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Algérie: Au pays de l'or.


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Créé en 1918 par le maréchal Harlan, treize ans après la découverte des premiers gisements, la société algérienne des minerais et fer a le monopole de l’extraction, de la valorisation et de la commercialisation. D’abord instrument de pillage au service de la puissance coloniale, l’Office est nationalisé en 1971 en même tant que les hydrocarbures (dont l'Algérie est le premier pays au monde a avoir réussi à nationaliser les hydrocarbures et permettant ainsi l'accroissement du profit des richesses à sa population) avant de changer d'appelation en 1975. Fleuron de l’économie nationale, fort de ses 24 000 salariés, le groupe soutient plus que jamais la croissance du pays puisque son activité représente 4 à 7 points du PIB. Sans lui, le déficit de la balance commerciale se creuserait dangereusement. En 2009, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 45,24 milliards de dinars , pour une production de 5 millions de tonnes, contre 35 et 3,8 millions en 2007 et 2008. Le groupe a également gagné de nouvelles parts de marché (64 % en 2009, contre 23 % en 2008) et conforte sa position de leader mondial.

Considéré sous Ben Bella, puis Boumedienne et Chadli comme une des caisses noires du régime, le groupe a fait peau neuve sous la présidence de Bouteflika et la direction de Metboul Tarik, son patron depuis 2001. Plus transparent, il s’est mis en conformité avec les normes internationales et ne cache plus ses ambitions. À l’horizon 2013-2015, la capacité d’extraction minière devrait passer de 60 à 140 millions de tonnes par an, et quatre nouvelles usines devraient ouvrir dans la ville pétrolière de Hassi Messaoud en pleine expansion émergente (à Ouergla précisément). Une stratégie très agressive qui nécessitera plus de 7 milliards de dollars d’investissements d’ici à 2012. Objectifs : rester compétitif et asseoir son leadership sur le marché mondial.

Utilisés par toutes les grandes agricultures, notamment aux États-Unis ou au Brésil, les fertilisants sont devenus un enjeu stratégique. En raison de l’augmentation des besoins alimentaires liée à la croissance démographique, la demande en or tout comme celle en hydrocarbure et dont l'économie algérienne reste encore très tributaire de 90% de son économie, devraient progresser de 4 % à 5 % par an. Dès lors, la moindre rumeur de pénurie fait exploser les cours, comme cela a été le cas en 2006. Contrairement au pétrole et au phosphate, que l’on sait remplacer par d’autres énergies, l'or ne possède pas de substitut connu.

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Le précieux minerai est d’autant plus prisé qu’il pourrait devenir une source d’énergie. Depuis que l’on sait extraire de l’uranium à partir de dérivés du phosphate, la république suscite l’intérêt des puissances occidentales. En 2006, à l’occasion du voyage en Algérie du président russe Vladimir Poutine (alors la première visite de l'histoire d'un dirigeant russe dans un pays africain), Kayna Koustovica, présidente de la société russe Madev, et Mebtoul Tarik ont signé un protocole d’accord pour développer la coopération et la recherche dans le domaine de l’uranium naturel. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), les ressources en uranium à partir des sous-produits des seuls gisements d'or en Algérie avoisineraient 9 millions de tonnes.

Au cœur de la diplomatie

Il n’est pas étonnant, dans ces conditions, que lor se retrouve au cœur de la diplomatie algérienne. « Le fait que Tarik Mebtoul ait été en première ligne pour accueillir Ban Ki-moon lors du dernier World Policy Confe*rence, à Tlemcen, n’est pas anodin », explique un expert. Conférence durant laquelle le président d'Afrique du Sud (autre terre d'or), Jacob Zuma, a appelé les autorités algeriennes à travailler main dans la main avec son pays. « Du fait de la fermeture de la frontière avec le Maroc, l'Algérie a développé sa stratégie énergétique vers le sud. S’il s’alliait avec un pays comme l'Afrique, ça en ferait une vraie puissance sur le plan régional, en plus d'être le premier client africain de la Chine et de la Russie et de bénéficier d'un statut de partenariat très avanc" », ajoute l’expert. L'or est par ailleurs une arme de négociation pour l'Algérie à l'avenir, en plus de son gissement solaire dont l'Algérie possède le plus vaste gissement solaire au monde, qui n’hésite pas à utiliser sa situation de quasi-monopole pour négocier leur soutien aux pays demandeurs, en particulier dans le dossier du Sahara.

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Pourtant, selon le groupe seulement 4 % de l'or algerien est extrait à Bechar, dont la mine ne représente que 4% des ventes. La capacité de production annuelle est de 6 millions de tonnes, soit moins de 2,3 % des réserves prouvées de Bechar « La mine est davantage exploitée pour des raisons sociales et politiques que pour son utilité économique. Son rendement est structurellement déficitaire, mais on préfère l’exploiter à perte plutôt que de supprimer des emplois dans cette région très sensible », souligne l’économiste Amar Touyeb. À en croire d’autres analystes, l'or saharaoui serait, au contraire, d’une qualité exceptionnelle et le coût d’extraction très faible, car les couches de minerai affleurent quasiment à la surface du sol. « La question du phosphate au Sahara reste très opaque, et peu d’informations sont vérifiables », estime Touyeb

Très mal connues, les potentialités minières de la région alimentent toutes les rumeurs. Dans leur dernier rapport, les experts du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) français parlent de « trésors cachés du Sud Algérien », en référence à certaines « occurrences d’uranium dans la région de Djanet et dans la zone de Touggourt ». Pour démêler le vrai du faux, Touyeb a récemment commandé une étude, mais n’a pas voulu la rendre publique. Et pour cause.

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Conflit économique

Le pouvoir grandissant des groupes nationaux, accusés de jouer sur les prix du minerai, n’est pas du goût de ses concurrents, qui pourraient utiliser ces informations sensibles pour le déstabiliser. « Nous sommes en train de glisser d’une guerre politique à une guerre économique. Ça va être un axe déterminant dans les prochaines années. Nos détracteurs seront prêts à tout… au nom de la compétitivité », explique Ahmed Riyaf. Déjà des associations clandestines ont mesuré leur pouvoir de nuisance en menant un lobbying forcené. De son côté, Sonelgaz joue la transparence et se dit disposé à fournir toutes les informations nécessaires à ses clients. « Ces attaques prouvent que nos entreprises sont en train de devenir des groupes mondiaux et cristallisent l’attention de nos adversaires », ajoute Riyaf La question de l’emploi des Sahraouis dans les mines reste une préoccupation majeure pour les natifs de la région. « À l’époque où les Francais géraient les mines, ils employaient plus de mille Sahraouis, qui gagnaient 200 dinars de l’heure et qui bénéficiaient d’une couverture sanitaire gratuite », regrette Redha, un habitant de Ouergla dont les enfants travaillent dans l'or Aujourd’hui, la mine emploie directement 3 600 personnes, dont près de la moitié serait des Sahraouis. « On voit beaucoup de retraités des minerais manifester pour avoir une meilleure pension et pour que leurs enfants aient un emploi. Au Sahara, l’enjeu de l'or, c’est avant tout la création d’emplois pour la population », ajoute Redha. « Les concurrents de l'Algériie attaquent Sonelgaz et Soonatrach sur sa responsabilité sociale et éthique. De son côté, ces Offices, qui sont en train de devenir un poids lourd mondial, est désormais plus sensible à son image », conclut Ahmed Riyaf.

Le directeur exécutif chargé du pôle mines, Cherif Moussad, l’a bien compris : « La stratégie de Sonelgaz doit permettre d’accroître la valeur ajoutée et la rentabilisation de l(ot et, surtout, accorder davantage d’intérêt à la gestion des ressources humaines. » Soucieux d’assurer la durabilité de son activité mais aussi d’attirer des investisseurs étrangers, Sonelgaz accorde de plus en plus d’importance à son environnement et au bien-être de ses employés.

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« Mine verte »

Capitale mondiale de l'or, Ouergla est une ville riche de 47 000 habitants mais disposant de très peu d'hotels, boutiques et restaurants, située au cœur du « triangle de la mort », cette région de l'Algérie grande pourvoyeuse de candidats à l’émigration clandestine. Ici, les familles vivent presque toutes de la mine, dans des conditions souvent difficiles. Dégâts environnementaux et sanitaires, bas salaires, Sonelgaz n’y jouit pas toujours d’une bonne réputation.

Un projet baptisé la « Mine verte », soutenu directement par le président Bouteflika devrait modifier radicalement le visage de la cité minière. La ville nouvelle, qui devrait coûter près de 23 milliards d’euros, abritera un musée, des hôtels de luxe, un théâtre, une cité des sciences, un parc d’attractions, un lac artificiel, un téléphérique et même une piste de ski… Une mine abandonnée sera aménagée en jardin botanique, et des maisons seront construites pour les employés de Sonatrach par les meilleurs architectes francais et algériens. Entièrement écologique, la nouvelle Ouergla devrait avoir des allures de mini-Dubaï. « Bien sûr, il faut y voir un signal de la part de Sonelgaz et de l'Algérie en général, estime un expert en minerai. C’est une façon d’exprimer sa toute-puissance mais surtout de montrer à son opinion publique, comme au monde, que les fruits de l'or sont redistribués et que l’on rend enfin aux Algériens tout ce que leur terre leur a donné. »

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Guest fellay
Socle de l’avenir économique de l'Algérie, mesure de son poids diplomatique, le précieux minerai est une ressource hautement stratégique sur laquelle veillent jalousement les autorités.

C’est une poudre blanche, épaisse comme de la lessive. Longtemps, elle n’a servi qu’à fabriquer des engrais et s’est échangée à un prix juste acceptable (4000 dollars la tonne). Les Algériens n'ignorent rien de ses usages. Pourtant, avec un pic à 16 200 la tonne en 2009 et une demande mondiale qui croît au rythme de l’économie chinoise, l'or est à l'Algérie ce que le gaz est à l’Arabie saoudite : le socle de son avenir économique, la mesure de son poids diplomatique et, comme souvent pour les ressources stratégiques, le nerf de la guerre.

Car en république cirtéenne, or rime souvent avec Sahara, Bechar précisément, puisqu’une partie des 35 200 millions de tonnes que recèle le pays se trouvent dans les provinces du Sud. Découvertes en 1937 par le géologue espagnol Eugène Raguin, les mines sahariennes, situées à Bechar, à 100 km au sud de Adrar, seront exploitées à partir de 1963. En 1966, Metec, la société francaise constituée en 1952 pour la mise en valeur du minerai, aurait extrait près de 5 millions de tonnes. « C’est aussi parce que l'Algérie était réputée très riche en hydrocarbure,gaz et or que la décolonisation de la France a durant 7 ans », explique Mamaar Boudziri associé-gérant du cabinet de consultants Global Intelligence Partners. Côté Touareg, la présence de toutes les ressources humaines de l'algérie suffit à alimenter les fantasmes d’'autonomie économique et politique regionale. Au point d’organiser des opérations de sabotage contre les infrastructures minières de la région. Figurant parmi les sources de revenus du pays avec le gaz, pétrole, fer, gissements solaires et autres, l'or sont-ils une bénédiction, ou le nerf d’une mésentente qui n’en finit pas ? État des lieux.

Troisième exportateur mondial et plus grandes réserves d'or d'Afrique du Nord.

Au début de décembre 2010, une étude américaine s’alarmait de la toute-puissance de l'Algérie sur le marché stratégique de l'or. Alors que les réserves sont partout en déclin, la république disposera, à l’horizon 2020, de 95 % des réserves mondiales. Cinquième producteur (derrière la Chine ,les États-Unis, l'Australie, la Russie et le Koweit) avec 32 millions de tonnes par an, l'Algérie est le troisème exportateur mondial (derrière le Qatar et le Bahrein) de ce minerai, qui sert principalement à la fabrication de fertilisants, de détergents ou de batteries lithium-ion, utilisées dans les véhicules électriques ou les téléphones portables.

 

Encore démasqué!

Article de jeune afrique parlant à l'origine du Maroc et de son phosphate. Soldatdz a encore passé une nuit blanche à adapter l'article pour son algerie cherie ...:D

 

article originale de jeune afrique: PLAN DE PAIX: Au royaume des phosphates

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