Dieu seul sait à quel point je ne porte pas les sionistes dans mon coeur, mais j'ai du mal à ne pas apprécier DSK, je l'ai toujours trouvé sympa, il a une tête de gentil et j'aime l'entendre parler et débattre.

 

Je trouve qu'il a la tête du parfait vicieux, mais bon, je suis une femme, je dois avoir des antennes pour ça:25:.

 

J'apprécie ses connaissances et ses compétences, par contre je n'aime pas les doubles discours et l'incohérence dans les comportements. Je l'aurais plus apprécié s'il avait été à droite ou au moins au centre. A gauche, ça fait un peu, je veux faire virer la gauche à droite, au cas où elle serait par malheur élue.

 

De toute façon avec ce que j'ai pu entendre à son sujet ces derniers temps, et sans toutefois lui souhaiter 70 ans de prison, j'espère qu'il ne reviendra pas sur le devant de la scène et qu'il paiera une bonne fois pour toute son comportement pour lequel, il aurait dû se soigner, il a longtemps déjà.

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Guest mackiavelik

un homme qui déclare coupable d'autres personnes avant qu'elle soient jugées parce qu'elles sont arabes ou noires mérite le meme sort

 

mise à part ca, il va déclarer sa culpabilité,

on a trouvé son ADN dans les vêtements de la victime

 

la fameuse citation de ce qu'aurait été le président francais: : "Je me lève tous les matins en me demandant comment être utile à Israël".

de cette facon,il y pensera les 15-20 prochaines années en prison

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Sexe, politique et police des mœurs

 

Le Monde | 24.05.11 | 11h29 • Mis à jour le 24.05.11 | 13h34

 

L'Elysée, bien plus que les médias, n'ignorait rien de la vie privée de Dominique Strauss-Kahn. Le pouvoir, alimenté par ses relais dans la police, sait tout des secrets les plus intimes des hommes politiques, jusqu'à user des informations graveleuses dont il dispose.

 

Ainsi, des proches de Nicolas Sarkozy avaient pris soin de laisser "fuiter" auprès du Monde, ces derniers mois, l'existence d'une note, rédigée peu avant la présidentielle de 2007, par un policier de la base. Quelques lignes signalant la présence de M. Strauss-Kahn, surpris en fâcheuse posture dans une voiture, à l'ouest de Paris, dans un haut lieu des rencontres tarifées, à l'occasion d'un banal contrôle.

 

Sollicités, ni la Préfecture de police de Paris ni le ministère de l'intérieur n'ont souhaité confirmer – ou démentir – l'existence de cette note. Trois sources différentes ont pourtant assuré au Monde que ce rapport avait existé, et qu'il avait été porté à la connaissance de l'entourage de M.Sarkozy.

 

Selon l'une de ces sources, l'original de cette note a été passé au broyeur. A l'époque des faits, il fut décidé, en haut lieu, de ne pas donner de suites à cette affaire sur le plan pénal – ou médiatique. Candidat malheureux à la primaire du PS fin 2006, DSK ne présentait pas alors le même enjeu pour le pouvoir. Et c'est en parfaite connaissance de cause que M. Sarkozy, une fois élu, le propulsa à la tête du Fonds monétaire international (FMI).

 

Mais ces derniers mois, au fur et à mesure de la progression de DSK dans les sondages, des hommes de confiance de M.Sarkozy se sont vantés devant des journalistes de "tenir" le patron du FMI, dont ils menaçaient de révéler les frasques. C'est ainsi que cette note a refait providentiellement surface. Au même moment, le chef de l'Etat se posait en "moine trappiste", par opposition à la réputation de coureur de jupons de DSK.

 

ÉQUIPE LA MIEUX RENSEIGNÉE DE FRANCE

 

C'est un fait : M.Sarkozy, depuis 2002, connaît certains aspects de la vie privée des personnalités susceptibles de présenter un jour un danger électoral. A son arrivée au ministère de l'intérieur, il a constitué une équipe de fidèles qui lui doivent tout. De Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à Claude Guéant, ministre de l'intérieur, en passant par Alain Gardère, directeur adjoint du cabinet de ce dernier, ou Michel Gaudin, préfet de police de Paris, cette équipe est la mieux renseignée de France.

 

Fin avril, DSK avait d'ailleurs identifié le danger, comme l'a rapporté Libération : son appétence pour les femmes, certes, mais surtout les méthodes supposées de M. Guéant, à l'origine selon lui de la propagation des rumeurs sur sa vie intime.

 

De tout temps, la police a été l'instrument du pouvoir. Avant d'accéder à la présidence de la République, François Mitterrand, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sont tous passés par la Place Beauvau. Lors de son retour à l'intérieur, en juin 2005, M.Sarkozy avait confié : "Je serai mieux protégé."

 

De fait, il en profita pour retourner l'affaire Clearstream en sa faveur, et surtout placer ses hommes aux postes clés. L'une de ses premières mesures fut de renvoyer Gérard Dubois, un conseiller du préfet de police – chiraquien – Philippe Massoni, accusé de s'être répandu sur la liaison de son épouse de l'époque, Cécilia, avec Richard Attias.

 

Il est vrai que les policiers, qu'ils appartiennent aux renseignements généraux (RG, désormais fondus dans la DCRI), à la sécurité publique, voire à la brigade de répression du proxénétisme, reçoivent des renseignements ultrasensibles. Ainsi, les patrons de boîtes échangistes ont pour coutume de signaler à la police – avec qui ils soignent leurs relations – la présence de personnalités politiques dans leurs soirées.

 

Etablissement connu du centre de Paris où le libertinage se célèbre au quotidien, Les Chandelles ont ainsi inspiré plus d'un "blanc" (note sans en-tête ni signature) aux RG. Les services sont aussi capables d'aller creuser des détails incongrus : durant la campagne présidentielle de 2007, les RG planchèrent ainsi sur le coût de la garde-robe de Ségolène Royal…

 

MÉCANIQUE EXTRÊMEMENT EFFICACE

 

Les renseignements les plus "utiles" remontent naturellement à l'Elysée. C'était déjà le cas sous d'autres présidences. Dans les années 1990, les RG enquêtèrent ainsi sur la vie privée de Bertrand Delanoë ou de Jack Lang. Des notes blanches furent même établies. Rien n'était étayé, mais plus d'un journaliste fut bénéficiaire de drôles de "tuyaux"…

 

Etiqueté chiraquien, Yves Bertrand, patron des RG de 1992 à 2004, joua un rôle central dans ce dispositif. Mis en cause pour s'être intéressé à la vie intime des politiques, il assume ses enquêtes très "privées", se voyant même "réhabilité" par l'affaire DSK, qu'il qualifie de "victoire posthume" ! "Je ne sais rien de l'affaire du Sofitel, mais de manière générale, cela prouve qu'il est légitime de s'intéresser à la vie privée des hommes politiques. D'ailleurs, on me commandait parfois des enquêtes pour savoir si une personne pressentie au gouvernement avait des fragilités", dit-il.

 

L'un de ses principaux interlocuteurs était Claude Guéant. "Lorsqu'il était directeur de la police (1994-1998) puis du cabinet du ministre (2002-2004), je lui rendais compte de tout. Il notait ce que je lui rapportais, y compris les éléments privés, dans des petits cahiers", affirme-t-il.

 

M. Guéant avait pourtant assuré en 2008 à Mediapart : "Concernant des éléments de vie privée relatifs à des personnalités, il n'en a jamais été question dans nos discussions." Arme de déstabilisation – ou de dissuasion – contre un adversaire menaçant, la "police des mœurs" sert, parfois, à défendre le président.

 

La DCRI a ainsi mobilisé ses forces en 2010 pour savoir d'où provenaient les ragots sur le couple présidentiel. Suspectée, Rachida Dati fut mise sous surveillance. Même les plus fidèles des sarkozystes ne sont pas à l'abri de cette mécanique extrêmement efficace.

 

Gérard Davet et Fabrice Lhomme

Article paru dans l'édition du 25.05.11

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