Enfants Palestiniens dans les géôles en israël.

[Zoubir8 174]

15/05/2001 Libération

Mohammed a 15 ans. Frêle, regard fuyant, ce jeune palestinien habite une petite maison, avec quatre frères et trois soeurs, dans le village de Silwan, près de Jérusalem. Le 7 novembre, à 2 heures du matin, des hommes des forces de sécurité israéliennes sont venus le chercher, lui et son frère Bilal, 16 ans. «Il y en avait des dizaines, le visage masqué, cachés autour de la maison. Ils nous ont mis un sac en jute sur la tête et ils nous ont emmenés», raconte Mohammed. Direction: la «moskobiye», ce commissariat du quartier russe, au coeur de Jérusalem. Là, les deux frères sont frappés et menacés pendant quatre heures. Bilal sera transporté à l'hôpital, souffrant de contusions internes. Mohammed finit par avouer qu'il a bien lancé des pierres aux chiens des colons juifs installés de l'autre côté de sa rue. «Ils en ont trois qui aboient toute la nuit. Alors, de temps en temps on s'amuse à leur lancer des cailloux», murmure-t-il. L'adolescent a écopé de sept mois de prison. Mohammed a été relâché le 6 mars, au bout de quatre mois, pour bonne conduite. Mais il en garde la terreur des policiers et militaires israéliens. «Ils m'ont dit que, s'ils me reprenaient à jeter des pierres dans les trois prochaines années, je ferais trois ans de prison.» Sa mère raconte qu'elle l'entend parfois crier dans son sommeil. Bilal, lui, a été condamné à un an de prison pour avoir lancé des pierres sur la maison des colons.

 

Menacé, giflé. Ayman, 15 ans également, est l'aîné de cinq enfants. A Issawiya, près de Jérusalem, sa maison surplombe la route qu'utilisent les colons pour gagner les environs de Jéricho. Le 11 décembre, les policiers israéliens sont arrivés à 1 heure du matin alors qu'Ayman dormait. Ils ont voulu l'embarquer en pyjama, son père a insisté pour qu'ils le laissent s'habiller. Dans la jeep, les policiers ont posé un mini pistolet Uzi et un fusil sur les genoux d'Ayman, puis ils se sont éloignés en laissant les portes ouvertes. «Ils voulaient sans doute me tirer dessus si je m'échappais mais je n'en avais pas l'intention, je n'avais rien fait!...», dit-il. A la «moskobiye», on lui attache les pieds et les mains. On lui frappe la tête avec un casque. Puis on l'emmène dans une pièce où un homme en civil lui annonce qu'il est accusé d'avoir jeté vingt pierres le jour de l'Indépendance (le 15 novembre). «C'était le ramadan, j'ai passé la journée à la maison à nourrir les poulets», s'exclame Ayman. «Ton Dieu et la maison de tes soeurs, je les jette aux ordures!», aboie l'homme. Ayman est menacé, giflé, attaché sur une chaise avec interdiction d'aller aux toilettes puis frappé avec un bâton sur les jambes. «A 5 heures du matin, je leur ai dit: "OK, j'avouerai ce que vous voulez".» On lui a fait signer une vingtaine de papiers attestant qu'il avait jeté deux pierres le jour de l'Indépendance, il a été condamné à trois mois de prison et libéré le 25 février de Telmond. Ayman est illettré et comprend à peine ce qu'est l'Intifada.

 

Pas concernée. Ces deux cas doivent être étudiés cette semaine, parmi d'autres, par le Comité contre la torture des Nations unies. Selon LAW, l'organisation palestinienne des droits de l'homme, plus de 300 Palestiniens (de 10 à 18 ans) ont été arrêtés, détenus et souvent brutalisés dans des prisons israéliennes depuis le début de l'Intifada. Le quotidien Ha'aretz s'en est fait l'écho le 6 mai, et l'organisation israélienne B'tselem confirme avoir été saisie de quelques cas. Le porte-parole de l'armée déclare que Tsahal n'est pas concernée, celui de la Sécurité intérieure renvoie au Premier ministre et celui de la police s'agace: «Nous agissons en conformité avec les normes en vigueur. Si quelqu'un a quelque chose à nous reprocher, il n'a qu'à porter plainte.».

[SoltanaMed 10]

Ca me rapelle qu'il est plus facile de donner des lecons que de les appliquer.

 

enfance volée, manque d'education, voila a quoi on veut résoudre ce peuple.