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Fernand Iveton défendu par un juif


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Une petite info que les belkhadémistes et arabistes de service ne relateront jamais dans leurs copiés collés et qui illustre la complexité de ce conflit dans tout ce manichéisme ambiant

 

 

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Fernand Iveton doit son nom, souvent orthographié par erreur Yveton, à l'administration française. Ce patronyme avait été inventé pour son père, Pascal, recueilli par l’Assistance publique d'Alger. Sa mère, Incarnation, était née en Espagne.

 

Ouvrier tourneur, Fernand Iveton est délégué syndical CGT à l’usine de gaz du Hamma à Alger et membre des Combattants de la libération, l'organisation militaire du Parti communiste algérien (PCA) interdit. Il avait intégré le FLN à titre individuel avec un certain nombre des ses camarades en 1956.

 

Le 14 novembre 1956 à 14h il dépose une bombe à l’intérieur de son casier de vestiaire de l’usine à gaz du Hamma où il travaille. Il est arrêté à 16h20. La bombe, qui était programmée pour exploser à 19h30, après le départ des ouvriers, est désamorcée par les militaires. Il n'y eut ni dégâts, ni victimes. Du mercredi 14 novembre au samedi 17 novembre 1956 Fernand Iveton est torturé au Commissariat central d'Alger. Le 24 novembre 1956 il est condamné à mort par le Tribunal militaire d'Alger à l'issue d'une journée d'audience.

 

Son recours en grâce a été refusé le 10 février 1957 par le président de la République, René Coty, avec l’accord du garde des Sceaux de l’époque, François Mitterrand2, et du Président du conseil, le socialiste Guy Mollet. Il est guillotiné le 11 février 1957, dans la cour de la prison de Barberousse, à Alger par le bourreau d'Alger, Maurice Meyssonnier, assisté par son fils Fernand.

 

Il est le seul Européen parmi les 198 prisonniers politiques guillotinés de la Guerre d’Algérie. Avec lui, deux autres militants algériens, Mohamed Lakhnèche et Mohamed Ouenouri, subissent le même supplice. Me Albert Smadja, son avocat commis d'office, témoin de la décapitation, rapporte qu'avant de mourir Fernand Iveton déclara : "La vie d’un homme, la mienne, compte peu. Ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir. Et l’Algérie sera libre demain. Je suis persuadé que l'amitié entre Français et Algériens se ressoudera."3

 

Le 13 février 1957, deux jours après l’exécution, Me Smadja est lui-même arrêté et interné sans jugement au camp de Lodi avec 130 Européens, dont 14 avocats ayant défendu des militants du FLN. Il y restera deux ans.

 

Fernand Iveton est enterré auprès de sa mère au cimetière européen de Bologhine (anciennement Saint-Eugène) en Algérie. En mai 1998 sa veuve Hélène a emporté avec elle les lettres et les photos de Fernand dans sa tombe à Annet-sur-Marne auprès de son fils adoptif Jean-Claude.

 

Une rue porte son nom à El Madania (anciennement le Clos-Salembier) sur les hauteurs d'Alger où il est né et où il a vécu.

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