ghiles zitouni 10 Posted October 25, 2011 Partager Posted October 25, 2011 Un parfum de victoire flottait lundi au siège du parti islamiste tunisien Ennahda, où la tranquille confiance affichée dans l’attente des résultats officiels du scrutin de dimanche tranchait avec l’atmosphère de tristesse de leurs concurrents du centre-gauche. Le parti islamiste annonçait qu’il devrait recueillir environ 40 % des suffrages dans ces premières élections libres de la Tunisie. Les partis laïques sont relégués loin derrière. Le mouvement Ettakatol (gauche) de Mustapha Ben Jaafar et le Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste) de Moncef Marzouki se disputent la deuxième place. Le résultat s’explique aisément : le Ennahda était le parti le mieux structuré pour mener une campagne efficace, le mieux implanté dans les quartiers populaires, le moins dispersé sur la carte politique, le plus à même d’organiser l’inscription de nouveaux électeurs. Ses adversaires ont-ils peur de cette vague islamiste qui s’apprête à recouvrir le printemps arabes ? « Ce qui compte, c’est que nous avons désormais une véritable cartographie politique. Le peuple tunisien a assigné à chacun son poids », a déclaré Khalil Zaouia, numéro 2 d’Ettakatol. « Ennahda est certes majoritaire, mais nous sommes deux entités démocratiques Ettakatol et CPR, très faibles au départ mais qui […] se retrouvent avec une stature nationale pour construire la vie politique, instaurer une modernité rationnelle dans un pays arabo-musulman », affirme M. Zaouia. Et si la communauté internationale a largement salué l’élan citoyen de la Tunisie, l’enthousiasme diplomatique est beaucoup plus circonspect sur l’avenir de la Libye. Premier à monter au créneau : Alain Juppé, hier : « Nous serons vigilants à ce que les valeurs que nous avons défendu aux côtés du peuple libyen soient respectées : l’alternance démocratique, le respect de la personne humaine, l’égalité des droits entre l’homme et la femme. Pour nous c’est absolument essentiel ». Un discours offensif en réplique aux propos de Mustafa Abdul-Jalil, président du Conseil national de transition (CNT). Mais dans la rue Libyenne aussi l’inquiétude se fait sentir : « Nous n’avons pas vaincu Goliath pour vivre maintenant sous l’Inquisition », déplore Rim qui préfère taire son nom. « Nous ne voulons pas perdre les acquis que nous avions obtenus durant l’ère du socialisme dans les années 1970. C’est un sujet qui doit être soumis au dialogue. Et la femme a le droit de dire son mot », ajoute Azza Maghour, avocate et militante des droits de l’Homme. En signe d’apaisement, le président du CNT est revenu sur ces propos, affirmant qu’il ne parlait que d’une Constitution temporaire : « Nous, les Libyens, sommes des musulmans modérés. La nouvelle Constitution sera soumise à un référendum ». Il est certainement trop tôt pour juger ces démocraties naissantes. En Tunisie comme en Libye le meilleur gage de la démocratie sera-t-il la société civile elle-même ? Ces peuples qui ont eu le courage de se libérer de régimes policiers autoritaires auraient-ils plus à craindre des partis islamistes ? Source : leprogres.fr et l’AFP Citer Link to post Share on other sites
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