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Solidarité avec les sinistrés d'El Bayadh.


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«Nous allons passer à la distribution de plus de 3000 repas/jour», a indiqué Azzaz Cheikh, président du Croissant-Rouge algérien de la wilaya d'El Bayadh, ajoutant que «tous les sinistrés des quartiers de la ville sont regroupés dans 5 écoles». Voilà une déclaration qui résume tout le mal subi par les populations de l'ex-Geryville. Quoique la vie revienne graduellement, le risque de la propagation rapide des maladies épidémiologiques comme la conjonctivite, la gale et autres maladies respiratoires, n'est pas écarté.

Ce danger est incontournable tant que le niveau de la prise en charge, dont les conditions d'hébergement et de restauration, est lamentable. Le constat est de visu perceptible à tous les niveaux. Les écoles Ibn Khaldoun, Bouchrit et le lycée Mohamed Boukhbiza, ont, dès les premiers heures qui ont suivi la catastrophe, été transformées en centres d'accueil provisoires des sinistrés. «Ces établissements risquent de devenir de véritables réservoirs des maladies hautement dangereuses si notre relogement tarde à venir», a averti un autre sinistré, Yousfi Hichem. «La situation est misérable», dira M.Ouici Smaïl, président de la commission d'enquête en charge du recensement social des victimes des pluies diluviennes de samedi. Celui-ci, qui est à la tête du groupe dédié au comptage des sinistrés du quartier Rhat Rih, a ajouté que «le rapport, une fois finalisé, sera remis dans les mains propres du wali, seul habilité à décider des suites à donner». Toute la problématique est là puisque les populations ravagées par le débordement de l'oued Deffa jusqu'à l'oued El Khnag sont lasses d'attendre, tout en se faisant compter par les différentes commissions mises en place par la wilaya. «Nous répondons aux questions de tous les formulaires des différentes commissions pendant que notre situation sanitaire est en dégradation constante», a déploré Belgani Maâmer.

A l'école Ibn Khaldoun, sise dans les Grabas (ensemble de gourbis) la situation est proche d'un véritable désastre humain. La cour de l'établissement a été, en un laps de temps, transformée en un grand dépotoir dégageant des odeurs des plus repoussantes, l'école a vite fait d'étre gagnée par toutes sortes d'ordures. Les femmes sont entassées, avec leurs enfants, dans des salles de cours tandis que les hommes ont élu domicile à la grande prairie du même établissement, guettant l'arrivée des commissions. Là encore, les conditions d'hébergement sont très pénibles. Le même topo est perceptible au niveau du lycée technicum Boukhobza Mohamed et les écoles Ibn Khaldoun et Bouchrit. Ses deux laboratoires et son atelier ont vite fait de changer de look. «Quatre enfants, présentant les premiers signes de conjonctivite ont été soignés hier soir tandis que quatre autres ont été évacués en urgence», a indiqué la jeune Azizi Maghnia. Le temps presse.

Azizi Maghnia, qui est bénévole dans l'école Ibn Khaldoun, a ajouté qu'«on frappe à toutes les portes en vue de récolter des médicaments». Les diarrhées, de différentes gravités, ne sont pas en reste. Plusieurs cas ont été recensés chez les enfants en bas âge tandis que le pire des intoxications alimentaires ne semble pas faciles à éviter étant donné les arrivages de la nourriture préparée et non contrôlée. «L'eau et le lait sont pour le moment suffisants», a indiqué le président de wilaya du Croissant-Rouge, Azzaz Cheikh. Ce liquide vital ne représente aucun mal vu que ce dernier est soumis au contrôle minutieux des agents laborantins de l'Algérienne des eaux de la wilaya quoique ce même laboratoire n'est pas doté de tous les équipements permettant l'analyse complète de l'eau. Une laborantine dira en ce sens: «Le peu de moyens dont nous disposons nous permettent d'effectuer une analyse bactériologique de l'eau, et ce avant même de l'acheminer vers les lieux d'accueil des sinistrés.» Là encore, les arrivages provenant de toutes les wilayas, sont nombreux.

Dans la grande cour de l'ADE d'El Bayadh, les chauffeurs des camions de Tizi Ouzou et de Boumerdès attendent le quitus des responsables du laboratoire de l'ADE d'El Bayadh tandis que ceux de Tindouf, Naâma, Béchar et Tindouf s'apprêtaient à regagner leurs wilayas respectives. Dans toute cette cacophonie, les éléments de la Protection civile et ceux du Croissant-Rouge algérien ont, dans leurs missions nobles, ouvert plusieurs fronts. En quête des survivants et de cadavres, les pompiers exploitent la moindre information tandis que les bénévoles du Croissant Rouge assument la mission de la restauration des sinistrés.

 

Chassez les prédateurs!

«En nous menaçant indirectement, il semble que le wali veut nous transférer, coûte que coûte, au centre d'accueil des sinistrés», a déploré le sinistré Yousfi Hichem, ajoutant que «le lieu désigné à cet effet, qui est le siège de la Sonipec, est une fuite en avant puisque nous savons à l'avance qu'une fois transférés vers ce lieu nous ne serons jamais relogés». Voilà les propos qui reviennent sur les lèvres des victimes du drame du samedi noir. La mesure entérinée par la wilaya d'El Bayadh sera prise au plus tard dans trois jours. Celle-ci répond à plusieurs objectifs. Le premier est, selon les responsables locaux, de rouvrir les écoles pour permettre la poursuite de la scolarité des élèves et lycéens tandis que la seconde vise à écarter les prédateurs présents en force.

Ainsi, l'hébergement dans les établissements scolaires n'est qu'une solution temporaire. Pour ce faire, plusieurs commissions ont été mises en place, chacune prend en charge le recensement technique et social d'un quartier sinistré, et ce avec l'implication du mouvement associatif. L'école Bouchrit est mise sous haute surveillance policière. Toute personne ou famille se présentant comme sinistrée doit être identifiée devant le portail de l'école. «Les charognards sont venus d'un peu partout des wilayas limitrophes comme Saïda, Naâma et Tiaret», a regretté Maâmer Belgani. Aux derniers bilans, quelque 700 familles accueillies au niveau du technicum Boukhobza, 200 autres dans l'école Ibn Khaldoun et une centaine à l'école Bouchrit feront l'objet d'enquêtes techniques et sociales. Aux Grabas, la mission des agents recenseurs sera rude dans les jours à venir, ce sont plusieurs centaines de sinistrés, notamment ceux situés aux abords de l'oued, à recenser. Ces derniers, vu les tabous sociaux, ont préféré ne pas déserter leurs maisons bien qu'en ruines.

L'expression

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