Guest bkam Posted July 2, 2011 Partager Posted July 2, 2011 Cette compétition cycliste avait disparu depuis les années 1990. Nadir Dendoune a assisté à sa réhabilitation. Sélectionné et édité par Hélène Decommer Temps de lecture : 4 minutes J’ai pris l’avion ce dimanche soir, excité. Jamais, je n’aurais imaginé suivre un jour en direct un Tour d’Algérie. Le vélo, j’en suis fan depuis que tout petit, je regardais Hinaut et Fignon se battre comme des loups sur les routes du Tour de France. Lundi dernier, après avoir dormi à peine trois heures, je me dirigeais vers la Foire internationale d’Alger (Safex) où partait ce nouveau tour blanc et vert, une "première" depuis près de vingt ans, même si d’autres avaient essayé en vain il y a quelques années de relancer la boucle. La chaleur était écrasante, il n’était que huit heures du matin et le départ était fixé dans une heure. La crise économique à la fin des années 80 puis la période de terreur qui avait suivie avait fini d’éteindre une compétition qui avait pourtant connu ses lettres de noblesse au début des années 50, quand un plateau d’équipes internationales se battait pour pouvoir y participer. Exemple du printemps 1949, lors de la première édition où les athlètes avaient parcouru 2700 kilomètres en 19 étapes. Par hasard, j’aperçus Ahmed Kebaili, jeune homme de 86 ans, cinq participations au Tour de France, il discutait avec d’autres de ses camarades. Il avait participé au Tour 49 : "Mon fils, ça fait chaud au cœur d’être là, ça nous fait plaisir à nous les plus anciens de voir que les jeunes ne nous ont pas oublié en nous invitant. Le vélo a beaucoup d’avenir en Algérie. Il suffit d’aller dans les clubs pour s’en rendre compte", me livra-t-il dans un français impeccable. Je laissais mon nouvel ami et partit à la recherche d’un peu d’ombre et aussi de flotte, j’avais besoin de m’hydrater. Tarik, l’un des organisateurs, un type au grand cœur, fut soulagé en me voyant, il me cherchait depuis une bonne dizaine de minutes : il souhaitait que je rencontre le ministre des Sports, Hachemi Dijar, présent pour donner le coup d’envoi du Tour 2011. Tarik me fit entrer dans une pièce où le ministre recevait. Il me félicita de mon parcours, j’en profitai pour lui poser quelques questions: "C’est important pour notre gouvernement de soutenir un tel événement parce que l’essor du cyclisme fait partie de notre politique nationale du sport. Les années noires sont derrière, à travers cette compétition, nous voulons envoyer un message au reste du monde : l’Algérie est sûre aujourd’hui et elle est dotée d’un fort potentiel touristique, venez le visiter", me confia-t-il. A ses côtés, il y avait Ryan Fezouine, le nouveau président de la Fédération de cyclisme algérienne, à l’initiative de ce nouveau Tour, un bonhomme taillé comme un gladiateur. Un homme qui avait du batailler ferme avec l’Union cycliste internationale (L’UCI), l’instance dirigeante du vélo refusait jusqu’à il y a six mois le droit à l’Algérie d’organiser une telle compétition : "Ils ont fini par nous faire confiance et on a du travailler jour et nuit pour être prêts à temps. Le but, je ne vous le cache pas, est de donner une dimension internationale au Tour et surtout qu’il devienne une tradition". A peine le temps d’ingurgiter un jus d’orange, que tout le monde se précipita dehors : les cinquante coureurs représentant six pays étaient prêts à s’élancer. Nasser, grand gaillard d’un mètre 85, me tira par le bras, pour m’embarquer avec lui dans un 4/4 noir flambant neuf, l’un des nombreux véhicules destiné à ouvrir la route. Nasser avait le sourire qui débordait de partout. De voir renaitre le Tour d’Algérie de ces cendres, pour lui le passionné de petite reine, ça avait quelque chose d’exceptionnel, comme une sorte de miracle. J’étais assis derrière, Mounir, un ami se tenait devant. La voiture fila à toute vitesse, escortée par les motards de la police. Le 4/4 se tenait en plein milieu de la route afin de forcer les conducteurs à se ranger sur la droite pour laisser passer les coureurs. Au loin, je voyais les vélos avancer comme un seul bloc. Le soleil cognait sur le bitume. Les températures dépassaient déjà les 30 degrés. Une fois sortis de la ville, sur le bas côté de la chaussée, des villageois regardaient cet étrange cortège. Cette première étape entre Alger et Ain-Delfa , longue de 149 kilomètres était agréable à suivre, bien meilleure que si j’étais posté devant mon écran de télé. Un hélicoptère valsait au dessus de nos têtes, avec à l’intérieur un caméraman de Canal Algérie, la première chaine algérienne. A un moment, la pente s’éleva, des coureurs érythréens s’échappaient du peloton grâce à une accélération fulgurante. Après 3 heures et demie de course, Natanel Berhane, le coureur érythréen remportait la course, le marocain Djelloul Adil et l’algérien Azzedine Laagab complétait le podium. L’étape finie, le Tour fila jusqu’à Chlef à une quarantaine de kilomètres de là, départ le lendemain de la deuxième étape. Chlef, connue dans les années 90 comme une des régions les plus touchés par le terrorisme. Aujourd’hui, elle accueillait en grande pompe une étape du Tour d’Algérie. On déjeuna copieusement, la soupe algérienne "la h’rira" en entrée. Tout le monde avait l’air aux anges. Surtout Ryan Fezzouine, le président de la fédé. "On a fait le plus dur. Il reste cinq étapes". Le Tour 2011, longue de 624 km, traversera 100 communes (une partie de l’Ouest algérien) et sera marqué par des étapes de montagne, avec l’ascension par exemple de plusieurs cols de 3ème catégorie, comme Youssoufia ou Khemisti. L’arrivée est prévue à Alger samedi 2 juillet. "L’année prochaine, on organise en parallèle un Tour féminin", prévient M.Fezzouine. Auteur parrainé par Aude Baron Citer Link to post Share on other sites
leparisien 10 Posted July 2, 2011 Partager Posted July 2, 2011 Donc si je comprends bien,ce tour,c'est pour legitimer le pouvoir en place? Citer Link to post Share on other sites
El-Guerroumi 10 Posted July 2, 2011 Partager Posted July 2, 2011 Donc si je comprends bien,ce tour,c'est pour legitimer le pouvoir en place? Non c'est pour "legitimer stakhneek" !!! Et pourquoi pas faire plaisir tout simplement aux Algeriens ! Citer Link to post Share on other sites
leparisien 10 Posted July 2, 2011 Partager Posted July 2, 2011 J'ai des doutes!!! je me suis basé sur ces deux phrases de la part du respresentant d'un etat qui s'en fou royalement de son peuple 1-""C’est important pour notre gouvernement de soutenir un tel événement 2-""nous voulons envoyer un message au reste du monde : Citer Link to post Share on other sites
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