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L'ONU doit prendre ses responsabilités vis à vis des Sahraouis


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Devant la situation de blocage qui caractérise le dossier du Sahara occidental et l’échec annoncé du quatrième round des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, prévu du 9 au 11 mars prochain, le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprêterait à annoncer des mesures décisives lors de sa réunion en avril.

 

D’échec en échec dans les négociations directes entre Sahraouis et Marocains, le conflit du Sahara occidental, qui risque même une reprise des hostilités armées, si l’on se fie à la menace du Front Polisario lors de son dernier congrès, met l’ONU dans une position très inconfortable. Avec leurs rapports négatifs sur l’évolution du dossier, Ban Ki-moon et son envoyé personnel, Peter van Walsum, auraient mis les membres de l’organe exécutif onusien devant leurs responsabilités. Estimant, en effet, que les positions figées des deux parties en conflit n’augurent de rien de bon, les deux hauts responsables des Nations unies recommanderaient que le Conseil de sécurité prenne, lors de sa prochaine réunion sur le sujet en avril, des mesures décisives pour débloquer la situation. Le résultat de la quatrième rencontre entre les délégations du Maroc et du Front Polisario, qui se déroulera les 9, 10 et 11 mars prochain, toujours à Manhasset près de New York, sera déterminant quant à la nature des décisions que prendront les membres du conseil. Pour l’heure, rien n’indique une éventuelle évolution dans les positions marocaines ou sahraouies.

Si Rabat refuse d’entendre parler d’autre chose que de son plan d’autonomie, les dirigeants sahraouis s’accrochent, quant à eux, bec et ongles, à l’exercice du droit à l’autodétermination de leur peuple conformément au contenu des résolutions onusiennes adoptées jusque-là. Cela a été réitéré à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, lors de sa dernière visite dans la région au début du mois en cours. C’est dire qu’il n’existe presque aucune lueur d’espoir de voir le statu quo évoluer.

En outre, les développements que connaît la région sur le plan sécuritaire inquiètent sérieusement Washington, Paris et Madrid. Ces derniers redoutent une prolifération des djihadistes dans cette partie de l’Afrique du Nord dans le cas où le conflit armé entre le Maroc et le Front Polisario venait à reprendre, surtout les Occidentaux qui n’excluent pas qu’un courant islamiste pourrait voit le jour au sein du mouvement indépendantiste sahraoui. Reste à savoir maintenant que peuvent bien mijoter Américains, Français et Espagnols au Conseil de sécurité.

Connus pour leur soutien traditionnel au monarque marocain, iraient-ils jusqu’à imposer la proposition d’autonomie, que Mohammed VI présente comme seule solution au conflit ? Ce serait une grave violation des différentes résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, qui stipulent clairement le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Ce pas, dangereux, s’il est franchi, ne ramènera pas la paix dans la région, mais équivaudrait à jeter de l’huile sur le feu. À l’ONU d’assumer ses responsabilités.

 

K. ABDELKAMEL

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