Clouseau 899 Posted February 3, 2008 Partager Posted February 3, 2008 L'ALGÉRIE ET LA RÉSISTANCE PALESTINIENNE DANS LES MÉMOIRES DE GEORGES HABACHE "Boumediene avait conseillé à Arafat de me liquider" Les mémoires de Georges Habache que vient de publier le journaliste Georges Malbrunot (ancien otage en Irak, grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen- Orient), est un livre d’entretiens titré Les révolutionnaires ne meurent jamais (éditions Fayard- janvier 2008). Il a été publié la semaine précédant la mort, à 82 ans, du révolutionnaire palestinien. De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed Les mémoires de Georges Habache que vient de publier le journaliste Georges Malbrunot (ancien otage en Irak, grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient), est un livre d’entretiens titré Les révolutionnaires ne meurent jamais (éditions Fayard - janvier 2008). Il a été publié la semaine précédant la mort, à 82 ans, du révolutionnaire palestinien. Ces mémoires constituent le résultat de 100 heures d’entretiens avec Habache qui y analyse et évoque des détails sur le nationalisme arabe, sur la révolution palestinienne, sur ses dirigeants, sur le choix du mode de lutte et de résistance du fondateur du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), sur les accusations de «terroriste» portées contre lui qui luttait contre une armée d’occupation, sur son appréciation de l’islamisme et enfin sur les trahisons ou compromissions de certains dirigeants arabes et l’engagement d’autres, peu nombreux, pour la cause qu’il portait. Pour ce qui concerne précisément les relations de Georges Habache avec les dirigeants arabes, le chef du FPLP s’est beaucoup livré et sans aucune complaisance. Nous avons choisi, pour nos lecteurs, d’évoquer deux volets importants de ces mémoires, même le reste des mémoires ne l’est pas moins. D’abord ce que dit Habache de l’Algérie, de sa lutte de Libération, des relations des dirigeants algériens avec lui. Ensuite son analyse, lui le chrétien laïc, de l’islamisme, de la montée de ce mouvement et de son rapport à la démocratie. "Boumediene avait conseillé à Arafat de me liquider... Il changea ensuite de point de vue" «La Révolution algérienne a représenté pour nous un symbole et un exemple à suivre», dit Habache, lorsqu’il est interrogé sur ses liens avec l’Algérie. L’Algérie, depuis son indépendance, «a toujours soutenu» la cause palestinienne. Plus encore, note-t-il : «Alger est même l’un des rares pays à s’être toujours rangés d’une façon claire aux côtés du peuple palestinien. » Mais si ce soutien a été très tôt accordé à la cause palestinienne, Habache note cependant que, jusqu’en 1975, «le FPLP n’avait pas de liens suivis avec Alger». A partir de cette date, Boumediene commençait à «regarder d’un œil soupçonneux les manigances de Sadate avec les Israéliens». Pour Boumedienne, dit encore Habache, Sadate «déviait du droit chemin». Sachant alors qu’Egyptiens et Syriens avaient toujours traité avec Arafat, Boumediene s’est alors rapproché du FPLP. Le rapprochement de ce mouvement avec l’Algérie a pu se faire dès lors que le président algérien a été finalement convaincu par les arguments de Habache selon lesquels «la guerre égypto-syrienne de 1973 contre Israël avait surtout répondu à des intérêts particuliers et n’avait pas été une vraie guerre de libération». Le révolutionnaire va plus loin encore dans ses confidences et raconte : «Lors de ma première rencontre avec le président Boumediene, celui-ci se montra d’ailleurs très clair avec moi : il m’avoua avoir jadis conseillé à Arafat de liquider les dirigeants de toutes les autres factions palestiniennes, y compris ceux du FPLP. Pour Boumediene, en effet, la lutte ne pouvait aboutir s’il existait des divisions entre nous. A l’image de la guerre d’Algérie et du FLN, il recommandait le parti unique, dirigé par une seule tête. Boumedienne avait donc conseillé à Arafat de me liquider ! Il changea ensuite de point de vue quand il comprit mieux ma position à la tête du Front populaire… » "Jamais l'Algérie ne nous a donné de l'argent... La presse algérienne médiatisait nos actions" Quant à la question de savoir de quelle manière l’Algérie avait aidé le FPLP, son leader répond clairement : «Il ne fut jamais question d’aide financière.» Un accord fut bien passé avec le mouvement de Habache «portant sur des bourses d’étude» pour des étudiants du mouvement. En dehors de ça, précise Habache, «la presse algérienne nous réservait un espace pour médiatiser nos actions. Plus explicite encore, Georges Habache confie : «Jamais l’Algérie ne nous a donné de l’argent. Le pouvoir (algérien) accordait également des facilités, des passeports diplomatiques aux dirigeants du Front, par exemple. Les Algériens nous ont permis d’ouvrir un bureau qui existe toujours, à Alger. Ils nous ont toujours réservé un très bon accueil. Et ils se montrèrent présents dans les moments politiquement difficiles, où quand je suis tombé malade au Liban en 1980, n’hésitant pas, comme je l’ai dit, à m’envoyer l’avion privé du président Chadli Ben Djedid avec une équipe médicale à bord.» Une alliance conjoncturelle avec l'islamisme Ce sont là, entre autres confidences, quelques unes consacrées aux relations de notre pays avec le FPLP. Mais tout le livre ne se réduit pas à ces extraits. Les longs développements de Habache sur l’islamisme, par exemple, et les justifications que ce révolutionnaire apporte à l’alliance de son mouvement avec le Hamas palestinien, le Hezbollah au Liban ou les Frères musulmans en Egypte ou en Jordanie sont assez étonnants. C’est pourquoi nous conseillons vivement la lecture de cet ouvrage, au lieu de nous limiter, par exemple, à ces déclarations de Habache, sorties nécessairement de leur contexte, à propos du danger islamiste : «Il faut aller vers la démocratie, quel que soit le risque de raz-de-marée islamiste» ou encore à propos de l’interruption du processus électoral dans notre pays : «On aurait mieux fait de laisser les islamistes montrer ce dont ils étaient capables.» Tout au long de l’ouvrage, le révolutionnaire palestinien explique en effet, même s’il ne parviendra pas à convaincre tout le monde, que les ennemis aujourd’hui et le danger numéro un, ce ne sont pas les islamistes mais «l’hégémonie américaine dans la région». K. B.- A. Mémoires de Georges Habache, les Révolutionnaires ne meurent jamais, conversations avec Georges Malbrunot. Editions Fayard, section : témoignages pour l’histoire, janvier 2008. Citer Link to post Share on other sites
ABSO 10 Posted February 3, 2008 Partager Posted February 3, 2008 Tout le monde sait que le colonel n'avait pas pour habitude de faire dans la "dentelle". Néanmoins, nombreux Algériens regrettent les temps de Boumediene qu'ils appréciaient la politique dure, voire stalinienne. Ainsi, les actuels harragas se seraient condamnés à de lourdes peines de prison à son époque où même des mendiants étaient déportés dans le Sud. Citer Link to post Share on other sites
Zinou 10 Posted February 3, 2008 Partager Posted February 3, 2008 Tout le monde sait que le colonel n'avait pas pour habitude de faire dans la "dentelle". Néanmoins, nombreux Algériens regrettent les temps de Boumediene qu'ils appréciaient la politique dure, voire stalinienne. Ainsi, les actuels harragas se seraient condamnés à de lourdes peines de prison à son époque où même des mendiants étaient déportés dans le Sud. Il se trouve aussi des russes qui regrettent l'époque soviètique. Des nostalgique, il y en aura toujours et partout dans le monde. Boumédienne était un dictateur, ses méthodes étaient celles d'un dictateur et ses conseils devaient l'être tout autant. Allah yerrehmou. Citer Link to post Share on other sites
ABSO 10 Posted February 3, 2008 Partager Posted February 3, 2008 Il se trouve aussi des russes qui regrettent l'époque soviètique. Des nostalgique, il y en aura toujours et partout dans le monde. Boumédienne était un dictateur, ses méthodes étaient celles d'un dictateur et ses conseils devaient l'être tout autant. Allah yerrehmou. Je faisais allusion à la délinquance sévissant en Algérie et nombreux Algériens avaient mentionné l'époque de Boumediène où paraît-il ce genre de fléau n'existait pas. Ces mêmes Algériens qui réclament la mise en pratique de la peine de mort contre les voleurs de l'argent de l'Etat. C'est tout de même pousser le bouchon trop loin que de fusiller des ingrats fussent-ils de l'acabit de Moumen Khalifa. Citer Link to post Share on other sites
Zinou 10 Posted February 3, 2008 Partager Posted February 3, 2008 Je faisais allusion à la délinquance sévissant en Algérie et nombreux Algériens avaient mentionné l'époque de Boumediène où paraît-il ce genre de fléau n'existait pas. Ces mêmes Algériens qui réclament la mise en pratique de la peine de mort contre les voleurs de l'argent de l'Etat. C'est tout de même pousser le bouchon trop loin que de fusiller des ingrats fussent-ils de l'acabit de Moumen Khalifa. Je pense qu'à l'époque de Boum, la corruption existait...Certainement pas avec la même ampleur qu'aujourd'hui. On dit que le phénomène a pris de l'ampleur avec l'arrivée de Chadli. Peut-être que les algériens apprécient les dictateurs...Je ne sais pas. Il faudrait lancer une étude ds ce sens. Avis aux spécialistes, anthropologues, , politologues, sociologues:crazy: Citer Link to post Share on other sites
ABSO 10 Posted February 3, 2008 Partager Posted February 3, 2008 Les Algériens n'ont pas tendance à s'expliquer qu'un fléau résulte de tout un contexte et réagissent sur l'émotion. D'où face à une révolte, ils n'acceptent pas le dépassement de certaines limites, sans tenir compte que depuis des lustres, la société algérienne est une cocotte minute. ______________________ Video JT 06 Oct 88 sur l'Algerie - octobre, 1988, alger, emeute, FLN - Dailymotion Share Your Videos Video JT 031188 Referendum Algérie - octobre, 1988, alger, emeute, referendum - Dailymotion Share Your Videos Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted February 3, 2008 Author Partager Posted February 3, 2008 Richard virenque et jean claude van damme sont dans la place zut :rolleyes: Citer Link to post Share on other sites
alain 10 Posted February 5, 2008 Partager Posted February 5, 2008 assassin Il n'y à rien d'étonnant à cette certitude quand on sait qu'il a liquidé ceux qui ont menés la révolution algerienne jusqu'à l'independance.A savoir Krim belkacem, khider entre autre. Un dictateur n'aime pas les opposants,les intelectuels ,les penseurs qui reveillent la population,qui apprennent au peuple à réfléchir ,à exiger de son représentant un comportement dans l'interet du pays et du peuple. Avait -il attendu les elections pour évincer Benbella? Avait-il les capacités intelectuelles pour diriger un pays .S'était-il fait entouré de gens intélligents ou de boureaux qui ont la gachette facile? Et ça continue. Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted February 5, 2008 Author Partager Posted February 5, 2008 Il n'y à rien d'étonnant à cette certitude quand on sait qu'il a liquidé ceux qui ont menés la révolution algerienne jusqu'à l'independance.A savoir Krim belkacem, khider entre autre. Un dictateur n'aime pas les opposants,les intelectuels ,les penseurs qui reveillent la population,qui apprennent au peuple à réfléchir ,à exiger de son représentant un comportement dans l'interet du pays et du peuple. Avait -il attendu les elections pour évincer Benbella? Avait-il les capacités intelectuelles pour diriger un pays .S'était-il fait entouré de gens intélligents ou de boureaux qui ont la gachette facile? Et ça continue. Bonjour Alain, Merci pour votre intervention, c'est le même diagnostic que j'ai fais, énorme conseiller a Yasser Arafat, de liquider ce qui lutte pour les droits du même peuple ! En gros Belkacem et Khider qui on fais les frais de l'armé des frontières de ce même Boumediene, ce dictateur sans envergure qui a éliminer systématiquement tout Algérien libre, et qui a voulu exporter ses crimes aux autres heureusement que Arafat ne la pas écouter ! Citer Link to post Share on other sites
alain 10 Posted February 7, 2008 Partager Posted February 7, 2008 bonjour clouseau, Effectivement .Aujourd'hui nous assistons au meme comportement de son élève qui assassine ou qui met en prison les opposants et autres democrates. La sécurité militaire algerienne est toujours active. Peut etre que celui ci est un bouc emissaire des militaires.Bouteflika est tout de meme plus sage et plus modéré. Est ce l'age qui l'assagi ou l'approche de la mort qui lui fait peur?En tout cas il a commis quelques actes impardonnables comme celui d'avoir libéré les islamistes repentis et l'assassina de matoub lounes. Citer Link to post Share on other sites
Clouseau 899 Posted February 7, 2008 Author Partager Posted February 7, 2008 Aucune sympathie ni pour Boumediene ni Bouteflika les 2 ne valent pas grand chose :rolleyes: Citer Link to post Share on other sites
alain 10 Posted February 11, 2008 Partager Posted February 11, 2008 Tout de meme celui ci au moins n'interdit pas aux kabyles de discuter entre eux et en leurs langue maternelle dans la rue. Bien qu'il deguenne assez facilement sur ceux qui osent l'affronter à travers la presse et le chant.Puisque les armes c'est lui qui les possede. Citer Link to post Share on other sites
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