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Secteur financier : Le Maroc, une puissance régionale


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L'économie nationale se porte bien, mais des fragilités subsistent, selon le gouverneur de BAM.

 

Le Maroc peut logiquement aspirer à une place au soleil. Autrement dit, il peut être une grande puissance régionale, en surclassant tous les autres pays concurrents de la région.

 

Cet espoir est tout à fait permis à plus d'un titre. Premièrement, le Royaume en a bel et bien les atouts. Deuxièmement, pour réaliser cette grande ambition, on ne partira pas du néant, car le travail préliminaire est déjà entamé.

 

Toutefois, pour y arriver, le Maroc doit faire vite, agir sur tous les aspects et faire de la rigueur son grand atout, tout en espérant que le dossier de l'UMA se débloque.

 

Invité avant-hier par Attijariwafa bank, à l'occasion de la cérémonie officielle du lancement de son master banque et marchés financiers, pour animer une conférence-débat sur le thème "Le secteur financier marocain : quelles perspectives d'évolution ?", le gouverneur de Bank Al Maghrib, Abdelatif Jouahri, était amené par la force des choses à déborder son sujet pour brosser ce beau tableau ci-dessus.

 

Mais, il se défend d'emblée de verser dans l'optimisme béat, pour adopter plutôt l'optimisme mesuré ou «raisonné», selon sa propre appellation.

Car, certes le Maroc a réalisé des progrès indéniables à tous les niveaux, ces dernières années, toutefois, des fragilités subsistent.

 

Ainsi, après avoir prévenu contre le risque d'impact sur l'économie nationale du ralentissement de la croissance économique dans les pays partenaires du Maroc, du fait de la transposition de la crise financière sur l'économie réelle, le gouverneur de la banque centrale a commencé par faire une évaluation positive de l'économie nationale.

 

En effet, affirme-t-il, «les fondamentaux de l'économie nationale se portent bien».

 

En dépit de certaines contraintes, dont notamment la sécheresse, la croissance se maintient à une moyenne de 5%, ces dernières années,

explique-t-il.

 

De même, le Maroc est arrivé enfin à équilibrer ses finances publiques en 2007. «J'étais étonné de constater cette performance, en pensant aux années de l'application du programme d'ajustement structurel (PAS)», a commenté A. Jouahri, en n'excluant pas que les Finances publiques soient excédentaires pour les prochaines années.

 

Autres points de satisfaction, la balance des paiements reste excédentaire depuis des années, engendrant des réserves en devises pour couvrir 11 mois d'importation, l'inflation est maîtrisée à 2%.

 

De plus, le Maroc est de mieux en mieux noté par les agences de rating, en accédant à Investment Grade, ce qui constitue «un signal fort des investisseurs», souligne-t-il.

 

En ce qui concerne les fragilités, il s'agit essentiellement du retard accusé dans la maîtrise des dépenses, notamment celles relatives à la masse salariale qui reste élevé (10%), en comparaison avec des pays au même niveau de développement (entre 5 et 7%).

 

De même, la question de la compensation constitue toujours un vrai casse-tête pour les finances publiques et la situation des caisses de prévoyance reste préoccupante, présentant de «lourds déficits».

 

S'agissant du système bancaire et financier, il a connu depuis une quinzaine d'années, signale le gouverneur de la banque centrale, une floraison de textes législatifs et réglementaires.

 

Il s'agit notamment de la loi sur la réforme de Bank Al Maghrib, qui a élargi ses compétences et ses pouvoirs de contrôle, du nouveau code des assurances et de la réforme de la législation sur le marché des capitaux.

 

Ces évolutions ont permis au Maroc d'améliorer son positionnement au niveau de la région Afrique du Nord-Moyen Orient (MENA), pour devenir un pays exemplaire de par son système financier et bancaire.

 

En témoigne, la réussite du passage progressif du secteur bancaire marocain aux nouvelles normes relatives au secteur bancaire, instaurées par l'accord Bâle II.

Toutefois, ces performances, reconnues d'ailleurs par les instances financières internationales, n'empêchent pas A. Jouahri, de relever certaines fragilités à ce niveau.

 

Il s'agit notamment du taux de la bancarisation qui n'est que de 25% (33% si l'on ajoute les clients de la poste) et des difficultés d'accès aux crédits pour les PME/PMI De même, le taux de créances en souffrance reste élevé. Certes, des progrès ont été réalisés à ce sujet, en ramenant ce taux de deux chiffres, il y a quelques années, à 5% actuellement.

Toutefois, des efforts restent à faire pour s'aligner sur les standards internationaux, soit 2 à 3% seulement.

Le gouverneur de la banque centrale a cependant nuancé que le problème de l'accès aux crédits pour les PME/PMI est «pris à bras le corps» par la banque et ses partenaires (GPBM, ANPME, CCG…).

 

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L'UMA tourne en rond

 

Le benchmarking est un leitmotiv qui revient au long de la conférence-débat animée par le gouverneur de Bank Al Maghrib, Abdelatif Jouahri, sur l'évolution du secteur financier marocain. En fait, précise-il, c'est vrai que le Maroc est exemplaire dans la région, toutefois, d'autres pays concurrents nourrissent les mêmes ambitions pour devenir la puissance régionale de référence, comme l'Afrique du Sud, l'Egypte, la Tunisie…

A ce sujet, A. Jouahri déplore la persistance du blocage de l'UMA, en affirmant que les initiatives qui ont été lancées pour déloquer la situation restent en vain.

 

Il s'agit, entre autres, des réunions qui ont été tenues respectivement, sous la présidence du Fonds monétaire international, dans les capitales des pays membres, sur les aspects de cette intégration (à l'exception du volet politique) : financière, commerciale, du secteur privé…

«Je crois qu'on tourne en rond», déplore A. Jouahri, en concluant qu'il est «parmi ceux qui croient que c'est la politique qui commande et non pas l'économie».

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