PX-25 10 Posted May 28, 2011 Partager Posted May 28, 2011 Découverte en 1774 par le capitaine anglais Cook, la Nouvelle-Calédonie devient territoire français en 1853 et sera érigée en colonie autonome en 1862.Elle représente en 1871 la terre d’exil pour les communards français soulevés contre le régime enplace mais aussi pour les insurgés de la révolte kabyle. Cette dernière à lieu dès 1871, peu après les événements de la commune de Paris. Les principales causes de ce soulèvement sont l’occupation du pays, l’arbitraire mais aussi la misère, la famine et la spoliation des terres par les colons.Dirigée par Mohamed el Moqrani et s’étendant aux trois quarts du pays, l’insurrection s’achève par le procès au tribunal de Constantine des principaux chefs, dont le frère d’El Moqrani « Boumezregue ». La sentence est la déportation à destination de la Nouvelle-Calédonie. Des centaines d’insurgés sont alors exilés dans les bagnes du pays, où ils retrouvent les communards parisiens mais beaucoup périssent bien avant d’atteindre l’île. En 1864 le Cheikh Mohammed El Mokrani (portrait ci-contre) reçoit du général Devaux un blâme en raison de l’aide qu’il avait apportée au cheikh Bouakkaz ben Achour en 1864-1865 et est rétrogradé en 1870 au titre de bachagha ,Haut dignitaire de la hiérarchie administrative. Afin de palier la famine qui s’installe en 1867 et qui touche alors les campagnes, il investit sa fortune personnelle et emprunte de nombreuses sommes a la banque d’Algérie et au juif Mesrine. Mais après le départ du gouverneur général militaire Mac Mahon en 1870 et la prise en main du pouvoir par les autorités civiles, celles-ci refusent d'honorer l'engagement d'El Mokrani, et le plonge ainsi dans une crise financière l'obligeant à hypothéquer ses biens. Par ailleurs il perçoit dans le remplacement du régime militaire par le pouvoir civil un moyen d'asseoir la domination des colons européens sur les Algériens. Ceci, ajouté à la proclamation du décret Crémieux du 24 octobre 1870 qui accorde la citoyenneté française aux juifs et qui fit dire au Cheikh « Je préférerais être sous un sabre qui me trancherait la tête mais jamais sous la houlette d'un juif» renforce son sentiment d'injustice et l’encourage à se révolter . Il lance ainsi le 16 mars 1871 la plus importante insurrection contre la puissance coloniale française. Les prémices de la première phase de l'insurrection d'El Mokrani, déclenchée après qu'il eut présenté pour la deuxième fois sa démission de son poste de bachaga sont marquées par les insurrections à Ahras par El Kablouti et à Laghouat par Ben Chohra et Bouchoucha. Le déclenchement effectif est marqué par la restitution au ministère de la guerre de son insigne de bachaga et la tenue de plusieurs réunions avec ses hommes et de hauts dirigeants. Le 16 mars, débute son avancée vers la ville de Bordj bou Arréridj à la tête d'une troupe estimée à sept mille cavaliers afin de faire pression sur l’administration coloniale. L’insurrection atteint par la suite Miliana, Cherchell, M’sila, Boussaâda Touggourt, Biskra, Batna et Ain Salah. Cependant plusieurs désaccords naissent au sein de la famille d’El Mokrani. Face a cette situation ce dernier rejoint le cheikh Haddad (portrait ci-contre) , chef de la confrérie musulmane soufie Rahmaniyya, qui proclame le djihad contre les colons le 8 avril 1871. 145000 hommes, issus de deux cents cinquante tribus sont mobilisés. Mais malgré les capacités de mobilisation pour le combat les désaccords refont surface particulièrement suite à la mort d’El Mokrani le 05 Mai 1871 au cours de la bataille de Oued Souflat. Ces conflits ont lieu entre Aziz, fils de Cheikh El Haddad, et Boumezrag frère d’ El Mokrani. Le recul de la résistance est également lié au conflit interne aux zaouïas (établissement d’enseignement religieux) de Rahmaniyya. Le 08 octobre 1871 Boumezrag se dirige vers le Sahara. Les Français en prennent connaissance et l’arrêtent le 20 janvier 1872 à Ouargla . Il est envoyé au bagne de Nouvelle Calédonie. le 19 Avril 1873 le Cheikh El Haddad est condamné à cinq ans d’emprisonnement mais meurt dix jours après sa détention. Apres l’arrestation de Boumezrag l’armée française parvient à mettre fin à l’insurrection. C’est alors que les sentences tombent. Le 10 mars 1873, s’ouvre au tribunal de Constantine le procès des chefs de l’insurrection : 149 des 212 accusés sont envoyés en prison et pour 84 le verdict sans appel est la déportation en Nouvelle-Calédonie. Parmi eux on peut citer Aziz Ben Cheikh El Haddad. Par ailleurs les tribus ayant participé à l'insurrection sont obligée de régler des impôts selon l’ampleur de leur contribution au soulèvement : 70 francs pour toute personne ayant attiré l'attention des responsables de l'administration française, 140 francs pour toute personne s’étant mobilisée et 210 francs pour toute personne ayant pris part au combat et déclaré publiquement son opposition à la puissance coloniale. Tous refus de payer est obligatoirement suivis d’une saisie des biens personnels. La politique de déportation en Nouvelle-Calédonie fut par la suite généralisée à la population ayant participé activement à l’insurrection. Au total 200000 insurgés sont alors exilés dans les bagnes du pays, où ils retrouvent les communards parisiens mais beaucoup périssent bien avant d’atteindre l’île. Jean Allemane cite le chiffre de deux tiers morts durant leur détention. Ces nouveaux arrivants, appelés « les Kabyles du Pacifique », ne reverront jamais leur pays.La traversée dura cinq mois et les déportés étaient enfermés dans des cages en fer. De nombreux détenus mouraient, de maladies tels la phtisie, le scorbut, la gangrène ou d’inanition, ne réclamant aucun soin médical. Le carnet de bord du médecin Major Dubuquois décrit avec précision les conditions de voyage de ces déportés : "Il se sont volontairement laissés mourir", " 1 405 personnes à bord, 320 condamnés dont 39 Kabyles, sur ces derniers il y a 5 décès". Ces derniers se nourrissaient de façon inadéquate, il subissait les rationnements et souffrait d’insalubrité. A l’île des Pins où ils sont détenus les insurgés kabyles côtoient d’autres insurgés, les Communards, auxquels une étroite solidarité les unit. djazair-france-docs.blogspot.com Citer Link to post Share on other sites
El-Guerroumi 10 Posted May 28, 2011 Partager Posted May 28, 2011 Découverte en 1774 par le capitaine anglais Cook, la Nouvelle-Calédonie devient territoire français en 1853 et sera érigée en colonie autonome en 1862.Elle représente en 1871 la terre d’exil pour les communards français soulevés contre le régime enplace mais aussi pour les insurgés de la révolte kabyle. Cette dernière à lieu dès 1871, peu après les événements de la commune de Paris. Les principales causes de ce soulèvement sont l’occupation du pays, l’arbitraire mais aussi la misère, la famine et la spoliation des terres par les colons.Dirigée par Mohamed el Moqrani et s’étendant aux trois quarts du pays, l’insurrection s’achève par le procès au tribunal de Constantine des principaux chefs, dont le frère d’El Moqrani « Boumezregue ». La sentence est la déportation à destination de la Nouvelle-Calédonie. Des centaines d’insurgés sont alors exilés dans les bagnes du pays, où ils retrouvent les communards parisiens mais beaucoup périssent bien avant d’atteindre l’île. En 1864 le Cheikh Mohammed El Mokrani (portrait ci-contre) reçoit du général Devaux un blâme en raison de l’aide qu’il avait apportée au cheikh Bouakkaz ben Achour en 1864-1865 et est rétrogradé en 1870 au titre de bachagha ,Haut dignitaire de la hiérarchie administrative. Afin de palier la famine qui s’installe en 1867 et qui touche alors les campagnes, il investit sa fortune personnelle et emprunte de nombreuses sommes a la banque d’Algérie et au juif Mesrine. Mais après le départ du gouverneur général militaire Mac Mahon en 1870 et la prise en main du pouvoir par les autorités civiles, celles-ci refusent d'honorer l'engagement d'El Mokrani, et le plonge ainsi dans une crise financière l'obligeant à hypothéquer ses biens. Par ailleurs il perçoit dans le remplacement du régime militaire par le pouvoir civil un moyen d'asseoir la domination des colons européens sur les Algériens. Ceci, ajouté à la proclamation du décret Crémieux du 24 octobre 1870 qui accorde la citoyenneté française aux juifs et qui fit dire au Cheikh « Je préférerais être sous un sabre qui me trancherait la tête mais jamais sous la houlette d'un juif» renforce son sentiment d'injustice et l’encourage à se révolter . Il lance ainsi le 16 mars 1871 la plus importante insurrection contre la puissance coloniale française. Les prémices de la première phase de l'insurrection d'El Mokrani, déclenchée après qu'il eut présenté pour la deuxième fois sa démission de son poste de bachaga sont marquées par les insurrections à Ahras par El Kablouti et à Laghouat par Ben Chohra et Bouchoucha. Le déclenchement effectif est marqué par la restitution au ministère de la guerre de son insigne de bachaga et la tenue de plusieurs réunions avec ses hommes et de hauts dirigeants. Le 16 mars, débute son avancée vers la ville de Bordj bou Arréridj à la tête d'une troupe estimée à sept mille cavaliers afin de faire pression sur l’administration coloniale. L’insurrection atteint par la suite Miliana, Cherchell, M’sila, Boussaâda Touggourt, Biskra, Batna et Ain Salah. Cependant plusieurs désaccords naissent au sein de la famille d’El Mokrani. Face a cette situation ce dernier rejoint le cheikh Haddad (portrait ci-contre) , chef de la confrérie musulmane soufie Rahmaniyya, qui proclame le djihad contre les colons le 8 avril 1871. 145000 hommes, issus de deux cents cinquante tribus sont mobilisés. Mais malgré les capacités de mobilisation pour le combat les désaccords refont surface particulièrement suite à la mort d’El Mokrani le 05 Mai 1871 au cours de la bataille de Oued Souflat. Ces conflits ont lieu entre Aziz, fils de Cheikh El Haddad, et Boumezrag frère d’ El Mokrani. Le recul de la résistance est également lié au conflit interne aux zaouïas (établissement d’enseignement religieux) de Rahmaniyya. Le 08 octobre 1871 Boumezrag se dirige vers le Sahara. Les Français en prennent connaissance et l’arrêtent le 20 janvier 1872 à Ouargla . Il est envoyé au bagne de Nouvelle Calédonie. le 19 Avril 1873 le Cheikh El Haddad est condamné à cinq ans d’emprisonnement mais meurt dix jours après sa détention. Apres l’arrestation de Boumezrag l’armée française parvient à mettre fin à l’insurrection. C’est alors que les sentences tombent. Le 10 mars 1873, s’ouvre au tribunal de Constantine le procès des chefs de l’insurrection : 149 des 212 accusés sont envoyés en prison et pour 84 le verdict sans appel est la déportation en Nouvelle-Calédonie. Parmi eux on peut citer Aziz Ben Cheikh El Haddad. Par ailleurs les tribus ayant participé à l'insurrection sont obligée de régler des impôts selon l’ampleur de leur contribution au soulèvement : 70 francs pour toute personne ayant attiré l'attention des responsables de l'administration française, 140 francs pour toute personne s’étant mobilisée et 210 francs pour toute personne ayant pris part au combat et déclaré publiquement son opposition à la puissance coloniale. Tous refus de payer est obligatoirement suivis d’une saisie des biens personnels. La politique de déportation en Nouvelle-Calédonie fut par la suite généralisée à la population ayant participé activement à l’insurrection. Au total 200000 insurgés sont alors exilés dans les bagnes du pays, où ils retrouvent les communards parisiens mais beaucoup périssent bien avant d’atteindre l’île. Jean Allemane cite le chiffre de deux tiers morts durant leur détention. Ces nouveaux arrivants, appelés « les Kabyles du Pacifique », ne reverront jamais leur pays.La traversée dura cinq mois et les déportés étaient enfermés dans des cages en fer. De nombreux détenus mouraient, de maladies tels la phtisie, le scorbut, la gangrène ou d’inanition, ne réclamant aucun soin médical. Le carnet de bord du médecin Major Dubuquois décrit avec précision les conditions de voyage de ces déportés : "Il se sont volontairement laissés mourir", " 1 405 personnes à bord, 320 condamnés dont 39 Kabyles, sur ces derniers il y a 5 décès". Ces derniers se nourrissaient de façon inadéquate, il subissait les rationnements et souffrait d’insalubrité. A l’île des Pins où ils sont détenus les insurgés kabyles côtoient d’autres insurgés, les Communards, auxquels une étroite solidarité les unit. djazair-france-docs.blogspot.com Hé oui il est loin ce temps ou les Algeriens mourraient pour leurs honneurs de Musumans! Quand ont voit certains "energumenent crachées sur ces Grands Monsieurs et leurs croyances ! Citer Link to post Share on other sites
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