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Immigration clandestine en Algérie : La détresse des naufragés du désert


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Jamais l’Algérie n’a connu une vague d’immigration africaine aussi importante que durant cette dernière décennie. Les grandes villes du Nord, telle Alger, sont devenues au fil du temps la destination de prédilection des candidats pour un aller simple vers l’eldorado européen. Selon nombre de ces immigrés clandestins, l’Algérie n’est qu’une halte dans

leur périple.

 

 

Cependant, la plupart d’entre eux s’y retrouvent bloqués, car après avoir épuisé leurs économies lors de la traversée du Sahara, ils ont recours au travail au noir. D’autres, pour s’en sortir, deviennent délinquants ou même mendiants. Ainsi, le voyage dure plus que prévu initialement et la misère qui a poussé ces hommes et ces femmes à quitter leur pays d’origine finit par les rattraper. Commence alors une longue descente aux enfers.

Certains quartiers de la périphérie d’Alger sont connus pour être le point de chute de nombreux immigrés clandestins. Chéraga, Dély Ibrahim, Bordj El Kiffan, Aïn Benian ou encore Bordj El Bahri sont autant d’endroits où l’on peut trouver le plus grand nombre de ces laissés-pour-compte. Ils viennent du Mali, du Niger, du Ghana, de Guinée Bissau et même du Liberia. A l’Abattoir, un quartier populaire de la commune de Bordj El Bahri, une forte communauté d’émigrés africains s’est installée ; certains sont là depuis quelques mois, d’autres depuis bien plus longtemps. On peut rencontrer nombre d’entre eux sur la rue du Marché. Au bout de l’artère, une dizaine d’entre eux sont adossés au mur d’une polyclinique, dans l’attente d’un éventuel emploi. «Les employeurs qui sont à la recherche d’ouvriers viennent ici, ils peuvent trouver sans peine une main-d’œuvre bon marché», nous confie un habitant du lotissement, qui nous a d’ailleurs mis en contact avec certains de ces hommes à la mine défaite. Amadou, un clandestin originaire du Mali, nous avoue qu’il n’a en sa possession aucun document justifiant de sa résidence en Algérie. «La traversée du Sahara m’a valu la dépense de tout mon argent. Pour me nourrir, je dois accepter n’importe quel travail», ajoute-t-il.

 

 

Immigration clandestine en Algérie : La détresse des naufragés du désert - Reportage - El Watan

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