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Paris – Alger : le double discours de Jean-François Copé


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Youssef Girard

 

Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a effectué une visite de deux jours, les 10 et 11 juillet, à Alger. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy. Au-delà de la campagne présidentielle, il est intéressant de se pencher sur le double discours de Jean-François Copé qui ne pratique visiblement pas la même politique selon qu’il se trouve sur la rive nord ou la rive sud de la Méditerranée.

 

En effet, quelques jours avant son départ pour Alger, le 7 juillet, Jean-François Copé a été le grand animateur de la convention de l’UMP sur l’immigration. Cette convention visait essentiellement à faire des « propositions » ayant pour but de limiter l’immigration et de réduire les droits des immigrés.

 

Durant cette convention, l’UMP a dévoilé ses vingt-trois propositions sur l’immigration. Parmi ces propositions, il y a le conditionnement des « prestations sociales au respect du contrat d'accueil », par lequel les immigrés s'engagent notamment à apprendre le français. L'UMP préconise également le passage de 45 jours à deux mois la durée de détention des clandestins et l'augmentation de 25 % du nombre de places dans les centres de rétention administrative. Une « caution-retour » serait par ailleurs exigée par les autorités consulaires pour les demandes de visas de courts et moyens séjours « à risques », caution qui serait restituée au retour dans le pays d'origine (1).

 

Si l'UMP a écarté l'idée de supprimer le statut de binational, comme le réclamaient certains députés, cela n’est nullement dû à un élan d’humanisme soudain ou à une volonté de s’ouvrir aux peuples d’Afrique ou du Maghreb. La crainte était que cette loi face des victimes collatérales d’une importance politique plus conséquente : les Français de l’étranger et notamment les Franco-israéliens (2).

 

Trois mois auparavant, le même Jean-François Copé avait été un des grands animateurs de la convention de l’UMP sur la laïcité qui se résuma en une série de vingt-six propositions visant à réduire les droits des musulmans en général et des musulmanes portant le foulard en particulier. Cette convention s’est avant tout illustrée comme une étape dans le processus de « radicalisation cumulative » s’exerçant contre les musulmans vivant en France (3).

 

Par cette politique, Jean-François Copé est incontestablement l’un de ceux qui entretient et développe les sentiments xénophobes, arabophobes et islamophobes d’une partie de la population française.

 

Arrivé à Alger, les idées politiques de Jean-François Copé se sont soudainement métamorphosées. Le Torquemada de l’islam et de l’immigration s’est mué en partisan du rapprochement des cultures et des civilisations : « Nos relations historiques, la densité et la richesse de nos liens humains sont à mes yeux une chance unique que nous n’avons pas sue suffisamment exploiter. Nous devons favoriser un rapprochement entre nos sociétés civiles, sortir des sentiers battus, aller de l’avant, être audacieux ! »

 

Au chapitre circulation des personnes, Jean-François Copé a soudainement oublié son vocabulaire fait de « reconduite à la frontière » et de « contrôle de l’immigration ». Il a fait remarquer que « la France délivre près de 140.000 visas par an, pour environ 200.000 demandes. Le taux de refus diminue, nous délivrons de plus en plus de visas de circulation et nous avons fait un effort important pour améliorer les conditions d’accueil, notamment par le recours au prestataire Visa France ». Il a ajouté par ailleurs que « l’Algérie bénéficie en outre d’un régime favorable pour les visas de longue durée et pour le séjour, conformément aux accords de 1968 que nous sommes prêts à améliorer encore, pourvu que nos préoccupations soient prises en compte, conformément au principe de réciprocité. D’un point de vue personnel, je pense que la renégociation de l’accord de 1968 doit être l’occasion d’améliorer la mobilité des chefs d’entreprises, des chercheurs, des artistes » (4).

 

Les réserves de change de l’Algérie estimées à plus de 150 milliards de dollars et la croissance annuelle de l’économie algérienne supérieure à 4% auraient-elles une influence salutaire sur les idées politiques de Jean-François Copé ?

 

Malgré son discours policé pour la circonstance, Jean-François Copé n’a pu s’empêcher d’insulter la mémoire des Algériens en les appelant « à aller de l’avant plutôt que de regarder dans le rétroviseur » c’est-à-dire à tirer un trait sur les crimes coloniaux commis par la France. Chassez le naturel…

 

 

Notes de lecture :

 

(1) Garat Jean-Baptiste, « Immigration : les propositions chocs de l'UMP », Le Figaro, 7 juillet 2011.

(2) Andriamanana Tefy, « Immigration : l’UMP ménage la chèvre Borloo et le chou Luca », Marianne, 11 juillet 2011.

(3) Cf. notre article, « Entre laïcité coloniale et « radicalisation cumulative », ISM-France, 11 avril 2011.

(4) « Jean-François Copé à Alger, la France n’aime pas le « rétroviseur » », L'Echo du Jijel, 11 juillet 2011

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Youssef Girard

 

Le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, a effectué une visite de deux jours, les 10 et 11 juillet, à Alger. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la campagne pour la réélection de Nicolas Sarkozy. Au-delà de la campagne présidentielle, il est intéressant de se pencher sur le double discours de Jean-François Copé qui ne pratique visiblement pas la même politique selon qu’il se trouve sur la rive nord ou la rive sud de la Méditerranée.

 

En effet, quelques jours avant son départ pour Alger, le 7 juillet, Jean-François Copé a été le grand animateur de la convention de l’UMP sur l’immigration. Cette convention visait essentiellement à faire des « propositions » ayant pour but de limiter l’immigration et de réduire les droits des immigrés.

 

Durant cette convention, l’UMP a dévoilé ses vingt-trois propositions sur l’immigration. Parmi ces propositions, il y a le conditionnement des « prestations sociales au respect du contrat d'accueil », par lequel les immigrés s'engagent notamment à apprendre le français. L'UMP préconise également le passage de 45 jours à deux mois la durée de détention des clandestins et l'augmentation de 25 % du nombre de places dans les centres de rétention administrative. Une « caution-retour » serait par ailleurs exigée par les autorités consulaires pour les demandes de visas de courts et moyens séjours « à risques », caution qui serait restituée au retour dans le pays d'origine (1).

 

Si l'UMP a écarté l'idée de supprimer le statut de binational, comme le réclamaient certains députés, cela n’est nullement dû à un élan d’humanisme soudain ou à une volonté de s’ouvrir aux peuples d’Afrique ou du Maghreb. La crainte était que cette loi face des victimes collatérales d’une importance politique plus conséquente : les Français de l’étranger et notamment les Franco-israéliens (2).

 

Trois mois auparavant, le même Jean-François Copé avait été un des grands animateurs de la convention de l’UMP sur la laïcité qui se résuma en une série de vingt-six propositions visant à réduire les droits des musulmans en général et des musulmanes portant le foulard en particulier. Cette convention s’est avant tout illustrée comme une étape dans le processus de « radicalisation cumulative » s’exerçant contre les musulmans vivant en France (3).

 

Par cette politique, Jean-François Copé est incontestablement l’un de ceux qui entretient et développe les sentiments xénophobes, arabophobes et islamophobes d’une partie de la population française.

 

Arrivé à Alger, les idées politiques de Jean-François Copé se sont soudainement métamorphosées. Le Torquemada de l’islam et de l’immigration s’est mué en partisan du rapprochement des cultures et des civilisations : « Nos relations historiques, la densité et la richesse de nos liens humains sont à mes yeux une chance unique que nous n’avons pas sue suffisamment exploiter. Nous devons favoriser un rapprochement entre nos sociétés civiles, sortir des sentiers battus, aller de l’avant, être audacieux ! »

 

Au chapitre circulation des personnes, Jean-François Copé a soudainement oublié son vocabulaire fait de « reconduite à la frontière » et de « contrôle de l’immigration ». Il a fait remarquer que « la France délivre près de 140.000 visas par an, pour environ 200.000 demandes. Le taux de refus diminue, nous délivrons de plus en plus de visas de circulation et nous avons fait un effort important pour améliorer les conditions d’accueil, notamment par le recours au prestataire Visa France ». Il a ajouté par ailleurs que « l’Algérie bénéficie en outre d’un régime favorable pour les visas de longue durée et pour le séjour, conformément aux accords de 1968 que nous sommes prêts à améliorer encore, pourvu que nos préoccupations soient prises en compte, conformément au principe de réciprocité. D’un point de vue personnel, je pense que la renégociation de l’accord de 1968 doit être l’occasion d’améliorer la mobilité des chefs d’entreprises, des chercheurs, des artistes » (4).

 

Les réserves de change de l’Algérie estimées à plus de 150 milliards de dollars et la croissance annuelle de l’économie algérienne supérieure à 4% auraient-elles une influence salutaire sur les idées politiques de Jean-François Copé ?

 

Malgré son discours policé pour la circonstance, Jean-François Copé n’a pu s’empêcher d’insulter la mémoire des Algériens en les appelant « à aller de l’avant plutôt que de regarder dans le rétroviseur » c’est-à-dire à tirer un trait sur les crimes coloniaux commis par la France. Chassez le naturel…

 

 

Notes de lecture :

 

(1) Garat Jean-Baptiste, « Immigration : les propositions chocs de l'UMP », Le Figaro, 7 juillet 2011.

(2) Andriamanana Tefy, « Immigration : l’UMP ménage la chèvre Borloo et le chou Luca », Marianne, 11 juillet 2011.

(3) Cf. notre article, « Entre laïcité coloniale et « radicalisation cumulative », ISM-France, 11 avril 2011.

(4) « Jean-François Copé à Alger, la France n’aime pas le « rétroviseur » », L'Echo du Jijel, 11 juillet 2011

 

 

 

ou est le double discours ?

Coppé défend ses intérêts et ceux de son pays tout simplement !

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Vous croyez encore qu'on a des états "amis" ?

Vous me faites trop rire. S'il n'y avait ni pétrole ni gaz, JF Copé n'aurait JAMAIS mis les pieds à Alger.

Il faut le recevoir, lui envoyer des gens qui vont l'endormir et lui donner un billet d'avion direction Paris.

Mort de rire JF Copé c'est qui ?

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