Guest misn'thmourth Posted June 18, 2011 Partager Posted June 18, 2011 Et nous ne le savions pas ! Les assises de la société civile organisées au Club des Pins depuis mardi 14 juin sous la tutelle du CNES (Conseil national économique et social) sont donc « une des déclinaisons de ce Printemps arabe, à vivre à ciel ouvert, pour aboutir à une démocratie participative », selon les propres termes de son président Mohamed Seghir Babes, prononcés mardi 14 juin à l’ouverture des travaux de ces assises. Donc, une déclinaison du printemps arabe, à vivre à ciel ouvert, pour aboutir à une démocratie participative ! M. Babes ne manque pas de toupet. Une kermesse politico-médiatique organisée et financée par le pouvoir, des invités qui émargent dans le système et dans sa périphérie depuis des lustres, des associations en carton-pâte, des clubs et des ligues folkloriques davantage connus pour leur aptitude à aller à la mangeoire, des personnalités réputées pour leur capacité à faire allégeance aux puissants du moment, donc tout cela est présenté comme une « déclinaison de ce printemps arabe » qui aboutira « à une démocratie participative ». A ciel ouvert, en plus ! A l’évidence, le président du CNES, grand ordonnateur de cette mascarade, ne manque pas d’humour. Comment oser prétendre que ces assises dont la seule finalité est de donner l’illusion que le régime de Bouteflika est prêt à se réformer et à accepter la démocratisation du pays puissent soutenir le début d’un commencement de comparaison avec ces révolutions qui ont balayé deux dictatures en Tunisie puis en Egypte ? Comment prétendre qu’une initiative politique cornaquée par la présidence de la République, organisée avec et autour d’acteurs connus pour être des appendices du pouvoir, puisse être une déclinaison du printemps arabe ? En Tunisie autant qu'en Egypte, deux peuples se sont soulevés pour abattre deux régimes basés sur la terreur, la prédation et le déni de la démocratie. En Tunisie et en Egypte, deux peuples ont mené un soulèvement pacifique pour abattre deux despotes qui se sont arrogés droit de vie et de mort sur leurs concitoyens. En Algérie, le régime du vieux Abelaziz Bouteflika, 74 ans, se maintient à flot en organisant un simulacre d’ouverture démocratique. En recourant à l'esbroufe, à la manipulation et la corruption. Le printemps arabe en Algérie,? Parlons-en…. Au moment même où Tunisiens et Egyptiens menaient leurs révolutions qui devaient aboutir l’une au départ de Ben Ali (au pouvoir depuis 23 ans), et l’autre à la chute de Moubarak (au pouvoir depuis 30 ans), en Algérie le pouvoir s’applique méthodiquement à organiser la répression d’un côté et à acheter la paix sociale de l’autre. Toutes les manifestations et marches organisées à Alger par l’opposition pour réclamer la fin de ce système qui a échoué ont été systématiquement réprimées à telle enseigne que la capitale est devenue une ville en état de siège permanent. Les marches des étudiants, des médecins, des gardes communaux, ont été réprimées alors que les policiers n’hésitent pas à recourir à la force pour tabasser ces manifestants qui osent braver un interdit datant de dix ans. Les chômeurs qui ont osé réclamer leurs droits à un poste de travail sont harcelés, trainés dans les commissariats et certains sont traduits devant les tribunaux. Les agréments des partis politiques en souffrance depuis une dizaine d’années dans les tiroirs du ministre de la l’Intérieur ? Le gouvernement peut continuer à s’asseoir dessus. L’heure n’est pas à la tolérance démocratique. Le gouvernement a décrété que des Algériens ne peuvent pas prétendre à la création des partis politiques car c’est lui, lui seul, qui décide qui a droit ou non à activer légalement. L’ouverture des médias publics, financés par l’argent du contribuable, aux partis de l’opposition, aux syndicats autonomes, aux associations qui ne gravitent pas autour du pouvoir, peut encore attendre quelques années supplémentaires. Après tout, tout ce beau s’est accommodé de la mainmise de ces médias par la clique du président depuis l’arrivée au pouvoir de ce dernier en avril 1999. Depuis janvier 2011, une vingtaine d’Algériens, des desperados de la vie, poussés par la détresse sociale, se sont immolés par le feu, deux ont perdu la vie, sans que cela n’émeuve le moindre responsable, le président du CNES y compris. Les Mohamed Bouazizi d’Algérie peuvent se transformer en torches humaines sans que cela ne suscite une once de compassion des responsables. Le printemps arabe ? La révolution démocratique au Maghreb et dans le monde arabe? L’Algérie en est immunisée, pardi ! L’Algérie n’est ni la Tunisie ni l’Egypte, serinent nos responsables. Elle est vaccinée contre cette contagion démocratique qui a balayé despotes et corrompus de tous acabits. Pour avoir tout fait pour éviter que ce printemps de la démocratie ne touche l’Algérie, ces dirigeants tentent aujourd’hui d’organiser une révolution démocratique virtuelle. Une commission de consultations politiques pilotée à partir de la présidence et puis maintenant des assises de la société civile, toujours pilotée du siège de la présidence. Les assisses de la société civile algérienne seront donc une déclinaison du Printemps arabe, à vivre à ciel ouvert, pour aboutir enfin à une démocratie participative. Et nous qui ignorons que ce pouvoir avait de l’humour ! dna. Citer Link to post Share on other sites
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