Thanatos 10 Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 Par Kamel Daoud Pour le célèbre magazine Time, l'homme de l'année 2011 est «Le Manifestant». Qu'il soit l'Arabe du printemps arabe, le jeune de Occupy Wall Street, le Russe en colère ou l'Indigné de Hessel. D'où l'exercice de style : qui est l'homme de l'année 2011 en Algérie ? Des pistes s'offrent et s'épuisent. D'abord le Manifestant. Sauf qu'en Algérie, singularité de la région, il n'y a pas eu de grandes manifestations pro-démocratie. Le manifestant a tenté d'exister puis a été réduit en plusieurs manifestants avant d'être réduit à l'émeutier puis à rien du tout. L'immolé ? Oui, mais c'est une figure tunisienne et une tragédie banalisée algérienne. Il y a eu des immolés en Algérie mais sans suite. Ils n'ont pas changé l'histoire. Le chroniqueur a expliqué un jour qu'il s'agit de mauvaise synchronisation : Bouazizi aurait brûlé vainement à l'époque de Bourguiba. Pour que l'immolation ait un sens, il lui faut un Benali. Chez nous, le «Bourguibisme» est ambiant, avec ses soucis de santé et ses rumeurs. Donc, l'immolé n'est pas l'homme de l'année, mais sa douleur. Que reste-il ? Le réformateur. Là aussi c'est un ratage : il n'y a pas eu des réformes en Algérie. Malgré ce que dit l'ENTV. Juste des ruses, des amendements, des lois et des codes. Sans réformes vraies, le Réformateur est une figure abstraite. Il n'y a pas eu de Mandela en Algérie, de Churchill, de grand fondateur. Le régime n'a pas réformé mais a pris des précautions. Donc, passons. Que reste-t-il ? Le Harrag : déjà lauréat du prix l'année passée. L'émeutier ? Déjà sélection l'année d'avant. Le mot «Dégage» ? Oui, mais ce n'est qu'un mot quand il n'est pas crié. Il y a aussi la figure du candidat à l'ANSEJ. Là, ça a été presque. Le demandeur ANSEJ est en effet presque l'homme de l'année : il a été là depuis janvier et jusqu'à hier. Il incarne le jeune qui ne sait pas quoi faire de sa jeunesse, le sang inutile qui tourne, la conséquence indésirable de l'Indépendance. Il est aussi l'incarnation de l'infanticide, la preuve qu'il y a eu échec et le modèle offert aux générations futures : ne rien faire puis faire n'importe quoi avec n'importe quel argent. Il est l'argent gratuit des économies de rente, le corrompu inconscient du régime, le mouton de la farce, la force vive transformée en alimentation générale. Il est tout ce qui a été trouvé comme solution à quelques mois du cinquantenaire de l'indépendance. Reste que le demandeur ANSEJ est un produit contrefait : on le voit partout mais ce n'est qu'un personnage secondaire de la vie nationale. Qui est donc l'homme de l'année s'il n'est pas un ministre, un Premier ministre, un patron d'entreprise, un journal, un barbu, une voilée qui a atteint le pôle Sud, un opposant devenu président, un parlementaire qui a un pantalon. Qui est-il donc ? Le choix est arbitraire et subjectif mais le chroniqueur le revendique : l'homme de l'année, pour le chroniqueur, est le brigadier anti-émeute. Sans être larbin pro-police, pro-régime, il s'agit de dire que c'est le seul métier politique bien fait en Algérie depuis janvier 2011 et même avant. Le seul salaire politique qui se justifie et dont l'augmentation a un sens, bon ou mauvais. A un journal, un brigadier anti-émeutier a précisé que les brigades ont opéré 2777 opérations ces cinq derniers mois. Le titre de l'article de notre consoeur d'El Watan était clair : une intervention toutes les deux heures depuis janvier. Vu à partir d'une position neutre, on aura compris que l'anti-émeutier fait tout en Algérie : il a fait le travail que ne fait pas le Président, le travail que ne font pas les ministres, il bosse à la place des élus qui sont faux, des médiateurs, des APC, des élites et des partis et des Think tank. En Algérie, l'Etat peut être dessiné par un enfant de deux ans : c'est une matraque et des mots avec un drapeau. Le seul acte concret c'est la matraque qui s'abat. Le reste c'est les chiffres de la Relance. A part le pipeline, la matraque de l'anti-émeutier est le seul mouvement que l'on peut voir du ciel, le seul effort musculaire vérifiable, le seul salaire, en politique, qui provoque de la sueur. L'anti-émeutier, brigadier, est donc l'homme de l'année : il a bien travaillé cette année et a bien prouvé que l'Etat n'existe pas. Il a travaillé mieux que tous. Mieux que quiconque. Il est partout où l'Etat qui n'existe pas aurait dû être : lors des crises de logements, demandes de démocratie, matchs de foot, emplois, immolations, routes coupées, inaugurations, etc. Saluons donc. Question : pourquoi l'anti-émeutier et pas l'émeutier ? Parce que l'émeutier manque de constance et ne fait pas de politique alors que le Brigadier des URS fait la politique, toute la politique, la seule qui se pratique en réalité. Le Brigadier anti-émeute, homme de l'année 2011 Citer Link to post Share on other sites
Wahrani 1 465 Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 Zoubir va adorer ! :mdr: Soutien à nos brigades anti-émeutes ! :D Citer Link to post Share on other sites
Thanatos 10 Posted December 17, 2011 Author Partager Posted December 17, 2011 Zoubir va adorer ! :mdr: Soutien à nos brigades anti-émeutes ! :D J'imagine aussi que certains vont soutenir l'idée que l'algérien ne comprend que le pouvoir du matrag et qu'il n'est pas assez mature pour prendre sa destinée en main. Citer Link to post Share on other sites
Wahrani 1 465 Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 J'imagine aussi que certains vont soutenir l'idée que l'algérien ne comprend que le pouvoir du matrag et qu'il n'est pas assez mature pour prendre sa destinée en main. C'est une question d'éducation . Quand un état n'émancipe pas son peuple et le maintient applati sous des tonnes d'atavismes et de servilité , ce même peuple oublie d'éduquer ses enfants , et la boucle est bouclée . Comme quoi dans ce pays : El matrag idha ma klitouch fi soughrak , taklou fi koubrak ! :D Citer Link to post Share on other sites
Guest Nimos Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 Ce qui est le plus á craindre dans un total désespoir et impuissance c´est un passage á des suicides collectifs et cela....sera un désastre car on ne peut emprisonner un mort ni tapper un suicidaire.... Citer Link to post Share on other sites
Zoubir8 174 Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 Kamel Daoud, notre bouffon national. Zoubir va adorer ! :mdr: Soutien à nos brigades anti-émeutes ! :D Ce qui me révulse, c'est le mépris pour les jeunes de l'ANSEJ. Purée, mais ce gars c'est de la pourriture! Enfin, au moins ça montre que la démocratie et la presse libre progresse, ça m'apporte au moins une satisfaction. Mais, moi, à mon avis, ce gars est un bouffon. Il parle, yazkhoud, mais il ne propose rien. Il critique à longueur de journée. Car, critiquer le fait que des crédits soient apporter à de jeunes chômeurs, il fallait oser le faire. A Paris, nous avons Djamel Debbouz, à Alger nous avons notre bouffon, Kamel Daoud. Citer Link to post Share on other sites
Guest mackiavelik Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 A Paris, nous avons Djamel Debbouz, à Alger nous avons notre bouffon, Kamel Daoud. et sur le forum, on a Zoubir! Citer Link to post Share on other sites
TIGZIRT 10 Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 Par Kamel Daoud Pour le célèbre magazine Time, l'homme de l'année 2011 est «Le Manifestant». Qu'il soit l'Arabe du printemps arabe, le jeune de Occupy Wall Street, le Russe en colère ou l'Indigné de Hessel. D'où l'exercice de style : qui est l'homme de l'année 2011 en Algérie ? Des pistes s'offrent et s'épuisent. D'abord le Manifestant. Sauf qu'en Algérie, singularité de la région, il n'y a pas eu de grandes manifestations pro-démocratie. Le manifestant a tenté d'exister puis a été réduit en plusieurs manifestants avant d'être réduit à l'émeutier puis à rien du tout. L'immolé ? Oui, mais c'est une figure tunisienne et une tragédie banalisée algérienne. Il y a eu des immolés en Algérie mais sans suite. Ils n'ont pas changé l'histoire. Le chroniqueur a expliqué un jour qu'il s'agit de mauvaise synchronisation : Bouazizi aurait brûlé vainement à l'époque de Bourguiba. Pour que l'immolation ait un sens, il lui faut un Benali. Chez nous, le «Bourguibisme» est ambiant, avec ses soucis de santé et ses rumeurs. Donc, l'immolé n'est pas l'homme de l'année, mais sa douleur. Que reste-il ? Le réformateur. Là aussi c'est un ratage : il n'y a pas eu des réformes en Algérie. Malgré ce que dit l'ENTV. Juste des ruses, des amendements, des lois et des codes. Sans réformes vraies, le Réformateur est une figure abstraite. Il n'y a pas eu de Mandela en Algérie, de Churchill, de grand fondateur. Le régime n'a pas réformé mais a pris des précautions. Donc, passons. Que reste-t-il ? Le Harrag : déjà lauréat du prix l'année passée. L'émeutier ? Déjà sélection l'année d'avant. Le mot «Dégage» ? Oui, mais ce n'est qu'un mot quand il n'est pas crié. Il y a aussi la figure du candidat à l'ANSEJ. Là, ça a été presque. Le demandeur ANSEJ est en effet presque l'homme de l'année : il a été là depuis janvier et jusqu'à hier. Il incarne le jeune qui ne sait pas quoi faire de sa jeunesse, le sang inutile qui tourne, la conséquence indésirable de l'Indépendance. Il est aussi l'incarnation de l'infanticide, la preuve qu'il y a eu échec et le modèle offert aux générations futures : ne rien faire puis faire n'importe quoi avec n'importe quel argent. Il est l'argent gratuit des économies de rente, le corrompu inconscient du régime, le mouton de la farce, la force vive transformée en alimentation générale. Il est tout ce qui a été trouvé comme solution à quelques mois du cinquantenaire de l'indépendance. Reste que le demandeur ANSEJ est un produit contrefait : on le voit partout mais ce n'est qu'un personnage secondaire de la vie nationale. Qui est donc l'homme de l'année s'il n'est pas un ministre, un Premier ministre, un patron d'entreprise, un journal, un barbu, une voilée qui a atteint le pôle Sud, un opposant devenu président, un parlementaire qui a un pantalon. Qui est-il donc ? Le choix est arbitraire et subjectif mais le chroniqueur le revendique : l'homme de l'année, pour le chroniqueur, est le brigadier anti-émeute. Sans être larbin pro-police, pro-régime, il s'agit de dire que c'est le seul métier politique bien fait en Algérie depuis janvier 2011 et même avant. Le seul salaire politique qui se justifie et dont l'augmentation a un sens, bon ou mauvais. A un journal, un brigadier anti-émeutier a précisé que les brigades ont opéré 2777 opérations ces cinq derniers mois. Le titre de l'article de notre consoeur d'El Watan était clair : une intervention toutes les deux heures depuis janvier. Vu à partir d'une position neutre, on aura compris que l'anti-émeutier fait tout en Algérie : il a fait le travail que ne fait pas le Président, le travail que ne font pas les ministres, il bosse à la place des élus qui sont faux, des médiateurs, des APC, des élites et des partis et des Think tank. En Algérie, l'Etat peut être dessiné par un enfant de deux ans : c'est une matraque et des mots avec un drapeau. Le seul acte concret c'est la matraque qui s'abat. Le reste c'est les chiffres de la Relance. A part le pipeline, la matraque de l'anti-émeutier est le seul mouvement que l'on peut voir du ciel, le seul effort musculaire vérifiable, le seul salaire, en politique, qui provoque de la sueur. L'anti-émeutier, brigadier, est donc l'homme de l'année : il a bien travaillé cette année et a bien prouvé que l'Etat n'existe pas. Il a travaillé mieux que tous. Mieux que quiconque. Il est partout où l'Etat qui n'existe pas aurait dû être : lors des crises de logements, demandes de démocratie, matchs de foot, emplois, immolations, routes coupées, inaugurations, etc. Saluons donc. Question : pourquoi l'anti-émeutier et pas l'émeutier ? Parce que l'émeutier manque de constance et ne fait pas de politique alors que le Brigadier des URS fait la politique, toute la politique, la seule qui se pratique en réalité. Le Brigadier anti-émeute, homme de l'année 2011Daoud, toujours aussi désespéré de ne pas voir l'Algérie à feu et à sang, plongée dans le chaos, tant la mémoire des évènements de la décennie noire lui font défaut! Toujours à mépriser le peuple Algérien!! Qu'attendez vous Daoud pour nous montrer l'exemple? Car hormis la critique dénigrante systémique, on ne vous voit pas bouger.... Toujours plus facile de demander aux autres de se faire massacrer.... Et si vous alliez montrer votre mépris de l'Algérien en le scandant dans la rue? Citer Link to post Share on other sites
dihya.roufi 10 Posted December 17, 2011 Partager Posted December 17, 2011 Ce qui me révulse, c'est le mépris pour les jeunes de l'ANSEJ. Purée, mais ce gars c'est de la pourriture! Enfin, au moins ça montre que la démocratie et la presse libre progresse, ça m'apporte au moins une satisfaction. Mais, moi, à mon avis, ce gars est un bouffon. Il parle, yazkhoud, mais il ne propose rien. Il critique à longueur de journée. Car, critiquer le fait que des crédits soient apporter à de jeunes chômeurs, il fallait oser le faire. A Paris, nous avons Djamel Debbouz, à Alger nous avons notre bouffon, Kamel Daoud. un de ses articles sur la tunisie a fini de me convaincre de la mediocritè et la stupiditè de ce journaliste. il parle ,cales toi bien sur ton fauteuil ,cher zoubir :fear:,de 'la jalousie-des-algeriens-de-la-revolution-des-tunisiens' et par consequent explique t-il 'certains-journalistes-ont-tout-fait-pour-saboter-leur-tourisme-en-propageant-des-informations-d'insecuritè ' ....comble de la bêtise :mad: !!! ce qui m'a le plus revoltè ,c'est le fait que je retrouve cet article repris sur face book par des tunisiens (dejà que leur ego est surdimensionnè ..) il ignore que l'insècuritè a reellement existè ,que les algeriens n'ont jamais exagerè leurs mèsaventures en tunisie, par amitiè pour les tunisiens... que les algeriens sont loin d'être jaloux mais que le contraire est vrai.leurs reserves de ceci ou de cela sont un sujet frequent de conversation...les algeriens sont ' ni-yya.'..... Citer Link to post Share on other sites
Recommended Posts
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.