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Comment les enfants de l'immigration réagissent à la guerre en Libye?


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Ainsi, à en croire un sondage réalisé sur Internet du 24 au 26 mai 2011 par l’institut de sondage français Ifop, 55% des personnes interrogées se déclaraient favorables à l’action de l’Otan fin mai, contre 54% lors du dernier sondage réalisé un mois auparavant. Un chiffre en légère hausse qui confirme une assez large approbation aux choix de Nicolas Sarkozy sur la Libye.

En l’occurrence, si l’opération libyenne n’a pas permis au président de la République de relancer sa cote de popularité auprès de son électorat, elle lui aura néanmoins servi à rester en phase avec une large partie de la population sur le dossier des révolutions arabes, et en quelque sorte de se rattraper après les cafouillages de la diplomatie française en Tunisie et en Egypte.

 

 

Une position quelque peu paradoxale quand l’on se remémore le rejet suscité en France en 2003 par la guerre américaine contre l’Irak, mais qui traduit sur le terrain une certaine indignation face aux crimes de guerre de l’armée régulière libyenne et des mercenaires de Kadhafi sur les populations civiles, depuis le début des insurrections.

Un basculement de l’opinion auquel Bernard-Henri Lévy jouera un rôle important, mais qui n’aura néanmoins pas réussi à convaincre parmi les communautés maghrébines et africaines de l’Hexagone, qui, pour une bonne partie, semblent rejeter cette nouvelle aventure en Libye.

 

 

Une opération d’ailleurs plutôt mal vécue et qui fait écho à un passé colonial douloureux.

Nouvelle guerre coloniale?

 

Une période la plupart du temps évoquée lorsqu’il s’agit de parler de la situation en Libye. Notamment chez Mourad, qui croit déceler dans le choix de Sarkozy d’engager ses avions le 18 mars, jour anniversaire des accords d’Evian qui ont marqué la fin de la guerre d’Algérie, un clin d’œil à l’histoire. Pour cet universitaire algérien de 30 ans qui vit dans la région parisienne, la démonstration de force de l’armée française s’inspire de la politique de la canonnière de l’époque coloniale, et s’apparente à «une fuite en avant» pour une classe politique hexagonale «en perte de vitesse et désireuse de se donner l’image d’une grande puissance, alors que le pays est en déclin sur la scène internationale».

 

 

Pour Karima, qui ne mâche pas ses mots, l’action de l’Otan est perçue comme «une agression barbare injustifiable, comme au temps des colonies, et dont les premières victimes restent des civils, même si l’on essaie de dire qu’il s’agit de défendre la population de Benghazi». Pour cette secrétaire médicale d’origine marocaine, la France essaie «encore une fois de s’ingérer dans les affaires des pays africains».

Pendu comme Saddam

 

Et tandis que certains pestent contre l’interventionnisme français, d’autres dénoncent les 31 ans de dictature du régime de Kadhafi avec beaucoup de véhémence. «Il mérite de finir pendu comme Saddam», nous dira un commerçant tunisien, pour qui le leader libyen est celui qui, par les crimes commis contre son propre peuple, a rendu possible une intervention étrangère.

Un son de cloche largement partagé au sein de la communauté maghrébine, même s'il n’implique pas pour autant une adhésion à l’engagement militaire français. Le plus souvent, l’idée avancée est celle que Sarkozy, qui a pourtant soutenu Ben Ali et Moubarak jusqu’au bout, ait pu utiliser le justificatif des crimes du pouvoir libyen pour entamer une nouvelle guerre contre un pays arabe. Un argument particulièrement présent dans les discussions des plus anciens et des primo-arrivants qui n’hésitent pas à faire le parallèle avec la guerre d’Algérie.

 

Une position loin d’être marginale, et qui globalement n’est pas à interpréter comme un soutien à Kadhafi mais bien comme une lecture particulière des événements, dans laquelle le poids du passé colonial tient une place centrale. Pour les Maghrébins de France, et plus particulièrement pour ceux d’origine algérienne, voir des avions français opérer et bombarder en Libye rappelle la répression coloniale, et représente chez beaucoup une nouvelle humiliation dans la longue liste des dernières opérations militaires occidentales qui, de l’Irak à l’Afghanistan en passant par le Soudan et le Liban, visent ou ont visé des pays arabes ou musulmans.

 

 

Des interprétations que ne partage pas Ahmed, qui a soutenu et souhaité avant même les débats au Conseil de sécurité l’adoption d’une résolution permettant une intervention militaire. Il s’agissait pour cet attaché parlementaire qui collabore au cabinet d’une députée européenne lyonnaise, «de venir en aide aux populations civiles et d’empêcher la reprise de Benghazi aux insurgés par les troupes restées fidèles à Kadhafi».

 

 

 

La personnalité de Kadhafi faisait craindre le pire, une grande boucherie s’en serait suivie, estime-t-il encore. Depuis, l’enthousiasme a laissé place au doute chez ce Lyonnais de 42 ans qui craint maintenant que le statu quo ne conduise tout simplement à la dislocation de la Libye.

La peur d’une nouvelle Somalie

 

Une situation qui ne surprend pas Bakary Sambé, pour qui l’Otan traduit la volonté des Européens et de la France de profiter de l’occasion pour «replacer leurs pions après les fiascos tunisien et égyptien». Replaçant l’épisode libyen dans le vaste jeu de la compétition sino-occidentale pour le contrôle de l’Afrique et de ses richesses, ce brillant chercheur franco-sénégalais en relations internationales considère que «ce nouveau précédent risque d’être suivi par d’autres opérations du même genre, sous prétexte de soutien aux forces d’opposition». Au risque peut-être de contribuer à «la "somalisation" de tout le continent africain».

 

 

Un scénario que partage Jean, étudiant d’origine ivoirienne, qui même s’il condamne ouvertement les crimes de Kadhafi, voit dans la volonté de l’Otan de s’en débarrasser les mêmes motivations que celles qui ont conduit à l’éviction de Laurent Gbagbo. A savoir le contrôle des ressources naturelles et la volonté de «mettre au pas un dirigeant trop indépendant à l’égard des Occidentaux».

Coup dur pour les économies africaines

 

Loin d’être marginales sans pour autant être majoritaires parmi les communautés noires, ces voix semblent plutôt traduire, encore plus que chez les Maghrébins, une exaspération grandissante vis à vis de l’interventionnisme français dans les affaires africaines. Une ingérence d’autant mal vécue lorsqu’elle est mise en parallèle avec la persistance de ces bases militaires françaises sur tout le continent noir. La réminiscence du discours de Dakar, où Nicolas Sarkozy déclarait devant un public stupéfait que l’homme africain n’était pas suffisamment entré dans l’histoire, fait écho aussi au sentiment largement partagé d’une Afrique encore humiliée par ses anciens colonisateurs.

 

 

Un ressentiment particulièrement fort chez certains, qui oublient un peu vite les crimes de l’autocrate libyen et préfèrent évoquer l'image d’un grand leader qui a beaucoup œuvré pour le continent africain, notamment à travers son projet des Etats-Unis d’Afrique. Une réalité qui ne peut se comprendre que par l’enthousiasme suscité par le discours «africaniste» de Mouammar Kadhafi et le poids des investissements libyens sur tout le continent.

 

 

 

Des investissements chiffrés officiellement à plusieurs milliards de dollars et dont ont su largement profiter des pays particulièrement délaissés comme la Gambie ou le Mali.

La perte de cette manne importante de pétrodollars investis en Afrique plutôt que dans les économies occidentales, ajoutée aux espoirs désormais partis en fumée du projet de création à l’initiative de Kadhafi d’une Banque centrale africaine et surtout d’un Fonds monétaire africain initialement basé à Yaoundé et doté d’un capital de plus de 40 milliards de dollars (27,6 milliards d’euros), a de fait accrédité toutes les thèses de théories du complot.

 

 

A l’image de ce qui s’échange sur les blogs communautaires et pages Facebook, où l’icône de Kadhafi n'est pas rare parmi les images de leaders politiques.

Une popularité qui ne surprend pas Jibril, journaliste d’origine malienne d’un grand quotidien régional, qui considère que la mission mal définie de l’Otan en Libye et ses conséquences sur la stabilité du pays, risque de contribuer à remettre en cause «une croissance économique africaine qui, pour les dirigeants occidentaux, profiterait trop à la Chine et aux pays émergents, dont la Libye».

Une profession de foi loin d’être représentative d’une majorité de français d’origine subsaharienne ou maghrébine, mais qui, en l’occurrence, en dit beaucoup sur une certaine exaspération à l’égard de la politique française en Afrique.

Arslan Lehmici

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au moment où l'UMP et les sionistes ressortent la Loi PASQUA pour mieux stigmatiser les musulmans , mettre en exergue ce qui peut différencier les enfants de nos émigrés de l'indigène moyen est indi...geste

 

dans l'intégration il y a la fusion dans les valeurs nationales et le respect du chef qui dans l'Islam est aigu

 

SARKO pour nos jeunes est un Khalif

 

ceux qui sont contre doivent s'inscrire sur les listes éléctorales et ceux qui ne sont pas contents de résider au bled, peuvent repartir...

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au moment où l'UMP et les sionistes ressortent la Loi PASQUA pour mieux stigmatiser les musulmans , mettre en exergue ce qui peut différencier les enfants de nos émigrés de l'indigène moyen est indi...geste

 

dans l'intégration il y a la fusion dans les valeurs nationales et le respect du chef qui dans l'Islam est aigu

 

SARKO pour nos jeunes est un Khalif

 

ceux qui sont contre doivent s'inscrire sur les listes éléctorales et ceux qui ne sont pas contents de résider au bled, peuvent repartir...

Il n'y a aucun intérêt à le faire, à y regarder de plus près...l'Establishment imposé aux urnes n'a aucune espèce de diffèrence!

Bonnet blanc et blanc bonnet!

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