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Alerte à la pilule du violeur en Algerie.


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Incolore, inodore et imperceptible au goût, le GHB, (gamma hydrxybutyrate) est un puissant anesthésiant hypnotique connu en Europe et aux USA depuis 1990 sous le nom de «pilule du violeur» ou «rape-drug».

 

Cette substance synthétique paralysante utilisée à des fins criminelles débarque dans notre pays à la faveur des grandes vacances. De nombreuses victimes sont dénombrées et le phénomène inquiète sérieusement les spécialistes. Dans la plupart des cas, la jeune femme ou l’adolescente violée et humiliée en groupe se réfugie dans le silence par peur de représailles parentales. En état de choc, elle vit le sentiment douloureux de la honte et la culpabilité. Le professeur Bachir Ridouh, qui accueille et soigne les victimes de ce type particulier de traumatisme dans son service du CHU Frantz Fanon, à Blida, s’inquiète de la montée du péril dû à cette nouvelle criminalité. Contrairement au viol «classique» administré par la violence, parfois sous la menace d’une arme, l’emploi de la «pilule du violeur» est un stratagème soft sous le couvert d’un protocole de convivialité et dans un climat de confiance et de courtoisie. Les spécialistes notent que le violeur lui-même n’éprouve pas de sentiment de culpabilité dès lors qu’il considère son acte sans la violence habituelle et sans l’usage de la force. Il pense se démarquer du violeur habituel pour la simple raison qu’il n’a pas agi sous l’effet d’une pulsion sexuelle irrésistible. Il se donne des circonstances favorables qui voilent la réalité. En parfait criminel innocent, il semble douter qu’il est passible devant une juridiction pénale pour crime avec circonstances aggravantes du fait d’avoir prémédité son acte et ôté à sa victime toute capacité de résistance par l’emploi d’une substance dangereuse et interdite.

 

 

La chasse en jet-ski

 

 

La victime n’est pas piégée dans le cadre d’une séduction habituelle. L’aventure criminelle s’organise par la mise en confiance grâce à la complicité d’une jeune femme plutôt sympathique, du même âge, qui se charge de réduire toute inhibition en vue d’une invitation anodine. La complice se présente sous l’aspect d’une vacancière et déploie ses appâts en termes de nouveaux amis, de soirées, de sorties et tout le sel de la vie qui s’apparente aux séries de télévision. Sur les lieux de vacances, cette drague d’un nouveau genre se fait en jet-ski ou zodiac qui donnent des frissons aux adolescentes en mal d’émotions fortes. La victime accepte innocemment l’invitation pour un tour au large en compagnie de sa nouvelle copine. Mais elle se retrouve seule avec son ou ses ravisseurs. Et le piège se referme. Elle sera livrée, inconsciente, à l’appétit sadique de Messieurs à l’allure débonnaire pour des relations sexuelles multiples. C’est la «tournante». Après les sévices, elle se réveille lentement de son semi-coma et entame un long parcours contre l’amnésie. Des flashs lui reviennent. Mais sans plus. Généralement, le dernier souvenir se résume dans une simple consommation en présence de ce groupe d’inconnus à l’allure de bons maris et de bons pères de famille. Mais ce type de passage à l’acte peut avoir lieu en tout lieu et à tout moment. Cette drogue, sous forme liquide, en poudre ou en cachet soluble, est utilisée aussi dans un cadre intrafamilial ou lors d’une fête dans une salle. L’ambiance générale qui annonce le risque est dans tous les cas un climat festif et de détente.

 

Le violeur sécurise sa victime par son allure de type sérieux. Il repère sa proie et l’approche avec un verre. Après la consommation, la jeune femme se montre euphorique et ses capacités de jugement sont réduites au plus bas niveau. En état de zombie, elle se fait conduire par le délinquant à l’endroit choisi. L’accomplissement du forfait ne dure que quelques minutes. La jeune femme reste étalée, inconsciente, comme sous l’effet de l’alcool. «A son réveil, elle évalue graduellement l’ampleur de sa tragédie. Selon les observations du Pr Ridouh, sur le plan physique, elle ressent des douleurs au niveau des organes génitaux. Au cours des premiers jours qui suivent le choc, elle est envahie par un état de tristesse et s’enferme dans le silence. Comme dans toutes les situations post-traumatiques dues au viol, elle aura cette tendance à se laver interminablement, grattant violemment son épiderme jusqu’au sang comme pour éliminer les traces d’une souillure abstraite incrustée durablement.» «Dans une deuxième phase, sa pensée se réorganise autour de la peur d’une grossesse indésirable et la probabilité d’une contamination aux maladies sexuellement transmissibles, notamment le sida. Aux troubles du sommeil s’ajoutent l’anorexie et l’envie de mourir. C’est un moment critique où la victime éprouve un grand besoin de soutien pour ne pas sombrer dans une descente aux enfers avec une conduite suicidaire», ajoute le psychiatre.

 

Le Pr Ridouh, qui vient de créer un service pour cette catégorie victime d’une violence nouvelle, se dit «très inquiet pour l’avenir». Les usagers de cet anesthésiant qui inhibe tout sentiment d’anxiété utilisent les filières des narcotrafiquants. Il avertit que «cette substance est un produit qui présente un intérêt grandissant pour des usagers qui se recrutent dans toutes les catégories sociales. C’est un marché potentiel qui comporte le risque majeur d’être investi par le grand banditisme. Dans les années à venir, ce phénomène pourrait prendre une ampleur redoutable car il n’intéresse pas exclusivement le criminel du sexe». En effet, à dose adaptée, les malfaiteurs pourraient l’utiliser à la place d’une arme de poing pour s’en prendre aux biens de leurs victimes, hommes ou femmes, les obligeant à signer tout et n’importe quoi : chèques, cessions de biens ou reconnaissances de dettes avec une assez grande difficulté à administrer toute preuve de malversation sur le plan purement criminalistique ou de médecine légale.

Des agressions sur la base de la douceur chimique, ont été signalées en Europe. En visionnant des films de caméras de surveillance, les policiers ont vu des victimes conduites dans une démarche semblable à l’état d’ébriété vers des distributeurs de banque, encadrées calmement par des agresseurs se comportant comme des amis.

 

 

Le GHB est un produit stupéfiant qui est éliminé par l’organisme au bout de 48 heures seulement, contrairement au cannabis qui peut être décelé deux, voire trois mois après la consommation d’un joint. Le personnel soignant de l’hôpital psychiatrique cumule les expériences des cas par de nombreux entretiens avec les patientes qui ont vécu la terrible épreuve de cette nouvelle forme d’abus sexuel. Le travail thérapeutique s’oriente sur des pistes précieuses pour la prévention des risques. Les choix des criminels sont portés sur des jeunes femmes et jeunes filles, parfois des adolescentes de moins de 15 ans avec des critères physiques précis, hors de leur environnement familial habituel. Pour sa part, le docteur Smain Boulbina, qui observe de près ce phénomène depuis quelques années, se dit «étonné par le silence qui couvre ces crimes, quand bien même les nombreuses victimes ont du mal à déposer plainte auprès des services habilités et encore moins à exposer en public l’humiliante expérience d’un viol collectif ou le fait d’un seul individu et face auquel elles n’avaient ni le choix ni la force de résister». Il préconise à toute victime potentielle, c’est-à-dire les jeunes femmes et jeunes filles, d’éviter l’isolement et ne pas accepter d’invitation d’un inconnu, fut-il une femme. Et «sans verser dans la paranoïa», S. Boulbina conseille aux femmes et aux jeunes filles de ne jamais laisser traîner un verre entamé sur la table d’une terrasse de café ou chez des personnes étrangères à la famille. Dans toutes les situations, il faut refuser une consommation servie dans un verre par un inconnu ou une nouvelle connaissance et décapsuler soi-même l’emballage. Les auteurs sont souvent des multirécidivistes qui agissent en toute impunité en l’absence de dépôt de plainte et donc à l’abri de poursuites judiciaires. D’où l’intérêt de dépister les cas suspectés de viol, les accompagner dans une démarche de soins et alerter les services de police et de gendarmerie.

 

 

Rachid Lourdjane

Source le journal el watan du Dimanche 24 juillet 2011

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Guest Osiria
Incolore, inodore et imperceptible au goût, le GHB, (gamma hydrxybutyrate) est un puissant anesthésiant hypnotique connu en Europe et aux USA depuis 1990 sous le nom de «pilule du violeur» ou «rape-drug».

 

Cette substance synthétique paralysante utilisée à des fins criminelles débarque dans notre pays à la faveur des grandes vacances. De nombreuses victimes sont dénombrées et le phénomène inquiète sérieusement les spécialistes. Dans la plupart des cas, la jeune femme ou l’adolescente violée et humiliée en groupe se réfugie dans le silence par peur de représailles parentales. En état de choc, elle vit le sentiment douloureux de la honte et la culpabilité. Le professeur Bachir Ridouh, qui accueille et soigne les victimes de ce type particulier de traumatisme dans son service du CHU Frantz Fanon, à Blida, s’inquiète de la montée du péril dû à cette nouvelle criminalité. Contrairement au viol «classique» administré par la violence, parfois sous la menace d’une arme, l’emploi de la «pilule du violeur» est un stratagème soft sous le couvert d’un protocole de convivialité et dans un climat de confiance et de courtoisie. Les spécialistes notent que le violeur lui-même n’éprouve pas de sentiment de culpabilité dès lors qu’il considère son acte sans la violence habituelle et sans l’usage de la force. Il pense se démarquer du violeur habituel pour la simple raison qu’il n’a pas agi sous l’effet d’une pulsion sexuelle irrésistible. Il se donne des circonstances favorables qui voilent la réalité. En parfait criminel innocent, il semble douter qu’il est passible devant une juridiction pénale pour crime avec circonstances aggravantes du fait d’avoir prémédité son acte et ôté à sa victime toute capacité de résistance par l’emploi d’une substance dangereuse et interdite.

 

 

La chasse en jet-ski

 

 

La victime n’est pas piégée dans le cadre d’une séduction habituelle. L’aventure criminelle s’organise par la mise en confiance grâce à la complicité d’une jeune femme plutôt sympathique, du même âge, qui se charge de réduire toute inhibition en vue d’une invitation anodine. La complice se présente sous l’aspect d’une vacancière et déploie ses appâts en termes de nouveaux amis, de soirées, de sorties et tout le sel de la vie qui s’apparente aux séries de télévision. Sur les lieux de vacances, cette drague d’un nouveau genre se fait en jet-ski ou zodiac qui donnent des frissons aux adolescentes en mal d’émotions fortes. La victime accepte innocemment l’invitation pour un tour au large en compagnie de sa nouvelle copine. Mais elle se retrouve seule avec son ou ses ravisseurs. Et le piège se referme. Elle sera livrée, inconsciente, à l’appétit sadique de Messieurs à l’allure débonnaire pour des relations sexuelles multiples. C’est la «tournante». Après les sévices, elle se réveille lentement de son semi-coma et entame un long parcours contre l’amnésie. Des flashs lui reviennent. Mais sans plus. Généralement, le dernier souvenir se résume dans une simple consommation en présence de ce groupe d’inconnus à l’allure de bons maris et de bons pères de famille. Mais ce type de passage à l’acte peut avoir lieu en tout lieu et à tout moment. Cette drogue, sous forme liquide, en poudre ou en cachet soluble, est utilisée aussi dans un cadre intrafamilial ou lors d’une fête dans une salle. L’ambiance générale qui annonce le risque est dans tous les cas un climat festif et de détente.

 

Le violeur sécurise sa victime par son allure de type sérieux. Il repère sa proie et l’approche avec un verre. Après la consommation, la jeune femme se montre euphorique et ses capacités de jugement sont réduites au plus bas niveau. En état de zombie, elle se fait conduire par le délinquant à l’endroit choisi. L’accomplissement du forfait ne dure que quelques minutes. La jeune femme reste étalée, inconsciente, comme sous l’effet de l’alcool. «A son réveil, elle évalue graduellement l’ampleur de sa tragédie. Selon les observations du Pr Ridouh, sur le plan physique, elle ressent des douleurs au niveau des organes génitaux. Au cours des premiers jours qui suivent le choc, elle est envahie par un état de tristesse et s’enferme dans le silence. Comme dans toutes les situations post-traumatiques dues au viol, elle aura cette tendance à se laver interminablement, grattant violemment son épiderme jusqu’au sang comme pour éliminer les traces d’une souillure abstraite incrustée durablement.» «Dans une deuxième phase, sa pensée se réorganise autour de la peur d’une grossesse indésirable et la probabilité d’une contamination aux maladies sexuellement transmissibles, notamment le sida. Aux troubles du sommeil s’ajoutent l’anorexie et l’envie de mourir. C’est un moment critique où la victime éprouve un grand besoin de soutien pour ne pas sombrer dans une descente aux enfers avec une conduite suicidaire», ajoute le psychiatre.

 

Le Pr Ridouh, qui vient de créer un service pour cette catégorie victime d’une violence nouvelle, se dit «très inquiet pour l’avenir». Les usagers de cet anesthésiant qui inhibe tout sentiment d’anxiété utilisent les filières des narcotrafiquants. Il avertit que «cette substance est un produit qui présente un intérêt grandissant pour des usagers qui se recrutent dans toutes les catégories sociales. C’est un marché potentiel qui comporte le risque majeur d’être investi par le grand banditisme. Dans les années à venir, ce phénomène pourrait prendre une ampleur redoutable car il n’intéresse pas exclusivement le criminel du sexe». En effet, à dose adaptée, les malfaiteurs pourraient l’utiliser à la place d’une arme de poing pour s’en prendre aux biens de leurs victimes, hommes ou femmes, les obligeant à signer tout et n’importe quoi : chèques, cessions de biens ou reconnaissances de dettes avec une assez grande difficulté à administrer toute preuve de malversation sur le plan purement criminalistique ou de médecine légale.

Des agressions sur la base de la douceur chimique, ont été signalées en Europe. En visionnant des films de caméras de surveillance, les policiers ont vu des victimes conduites dans une démarche semblable à l’état d’ébriété vers des distributeurs de banque, encadrées calmement par des agresseurs se comportant comme des amis.

 

 

Le GHB est un produit stupéfiant qui est éliminé par l’organisme au bout de 48 heures seulement, contrairement au cannabis qui peut être décelé deux, voire trois mois après la consommation d’un joint. Le personnel soignant de l’hôpital psychiatrique cumule les expériences des cas par de nombreux entretiens avec les patientes qui ont vécu la terrible épreuve de cette nouvelle forme d’abus sexuel. Le travail thérapeutique s’oriente sur des pistes précieuses pour la prévention des risques. Les choix des criminels sont portés sur des jeunes femmes et jeunes filles, parfois des adolescentes de moins de 15 ans avec des critères physiques précis, hors de leur environnement familial habituel. Pour sa part, le docteur Smain Boulbina, qui observe de près ce phénomène depuis quelques années, se dit «étonné par le silence qui couvre ces crimes, quand bien même les nombreuses victimes ont du mal à déposer plainte auprès des services habilités et encore moins à exposer en public l’humiliante expérience d’un viol collectif ou le fait d’un seul individu et face auquel elles n’avaient ni le choix ni la force de résister». Il préconise à toute victime potentielle, c’est-à-dire les jeunes femmes et jeunes filles, d’éviter l’isolement et ne pas accepter d’invitation d’un inconnu, fut-il une femme. Et «sans verser dans la paranoïa», S. Boulbina conseille aux femmes et aux jeunes filles de ne jamais laisser traîner un verre entamé sur la table d’une terrasse de café ou chez des personnes étrangères à la famille. Dans toutes les situations, il faut refuser une consommation servie dans un verre par un inconnu ou une nouvelle connaissance et décapsuler soi-même l’emballage. Les auteurs sont souvent des multirécidivistes qui agissent en toute impunité en l’absence de dépôt de plainte et donc à l’abri de poursuites judiciaires. D’où l’intérêt de dépister les cas suspectés de viol, les accompagner dans une démarche de soins et alerter les services de police et de gendarmerie.

 

 

Rachid Lourdjane

Source le journal el watan du Dimanche 24 juillet 2011

 

c'est seulement maintenant qu'elle arrive ??? elle existe depuis des années. :(

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