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Ce texte ne s'adresse à personne, c'est le fruit d'un ennui, pas seulement le mien, l'ennui national, le fruit d'une insomnie qui frappe apparemment tout le pays avec toutes ses franges.

Ce texte s'adresse peut-être aux jeunes, mais aussitôt une question essentielle qui me taraude depuis longtemps se pose d'elle-même, fatalement : Où sont les jeunes Algériens? Une question quoique depuis longtemps posée, reste en suspens, peine à trouver une réponse. Les jeunes Algériens sont tous partis, soit en prenant la mer, soit en se livrant au feu, soit se diluant dans la scène nationale, à savoir se réfugiant dans une indifférence qui les mine impitoyablement.

Un petit tour dans un village algérien et on se rend compte vite qu'il n'y a aucun signe de vie, qu'il y a une absence totale de tout, les gens ont tellement souffert qu'ils ne savent pas ce qui leur manque si on trouve le courage de le leur demander. Donc, que veut dire être jeune en Algérie? C'est être un fantôme habitué à l'APC, la Daïra, car un jeune algérien commence son parcours bureaucratique depuis son très jeune âge, on lui fait comprendre, on lui dit crument qu'il doit travailler, prendre sans destin en main, sans lui dire, ou en ayant peur de lui dire qu'il n'y a pas de destin ici, dès son très jeune âge, l'Algérien est confronté à des questions presque existentielles, mais son malheur c'est qu'il ne s'en rend pas compte. Du coup, avoir un enfant en Algérie est un crime dont on ne connait jamais les conséquences, une hérésie qui mérite le châtiment éternel. Pourquoi les Algériens ne supportent pas qu'on leur parle de leur situation? Pourquoi font-ils semblant de bien vivre alors qu'il y a un gouffre creusé au fond d'eux? Ne parlent-ils pas de leur malheur parce qu'ils le savent insoluble? Laissons les évènements répondre à cette question chaotique.

Dans notre pays, on assiste chaque matin avec une indifférence étonnante à l'espoir en train de s'asperger d'essence, en train de s'immoler par le feu, c'est l'emblème d'une immolation nationale, d'un climat délétère dont on ne comprend pas les causes mais dont on subit les effets.

Que faire alors? Rien, attendre désespérément en sachant que pour se débarrasser du mal, il faut extirper les tripes, les entrailles, quitte à perdre la vie, car peut-on dire qu'on vit si on ne se sent pas chez nous? Si notre pays nous chasse?

Il y a vraiment quelque chose qui cloche quand on commence à haïr notre bercail, quand ailleurs nous semble plus clément que ce " Chez nous" mystérieux, quand on ne sait plus où on va, quand mourir, l'idée de mourir devient un soulagement, voire une lapalissade. En Algérie, on est arrivés aux abysses de la douleur, pire, la douleur dépasse l'entendement, la force, la logique et la patience.

Djamel Debbouze, le comique franco-marocain a dit une phrase dans son dernier spectacle qui me semble résumer éloquemment tout ce qui se passe aujourd'hui chez nous : "Ecoute, tu n'as aucune chance, alors saisis-la". Une phrase qui fait tant de mal, qui décrit notre calvaire dans ce pays, on ne sait plus à quel saint se vouer, on cherche une issue.

Une autre question se pose inéluctablement : Pourquoi l'Algérie est-elle toujours la terre des malheurs, des souffrances, du désespoir, le pays du nothingness?

 

baud87

20/07/2011

Nothingness : Le néant

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