Mobilisation autour de l'épouse algérienne d'un Français, menacée d'expulsion

[TIGZIRT 10]

L'épouse d'un citoyen français est menacée, dès vendredi matin, d'expulsion vers son pays d'origine, l'Algérie, a‑t‑on appris jeudi auprès la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) qui appelle à la mobilisation. « La préfecture les a informés que les policiers viendraient chercher Mme Akila Bouazza demain matin » à son domicile à Saint‑Malo, a déclaré à l'AFP la présidente de la section malouine de la LDH, Mme Jeannine Pichavant.

 

Le couple s'est marié en septembre 2008 à Grenoble. Pendant une période, l'époux partageait son temps entre Grenoble, où demeure son fils, et Saint‑Malo où il est établi de longue date. Considérant que l'obligation de vie commune prévue par les textes qui régissent le mariage était insuffisamment remplie, l'administration avait dans un premier temps refusé de renouveler la carte de séjour d'un an délivrée à l'épouse lors du mariage. Depuis avril dernier, les deux époux résident ensemble à plein temps à Saint-Malo. Un nouveau dossier a donc été déposé à la préfecture d'Ille‑et‑Vilaine pour obtenir un titre de séjour "vie privée, familiale".

 

« La réponse du préfet (Michel) Cadot a été, fin octobre, une assignation à résidence à Saint‑Malo pour une durée de six mois », a expliqué Mme Pichavant. « Mais cette assignation s'est transformée en ordre d'expulsion signifié jeudi après‑midi pour exécution demain matin, 11 novembre », a‑t‑elle ajouté.

 

Dans un courrier adressé au préfet d'Ille‑et‑Vilaine, Mme Pichavant rappelait que « l'époux est invalide à 80 % et qu'il a besoin de sa femme pour tous les gestes de la vie quotidienne ». « Je rappelais aussi à M. le préfet Cadot, qu'en la renvoyant en Algérie, on leur appliquait une double peine, et que, par ailleurs, les époux se doivent mutuellement assistance », a souligné Mme Pichavant.

 

TSA