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Algérie. Des “clandestins” subsahariens refoulés vers les sables


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Des migrants subsahariens, et notamment de jeunes mères arrivées clandestinement en Algérie, sont expulsés sans recours et rejetés vers le désert. Une affaire particulièrement douloureuse rapportée par El País.

 

“On nous transporte comme du bétail, à cinquante entassés dans un camion pendant des heures !” Laure Kottin Mbibo, une Camerounaise de 27 ans, commence à hausser le ton, mais sa voix se brise quand elle repense à Brunette, sa fille de cinq mois. Elle a dû la laisser le 24 novembre dernier à Oran [nord-ouest de l’Algérie], peut-être pour toujours. “J’ai dû l’abandonner pour la sauver.”

 

Laure a pu parler au téléphone à la presse depuis le centre de détention pour immigrés clandestins de Tamanrasset, au cœur du Sahara algérien, à quelque 1 600 kilomètres au sud d’Oran. “Dans quelques jours, ils vont nous jeter de l’autre côté de la frontière, dans le désert”, prédit-elle. Le sable du désert plutôt que les plages d’Espagne, qui étaient pourtant à sa portée, à 200 kilomètres de l’endroit où elle se trouvait quelques jours auparavant.

 

SnapapLaure et trois autres Camerounaises ont été obligées d’abandonner leurs cinq enfants à Oran. Leur parcours a été reconstitué dans un rapport rédigé par Fouad Hassam et Mechri Salim, deux membres du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (Snapap), toléré par les autorités algériennes. Les faits dénoncés par le Snapap et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme n’ont pas été démentis par le ministère algérien de l’Intérieur.

 

Le 12 novembre, la police a débarqué à la maternité de l’hôpital d’Oran pour arrêter Michelle Gono qui, la veille, avait donné naissance à une petite fille, Jouana. Elles ont passé cinq jours au cachot avant de comparaître devant le juge, qui l’a condamnée à six mois de prison avec reconduite à la frontière parce qu’elle n’avait pas de papiers. Peu après, ce juge a appliqué la même sanction à Aminattou Diolo, une autre Camerounaise qui s’était rendue au même hôpital avec son bébé de cinq mois parce qu’il présentait des difficultés respiratoires. Avant de réussir à voir un médecin, elle a été arrêtée et a fini avec son fils au sous-sol du commissariat central d’Oran.

 

Le lendemain, trois autres Camerounaises, dont Laure, ont été dénoncées par un voisin alors qu’elles s’étaient rendues avec leurs bébés chez une amie dans le centre-ville d’Oran. “Les policiers ont perquisitionné l’appartement sans aucun mandat”, s’insurge Fouad Hassam. Après deux jours en cellule, ces femmes et leurs enfants ont été emmenés en prison, avant de comparaître devant le juge. “Il les a jugées en 45 secondes chacune”, affirme le syndicaliste. Pendant le procès, on leur avait attribué un interprète arabe-français, mais pas d’avocat. Après un verdict identique pour chacune d’elles, elles ont été emmenées au poste de police, où les détenus ne sont pas nourris. “Nos enfants avaient besoin de lait, et nous avons dû supplier les fonctionnaires et leur donner de l’argent pour qu’ils en achètent”, témoigne Laure. Le 24 novembre, un agent a annoncé aux Camerounaises que leur expulsion allait commencer. Mostaganem, à 80 kilomètres d’Oran, était la première étape de leur long périple jusqu’à la frontière du Mali.

 

Les mères se sont rebellées. Elles ont crié aux policiers qu’elles préféraient se suicider plutôt que de monter dans le fourgon. “Partir avec nos enfants revenait à les sacrifier”, assure Laure. “Il n’est pas rare que de jeunes enfants meurent de faim, de froid, de soif, ou faute d’avoir eu accès aux médicaments nécessaires”, confirme Fouad Hassam. La détermination de ces femmes a troublé les policiers. Le commissaire lui-même s’est déplacé : “Il nous a proposé un marché : nous allions être expulsées, mais les enfants pouvaient rester”, poursuit Laure. A contrecœur, elles ont fini par accepter. Les policiers ont fait venir Roger, l’un des pères supposés, qui apportait de la nourriture aux femmes pendant leur détention. Lui et deux de ses amis ont emmené les quatre enfants, et les Camerounaises ont pris la route de Mostaganem.

 

Les enfants ont été accueillis par des proches camerounais, dont certains sont aussi clandestins et risquent l’expulsion. Une cinquième enfant, Nawal, âgée de 18 mois, que Michelle Gono avait laissée chez des amis quand elle est partie accoucher, a été recueillie par une famille nigérienne.

 

Malgré son calvaire, Laure ne regrette pas d’avoir laissé Brunette à Oran. Quelques jours plus tard, les femmes sont arrivées au Mali, selon la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme. En chemin, à Ghardaïa, une ville-oasis au sud de l’Algérie, Laure est tombée malade. “On m’a prescrit des médicaments que je dois payer, se lamente-t-elle. Mais je m’en suis sortie.” Laure espérait seulement arriver vivante à Douala, sa ville natale au Cameroun.

AFRIQUE ? Refoulées vers les sables | Courrier international

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La presse algérienne et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme [Laddh] continuent de répercuter ces affaires d’expulsions sans ménagements. Le quotidien algérien Liberté Algérie rapportait le 17 décembre dernier que cinq autres jeunes femmes subsahariennes en compagnie de leurs enfants étaient détenues dans un centre de refoulement à In Salah (région de Tamanrasset, dans le Sahara) “dans des conditions inhumaines”. Les

 

avocats de la Ligue se sont saisis du dossier de deux d’entre elles. Le communiqué écrit par la Laddh rappelle que l’“Algérie a bel et bien ratifié les conventions internationales relatives aux droits de l’homme […], garantissant aux migrantes et migrants un recours effectif avant refoulement”. Or nombre de migrants sont “refoulés et abandonnés dans le désert sans aucune protection, et cela en violation des standards internationaux”.

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La presse algérienne et la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme [Laddh] continuent de répercuter ces affaires d’expulsions sans ménagements. Le quotidien algérien Liberté Algérie rapportait le 17 décembre dernier que cinq autres jeunes femmes subsahariennes en compagnie de leurs enfants étaient détenues dans un centre de refoulement à In Salah (région de Tamanrasset, dans le Sahara) “dans des conditions inhumaines”. Les

 

avocats de la Ligue se sont saisis du dossier de deux d’entre elles. Le communiqué écrit par la Laddh rappelle que l’“Algérie a bel et bien ratifié les conventions internationales relatives aux droits de l’homme […], garantissant aux migrantes et migrants un recours effectif avant refoulement”. Or nombre de migrants sont “refoulés et abandonnés dans le désert sans aucune protection, et cela en violation des standards internationaux”.

 

triste affaire en effet, mais en algérie il n'y a pas d'allocations familliales!

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une région comme tamanerasset par exemple pour ceux qui ont deja ete regroupe énormément de nationalités et tu ne peux reconnaitre qui est algerien et qui ne l'est pas ,ceux qui y restes se font des passeports algeriens trafiqués et les autres passent par in salah pour partir en europe ,c une region difficilement maitrisable aussi ,en general les clandestins sont reconduit a la frontiere vers le mali ou de la ils sont pris en charge pour retourner dans leur pays

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une région comme tamanerasset par exemple pour ceux qui ont deja ete regroupe énormément de nationalités et tu ne peux reconnaitre qui est algerien et qui ne l'est pas ,ceux qui y restes se font des passeports algeriens trafiqués et les autres passent par in salah pour partir en europe ,c une region difficilement maitrisable aussi ,en general les clandestins sont reconduit a la frontiere vers le mali ou de la ils sont pris en charge pour retourner dans leur pays

Je ne sais pas si t'as lu tout l'article Djam

Le sujet ne parle pas des clandestins , mais ils parle de la mal traitance à des femmes enceinte ou à des femmes avec des enfants malade , on est des musulmans quand meme , nous devrons etre des humains avant les autres

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C'est une question , là aussi :mad: , très compliquée .

Le racisme des Algériens (et il existe bel et bien) est instinctif (comme chez beaucoup de peuples) mais de plus il est attisé par l'inculture et l'ignorance .

Il y a aussi l'aspect religieux (dans le mauvais sens) qui joue ce rôle .

 

Pour comprendre il faut juste se demander pourquoi les "Africains" sont appelés par "Nigrou"?

 

Il faut prendre un petit enfant (c'est l'innocence qui parle en fonction de l'instinct et de l'éducation parentale) et lui demander ce qu'il pense des "noirs" ou même des Chinois .

 

Dans les stades de foot , les joueurs Africains sont couramment traités d'"esclaves" par les supporteurs et même par les joueurs Algériens .....

 

Il y a aussi les scandaleux comportements du personnel hospitalier qui joue aux délateurs (il s'agit bien de cela) et même de certains "médecins" qui refusent de soigner les Africains ............. .

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cela me fait penser a la traite des noirs de sinistre mémoire ...c'etait des arabes qui servait de rabateurs d'esclaves vers les cotes ouest de l'afrique ..pour le compte des européens et contre payement ...ce sont les mêmes arabes ...qui font office de garde frontiere .européens .....l'histoire se répète sous d'autres lieux ..d'autre formes

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cela me fait penser a la traite des noirs de sinistre mémoire ...c'etait des arabes qui servait de rabateurs d'esclaves vers les cotes ouest de l'afrique ..pour le compte des européens et contre payement ...ce sont les mêmes arabes ...qui font office de garde frontiere .européens .....l'histoire se répète sous d'autres lieux ..d'autre formes

 

On arrête :mdr::mdr:

 

Les Kabyles sont tout aussi racistes envers les noirs que leurs concitoyens des autres régions .

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C'est une question , là aussi :mad: , très compliquée .

Le racisme des Algériens (et il existe bel et bien) est instinctif (comme chez beaucoup de peuples) mais de plus il est attisé par l'inculture et l'ignorance .

Il y a aussi l'aspect religieux (dans le mauvais sens) qui joue ce rôle .

 

Pour comprendre il faut juste se demander pourquoi les "Africains" sont appelés par "Nigrou"?

 

Il faut prendre un petit enfant (c'est l'innocence qui parle en fonction de l'instinct et de l'éducation parentale) et lui demander ce qu'il pense des "noirs" ou même des Chinois .

 

Dans les stades de foot , les joueurs Africains sont couramment traités d'"esclaves" par les supporteurs et même par les joueurs Algériens .....

 

Il y a aussi les scandaleux comportements du personnel hospitalier qui joue aux délateurs (il s'agit bien de cela) et même de certains "médecins" qui refusent de soigner les Africains ............. .

 

ça me fait penser à ce qu'elle m'a dit une camarade de classe quand j'ai été à la FAC , elle a fait ses études en Algérie , elle m'a dit vous les algériens vous etes racistes j'ai vécu au Maroc et en Algérie rien à voir , vous etes pire que les européens , elle m'a dit que les petits enfants me frappaient avec des pières et m'appelaient kahlocuha babaya :mdr: franchement j'ai rien trouvé dire à mes camarades européens :confused:

 

Récemment le joueur de l'MCA a était victime d'insultes racistes , pendant la rencontre Mouloudia d Oran contre l' MCA:mad:

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On arrête :mdr::mdr:

 

Les Kabyles sont tout aussi racistes envers les noirs que leurs concitoyens des autres régions .

 

quand je parles d'arabes ...c'est par defaut d'un autre terme designant les habitants min el mohit illa el khalidj .. ...et je n'exclus personne ...

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A défaut d'identité importée fictivement d'Arabie qui ne correspond pas à un pays, on en invente un faux nationalisme de pacotille, c'est plutôt le résultat de 60 ans de bourrage de crâne ou on finit par monter les algériens contres les marocains alors que c'est la même origine.

 

Au moins les africains noirs savent d'où ils viennent ...

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quand je parles d'arabes ...c'est par defaut d'un autre terme designant les habitants min el mohit illa el khalidj .. ...et je n'exclus personne ...

 

je préfère une personne qui dit je suis raciste et dont le comportement ne s'en ressent pas que l'inverse.

le premier marque une préférence et le deuxième est un hypocrite.

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