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L'émir El Khachkhache a été éliminé


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Deux ans après sa nomination en tant qu'émir de la phalange de Takhoukht, Ouramdane Mohand Ouramdane, alias El Khachkhache, a été abattu, lundi 2 janvier, par les forces de sécurité aux abords du village Azib Ahmed, situé à 4 kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou.

 

Comment donc ce redoutable chef terroriste a‑t‑il pu être éliminé ? D'après des recoupements d'informations, il semblerait qu’El Khachkhache, de retour des faubourgs de la ville de Tizi Ouzou, ait emprunté, en compagnie de son nouveau bras droit, une piste agricole qui mène de la sortie haute du village Azib Ahmed jusqu'au ravin qui donne sur le versant opposé, à savoir Tala Bounane, puis sur Béni Aissi, son terrain de prédilection. Il était alors à peine plus de 16 h ce lundi 2 janvier. Des deux côtés de cette piste, des dizaines de membres des services de sécurité, en civil, occupaient déjà leurs positions en vue de l’embuscade qu’ils s’apprêtaient à tendre. Il s'agit de membres d'une unité spéciale de l'ANP dépêchée de Blida, appuyée par les services locaux.

 

Vers 16 h 15, les deux terroristes arrivent à hauteur de l'embuscade, armés chacun d’un PM AK. Les militaires ouvrent le feu. Un des deux terroristes s'affale sur le sol et l'autre tente de fuir, traînant difficilement une jambe touchée par les balles. Une trentaine de mètres plus loin, il se retrouve face à un autre groupe de militaires qui ne lui laissent aucune chance.

 

Il aura fallu une dizaine de minutes tout au plus pour que soit scellé le sort de celui qui a semé la psychose dans la région durant les deux ans qu'a duré son règne d'émir. Deux PM AK, cinq chargeurs, dix téléphones portables et un lot de documents ont été récupérés sur les deux terroristes abattus. Leurs corps ont aussitôt été acheminés vers la morgue du CHU de Tizi Ouzou. Celui du nouveau bras droit d'El Khachkhache est toujours en cours d'identification.

 

Le fruit d’un long travail de renseignement

 

Il aura fallu un long et minutieux travail de renseignement pour parvenir à éliminer le sinistre émir. À Béni Aissi, d'où il est originaire, tout comme à Ihesnaouen, tout le monde savait qu'El Khechkhache rôdait souvent du côté d'Oumadhen par où il transitait lors de ses fréquents déplacements entre le massif de Béni Douala et les faubourgs de la ville de Tizi Ouzou. À maintes reprises, les services de sécurité ont tenté de lui tendre des embuscades mais sans résultat jusqu’alors. Bénéficiant sans doute d'un solide réseau d'informateurs, El Khachkhache a toujours réussi à s'échapper des mailles des services de sécurité.

 

Le 17 août dernier, soit trois jours après l'attentat kamikaze qui a ciblé la première sûreté urbaine au centre‑ville de Tizi Ouzou, El Khachkhache, qui a été cité comme étant le commanditaire de cette attaque suicide, a été pris en filature peu avant la rupture du jeûne par une unité spéciale de l'ANP dans le chef‑lieu communal de Béni Aissi. Un coiffeur, qui était dans son local à Béni Aissi, fut blessé au pied par une balle perdue tirée lors de l'accrochage tandis qu’El Kachkache réussissait à s’enfuir. Pour narguer les services de sécurité, El Khachkhache tend une embuscade deux jours après au chef de sûreté de daïra de Béni Douala à Tala Bounane. Le chauffeur du véhicule ainsi qu’un civil sont tués et le chef de sûreté est légèrement blessé. Deux mois plus tard, à Béni Aissi, El Khachkhache réussit encore à échapper à une embuscade militaire au cours de laquelle sont bras droit a été éliminé. Plusieurs fois auparavant, El Khachkhache était parvenu à échapper de justesse aux services de sécurité qui le traquaient sans relâche depuis sa nomination à la tête de la phalange de Takhoukht, début 2010.

 

Appelé à succéder à l'émir Lâazib Djamel, alias Zakaria Abdekahar, abattu en compagnie de ses deux acolytes en plein centre de Drâa‑El‑Mizan le 4 mai 2010, El Khachkhache voit sa nomination comme émir de la phalange de Takhoukht fortement contestée par ses acolytes. Il aura fallu l'intervention du numéro d'Aqmi, Abdelmalek Droukdel en personne, pour imposer El Khachkhache en qualité d’émir mais tout en le soumettant à l'obligation de résultat. Pour démontrer ses capacités de nuisance, El Khachkhache, ce nouveau chef terroriste originaire de Béni Aissi mais qui avait rejoint les groupes terroristes à Alger en 1998 avant de revenir en Kabylie durant le début des années 2000, commandite l'attentat kamikaze à la voiture piégée qui a ciblé le 25 juillet 2010 la brigade de gendarmerie de Béni Aissi, tuant un civil et blessant 8 gendarmes. Le 14 août 2011, El Khachkhache récidivait avec l'attentat kamikaze contre la première sûreté urbaine de la ville de Tizi Ouzou.

 

Entre ces deux attentats spectaculaires, El Khachkhache s'adonnait aux kidnappings, faux barrages et attaques contre les services de sécurité dans toute la zone allant de Takhoukht jusqu'à la périphérie sud de la ville de Tizi Ouzou. Pour satisfaire aux exigences de Droukdel, El Khachkhache s'est attelé aussi à renforcer les effectifs de son groupe et à le structurer de sorte que la phalange de Takhoukht, était sans doute devenue la plus active dans la wilaya de Tizi Ouzou. Pour Dahou Ould Kablia, l'élimination de l'émir de la phalange d Thakhoukht témoigne de l'efficacité de la stratégie sécuritaire des autorités. C'est ce qu'il a affirmé ce mardi à l'APN en marge d'une séance plénière consacrée au projet de loi relatif à la wilaya. Le ministre de l'intérieur et des collectivités locales est catégorique : « la situation sécuritaire est maîtrisée et les choses vont en s'améliorant ».

 

TSA

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