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Sécurité dans la région saharo-sahélienne, Alger carrefour de la lutte antiterroriste


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Le groupe de travail sur le Sahel qui est présidé conjointement par l’Algérie et le Canada, tiendra sa première réunion technique à Alger, les 16 et 17 novembre prochain. Ce groupe issu du Forum global de la lutte contre le terrorisme, dont le lancement officiel a eu lieu les 22 et 23 septembre dernier, à Washington, et au lendemain de la rencontre sur le partenariat, la sécurité et le développement au Sahel, tenue les 7 et 8 septembre dernier, à Alger également, est formés d’experts de divers horizons.

 

Cette réunion examinera les capacités civiles des États de la région du Sahel a faire face au terrorisme et à la grande délinquance transnationale, dont le trafic d’armes et de stupéfiants.

 

Selon Kamel Rezzag- Bara, conseiller auprès de la Présidence et coordinateur interministériel chargé de l’action extérieure de la lutte antiterroriste, cette rencontre regroupera plusieurs représentants des pays faisant partie du forum, mais également de la région du Sahel, de sa périphérie, ainsi que des États du Maghreb intéressés par le thème.

 

Son objectif est de renforcer les «capacités civiles des États du champ en matière de lutte contre toutes les vulnérabilités auxquelles ils sont confrontés». Rezzag-Bara a souligné que la rencontre verra une participation africaine active pour renforcer des conditions de stabilité, de sécurité et de développement et de bon voisinage immédiat maghrébo-sahélien.

 

Cette rencontre des experts qui s’inscrit dans le cadre des activités du Forum global de la lutte antiterroriste, met en relief l’importance d’Alger, carrefour de cette lutte avec, cette fois-ci, un partenaire, le Canada, resté jusque-là discret mais néanmoins concerné par l’importance prise par la question du terrorisme au Sahel eu égard à des intérêts économiques grandissants dans la région.

 

La réunion d’Alger sur le Sahel de septembre dernier avait donné cours à un défilé de hauts responsables sécuritaires américains et britanniques qui ont, tour à tour, souligné le risque de circulation illégale de tonnes d’armes en tout genre en provenance des arsenaux de la Libye.

 

Ces armes, dont une grande quantité d’armement lourd, sont, non seulement aux mains de groupes terroristes qui se présentent sous la bannière d’Aqmi, dirigés tout un chacun par des «émirs», fait bandits de grands chemins, lesquels chacun de son côté, prétend au leadership d’une nebuleuse, dont la publicité médiatique est assurée par les grands networks européens, relayés, malheureusement, par des medias locaux en mal de sensation, mais aussi aux mains de mercenaires qui se vendent au plus offrant et de contrebandiers qui font dans la vente et la revente d’armement, en tous genres, subséquemment à la drogue et autres produits.

 

Pour enrayer cette tumeur et avant qu’elle ne prolifère, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie coordonnent leur action en plusieurs secteurs d’intervention et à différends niveaux et y associent de grandes puissances comme les États-Unis, la Grande- Bretagne et le Canada. La transformation du conflit libyen en source de prolifération d’armes est au coeur de l’inquiétude des pays de la région.

 

Pour ce faire Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, a multiplié ses navettes diplomatiques et ses entretiens avec ses homologues à Washington où il participe à une importante réunion consacrée à la lutte antiterroriste au Sahel regroupant outre des responsables américains de haut rang, des représentants maliens, mauritaniens et nigériens. Auparavant, il s’est rendu à Ouagadougou, dans le cadre du suivi de la coopération économique entre l’Algérie et le Burkina-Faso.

 

Lors de ses nombreuses interventions, Messahel n’a souligné la nécessité d’une coopération sécuritaire entre les pays de la zone en question, sans que cela soit un prétexte à une intervention militaire étrangère, comme seraient tentées de le faire d’anciennes puissances coloniales qui gardent de puissant relais dans la région. La concertation politique et militaire des pays dit du «Champ», les zones où se concentrent les viviers terroristes, s’accompagne d’une coopération économique bilatérale ou multilatérale pour répondre au défis posés par le terrorisme et le grand banditisme.

 

C’est pourquoi l’Algérie est attentive aux besoins multiples de ses voisins. En outre, elle a toujours considéré que la lutte contre le terrorisme dans une région comme le Sahel ne doit pas se limiter au volet sécuritaire.

 

Au Sahel, les problèmes d’existence et de subsistance de milliers de personnes sont déterminants dans la lutte contre des terroristes et des trafiquants qui exploitent la misère des populations autochtones abandonnées à leur sort par des pouvoirs administratifs centraux, dont les méthodes rappellent souvent le colonialisme ! Par ailleurs, et preuve s’il en est qu’ Alger est à la confluence de la lutte antiterroriste et la prise en charge de ses conséquences au Sahel, l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger, pays dits “du Champ” sahélien, tiendront une réunion ministérielle en décembre prochain à Nouakchott.

 

Cette réunion sera également élargie à trois autres pays : le Tchad, le Nigeria et le Burkina-Faso, a annoncé Abdelkader Messahel, lors d’un point de presse à l’occasion de la visite officielle du ministre mauritanien des Affaires étrangères, Hamadi Ould Baba Ould hamadi. Cet élargissement se justifie par l’existence de groupes terroristes dans ces pays. «Il est maintenant établi qu’il y a des connexions entre Aqmi et Boko Haram», a, ainsi, affirmé Abdelkader Messahel. Boko Haram est un mouvement islamiste qui opère dans le nord du Nigeria.

 

Depuis le début de l’année, ce groupe a commis plusieurs attentats contre des églises chrétiennes, des hôtels, des gares, etc. Il a également revendiqué l’attentat kamikaze contre la représentation des Nations unies à Abuja, le 26 août dernier, faisant 18 morts. Abdelkader Messahel a, par ailleurs, rappelé que «la coopération se fait». «Nous sommes passés d’une définition des concepts à des actions très concrètes», a-t-il insisté. Il a cité la formation, le soutien logistique et le partage de renseignements entre les pays du Champ.

 

Mokhtar Bendib (Le courrier d’Algérie)

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