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Quand la révolution est un échec, la contre-révolution est une réussite


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Quand la révolution est un échec, la contre-révolution est une réussite

Kamel Daoud - Le Quotidien d'Oran - 28/06/2011

 

L'été est là. Le ciel est chaud. Des gens prennent la mer ou s'y collent. Dans un mois, le Pou voir va donner à manger à son peuple, lui acheter de la viande indienne comme à un fauve, lui assurer la pomme de terre et la semoule, repas subventionnés accompagnés de prêches et d'accidents de voitures. Cela s'appelle le ramadhan. Quelle est donc notre histoire nationale parmi les nations du monde ? On ne sait pas. On est là, la terre aussi, un drapeau, des chantiers, quelques lampadaires et cela s'appelle l'indépendance. Synonyme d'arrêt de bus vide. Parfois, le peuple veut être un peuple au foyer, ne veut pas d'histoires au nom de l'Histoire, ne veut rien, sauf attendre et s'occuper de regarder les voisins. C'est une solution mais une fausse solution. Sujet du jour ?

 

A Alger, l'un des principaux meneurs du mouvement étudiants qui a marché à Alger sur Alger vient d'être renvoyé par son université, à Alger. Le prétexte est celui d'une indiscipline floue, la réalité est celle d'une opération punitive, évidemment politique. Il y a dans les airs une promesse : celle faite à tous ceux qui ont osé agiter le pays depuis janvier au nom du changement. Dès que « Kadhafi ne tombera pas », et que le monde civilisé se désintéressera de la zone, la matraque sera lourde. Des meneurs seront réduits à la faim, harcelés, forcés de s'asseoir et réduits à des feuilles mortes. C'est même connu : quand la révolution est un échec, la contre-révolution est une réussite. On ne va pas s'attaquer aux vieux leaders, meubles consacrés du décor national, mais aux possibles nouveaux leaders émergents, les jeunes, les isolés du pays profond. Là, on va fouiner, chercher, faire pression, harceler en prenant soin de ne jamais s'attaquer ouvertement au dissident, au militant ou à l'homme en colère. On discute avec l'opposant connu mais on frappe sans pudeur le représentant des chômeurs algériens. La répression en Algérie est intelligente. A côté, les autres dictatures sont des barbaries ancestrales. Ici, non. On a de l'expérience. On sait faire asseoir un peuple, le diviser, l'occuper entre lui et son repas et choisir ses meneurs pour les user doucement, sans violence, en vrac, juste par lente exclusion de la rente nationale. Il existe en Algérie une peine maximale et très subtile : l'exil intérieur. On ne vous fait rien mais on ne vous laisse plus rien faire. On ne vous dit rien mais vous n'avez plus la possibilité de rien dire d'autre.

 

En clair, on vous peint en noir et on vous lâche dans le troupeau blanc qui, peu à peu, vous isole, s'interroge sur votre cas, lance ses rumeurs, fait le vide autour de votre peau, puis vous tourne le dos définitivement. C'est ce qui va se passer si le Régime réussit à négocier le virage du printemps arabe. Il va s'en sortir plus jeune, avec de meilleures dents, moins malade, plus vigoureux et avec un Occident moins regardant. L'étudiant d'Alger a été expulsé par les propriétaires déclarés de l'université d'Alger qui obéissent déjà à un nouveau climat. Cet étudiant est seul. C'est le premier signe, la première proie. La meute est lâchée.

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Guest yasmi

On aura un aperçu des résultats de ces dites révolutions plutot en fin d'année voire début 2012. J'attends les élections et ce qu'elles donneront.

Pour la Libye, le temps joue en faveur de Kadhaffi.

Donc, au regard des maigres résultats, cela ne donne pas envie aux autres peuples de continuer ou d'espérer quoi que ce soit.

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Quand la révolution est un échec, la contre-révolution est une réussite

Kamel Daoud - Le Quotidien d'Oran - 28/06/2011

 

L'été est là. Le ciel est chaud. Des gens prennent la mer ou s'y collent. Dans un mois, le Pou voir va donner à manger à son peuple, lui acheter de la viande indienne comme à un fauve, lui assurer la pomme de terre et la semoule, repas subventionnés accompagnés de prêches et d'accidents de voitures. Cela s'appelle le ramadhan. Quelle est donc notre histoire nationale parmi les nations du monde ? On ne sait pas. On est là, la terre aussi, un drapeau, des chantiers, quelques lampadaires et cela s'appelle l'indépendance. Synonyme d'arrêt de bus vide. Parfois, le peuple veut être un peuple au foyer, ne veut pas d'histoires au nom de l'Histoire, ne veut rien, sauf attendre et s'occuper de regarder les voisins. C'est une solution mais une fausse solution. Sujet du jour ?

 

A Alger, l'un des principaux meneurs du mouvement étudiants qui a marché à Alger sur Alger vient d'être renvoyé par son université, à Alger. Le prétexte est celui d'une indiscipline floue, la réalité est celle d'une opération punitive, évidemment politique. Il y a dans les airs une promesse : celle faite à tous ceux qui ont osé agiter le pays depuis janvier au nom du changement. Dès que « Kadhafi ne tombera pas », et que le monde civilisé se désintéressera de la zone, la matraque sera lourde. Des meneurs seront réduits à la faim, harcelés, forcés de s'asseoir et réduits à des feuilles mortes. C'est même connu : quand la révolution est un échec, la contre-révolution est une réussite. On ne va pas s'attaquer aux vieux leaders, meubles consacrés du décor national, mais aux possibles nouveaux leaders émergents, les jeunes, les isolés du pays profond. Là, on va fouiner, chercher, faire pression, harceler en prenant soin de ne jamais s'attaquer ouvertement au dissident, au militant ou à l'homme en colère. On discute avec l'opposant connu mais on frappe sans pudeur le représentant des chômeurs algériens. La répression en Algérie est intelligente. A côté, les autres dictatures sont des barbaries ancestrales. Ici, non. On a de l'expérience. On sait faire asseoir un peuple, le diviser, l'occuper entre lui et son repas et choisir ses meneurs pour les user doucement, sans violence, en vrac, juste par lente exclusion de la rente nationale. Il existe en Algérie une peine maximale et très subtile : l'exil intérieur. On ne vous fait rien mais on ne vous laisse plus rien faire. On ne vous dit rien mais vous n'avez plus la possibilité de rien dire d'autre.

 

En clair, on vous peint en noir et on vous lâche dans le troupeau blanc qui, peu à peu, vous isole, s'interroge sur votre cas, lance ses rumeurs, fait le vide autour de votre peau, puis vous tourne le dos définitivement. C'est ce qui va se passer si le Régime réussit à négocier le virage du printemps arabe. Il va s'en sortir plus jeune, avec de meilleures dents, moins malade, plus vigoureux et avec un Occident moins regardant. L'étudiant d'Alger a été expulsé par les propriétaires déclarés de l'université d'Alger qui obéissent déjà à un nouveau climat. Cet étudiant est seul. C'est le premier signe, la première proie. La meute est lâchée.

Alberto Cantador a dit

.... "la revolution c'est comme une bicyclette

.... "quand elle s'arrete de rouler, elle tombe"

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Les lois physiques simples se retrouvent dans toute organisation sociale. Dans un état d’équilibre une force est toujours neutralisée par une contre-force. Ce n’est pas l’absence de la Révolution qui assure le succès de la contre révolution,

 

Depuis l’éradication du FIS différents courants se meuvent dans un espace clos, en équilibre.

 

Pour qu’une rupture se développe, comme les sociologues le disent, il est nécessaire qu’un vecteur force l’emporte sur celui qui le neutralise. Dans les pays sous développés et arabes en particulier, le népotisme, clientélisme, corruption interfèrent sur les forces antagonistes qui n’arrivent plus à se différencier nettement l’une de l’autre. Elles s’excluent plus qu’elles ne se combattent. Pour changer l’état des lieux une force extérieure au système doit intervenir.

 

Quand le Roy voisin décidera de s’occuper du bled, si KHADDAFI tombe, il n’y aura pas que les Tlemcenis pour accueillir les anciens métropolitains.

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Guest jagellon
Alberto Cantador a dit

.... "la revolution c'est comme une bicyclette

.... "quand elle s'arrete de rouler, elle tombe"

 

Les révolutions ont aussi besoin d'EPO?Alberto a du le dire à l'insu de son plein gré.

 

Merci Wahrani pour le texte.Je ne lis plus le quotidien mais c'est quand même malheureux que Daoud,qui a vraiment une très bonne plume,soit tombé sous l'emprise d'Abdou B; (B pour bienheureux?)

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Les révolutions ont aussi besoin d'EPO?Alberto a du le dire à l'insu de son plein gré.

 

Merci Wahrani pour le texte.Je ne lis plus le quotidien mais c'est quand même malheureux que Daoud,qui a vraiment une très bonne plume,soit tombé sous l'emprise d'Abdou B; (B pour bienheureux?)

 

Ce n'est pas Abdou Benziane (ancien d'Algérie Actualité et ancien DG de l'ENTV) qui est directeur du Quotidien d'Oran , mais Mohamed Abdou Benabbou.

Plus pro Bouteflika , tu crèves !

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Guest jagellon
Ce n'est pas Abdou Benziane (ancien d'Algérie Actualité et ancien DG de l'ENTV) qui est directeur du Quotidien d'Oran , mais Mohamed Abdou Benabbou.

Plus pro Bouteflika , tu crèves !

 

Je connais assez bien le cas Benabbou.C'était pour dire a quel point les "Bienheureux" de ce pays "encadrent" les vrais talents histoire de ne rien laisser au hasard.Malek (le frère du théatre pour ne pas citer de nom et dieu sait le respect que pour ce nom)nous narrait chez Kaci consulat une fois comment le bienheureux Abdou épluchait le journal tous les jours pour ne rien laisser passer.

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Je connais assez bien le cas Benabbou.C'était pour dire a quel point les "Bienheureux" de ce pays "encadrent" les vrais talents histoire de ne rien laisser au hasard.Malek (le frère du théatre pour ne pas citer de nom et dieu sait le respect que pour ce nom)nous narrait chez Kaci consulat une fois comment le bienheureux Abdou épluchait le journal tous les jours pour ne rien laisser passer.

 

Benabbou est un opportuniste né et son coup de génie c'est cette rubrique Raina Raykoum qui va à contre courant de la ligne éditoriale générale .

Sans Kamel Daoud , le quotidien d'Oran ne vendrait même pas la moitié de son tirage actuel .

Même Ouyahia s'est offusqué publiquement de la présence et du poids de K.D dans la rédaction de ce journal .

D'ailleurs , il a eu droit à un traItement "spécial" lors de la deuxième manif du samedi.

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Guest jagellon
Benabbou est un opportuniste né et son coup de génie c'est cette rubrique Raina Raykoum qui va à contre courant de la ligne éditoriale générale .

Sans Kamel Daoud , le quotidien d'Oran ne vendrait même pas la moitié de son tirage actuel .

Même Ouyahia s'est offusqué publiquement de la présence et du poids de K.D dans la rédaction de ce journal .

D'ailleurs , il a eu droit à un traItement "spécial" lors de la deuxième manif du samedi.

 

 

Ce qui reste des ventes est assuré par Cherifa Baghli Benghani :D

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Guest jagellon
Ben dis donc , tu en connais du monde toi ! :D

 

La seule verbicruciste de talent en Algérie est a connaitre absolument pour un habitué des sièges des tansports :D

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Alberto Cantador a dit

.... "la revolution c'est comme une bicyclette

.... "quand elle s'arrete de rouler, elle tombe"

Ah bon j'ai toujours cru que cette citation était de Mohamed Larbi Slimane le leader politique dans le film "Rabbi Jacob" .

 

 

 

.

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Les révolutions ont aussi besoin d'EPO?Alberto a du le dire à l'insu de son plein gré.

 

Merci Wahrani pour le texte.Je ne lis plus le quotidien mais c'est quand même malheureux que Daoud,qui a vraiment une très bonne plume,soit tombé sous l'emprise d'Abdou B; (B pour bienheureux?)

 

d'EPO ou autre chose, elle a besoin d'etre dopée

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Je connais assez bien le cas Benabbou.C'était pour dire a quel point les "Bienheureux" de ce pays "encadrent" les vrais talents histoire de ne rien laisser au hasard.Malek (le frère du théatre pour ne pas citer de nom et dieu sait le respect que pour ce nom)nous narrait chez Kaci consulat une fois comment le bienheureux Abdou épluchait le journal tous les jours pour ne rien laisser passer.

 

Vivement Abou B directeur d'un quotidien à venir.

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