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Et si le best-seller de l'été, c'était la réédition de La Boétie ?


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A 70 ans, Joseph Périgot republie « Discours de la servitude volontaire » d'Etienne de La Boétie. Ancien prof, imprimeur et éditeur, auteur, il aurait pu se contenter de sa retraite – pas d'ambassadeur – dans son coin à siroter son pastis en se remémorant ses années barricades. Et écrire ses fictions. Pourquoi se lance-t-il dans une telle aventure éditoriale ? Une folie quand on connaît les difficultés de l'édition.

 

Contrairement à nombre de mes amis, je reste encore dubitatif sur l'indignation hesselienne. L'initiative de Joseph Périgot, à quelques semaines des pavés d'été sur la plage, me semble plus intéressante. Même si les deux lectures ne sont pas incompatibles.

 

Remettre au goût du jour ce texte rédigé par un philosophe de 18 ans en 1549 est de salubrité publique. Un acte citoyen.

 

Des questions posées au XVIe siècle et toujours d'actualité

Qui est cet auteur mort à 33 ans ? Issu d'une famille de magistrats, il est plongé dans un milieu éclairé qui a sans doute contribué à sa vision très subtile des rapports de force des sociétés. Très jeune, il compose des vers en français, latin et grec, traducteur aussi de Plutarque, Virgile et Aristote.

 

Une trajectoire en accéléré comme celle d'une autre étoile filante : Arthur Rimbaud. Tous deux tour à tour spectateurs, acteurs et visionnaires de notre monde. Un bel héritage d'interrogations à mettre entre toutes les mains.

 

Cependant, son œuvre la plus marquante pour des autodidactes ou des générations de lycéens est « Discours de la servitude volontaire ». Son œil acéré ne se focalise pas sur les faits et méfaits des tyrans, il préfère poser son regard sur ceux qui, toutes classes sociales et milieux confondus, acceptent de « donner de la puissance » aux dominants. Une domination qui se décline des pires dictateurs aux démagogues issus des urnes.

 

Pourquoi cette soumission volontaire ? Comment accepter de perdre une grande part de son libre arbitre ? Questions qu'il se posait au XVIe siècle et pourtant toujours d'actualité de nos jours. Suivez son regard….

 

Certes, un livre – même aussi intéressant que celui de La Boétie – ne transformera pas la face du monde. La lecture ne remplit pas les frigos vides et n'éloigne pas les huissiers aux premières heures du jour. Pas une raison pour ne pas essayer de « propager » ce texte.

 

« Discours de la servitude volontaire », best-seller de l'été ?

Et si ce réquisitoire contre toutes formes de tyrannie devenait populaire ? Pas un bouquin essaimant entre nous : convertis lisant et écoutant la même presse, mangeant les mêmes produits bio, pensant durablement pareil… Bref, un ouvrage qui circulerait aussi dans les cités HLM, les halls de centres commerciaux, des phrases lues entre deux bouchées de MacDo, dans la queue d'un multiplexe ou celle de La Poste pour toucher son RSA. Un rap engagé vieux de cinq siècles.

 

Bien sûr, ce billet pour essayer de promouvoir la réédition du « Discours de la servitude volontaire » est sûrement très naïf. En effet, Joseph Périgot ne bénéficie pas de l'aura médiatique ni des réseaux d'autres « indignés ».

 

De plus, pas facile de concurrencer les best-sellers – certains excellents – sous les parasols et aux terrasses des bistrots… Mais sait-on jamais. Un coup de pied d'un écrivain de 18 ans dans nos habitudes estivales.

 

L'acte de Joseph Périgot n'est pas un coup éditorial. Rentrera-t-il dans ses frais ? Un philosophe donneur de leçons préfère cumuler les avantages de ses fonctions et distiller des cours privés à la famille d'un ancien ministre. Lui préfère investir dans la réédition d'un livre. Chacun ses valeurs.

 

Pour conclure, laissons le dernier mot à Etienne de La Boétie : « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. »

 

Et si le best-seller de l'été, c'était la réédition de La Boétie ? | Rue89

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Malheureusement, la servitude est une fonction essentielle à l'être humain. L'autre, ici, se moquait des gens qui baisent la main d'un roi, mais, à ne plus avoir quelqu'un à servir on se mettra à servir les chiens et les chats jusqu'à ramasser leurs excréments et les enterrer ces bestioles avec le cœur serré.

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