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Audin, la disparition, un documentaire de François Demerliac


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Histoire d’un assassinat jamais reconnu

 

Audin - La disparition est un documentaire qui raconte l’histoire d’un assassinat jamais reconnu et les coupables châtiés. C’est aussi l’histoire d’une quête de justice, tragique qui s’étale dans le temps et dont le but ultime est de dire la vérité sur le meurtre de Maurice Audin, jeune assistant de mathématiques, arrêté, torturé puis déclaré évadé par les parachutistes d’Alger, en 1957.

 

Bâti sur des témoignages et d’interviews des principaux protagonistes de l’affaire en particulier Josette Audin, veuve de Maurice Audin, Pierre Vidal Naquet, l’historien, Henri Alleg journaliste, Nicole Dreyfus, Robert Badinter, Pierre Braun et Jules Baker, Roland Rappaport et Mohamed Harbi.

Les témoignages et documents produits lors des audiences sont illustrés par des scènes de reconstitution de la prétendue “évasion d’Audin”.

 

Le documentaire fonctionne selon deux temporalités à savoir l’année où fut déclarée le “disparition” de Maurice Audin et notre époque actuelle. En réalisant ce documentaire, l’auteur François Demerliac a voulu instaurer un débat sur la torture, dénoncer un déni de justice puis que les instructions ont conduit à un non-lieu suite à la loi d’amnistie du 22 mars 1962.

 

C’est aussi un hommage à un historien aujourd’hui décédé, en l’occurrence Pierre Vidal Naquet qui avait mis en évidence la thèse de l’assassinat d’Audin et le simulacre de son évasion par les militaires français, impliqués dans cette affaire.

 

La trame du film repose donc sur le texte de cet historien qui a accompli une investigation rigoureuse orientée vers un seul et unique objectif, faire la lumière sur un meurtre et cerner la vérité.

 

Audin - La disparition est l’histoire d’un effroyable chaos, d’une débâcle morale des autorités françaises mais c’est aussi, au travers de publications telles que vérité-liberté, témoignages et documents ou les temps modernes, le récit de ceux qui se sont élevés dans la tourmente pour dénoncer le crime.

Les témoignages, filmés sur fond noir, sont destinés à mettre en évidence la portée des évènements et transmettre aux générations la vérité.

 

Pour aider le spectateur à suivre le déroulement de l’affaire Audin, le cinéaste use de reconstitutions jouées par des comédiens..... dans des scènes brèves et dépouillées. Maurice Audin n’est jamais montré dans le film sinon par des photos ou comme une ombre pour mieux dire la disparition.

 

Les scènes de torture sont illustrées par des lieux vides, des appartements, des cellules parcourus par la caméra.

 

François Demerliac confie que son travail est né de rencontres. Celle de Pierre Vidal Naquet avec Jean Paul Sartre au moment où l’affaire a éclaté au grand jour.

“Je me retrouve au croisement de ces destinées pour faire un film dont je réalise que les principaux thèmes à savoir l’oubli, la disparition, le colonialisme sont aussi aux d’autres films que j’ai faits avant”.

 

Le documentaire est plein de témoignages poignants, étayés de documents. Il laisse pourtant un sentiment d’amertume car après plus de cinquante ans d’enquêtes, la justice française a refermé le dossier sans condamner les coupables ni même reconnaître la torture et l’assassinat du jeune mathématicien.

 

Le travail du cinéaste François Demerliac est utile parce qu’il impose une vérité que l’on tente d’étouffer. C’est un documentaire qui taille en pièces et avec force arguments, la thèse de l’évasion inepte et sans fondement, détruit un message d’état grossier et ubuesque. Il livre au spectateur un chapitre particulièrement sanglant et cruel de ce que fut la Bataille d’Alger.

 

Investis de pouvoirs quasi sans limites, les parachutistes du général Massu, systématisèrent la torture, les liquidations sommaires des patriotes algériens, instaurèrent la sinistre corvée de bois, procédèrent à des disparitions forcées de militants qui sont à jamais privés de sépultures.

 

Ce visage hideux de la politique de pacification d’une Algérie en armes, est exhumé au fur et à mesure que se déclinent les aveux, les témoignages recueillis dans ce documentaire qui fut projeté mardi passé à la cinémathèque d’Alger. On note avec regret l’absence du réalisateur, empêché de se déplacer dans la capitale, pour des raisons d’ordre familial.

 

Sa présence aurait très certainement permis que s’instaure un débat fort enrichissant avec l’assistance.

 

Mohamed Bouraib

© El MOUDJAHID.COM

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  • 3 weeks later...
Il faut fouetter tout inculte avec une ceinture jusqu'à temps que leur inculture sois corriger.

 

un vrai Moalim lol.

plus sérieusement, la ceinture devra être la culture.

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