Zoubir8 174 Posted November 20, 2011 Partager Posted November 20, 2011 Il existe des Juifs pour la Palestine. Cela nous change des extrémistes du Crif. LIRE. L'Assemblée générale annuelle (AG) de l'UJFP s'est tenue à Paris du 11 au 13 novembre 2011. Elle s'est donc tenue à l'issue d'une année riche en débats, en événements, en actions. Une année d'abord marquée par le soulèvement révolutionnaire arabe. Non seulement ils ont précipité la chute de dictatures honnies, mais ils ont ridiculisé le discours sur l'inadaptation de l'idée démocratique pour les pays du Maghreb et du Machrek. Ces mouvements ne sont pas venus de rien. Pour ne prendre qu'un exemple, nous savions bien par nos amis de l'Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF) et de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) les nombreuses luttes ouvrières qu'a connues la Tunisie dans les années qui ont précédé la « révolution de jasmin ». Et ces mouvements ont dit ce qu'ils devaient à la résistance palestinienne comme exemple inspirant leur détermination. En retour, le peuple palestinien a salué ces soulèvements amis. La société civile palestinienne n'a pas dit « dégage » aux directions des différents partis palestiniens, mais leur a dit : « arrêtez de vous combattre et tournez vos forces contre la poursuite de la colonisation et de l'épuration ethnique. Engagez-vous dans la constitution d'un gouvernement d'unité nationale ». Notre AG a accueilli en atelier le samedi matin et en séance publique le soir la délégation de l'association Tarabut, association judéo-palestinienne en Israël. Reuven et Johayna vont effectuer une tournée dans plusieurs villes pendant la deuxième quinzaine de novembre. Ils ont expliqué leur action d'éducation populaire et d'intervention politique avec les populations défavorisées et discriminées. Ils ont expliqué leur activité contre les destructions de maisons – dans le Néguev, à Jérusalem, dans les quartiers de « villes mixtes »- ou pour le développement de syndicats parmi les travailleurs les plus précaires. Nous avons pu discuter du « mouvement des tentes », du mouvement social et de son évolution, de la progression en son sein de l'écoute de la parole des Palestiniens et des Juifs orientaux. Tarabut souhaite être un mouvement de masse sans renoncer à des principes clairs, s’affichant sans ambigüité antisioniste et anticolonialiste. L'Assemblée générale se réjouit de la venue de cette délégation et appelle tous les militants des villes concernées à assurer le succès de l'initiative. L'existence d'une telle association est pour nous d'une importance capitale. Il n'y aura pas de paix possible pour une communauté juive au Proche Orient sans que des liens s'établissent entre Juifs et Palestiniens, mais ces liens ne peuvent être durables sans la reconnaissance du crime initial – disons pour simplifier, de la Naqba. Tarabut fait partie des initiatives les plus riches dans cette voie. L'Assemblée générale a pu faire une visite de l'exposition que l'UJFP a réalisée en partenariat avec Amnesty International sur les Bédouins du Néguev, exposition installée dans la salle des expositions de la Mairie du 2° arrondissement de Paris, avant d'aller à Fontenay-sous-Bois. Cette exposition sera disponible en 2012 et les groupes de l'UJFP sont appelés à rechercher partenaires et lieux pour l'installer. A cette occasion, un numéro hors-série de notre revue « De l'Autre Côté » réunit plusieurs articles montrant, comme les photos choisies, à quel point ce qui arrive aujourd'hui aux Bédouins d’Israël est presque une allégorie de la tragédie que connait le peuple palestinien dans son ensemble, alors même que la politique israélienne a consisté pendant les premières décennies de l'Etat à opposer les Bédouins comme les Druzes au reste du peuple palestinien. Ils montrent la façon dont en ce moment à l'initiative du KKL (le Fonds national Juif) Israël détruit les villages « non reconnus », parque les Bédouins dans des cités d'urgence, plante pour empêcher leur retour des forêts incompatibles avec leurs activités traditionnelles agricoles et pastorales. L'AG a procédé sans pouvoir approfondir à l'examen des principaux événements intervenus depuis l'an passé. Nous constatons la solidarité indéfectible que les Etats-Unis et l'Union Européenne (quels que soient les sentiments personnels de chaque dirigeant) témoignent à Israël, leur complicité active quels que soient les crimes et les exactions commis. Le vote favorable de la France pour l'admission de la Palestine à l'UNESCO (admission qui était acquise sans son vote) n’est qu’une manœuvre scandaleuse pour tenter de faire accepter par l'opinion le refus de voter l'admission à l'ONU. L'AG réaffirme son soutien à la campagne pour la libération de Salah Hamouri, dénonce le projet israélien de le maintenir en détention jusqu'en mars 2012, s'étonne que le Président Sarkozy ait évoqué le souhait d'une libération en décembre alors même que le 28 novembre est la fin normale de sa peine. L'AG se réjouit de la libération de centaines de prisonniers palestiniens dans une première vague à l'occasion de la libération du soldat Gilad Shalit. Elle souhaite que la deuxième vague de libérations se fasse sans nouveau retard et répond à la demande de nos amis d'Adalah : les « Palestiniens de 48 » ne doivent pas en être exclus. C'est la raison de notre intervention auprès des autorités égyptiennes chargées de cette « négociation » pour que Ameer Makhoul puisse faire partie des libérés. Le débat sur l'admission de la Palestine à l'ONU a marqué le divorce de plus en plus flagrant entre les dirigeants occidentaux et la société civile internationale, qui supporte de moins en moins l'impunité accordée à Israël et ses dirigeants malgré la poursuite de sa fuite en avant dans la colonisation et les discriminations. En France, nous avons pu voir la formidable mobilisation qui a permis au travers de centaines d'initiatives de réunir plus de 700 000 euros pour la flottille de la liberté. Ce basculement de l'opinion publique depuis l'opération « plomb durci » et l'arraisonnement de la première flottille ne pourra qu'être confirmé par la publication des conclusions de la troisième session du tribunal Russell pour la Palestine qui vient de se tenir au Cap. Il n'est pas douteux que le régime imposé par Israël aux Palestiniens répond à la définition en Droit international du crime d'apartheid. L'ampleur et le caractère populaire du soutien réuni pour la flottille, la vitalité des soutiens militants à de nombreux projets à vocations sociale, culturelle ou économiques en Palestine, nous oblige. Le mouvement de solidarité doit se déployer et s'organiser à un niveau qu'il n'a pas encore atteint. Il doit avoir le souci de s'ancrer dans les quartiers populaires, dans la jeunesse, à l'Université. L'UJFP portera cette orientation dans les débats du Collectif national et de la campagne BDS France. La campagne internationale BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction contre l’Etat d’Israël jusqu’à ce qu’il se conforme au droit international) progresse, tant en ce qui concerne les boycotts économique, universitaire, culturel et sportif. Elle constitue un engagement politique majeur pour mettre fin à l’impunité d’Israël. Un mouvement « Boycott from within » (= Boycott de l’intérieur) s’est crée en Israël même et il est significatif que le gouvernement israélien ait promulgué une loi pénalisant lourdement le boycott. L'AG a choisi de ne pas passer autant de temps sur les questions qui relèvent de la situation française, mais par la discussion et le vote du rapport d'activité et du rapport moral (unanimité moins une voix contre et une abstention) a tenu à réaffirmer ses analyses et ses engagements. L'alignement (pour l'essentiel) de la politique du gouvernement et du Président de la République sur les positions israéliennes et étatsuniennes correspond à une profonde identité de vue. La collaboration entre forces de sécurité, les échanges de techniques et d'informations, les poursuites judiciaires contre les militants informant les citoyens de la provenance des produits proposés à la vente, correspondent à une même vision de la guerre à faire aux pauvres et aux exclus, un même refus de la parole des sociétés civiles. L'UJFP constate que gouvernement et CRIF utilisent régulièrement le même chantage à la Shoah. Comment exprimerons-nous en ce qui nous concerne les bouffées de souvenirs qui étreignent beaucoup d'entre nous quand la SNCF ou la RATP sont convoquées pour expulser les Roms ? Comment exprimerons-nous les sentiments de dégoût et de colère devant la chasse aux sans-papiers ? Devant l'humiliation subie par des enfants dont les mères sont exclues de l'école en raison de leur choix d'affirmer leur appartenance à une autre culture que chrétienne par le port d'un foulard ? Cela fait des années que nous dénonçons le « deux poids, deux mesures » dans la gestion présidentielle des cas de Gilad Shalit et de Salah Hamouri. C'est un « deux poids, deux mesures » que l'on constate en permanence, un cocktail Molotov dans les locaux de Charlie Hebdo (que nous condamnons évidemment) vaut une visite immédiate du Ministre de l'Intérieur; un incendie de mosquée est pour lui un incident. L'UJFP réaffirme son soutien au Réseau Education sans Frontières, elle confirme son engagement dans le collectif « D'ailleurs nous sommes d'ici ». Elle appelle les militants à renforcer leur présence dans les mobilisations contre le racisme et la xénophobie d'Etat, et de créer à chaque fois que possible les liens avec les organisations représentatives des populations discriminées, notamment, mais pas seulement, nos partenaires de l'ATMF ou de la FTCR avec lesquels nous avons prolongé en octobre dernier par une tournée au Maroc la mission judéo-arabe que nous avions conduite en Palestine. L'AG a discuté de la façon dont l'association pouvait se rendre plus forte et plus visible. Nous n'avons pas dépassé la contradiction que nous connaissons depuis nos débuts. Le CRIF continue de prétendre parler au nom de tous les Juifs de France, malgré les défections et les fêlures dans ses rangs. Il donne des Juifs l'image d'une communauté entièrement vouée à la défense de la politique israélienne dans ses pires dérives. Nous savons qu'un grand nombre de Juifs en France refusent de se considérer comme représentés par ce lobby extrémiste, comme ils ressentent comme criminelle et suicidaire la politique de cet Etat qui prétend agir en leur nom. Beaucoup peuvent même participer au mouvement démocratique en France, sans éprouver pour autant le besoin et le désir de porter dans le débat public une parole juive non sioniste et anticoloniale, et encore moins d'adhérer à une organisation pour cela. L'AG a constaté que nous avions dans l'année passée amélioré notre présence (Revue, bulletin, brochures, communiqués, site,...) Pour que l'UJFP soit plus visible et si possible plus attractive encore, l'AG a retenu plusieurs pistes : création d'une newsletter, maintien d’un bulletin papier, amélioration de notre présence sur internet et amélioration du site, efforts pour que nos communiqués soient plus courts et plus lisibles par des non-spécialistes, édition de brochures de discussion et de formation ... Michèle Sibony et André Rosevègue, coprésident(e)s sortant(e)s, avaient informés l'association qu'ils souhaitaient poursuivre leur activité dans l'association mais rappelant leur souci commun de la rotation des responsabilités ils demandaient à être déchargés de la coprésidence. Le Bureau national réuni à l'issue de l'AG a élu Jean-Guy Greilsamer et Pierre Stambul coprésidents, Dominique Ventre trésorier et Daniel Lévyne trésorier adjoint. Citer Link to post Share on other sites
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