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L'Olympe des infortunes de Yasmina Khadra


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L'Olympe des infortunes de Yasmina Khadra

 

Les interrogations ne servent à rien quand on parle de Yasmina Khadra, surtout si on parle de son dernier roman "L'Olympe des infortunes", une réalité qui se cache derrière une fable, un monde qui existe mais auquel on ne fait pas très attention.

On est tenté par une fuite similaire à celle de ces démunis que la vie avait jetés comme des ordures sur une décharge face à la mer qui à chaque fois jouait un rôle qui rime avec leur situation vis-à-vis de la vie.

Des clochards, il y en a pleins, mais ceux de Yasmina Khadra, on commence à les aimer dès qu'on fait leur connaissance, on se rend compte que nous aussi, on aurait pu être à leur place, que leur détresse est en réalité la notre et que si nous, on n'est pas encore arrivés à ce stade-là, cela ne relève que de notre lâcheté.

L'écrivain est épris de la mer comme ses clochards, il réussit à nous emmener dans leur monde, celui où n'existent que ceux auxquels la vie a tourné le dos, des gens qui n'ont pas seulement commis des erreurs, mais considèrent que la vie elle-même est une erreur irréparable, qu'ils avaient raison de la quitter, comme on quitte une femme qu'on aime tout simplement parce qu'elle s'est révélée au fil des jours peu digne de cet amour.

Khadra, le défenseur des causes perdues comme on le dit toujours, cette fois-ci, il réussit à nous surprendre de pouvoir sonder le tréfonds de l'homme et de parler de lui d'une telle profondeur.

Junior, un type très simple qui a du mal à vivre sans poser des questions et comprendre comment peut-on vivre autrement. Ach, le protecteur de Junior, un poète malheureux qui décèle la beauté en toute chose, même dans le malheur. Un Ach qui reproche ou met en garde toujours Junior contre les affres de la vie qui est représentée par la ville, il lui fait comprendre constamment que cette vie qu'ils mènent est mille fois meilleure que celle; la factice de la ville, Ach dit que quand la mer est agitée, il fait mauvais temps pour les gens de la ville alors que pour nous "La mer est en fête", que dans chaque fracas des vagues, il y a une musique que n'entendent que les poètes.

Chaque monde qu'emprunte Yasmina Khadra est ou devient beau, il a cette magie de présenter les choses même crues mais belles, son malheur n'est pas celui qu'on connait ou auquel on s'est habitués, au contraire, on envie d'y être, on s'y complait. Avec l'Olympe des infortunes, il nous a entrainés comme des enfants, pas au pays des merveilles, mais au pays des cercueils humains, il nous a subjugués, déçus par moments quand il insinue que le monde des clochards n'est peut-être pas le meilleur, il nous sauve à la fin de cette déception et nous enseigne la vie avec tous ses méandres. New York Times avait raison lorsqu'il a dit de Yasmina Khadra qu'il peut dire l'homme partout où il peut être.

Impression : baud87

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J'aime beaucoup les moments où Ach prend la parole, ce poète invétéré ! Après ce que j'ai ressenti en lisant c'est que Yasmina Khadra cherche à donner un rôle à la fois doux et violent à chaque protagoniste de ce théâtre de clochards, et donne de la noblesse à l'espace clos qu'il inverstit là. Un vrai nouveau monde, avec sa force créatrice et ses tragiques désillusions.

Tu dis qu'il est défenseur des "causes perdues" mais je pense qu'on peut aller plus loin : il montre que ces êtres sont par nature indéfinissables. Ce ne sont pas des assistés mais bien des hommes libres, adoptant ce mode de vie surprenant qui correspond à leur réalité propre. Il ne semble pas qu'il cherche à redorer l'image de toute une classe sociale, mais plutôt à investir un lieu reclu en humanisant ces membres, dont les caractères très différents se heurtent souvent. Un répertoire d'humains cassés en quelque sorte, à l'image de cette décheterie qu'ils investissent.

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  • 4 months later...

je viens de terminer sa lecture c est un formidable voyage dans "le terrain vague" .

et je vais faire une étude sur ce roman mais il me faut une problématique pour commencer et je n arrive pas à la formuler .pourriez vous m aider svp? puisque vous avez lu le roman

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L'Olympe des infortunes de Yasmina Khadra

 

Les interrogations ne servent à rien quand on parle de Yasmina Khadra, surtout si on parle de son dernier roman "L'Olympe des infortunes", une réalité qui se cache derrière une fable, un monde qui existe mais auquel on ne fait pas très attention.

On est tenté par une fuite similaire à celle de ces démunis que la vie avait jetés comme des ordures sur une décharge face à la mer qui à chaque fois jouait un rôle qui rime avec leur situation vis-à-vis de la vie.

Des clochards, il y en a pleins, mais ceux de Yasmina Khadra, on commence à les aimer dès qu'on fait leur connaissance, on se rend compte que nous aussi, on aurait pu être à leur place, que leur détresse est en réalité la notre et que si nous, on n'est pas encore arrivés à ce stade-là, cela ne relève que de notre lâcheté.

L'écrivain est épris de la mer comme ses clochards, il réussit à nous emmener dans leur monde, celui où n'existent que ceux auxquels la vie a tourné le dos, des gens qui n'ont pas seulement commis des erreurs, mais considèrent que la vie elle-même est une erreur irréparable, qu'ils avaient raison de la quitter, comme on quitte une femme qu'on aime tout simplement parce qu'elle s'est révélée au fil des jours peu digne de cet amour.

Khadra, le défenseur des causes perdues comme on le dit toujours, cette fois-ci, il réussit à nous surprendre de pouvoir sonder le tréfonds de l'homme et de parler de lui d'une telle profondeur.

Junior, un type très simple qui a du mal à vivre sans poser des questions et comprendre comment peut-on vivre autrement. Ach, le protecteur de Junior, un poète malheureux qui décèle la beauté en toute chose, même dans le malheur. Un Ach qui reproche ou met en garde toujours Junior contre les affres de la vie qui est représentée par la ville, il lui fait comprendre constamment que cette vie qu'ils mènent est mille fois meilleure que celle; la factice de la ville, Ach dit que quand la mer est agitée, il fait mauvais temps pour les gens de la ville alors que pour nous "La mer est en fête", que dans chaque fracas des vagues, il y a une musique que n'entendent que les poètes.

Chaque monde qu'emprunte Yasmina Khadra est ou devient beau, il a cette magie de présenter les choses même crues mais belles, son malheur n'est pas celui qu'on connait ou auquel on s'est habitués, au contraire, on envie d'y être, on s'y complait. Avec l'Olympe des infortunes, il nous a entrainés comme des enfants, pas au pays des merveilles, mais au pays des cercueils humains, il nous a subjugués, déçus par moments quand il insinue que le monde des clochards n'est peut-être pas le meilleur, il nous sauve à la fin de cette déception et nous enseigne la vie avec tous ses méandres. New York Times avait raison lorsqu'il a dit de Yasmina Khadra qu'il peut dire l'homme partout où il peut être.

Impression : baud87

 

bonjour

pas encors lu ,je vous ferai un retour si jamais....

bonne continuation

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