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Algérie: Louisa Hanoune évoque l'ingérence étrangère à travers les partis islamistes


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Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a-t-elle peur pour le pays qui risquerait une contagion de la «déferlante islamiste» qui s'installe au pouvoir dans les pays voisins que pourraient aider notamment les Etats-Unis ?

 

Ses déclarations hier à la Chaîne III vont dans ce sens. Elle s'est en effet vertement attaquée à Abdallah Djaballah, chef de file du Front pour la justice et le développement (FJD) qui attend d'ailleurs son agrément pour créer son parti, l'accusant d'intelligence avec l'ennemi. «Il a déclaré (…) qu'il a rencontré les ambassadeurs des Etats-Unis et de France à Alger. Ceux-ci lui ont dit qu'ils n'ont plus peur des islamistes. Il dénonce la position officielle algérienne concernant la Libye et la Syrie ce qui, à mon avis, s'apparente à une offre de service», a-t-elle asséné hier sur les ondes de la Chaîne III, affirmant "qu'il est en train de soutenir la politique américaine et française sur les invasions et la remise en cause de l'intégrité des nations".

 

«Nous avons déjà vécu la gestion des communes par les islamistes en 1990. Nous avons fait l'expérience du partage du pouvoir entre islamistes et nationalistes, démocrates et autres. Ennahda, du temps d'Abdallah Djaballah, a participé au gouvernement. Le MSP est islamiste et est au gouvernement. Nous avons tout essayé. Ce n'est pas nouveau et en plus, nous avons eu une tragédie nationale», a-t-elle rappelé, faisant le parallèle avec la Tunisie et l'Egypte où «il y a absence d'une véritable alternative démocratique». Elle considérera comme «vote sanction» la victoire du courant islamiste au Maroc. Louisa Hanoune, dont on connaît la haine viscérale envers l’«impérialisme américain», prend comme exemple pour étayer son raisonnement les propos de Hillary Clinton qui a déclaré à Ankara "que les peuples du Machreq et du Maghreb doivent prendre en exemple le modèle turc". Modèle turc qui n’a d'ailleurs aucun rapport avec l’Islam.

 

«La Turquie, ce sont les bases de l'Otan, c'est la privatisation, c'est la politique américaine. Ce n'est pas l'islamisme modéré…», a-t-elle soutenu. Hanoune croit savoir que des responsables français et américains ont rencontré des chefs de mouvements islamistes dans tous les pays de la région, y compris en Algérie, pour leur donner des garanties.

 

«A quoi cela correspond-il ?», s'est-elle interrogé avant d'ajouter : «On sait bien que les courants islamistes sont pour la libre entreprise et qu'ils s'accommodent de la mondialisation (…)». Il y a, selon elle, «un enjeu de soutenir financièrement, techniquement, politiquement les courants islamistes qui sont acquis aux thèses américaines, aux thèses de l'ingérence, aux thèses de la guerre portée un peu partout». Pour Louisa Hanoune qui craint «une afghanisation» de toute la région, «c'est une ingérence. Il n'appartient pas aux gouvernements français ou américain de décider qui doit être majoritaire et qui doit remporter les élections en Algérie, au Maroc, en Egypte ou ailleurs. C'est au peuple souverain de choisir», a-t-elle asséné, reconnaissant toutefois que les courants islamistes sont une réalité sociale dans cette région, «mais ne sont pas majoritaires».

Selon elle, le projet américain de Grand Moyen-Orient passe par la manipulation des questions ethniques, tribales et religieuses.

 

Par ailleurs, s'exprimant sur les réformes, elle réitère son appel au président de la République pour leur «deuxième lecture» car elles sont «vidées de leur substance». La nouvelle loi sur les partis ne constitue pas une avancée», a-t-elle ajouté.

 

Les critiques de la secrétaire générale du PT, n’ont pas épargné les deux partis de l’Alliance présidentielle, à savoir le vieux parti du FLN et celui du RND, lesquels se sont opposés au Parlement à certains articles qui avaient déjà été adoptés lors du Conseil des ministres. Mme Hanoune allait jusqu’à qualifier cela de « trahison à l’égard du Président Bouteflika », la position des partis de l’Alliance lors du vote des lois sur les réformes annoncées par le chef de l’ État.

« Le Front de libération nationale (FLN) soutenu par le Rassemblement national démocratique (RND) ont commis un crime éthique pour avoir accepté les réformes du président de la République en Conseil des Ministres pour, par la suite s’opposer à certains articles soumis au vote au niveau du Parlement », a-t-elle indiqué. « Le président de la République Abdelaziz Bouteflika demandera une seconde lecture sur les réformes, lors d'une réception organisée à l'occasion du 1er Novembre. De ce fait, nous sommes devant des échéances électorales historiques par leur particularité contrairement aux échéances précédentes », a-t-elle conclu.

 

letempsdz.

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