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Ouzellaguen | Il y a 55 ans, le Congrès de la Soummam


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Guest Zancko

Ouzellagen est incontestablement une région pétrie d’histoire avec ses nombreux et fiers villages qui ont enfanté des dignes et valeureux hommes qui ne reculent devant aucun sacrifice quand il s’agit de défendre la patrie, sa somptueuse montagne au relief escarpé et boisé qui a servi de refuges aux Moudjahidine et ses rivières dont les eaux ont été combien de fois mélangées au sang de nos martyrs

 

Il témoigne d’un passé glorieux où les moudjahidine livrèrent sur ces terres de grandes batailles à l’ennemi.

 

Pour bien dire les choses, son territoire constitue, aujourd’hui, à lui seul, une topographie de la mémoire de la guerre de Libération nationale.

 

Chaque bout de terre révèle une histoire héroïque des populations qui, il faut le souligner, animées d’un courage inouï et d’une foi indéfectible, s’étaient jeté corps et âme dans une guerre sanglante pour libérer notre pays du joug colonial. Ces populations même meurtries dans leur chair n’ont jamais abdiquées. Elles ont vécu “une chronique” faite d’humiliation, de haine, de déportation et des séquelles qui demeurent perceptibles, notamment sur les quatorze villages détruits par l’armée française. Des bourgades vidées de leurs habitants, lesquels étaient déportés vers des camps de prisonniers improvisés sur la plaine. Ils étaient entassés dans des tentes de fortune pour les maîtriser et leur couper tout lien avec leurs frères moudjahidine. Pourquoi un tel acharnement de l’ennemi sur les populations sans défense ? Le 20 août 1956, plus d’un demi-siècle déjà passé, depuis que six chefs de la révolution ont choisi cet endroit pour tenir dans une petite maisonnette près du village Ifri un conclave secret baptisé le “Congrès de la Soummam” afin de faire le point sur le chemin parcouru depuis le déclenchement de la guerre de Libération et d’organiser les deux organes qui ont déclenché et mené la révolution, l’ALN et le FLN. Pour le devoir de mémoire et pour que nul n’oublie le passé, un retour donc s’avère nécessaire sur ce lieu symbole qui a inscrit son nom en lettres d’or dans l’échiquier de la guerre de Libération, lieu qui a servi à la rédaction de la plate-forme de la réorganisation de la guerre de Libération nationale. La commune d’Ouzellaguen, située sur la rive gauche de l’oued Soummam, à une dizaine de kilomètres d’Akbou et à environ une soixantaine de Béjaïa, est en effervescence depuis déjà quelques jours préparant le 55e anniversaire du Congrès de la Soummam tenu dans l’un de ses villages en haute montagne, plus précisément à Ifri, un certain 20 août 1956. Ça vaut bien le coup de se projeter des années en arrière sur l’histoire en visitant ce berceau de la résistance qui rappelle que des hommes à leur tête Abane Ramdane, des militants nationalistes pour ainsi dire, avaient jeté les bases organisationnelles de la révolution algérienne un certain 20 août 1956. Là haut sur la montagne qui regorge de points d’eau et d’une vue imprenable sur la vallée, fut construit le musée, sur le lieu-même où s’étaient réunis les chefs historiques. La maisonnette qui a abrité les congressistes gardant encore son ardeur témoigne de la foi inébranlable et la détermination des moudjahiddine à vaincre ou mourir mais ne cédant pas un pousse du territoire. Au prix de sept ans de guerre laissant chahid, veuves, orphelins et mutilés, ils ont arraché durement et chèrement l’indépendance.

 

L’histoire sera donc revisitée dans cette région qui se prépare à recevoir les délégations qui se rendront aujourd’hui t à l’occasion de la célébration d’un événement phare (le congrès de la Soummam) qui a servi de socle à une inlassable guerre qui a conduit au recouvrement de notre indépendance. Cela étant, peut-on parler du congrès de la Soummam sans citer le nom de son concepteur en l’occurrence Abane Ramdane et de ses camarades, des digne fils d’une Algérie combattante que la fibre nationaliste a incrusté dés leur jeune âge. Comme on ne peut évoquer aussi la mémoire de ce grand homme qu’il fut et de ses camarades sans citer les résolutions principales que furent les premières assises données à la révolution algérienne lors de ce congrès. Comme chaque année un programme riche et varié est concocté pour la célébration de ce 55e anniversaire de la plate-forme de restructuration de la révolution algérienne (1954/1962). Ainsi, des délégations d’officiels et de la société civile se rendront au village Ifri, sur le lieu-même où le congrès a été tenu et où un musée et un mémorial haut perché, ont été édifiés et ce, pour se recueillir et visiter le grand salon où sont exposés de photos des chouhada de la guerre de Libération, des effets ostentatoires comme les épaves d’avion, d’hélicoptère, de jeep, etc. Monsieur Zourane Mourad est un habitant du village Ifri et gardien du musée qui nous a livré un témoignage sur ce qu’il sait de cet événement phare de la guerre de Libération que fut le Congrès de la Soummam. “La maison où s’était tenu le Congrès de la Soummam appartenait au chahid Behnous Md Amokrane et son frère le moudjahid Behnous Améziane. Elle servait de refuge aux Moudjahidines et le colonel Amirouche est passé par là quand il était tombé malade aux pieds et ne pouvant pas marcher. Il s’était réfugié 15 jours durant dans cette maisonnette et les femmes l’ont soigné avec du henné qu’elles lui mettaient sur les plaies. Il faisait même son devoir religieux à la mosquée du village sans que personne ne le repère. Quand il y a eu l’idée de la tenue d’un congrès pour organiser la révolution, c’est le village Bounouh dans la commune d’Ighil Ali qui a été choisi par les concepteurs comme lieu de conclave. En cours de route, les Moudjahidines tombèrent sur une patrouille de l’armée française. Pendant que les vaillants moudjahidine étaient occupés à riposter à l’ennemi dans un terrible accrochage, la mule qui transportait les documents du congrès s’était enfuie et pénétra dans un houch qu’elle connaissait avant et qui était devenu une caserne militaire. A la fin de l’accrochage, apprenant la capture de la mule et la main mise sur les documents par l’ennemi, le groupe décida alors de changer d’endroit pour la tenue du conclave, le colonel Amirouche leurs suggéra alors la petite maisonnette du village Ifri où il fut soigné, connaissant bien l’endroit car dépendant de son PC d’Akfadou situé à quelques 5 kilomètres de là. Le conclave qui a duré une dizaine de jours était qualifié d’une réussite totale par ses concepteurs grâce à la vigilance du colonel Amirouche et de ses adjoints qui ont assuré la sécurité comme il se doit. L’armée française en apprenant la tenue de ce congrès dans la région d’Ouzellaguen s’était acharnée sur les populations locales qu’elle a déportées vers des camps improvisés au chef lieu d’Ouzellaguen pour priver les moudjahidine de leur assistance et elle a détruit avec des bombardements aériens et aux mortiers les quatorze villages pour empêcher les habitants d’y retourner " a-t-il expliqué. Et il ajouta : " Durant l’hiver 1956, le lieutenant Chaibi Md Ourabah fut tué dans une bataille à Ighzer Azegagh. Comme ce jour là il a beaucoup neigé, les habitants d’Ifri l’ont enterré à l’intérieur de la mosquée. A l’indépendance, ses ossements ont été transférés au cimetière de Chouhada. Aujourd’hui, cette mosquée est abandonnée à son triste sort alors qu’elle mérite d’être classée monument historique afin qu’elle puisse bénéficier d’un projet pour son éventuelle reconstruction”. “Aussi, au dessus du village Ifri et sur le sommet de la montagne existent de nombreuses grottes qui ont servies de refuges aux moudjahidine. La plus spacieuse contenait 420 combattants qui ont été repérés un jour par l’ennemi. Les soldats français mobilisèrent alors un arsenal militaire impressionnant en hommes et armements et encerclèrent cette grotte. Craignant un accrochage avec les Moudjahidines qui se solderait par une perte en hommes dans leurs rangs, ils ont évité de prendre tout risque en gazant la grotte avant de fermer l’entrée avec du béton dans le but d’asphyxier les moudjahidine se trouvant à l’intérieur. Peu de moudjahidines d’ailleurs ont réussi à s’enfuir, le reste a péri à l’intérieur”, a-t-il expliqué. Il a conclu en informant que la commune d’Ouzellaguen est la région qui a donné le plus de tribut à l’Algérie avec ses 1500 chouhada tombés au champ d’honneur pour que vive l’Algérie libre et indépendante.

 

L. Beddar | DDK

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A noter que le premier choix ne fut pas l'endroit où s'est déroulé le Congrès.

 

Sur la route du lieu initialement choisit, les résistants algériens s'étaient faits accrochés par l'armée française et une mule volée à l'armée occupante s'en fuira et gagnera les écuries françaises avec tous les documents et 550 000 francs français dans le couffin qu'elle portait!!!

 

C'est aussi ça les charmes de la révolution algérienne! Mieux, il fallait avertir le changement d'endroit de la conférence aux "invités" de Tunis que l'histoire ne raconte pas comment cela s'était effectué.

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c’est bien de commémorer la réunion du 20/08/56 qui a duré 1 mois et où heureusement il n'y a eu aucun combat ni pertes humaines,ce qui a permis de terminer le travail qui était programmé, mais ce n’est pas bien d’oublier le premier et veritable soulèvement de masse mené par les moudjahidines sous le commandement du Chahid Zighoud Youcef le 20/08/55 au cours duquel sont tombés plusieurs milliers de chouhada, et qui a porté la révolution jusque dans chaque maison. Rappelons nous que cette offensiive générale contre les interets des colonisateurs a été demandée par Mostfa Ben Boulaid , le declancheur du 01/11/54 dans les Aurès, pour desserer l'étau et la pression de l'armée coloniale sur les Aurès.

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