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Palestine : tractations tous azimuts à J-8


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Publié le 16-09-11 à 16:47 Modifié à 19:29 par Le Nouvel Observateur

 

Les Palestiniens sont à la veille de demander la reconnaissance de leur Etat à l'Onu. Une initiative qui divise l’Europe, embarrasse les Américains mais enthousiasme le monde arabe. Par Céline Lussato et Sarah Halifa-Legrand.

 

Plus d’un demi-siècle après la fin du mandat britannique et le partage, jusqu'ici jamais concrétisé, de la Palestine en deux entités, juive et arabe, sommes-nous à la veille de la naissance d’un Etat palestinien ?

 

"Malgré les pressions que nous subissons, la Palestine va à l'ONU le 23 de ce mois pour réclamer son admission en tant que membre à part entière", a indiqué le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, au lendemain d'entretiens avec l'envoyé spécial du Quartette Tony Blair, et quelques jours après une rencontre avec la chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton.

 

Une initiative inacceptable aux yeux d'Israël, embarrassante pour Washington, et qui sème la zizanie en Europe.

 

L'Europe est, comme toujours, divisée

 

L'Union européenne (UE), qui ne parvient à s'exprimer d'une seule voix sur aucun dossier, apparaît, à huit jours de l'échéance, une nouvelle fois divisée.

 

Or, l'importance de l'unité de l'UE dans ce dossier est non seulement capitale pour les Européens mais aussi pour les Palestiniens. Ces derniers ont en effet besoin des 27 voix européennes et de leurs satellites pour légitimer leur démarche à l'Assemblée générale de l'Onu.

 

Si certains pays de l'UE sont tentés par le oui, comme la Grande-Bretagne, d'autres, emmenés par l'Allemagne, les Pays-Bas, la Pologne et la République tchèque penchent pour le non.

 

La France, elle, n'a toujours pas de position officielle. Elle multiplie les contacts avec ses partenaires européens pour les convaincre… de quoi ? Elle refuse d'en dire plus. Est-ce parce que sa priorité est à la nécessité de trouver une position commune à l'UE, ou par choix de ne pas se mouiller dans ce dossier ?

 

Jouer la carte du Quartette ?

 

De leur côté, les Américains, qui ont tenté en vain de relancer les pourparlers depuis l'élection de Barack Obama, sont encore à pied d'œuvre pour convaincre les Palestiniens de renoncer à leur initiative unilatérale. C'était l'objet de la mission dans la région de l'émissaire américain pour le Proche-Orient David Hale et du conseiller spécial du président, Dennis Ross.

 

Peine perdue. Les deux hommes sont attendus dimanche 18 septembre à New York pour discuter, cette fois, avec le Quartette (Etats-Unis, Russie, UE, ONU) . Ce groupe travaille en effet à une sortie de crise. Des textes sont d'ailleurs en cours de rédaction dans la perspective de cette rencontre.

 

"Le Quartette joue un rôle important et on espère qu'il va trouver la manière de convaincre les Palestiniens de renoncer à leur projet de reconnaissance unilatérale et de retourner à la table des négociations", explique le numéro 2 de l'ambassade d'Israël à Paris, Shmuel Ravel.

 

Une option que la France envisage également : une déclaration du Quartette suffisamment ample pourrait peut-être conduire les Palestiniens à renoncer à leur initiative. Ce qui arrangerait les affaires de l'Union européenne.

 

Mais la Russie, qui a officiellement déclaré son soutien à l'initiative palestinienne, voudra-t-elle de cette solution ? Et le Quartette, pour sa crédibilité, ne peut prendre le risque de présenter un texte qui ne convaincrait pas les Palestiniens de retourner à la table des négociations. Il n'est, de toute façon, pas dit que les membres de ce groupe parviennent à s'entendre sur un texte. En juin, déjà, ils avaient échoué.

 

Les Palestiniens hésitent

 

Les Palestiniens eux-mêmes sont dans l'embarras. En dépit des déclarations insistantes de Mahmoud Abbas quant à sa détermination à déposer une demande de reconnaissance, les hésitations hantent le camp palestinien. Car il ne leur reste plus que de mauvaises solutions.

 

Que vont-ils exactement demander aux Nations unies ?

 

Passer par le Conseil de sécurité leur permettrait de devenir un pays membre à part entière de l'ONU, mais ils se heurteraient à un veto américain.

 

Passer par l'Assemblée générale, avec un vote à la majorité simple, serait une option plus pragmatique mais elle ne permettrait aux Palestiniens que d'améliorer leur statut actuel d'"entité observatrice" en devenant simplement un Etat non membre de l’Onu.

 

Dans les deux cas, ils iraient au clash avec les Américains, qui risquent de le leur faire payer par la suite. Et ils inciteraient les Israéliens à dénoncer un acte unilatéral qui interdirait, de facto, la reprise des pourparlers de paix, et peut-être même les accords d’Oslo signés par feu Rabin et Arafat.

 

A une semaine d’une décision cruciale, et sans doute historique, le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki laisse encore la porte ouverte : "Nous allons examiner si les émissaires européens et américains, et ceux du Quartette nous soumettent une proposition crédible. (…) Autrement, le 23, à 12h30, le président soumettra la demande" à Ban Ki-Moon.

 

Céline Lussato et Sarah Halifa-Legrand - Le Nouvel Observateur

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