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Crimes politiques et mensonges d’Etat: Affaire Amira


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Des noms symboliques de la révolution algérienne ont été assassinés par leurs compagnons ou livrés par eux aux services coloniaux pour les éliminer dans une logique dite : «…De déblaiement de terrain pour permettre à nous agents infiltrés à un rang subalterne dans les rangs adverses de grimper dans la hiérarchie rebelle… »(1)

 

Amira était un militant nationaliste algériens de la période prérévolutionnaire. Il partageait l’opinion du colonel Amouri et de ses compagnons sur le congrès de la Soummam. Il était farouchement opposé à la confiscation de la révolution par ce qu’il appelait des « Opportunistes » et à la nomination de Ferhat Abbas à la tête du GPRA. Il existe plusieurs versions sur cet odieux assassinat politique. Nous en avons retenues quatre : celle de Ferhat Abbas, de l’historien Mohamed Harbi, de l’un des patrons des Moukhabates égyptiennes, de Fethi Dib et d’Ahmed Toufik el Madani.

 

1°) Version Ferhat Abbas: « C’est le 10 février 1959 le suicide d’Amira Amar. Ce jeune militant était en mission au Liban. Il n’était pas satisfait de l’activité des colonels auxquels il reprochait l’assassinat du regretté Abbane Ramdane. Par contre il faisait l’éloge de Messali et regrettait qu’il ne fût pas le grand dirigeant de guerre de libération… Il refusa son affectation à Tunis, il a préféré se suicida… » (1)

 

2°) Version Harbi : « Ancien responsable du PPA, à Sétif et ami intime de l’Amine Debaghine, Amira avait été scandalisé par la nomination de Ferhat Abbas à la tête du GPRA. Nommé à la représentation du GPRA à Beyrouth, sous les ordres de Brahim Kabouya (UDMA), Amira donne une coloration politique à toutes les frictions qu’il a avec son supérieur hiérarchique.

 

Rappelé au Caire, début 1959, il se lance dans une campagne contre Abbas, mêlant le ragot à la dénonciation politique. Abbas s’en émeut. Convoqué par les services de Boussouf et interrogé après une fouille minutieuse de sa chambre, Amira est retrouvé sans vie, devant le siège du GPRA. La version officielle conclut au suicide mais Lamine Debaghine exige une enquête … » (2).

 

3°) Version Fethi Dib (traduit de l’Arabe) : « … Oumira Allaoua accuse le GPRA, notamment Ferhat Abbas et les services de Boussouf…, de violer des principes fondateurs de la révolution. Son supérieur, Ibrahim Kabouya, rédige un rapport qu’il dresse à Ferhat Abbas. Le président du GPRA porte ce rapport à la connaissance de Boussouf. Craignant de voir le contestataire divulguer leurs activités (criminelles), notamment du MALG, Boussouf exige de Ferhat Abbas de le convoquer et de l’affecter au Maroc. Il est effectivement convoqué pour le 10 février 1959, à 11 heures.

 

Ferhat Abbas le reçoit dans son bureau et lui signifie sa nouvelle affectation. Amira voit dans sa nouvelle destination son élimination physique par Boussouf. Des témoins entendent un vacarme dans le bureau du président du GPRA. Boussouf avait quitté l’Egypte quatre jours auparavant. L’un de ses lieutenants, Mohamed Abdesselam Tazi et ses hommes de mains assomment le contestataire avant de le jeter par la fenêtre du 5ème étage, de l’étage occupé par les services de Boussouf.

 

Une enquête minutieuse avait révélé qu’Oumira avait été assommé et jeté par la fenêtre du 5ème étage, de l’étage occupé par les services de Boussouf. Pour ne pas nuire à l’image de la révolution algérienne et de son peuple, nous avons fait semblant de croire à la thèse d suicide, ajoute Fethi Dib. Nous avons exige de Boussouf, qui voulait installer en Egypte un Etat dans l’Etat, de déguerpir avec ses services… » (3).

 

4°) Version Ahmed Toufik el Madani, ministre du GPRA:Nous précisons que nous n’avons plus sous les yeux l’ouvrage de référence (4). Nous tacherons de citer cette 4ème version de mémoire, de la traduire également de l’Arabe, tout en restant le plus fidèlement possible à la lettre et à l’esprit d’un témoin direct, aujourd’hui disparu.Toufik el Madani a précisé qu’il était accompagné d’une autre personne connue cependant nous nous ne souvenons plus de son nom :

 

«… Nous avons rendez-vous avec Ferhat Abbas (Président du GPRA), au Caire. Nous sommes dans une salle d’attente mitoyenne au bureau du Président qui recevait Amira qui, au comble de la colère, décoche des injures à Ferhat, notamment des accusations graves portant sur l’immoralité de son épouse. Soudain le vacarme cesse. Ferhat Abbas sort de son bureau, les cheveux défaits, le teint blême, nous dit : « J’ai jeté le maudit par la fenêtre ». Nous nous sommes précipités (Toufiq et son compagnon) à la fenêtre et avons vu le corps du contestataire gisant sur le trottoir… » Cette dernière version a nos faveurs. Donc,

 

 

 

(1) Philippe Bernert, Roger Weybot et la Bataille de la DST, Presse de la Cité, 1975

(2)Mohamed Harbi, le DFLN Mirage et Réalité, J. A., 1980, P. 257.

(3)Ferhat Abbas, Atopsie d’une Guerre (Aurore), 1980, P.257

(4) Fethi Dib, Djamel Abd en Nasser oua eththoura el Djazaïria (Djamel Abd el Nasser et la révolution algérienne. Version arabe, Dar almoustaqbel el arabi, 1984, P. 423

(5) Ahmed Toufik el Madani, Hiat Kefah (version arabe), tome II, SNED, 1977

 

 

Copyright © 2011 AlgerieNetwork. Tous droits réservés.

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Des noms symboliques de la révolution algérienne ont été assassinés par leurs compagnons ou livrés par eux aux services coloniaux pour les éliminer dans une logique dite : «…De déblaiement de terrain pour permettre à nous agents infiltrés à un rang subalterne dans les rangs adverses de grimper dans la hiérarchie rebelle… »(1)

 

Amira était un militant nationaliste algériens de la période prérévolutionnaire. Il partageait l’opinion du colonel Amouri et de ses compagnons sur le congrès de la Soummam. Il était farouchement opposé à la confiscation de la révolution par ce qu’il appelait des « Opportunistes » et à la nomination de Ferhat Abbas à la tête du GPRA. Il existe plusieurs versions sur cet odieux assassinat politique. Nous en avons retenues quatre : celle de Ferhat Abbas, de l’historien Mohamed Harbi, de l’un des patrons des Moukhabates égyptiennes, de Fethi Dib et d’Ahmed Toufik el Madani.

 

1°) Version Ferhat Abbas: « C’est le 10 février 1959 le suicide d’Amira Amar. Ce jeune militant était en mission au Liban. Il n’était pas satisfait de l’activité des colonels auxquels il reprochait l’assassinat du regretté Abbane Ramdane. Par contre il faisait l’éloge de Messali et regrettait qu’il ne fût pas le grand dirigeant de guerre de libération… Il refusa son affectation à Tunis, il a préféré se suicida… » (1)

 

2°) Version Harbi : « Ancien responsable du PPA, à Sétif et ami intime de l’Amine Debaghine, Amira avait été scandalisé par la nomination de Ferhat Abbas à la tête du GPRA. Nommé à la représentation du GPRA à Beyrouth, sous les ordres de Brahim Kabouya (UDMA), Amira donne une coloration politique à toutes les frictions qu’il a avec son supérieur hiérarchique.

 

Rappelé au Caire, début 1959, il se lance dans une campagne contre Abbas, mêlant le ragot à la dénonciation politique. Abbas s’en émeut. Convoqué par les services de Boussouf et interrogé après une fouille minutieuse de sa chambre, Amira est retrouvé sans vie, devant le siège du GPRA. La version officielle conclut au suicide mais Lamine Debaghine exige une enquête … » (2).

 

3°) Version Fethi Dib (traduit de l’Arabe) : « … Oumira Allaoua accuse le GPRA, notamment Ferhat Abbas et les services de Boussouf…, de violer des principes fondateurs de la révolution. Son supérieur, Ibrahim Kabouya, rédige un rapport qu’il dresse à Ferhat Abbas. Le président du GPRA porte ce rapport à la connaissance de Boussouf. Craignant de voir le contestataire divulguer leurs activités (criminelles), notamment du MALG, Boussouf exige de Ferhat Abbas de le convoquer et de l’affecter au Maroc. Il est effectivement convoqué pour le 10 février 1959, à 11 heures.

 

Ferhat Abbas le reçoit dans son bureau et lui signifie sa nouvelle affectation. Amira voit dans sa nouvelle destination son élimination physique par Boussouf. Des témoins entendent un vacarme dans le bureau du président du GPRA. Boussouf avait quitté l’Egypte quatre jours auparavant. L’un de ses lieutenants, Mohamed Abdesselam Tazi et ses hommes de mains assomment le contestataire avant de le jeter par la fenêtre du 5ème étage, de l’étage occupé par les services de Boussouf.

 

Une enquête minutieuse avait révélé qu’Oumira avait été assommé et jeté par la fenêtre du 5ème étage, de l’étage occupé par les services de Boussouf. Pour ne pas nuire à l’image de la révolution algérienne et de son peuple, nous avons fait semblant de croire à la thèse d suicide, ajoute Fethi Dib. Nous avons exige de Boussouf, qui voulait installer en Egypte un Etat dans l’Etat, de déguerpir avec ses services… » (3).

 

4°) Version Ahmed Toufik el Madani, ministre du GPRA:Nous précisons que nous n’avons plus sous les yeux l’ouvrage de référence (4). Nous tacherons de citer cette 4ème version de mémoire, de la traduire également de l’Arabe, tout en restant le plus fidèlement possible à la lettre et à l’esprit d’un témoin direct, aujourd’hui disparu.Toufik el Madani a précisé qu’il était accompagné d’une autre personne connue cependant nous nous ne souvenons plus de son nom :

 

«… Nous avons rendez-vous avec Ferhat Abbas (Président du GPRA), au Caire. Nous sommes dans une salle d’attente mitoyenne au bureau du Président qui recevait Amira qui, au comble de la colère, décoche des injures à Ferhat, notamment des accusations graves portant sur l’immoralité de son épouse. Soudain le vacarme cesse. Ferhat Abbas sort de son bureau, les cheveux défaits, le teint blême, nous dit : « J’ai jeté le maudit par la fenêtre ». Nous nous sommes précipités (Toufiq et son compagnon) à la fenêtre et avons vu le corps du contestataire gisant sur le trottoir… » Cette dernière version a nos faveurs. Donc,

 

 

 

(1) Philippe Bernert, Roger Weybot et la Bataille de la DST, Presse de la Cité, 1975

(2)Mohamed Harbi, le DFLN Mirage et Réalité, J. A., 1980, P. 257.

(3)Ferhat Abbas, Atopsie d’une Guerre (Aurore), 1980, P.257

(4) Fethi Dib, Djamel Abd en Nasser oua eththoura el Djazaïria (Djamel Abd el Nasser et la révolution algérienne. Version arabe, Dar almoustaqbel el arabi, 1984, P. 423

(5) Ahmed Toufik el Madani, Hiat Kefah (version arabe), tome II, SNED, 1977

 

 

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A entendre tous ces recits, qui donne froid au dos, chaque responsable de la révolution algerienne à son macchabée caché...Mon Dieu!!! c'est pas beau tout ça!

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