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Beyouna chez Ruquier


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Ha ouais et t'as des statistiques ou tu t'avances à l'aveuglette, sale petit empiriste (ça rime avec sioniste:p)!

 

De toute façon ça ne me concerne pas, moi je suis dans la catégorie "avatar sexy":D

 

Je vais demander à Houssine une étude sur le sujet, Ah ah tu fais moins la maligne hein ?:mad:

 

Sexy je sais pas mais perturbant ça c'est certain :o

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Les avis sont différent par rapport à Biyouna, personnellement je l'aimais beaucoup et même si je retombe sur ses anciens sketchs dans Nass Mlah City etc je suis certaine que j'aurais encore des fou rire.

 

Mais, depuis qu'elle est en France elle est devenue vulgaire, et je hais ce genre de personnes homme ou femme pas de différence, il y a un tas d’humoristes vulgaire que je n'aime pas comme Debbouze, Guy Bedos ou Bigard. Dés que ça devient obscène je décroche.

 

Quelqu'un avait posté où elle joue avec Adjani et franchement sa grossièreté n'a pas de noms, pourquoi tomber dans cette bassesse pour faire rire? Moi, je reste de marbre devant cet humour.

 

Maintenant, si elle fume ça la regarde et franchement je ne trouve pas ça choquant, certes les Algériennes fument en cachette à cause d'une certaine mentalité.

 

Si pour Biyouna devenir grossière, faire une émission saoule est synonyme d'émancipation et de liberté féminine alors on a une vision différente.

 

 

D'accord avec tout, j'apporte juste quelques nuances :

 

Sa grossièreté avec Adjani faisait partie d'un rôle, et c'était celui d'une "teyabet elhemam" si j'ose dire, rôle dans lequel elle excelle et ce depuis toujours... Vulgaire ou pas, des femmes comme ça existent et de le voir au cinéma c'est juste du réalisme.

 

Je suis d'accord qu'elle se permet des choses qu'elle ne faisait pas en Algérie, oui mais est-ce aussi dû à la censure en Algérie? Une femme qui dit "Na3eddine mok" (passe moi l'insulte) existe mais ça ne passera jamais à l'ENTV...

 

Je suis aussi d'accord que ce phénomène de "retournement de veste" de certains artistes dés qu'ils sont à l'étranger peut choquer mais est ce parce que nous ne sommes pas habitués à les voir jouer certains rôles pourtant réalistes?!

 

Pour ce qui est de fumer sur scène ou ailleurs, ça ne me pose aucun souci pour les mêmes raisons que t'as évoquées d'ailleurs même pour l'alcool, qu'elle se soule si ça lui chante, elle est libre, ce qui choque c'est qu'elle se présente comme ça sur une chaîne télé publique....

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Guest jagiloune
jagellon oh mon ami! :rolleyes:c'est toi?

 

 

Oops je n'avais pas vu.

Oui c'est l'ex jagellon. Comment va? J'ai changé de pseudo parce qu'au "bled"( grrrr) on dit pijou cinsonkat :D

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Pour ce qui est de fumer sur scène ou ailleurs, ça ne me pose aucun souci pour les mêmes raisons que t'as évoquées d'ailleurs même pour l'alcool, qu'elle se soule si ça lui chante, elle est libre, ce qui choque c'est qu'elle se présente comme ça sur une chaîne télé publique....

 

Je suis de ton avis :thumbup:

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ça me fait penser a un voisin chez moi au "bled" (comprendre village) qui s'appelle Moha pijo! :D bah oui il a un garage! :mdr: et l'autre qui aun petit hanoute, s'appelle mouloud kilota, et sa famille on les appelle la famille kilota, me demande pas pourquoi je ne sais pas! :mdr:

 

sinon moi aussi faut que je change de pseudo! genre the tchak un trucdu genre.

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ça me fait penser a un voisin chez moi au "bled" (comprendre village) qui s'appelle Moha pijo! :D bah oui il a un garage! :mdr: et l'autre qui aun petit hanoute, s'appelle mouloud kilota, et sa famille on les appelle la famille kilota, me demande pas pourquoi je ne sais pas! :mdr:

 

sinon moi aussi faut que je change de pseudo! genre the tchak un trucdu genre.

 

:mdr::mdr::mdr: mliha la famille kilota....

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Fadéla Amara, la française, a mieux représenté la "Femme" d'origine Algérienne :)

Perso, heureusement que Biyouna est une khoroto,..pas une Kabyle ( comme d'hab, je dis ce que je pense ),..car je pense qu'une Algérienne, Kabyle en particulier, si elle voulait se bourrer la gueule ne viendrait pas le faire chez Ruqier, devant des millions de téléspectateurs et téléspectatrices,..et puis , sachez, qu'elle n'était pas là par hasard,..tout est calculé..!!!:censored:..je dirai seulement à nos amis "français" et "françaises" que Biyouna ne represente qu'elle même et ce qu'elle dit et fait n'engage que sa "p'tite" personne..

 

 

Elle n' a jamais dit qu'elle représentait l'algérie.

Tu n' as rien à dire aux français qui savent juger par eux même.

Tu ne crois tout de même pas qu'on juge tout une population en se basant sur une seule personne , néanmoins c'est dommage que beaucoup d'algériens que je connais ne lui ressemble pas.

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Encore ? mais vous pensez que chaque fois qu'un "people" :D vient à la télé il représente son pays ?

 

déjà elle dit qu'elle dérange ...mais qui elle dérange ? politiquement elle n'a aucun avis ...elle ne finit pas ses phrases ...je ne sais pas si elle était ivre ...elle est drôle parce qu'elle est plutôt con que conforme..c'est tout... de là à être une source de masturbation cervellistique c'est abuser :D

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Elle n' a jamais dit qu'elle représentait l'algérie.

Tu n' as rien à dire aux français qui savent juger par eux même.

Tu ne crois tout de même pas qu'on juge tout une population en se basant sur une seule personne , néanmoins c'est dommage que beaucoup d'algériens que je connais ne lui ressemble pas.

..si tu crois connaître les Algériens et les Algériennes à travers Beyouna, Khaled ou Mami,..tu te gourres :):)

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  • 4 weeks later...

Biyouna : Je suis un livre ouvert

 

Comédienne, humoriste, chanteuse, Biyouna est une artiste accomplie. Elle présente, du 24 janvier au 31 mars 2012 au théâtre Marigny à Paris, son premier spectacle solo en France avec ce franc-parler et cette gouaille qui font sa popularité. Simple, modeste, mais au caractère trempé. Une grande dame, quoiqu’en disent ses détracteurs.

De notre

correspondante de Paris

 

Sur scène au théâtre Marigny (Champs-Elysées) où elle se produit depuis le 24 janvier 2012 pour son premier one woman show, Biyouna raconte et se raconte : ses débuts de danseuse, son parcours d’Alger à Paris, ses relations avec sa mère, sa passion pour Adamo, ses rapports à la modernité. Sur scène ou dans la vie courante, c’est la même femme : naturelle, spontanée, vive, réactive, simple et franche. Biyouna est un livre ouvert, comme elle le dit elle-même. Nous avons eu à le vérifier effectivement après plus de deux heures passées chez elle, dans son appartement d’une tour HLM de Puteaux, entourée de sa famille.

 

Elle nous ouvre sa porte et son cœur, sincèrement. Elle se livre, avec pudeur et retenue, parle de ce qui lui fait mal, de ce qu’elle rejette : l’opportunisme, la médisance, la méchanceté, l’hypocrisie. Son parler franc, cru, dérange ? Qui ? Pourquoi ? Parce qu’elle est vraie, parce qu’elle refuse l’habit de la tartufferie dicté par les docteurs de la bonne morale, du socialement correct. Il n’y a vraiment pas de quoi noircir les colonnes de certains journaux.

 

Complicité

 

«Si le courant passe si bien avec son public, c’est parce qu’il se reconnaît dans ses textes. Ses thèmes de prédilection : la liberté, la paix, l’hospitalité, le bon sens ; elle fustige l’intolérance, les mesquineries et la bêtise, et ne rate pas une occasion de se moquer de ceux qui se mêlent des affaires des autres. Ce qui fait sa force, c’est ce mélange d’intégrité et de folie, son côté rebelle mêlé de tendresse. Elle ne triche pas», dit d’elle Ramzy qui produit son spectacle. Sur scène, pendant près d’une heure, Biyouna communique et communie en effet avec le public, de la vieille dame à la toute jeune fille. Le spectacle devient interactif, le public réagit à haute voix.

 

La spontanéité et la simplicité de l’artiste suscitent une proximité et une complicité avec le public que peu d’artistes réussissent à provoquer. Son spectacle, une tranche de sa vie, de la vie d’une femme algérienne, prise en étau entre son désir d’émancipation, de liberté et d’individualité, toutes les aspirations encadrées par une mère aimante et compréhensive mais sévère, soucieuse de la réputation et de l’honneur de sa fille, rebelle. Le cadre du spectacle : une belle vue d’Alger, une passerelle portant l’inscription «Air le bled» de laquelle descend la comédienne. Le spectacle est rythmé par des saynètes de la vie quotidienne à Alger et ensuite il revient sur Paris, sur les rapports franco-algériens.

 

******************************

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«Je n’aime pas les hypocrites ni les opportunistes»

 

 

-Biyouna, une femme libre qui ne ferme pas sa gueule ?

 

Oui, depuis que je suis née. J’ai tenu tête à mes parents, à tout le monde. Je voulais ma liberté. J’avais dit à ma mère que je ne serai jamais une femme soumise.

 

-En quoi c’est important d’être libre ? C’est quoi une femme libre ?

 

Je fais ce que je veux sans dépasser les limites. Ma vie est un livre ouvert. Je n’ai peur de personne, je ne vis pas pour les voisins, je vis pour moi-même, pour mon travail. Une femme libre, c’est une femme qui n’est pas censurée. Je connais mes limites. Ceux qui prétendent que Biyouna fait des films pornographiques» sont malades, mais malades. Les films de Nadir Moknèche (Délice Paloma, Viva l’Algérie et le Harem de Mme Osmane dans lesquels Biyouna joue les premiers rôles, ndlr) ne sont même pas interdits aux moins de 10 ans !

 

-Vous parlez de limites, quelles sont-elles ?

 

Je ne suis pas opportuniste, je ne suis pas hypocrite. Et la corruption, ce n’est pas mon rayon, mais alors pas du tout. J’en ai horreur (elle appuie sur les r, ndlr). J’ai constaté que quelques copines artistes, une minorité, ont complètement changé de mentalité et de comportement. Par opportunisme. Elles m’avaient incitée à mettre le foulard. Elles sont très mal placées pour me donner pareil conseil, moi qui ai été plus honnête et plus probe qu’elles. Je n’ai jamais mangé de ce pain-là, c’est pour cela que je n’ai amassé aucun bien matériel, aucune richesse. Et elles viennent me faire la morale, en plus. C’est cela qui m’afflige, l’hypocrisie, surtout.

 

-Permettez-moi d’insister, on a l’impression que vous revendiquez haut et fort cette liberté d’être et d’expression ?

 

On dit des choses sur moi qui ne sont pas vraies. Mon public algérien me connaît très bien. La preuve, sur internet, alors que je ne suis pas une utilisatrice assidue de ce moyen de communication, à part quelques-uns, la majorité des internautes prennent ma défense et m’encouragent. Ce sont des jeunes. Une jeune fille de 22 ans a parlé de moi sous la forme d’un poème et cela me donne encore plus envie d’avancer. C’est un deuxième moteur qui se met en marche. Quelques journaux algériens, des anonymes m’ont critiquée, surtout quand je suis passée chez Ruquier.

 

Un journal algérien a déjà été condamné pour diffamation à la suite d’une plainte que j’avais introduite auprès du tribunal d’Alger. Chez Ruquier, j’ai attendu quatre heures avant de passer sur le plateau, j’étais fatiguée. (Biyouna a fait le buzz sur le net après son passage samedi 14 janvier 2012 sur le plateau de «On n’est pas couché» de France 2. Postée sur les réseaux youtube et facebook, la vidéo de son intervention chez Laurent Ruquier déclenche des insultes, des critiques, mais aussi des marques de soutien et d’encouragement, ndlr). Je ne pardonnerai jamais aux médisants et aux malfaisants. Ils sont méchants comme tout.

 

-Et c’est pour répliquer à ces médisants que vous affirmez que vous êtes une femme libre qu’on n’empêchera pas de parler ?

 

Non, ce serait leur donner trop d’importance. Je ne réponds pas à la bassesse. Cela ne me retirera pas mon public. Les gens sont encore plus nombreux à venir me voir et m’entendre. Vous avez pu le constater vous-même. (En effet le spectacle fait salle comble depuis la première représentation).

 

-Qu’est-ce qui vous blesse le plus ? Qu’est-ce que vous avez le plus de mal à accepter ?

 

Ce qui me fait le plus de peine, c’est que la culture algérienne a beaucoup de mal à avancer. On a eu la décennie noire, mais aujourd’hui on peut se reprendre. Si l’Algérie avançait, ses enfants n’auraient pas envie de la quitter. Avant, ils ne cherchaient pas à aller ailleurs. Parce qu’il y avait du travail, des distractions, des films, chaque week-end on allait au cinéma. Il y avait le théâtre aussi.

 

-Dans votre spectacle, vous faites un clin d’œil à ceux qui partent, aux clandés, comme Miloud, le personnage de votre one woman show…

 

Les Algériens sont les mal-aimés, même dans Délice Paloma, je l’ai dit. Cela fait de la peine. J’ai rencontré ici un jeune avec un bac+5 travaillant comme chauffeur de taxi. Un ingénieur chauffeur de taxi !

 

-Pourquoi vous-même vous avez quitté l’Algérie, alors que pendant la décennie noire, vous aviez refusé de le faire ?

 

Personne ne m’a demandé de quitter la scène en Algérie, c’est moi qui ai décidé de partir, du fait de la précarité du statut de l’artiste. Arrive le Ramadhan on travaille, le Ramadhan passé on rame. Avec la décennie noire, je n’avais plus de revenus. J’ai quatre enfants et une maman à ma charge. Cette période difficile passée, la situation des artistes ne s’améliorait pas pour autant. Certains vivotaient en animant des mariages, la plupart vivaient au jour le jour. Se retrouver à un certain âge dans le dénuement comme Mohamed Oueniche qui a dû, à la fin de sa vie, habiter chez son voisin lequel l’a enterré. Il est sorti par la petite porte. Ce qui est arrivé à Mohamed Oueniche m’a fait cogiter. On m’avait proposé de m’installer à l’étranger, j’avais refusé, pendant la décennie noire je ne voulais pas quitter l’Algérie. Mais j’ai dû me rendre à l’évidence que pour ma carrière je n’avais plus d’avenir en Algérie.

 

-En France, vous avez trouvé la reconnaissance

 

Et quelle reconnaissance ! Au théâtre Marigny, j’ai la plus belle loge. Aucun artiste arabe n’est passé à Marigny, je suis la première.

 

-La première artiste arabe ou algérienne ?

 

La première artiste arabe. Vous imaginez, des youyous au Marigny ! (Elle éclate de rire).

 

-Pourquoi avez-vous éprouvé le besoin de parler de votre vie, de votre famille, de votre mère dans Biyouna ? Un message ?

 

Le respect de la maman. J’y tenais beaucoup, parce que ma mère a été pour quelque chose dans ma carrière. Ma mère était une femme au foyer. A la mort de mon père, alors qu’elle se retrouve avec quatre jeunes enfants à charge, plus trois cousins qui vivaient avec nous, elle prend alors son indépendance. Elle retire son haïk quand elle trouve un emploi de caissière de cinéma au Dounyazad, au Casino. Et moi, j’ai commencé par la danse.

 

-Elle vous a laissé faire ?

 

Elle m’a laissé faire mon choix. Et le jour où Mustapha Badie m’a choisie pour jouer dans Dar Esbitar, je ne voulais pas, j’avais peur, je n’avais pas fait d’école de cinéma. Ma mère m’a dit : «Tu as voulu faire de la danse, tu l’as fait, maintenant essaie la comédie, si ça ne va pas tu lâches.» Ma mère était sévère, attention, il n’était pas question que je fasse de bêtises. C’était une bonne maman.

 

-Et vous, vous êtes une bonne maman pour vos quatre enfants ?

 

Je l’espère. Ce sont mes enfants qui pourront vous le dire. (Une voix, du fond du couloir : «Oui, c’est une bonne maman.», celle de sa fille Amel, âgée de 19 ans). Je suis une maman qui essaie de donner de la liberté à ses enfants, mais en étant vigilante. Je ne les gâte pas trop non plus.

 

-Comment est née l’idée de ce spectacle dont vous avez co-écrit le texte ?

 

Le public me connaissait comme chanteuse, comédienne comique et humoriste. Mon agent Olivier Gluzmann m’a suggéré de faire un one woman show. Je n’en avais jamais fait. Ramzy avec qui j’ai joué dans Il reste du jambon ? le rôle de sa mère m’a proposé de produire mon one woman show. Il venait de devancer mon souhait, j’adore son humour. On a travaillé au spectacle pendant un an. Avec Cyril Cohen, on a écrit le texte, il m’a réécrit les paroles de la chanson Djamila, la musique est de Samy Chiboub avec Smaïl Benhouhou.

 

-Sur scène, vous avez une grande proximité avec le public qui rit beaucoup...

 

On dirait qu’on est dans la cuisine de notre maman, à Dar Sbitar. Je dialogue avec le public, qui se retrouve dans mon spectacle. Quand je dis : «ça dérange quelqu’un ?», j’entends : «Non.» Pourtant, la question ne s’adresse pas à la salle. J’aime dire les choses clairement, je trouve que nous manquons de sincérité. Je suis une artiste accessible, qu’on peut toucher. A Orly, une dame m’a demandé de prendre une photo avec moi, ce que j’ai accepté tout naturellement, puis elle m’a raconté sa vie, ses problèmes familiaux. J’adore mon public. J’ai participé il y a un an au Festival de la musique à Lyon, aux côtés de Charlotte Gainsbourg, Vanessa Paradis, Julien Clerc.

 

Leur public avait réservé ses places sur internet, mon public à moi n’a pas confiance dans le virtuel, n’étant pas habitué à internet, il lui faut un billet en papier et entre les mains. Le directeur de la salle de spectacles craignait que je n’aie pas de public. Ca a été le déferlement. Un groupe de femmes au foyer est venu me voir, les maris avaient loué un bus à la mairie pour les y conduire. La salle de l’Odéon de Lyon s’est transformée en salle des fêtes de Bab El Oued. A Marigny, une grande partie de mon public y mettait les pieds pour la première fois. Mon public n’est pas exclusivement algérien, il est cosmopolite. Je suis une citoyenne du monde, je ne suis ni sectaire ni raciste.

 

-Et Miloud (Samy Chiboub), ce jeune sans-papiers, quel rôle tient-il dans le spectacle ?

 

C’est le choix de Ramzi. Ramzi a un grand cœur, il côtoie ces gens-là, il les rencontre, il est très sensible à leur situation.

Extraits :

 

Moi, Biyouna, je parle, je parle, c’est ma spécialité, et ce soir, je vais chanter, danser, parler, pleurer. Je suis l’irrécupérable, l’irréparable. Pendant des années, on a voulu me fermer ma grande gueule, c’est ma boutique, mon fonds de commerce. Moi, personne ne peut me la fermer.» La tirade est accompagnée d’une salve nourrie de youyous. Biyouna poursuit : «Pendant la décennie noire, j’ai fait semblant de me la fermer. J’ai tout stocké et, ce soir, il faut que tout ressorte, le silence a laissé des traces. Se taire, c’est mourir un peu. Je m’appelle Baya Bouzar, alias Biyouna. Je suis née dans le quartier populaire de Belcourt.» Et à l’adresse du public, depuis la passerelle de «Air le bled» : «A destination d’Algérie, détachez vos ceintures.»

 

Défilent des images du Sahara, des montagnes de Kabylie, d’Alger. Son doigt s’arrête sur une vue du front de mer, aux alentours de l’Amirauté et de la place des Martyrs : «Je mangeais là» (la Pêcherie).» «C’est beau l’Algérie».Vous les Français, vous râlez trop, la crise par-ci, par-là. Nous, la crise économique, on la connaît depuis que l’on est né, c’est comme la famille, une tante qui rentre à la maison et qui ressort. Et quand elle nous quitte, elle laisse un vide.» Biyouna raconte des anecdotes de la vie quotidienne, avec humour. Sans dénigrement. «Au sujet des relations entre l’Algérie et la France, ça fait 50 ans qu’on entend : “c’est de ta faute” ; “non c’est de la tienne”. Le disque est rayé. Arrêtons. En tout cas, l’Algérie et la France ne se quitteront jamais. ça me fait penser à un couple divorcé qui continue de s’aimer, il décide de se remarier, mais refuse de s’embrasser.»

 

Si j’étais présidente». «Oui Madame, j’ai un programme, je donnerais la double nationalité à tous les Algériens et à tous les Français, comme ça il n’y aura plus d’immigrés.» Et encore : «Mon programme est simple : le partage des richesses. Qui dit le contraire ?»…. «Je serai la fierté des femmes du monde, je voudrais un monde sans armes, sans violence, sans cruauté, sans racisme.» «Pourquoi toute cette violence ? Cette cruauté ?»

 

A peine revenue chez elle à Oran, elle a des mots avec Kheira, une voisine indiscrète qui épie ses moindres faits et gestes. «Kheira, c’est un chameau, elle voit la bosse du voisin, mais oublie la sienne»… «Oh Kheira, tu n’as pas vu la voiture et les trois voleurs au pied de l’immeuble, mais tu as vu ma cigarette et même sa marque.»Quoi qu’on fasse, où qu’on aille on n’oublie jamais l’Algérie. J’emporte l’emblème national avec moi, il faut qu’il voit du pays.» Ma mère était sévère, au fond elle adorait que je me révolte, j’ai grandi au milieu de femmes soumises qui ne pouvaient pas se rebeller.»

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Ce qu’ils disent d’elle :

 

-Ramzy .Metteur en scène, producteur, artiste : Ce n’est pas tous les quatre matins qu’on tombe sur une femme comme elle

 

Ramzy, qui assure la mise en scène et la production du spectacle de Biyouna, écrit dans le dossier de presse qui accompagne le spectacle : «Ma relation avec Biyouna a évolué par paliers successifs. Je connaissais Biyouna… De toute façon, tous les Maghrébins connaissent Biyouna, à travers ses sketches comiques, à la fois culottés, irrévérencieux et naïfs. C’est pour nous une femme à la vie compliquée et non conventionnelle… Car nos parents le savent : Biyouna chante aussi, c’est une artiste de cabaret. Et Dieu sait comme il est compliqué pour la communauté musulmane de s’arranger avec la notion de “cabaret”… Femme, Algérienne, comique à la réputation sulfureuse, libre… Si vous avez compris cela de Biyouna, c’est qu’elle a déjà commencé à exercer sur vous son étonnant pouvoir de fascination. Et puis, je l’ai vu jouer au cinéma, dans Viva Laldjérie et Délice Paloma. Et là, re-claque : Biyouna se révèle aussi être une actrice exceptionnelle. Un monstre sacré, comme on disait avant, bouleversante, fragile et d’une justesse impitoyable. Enfin, l’occasion m’a été donnée de jouer à ses côtés dans le film Il reste du jambon ? Elle jouait ma maman. Nous avons tourné une des scènes en cité. Lorsque les habitants du quartier l’ont vu arriver, toutes les femmes ont entonné des youyous à son intention. Un hommage dont aucun autre acteur présent alors n’a eu la chance de bénéficier. Lorsqu’elle m’a parlé de son désir de monter sur scène, dans un spectacle comique, c’était une évidence : il fallait offrir un écrin à la personne qu’est Biyouna. Car ce n’est pas tous les quatre matins qu’on tombe sur une femme comme elle.»

 

-Samy Chiboub. Musicien batteur : Biyouna n’a pas oublié d’où elle vient

 

Samy Chiboub a travaillé avec de nombreux chanteurs algériens et, depuis 2006, appelé par Mustapha Mataoui qui était pianiste de Biyouna, il accompagne Biyouna en tant que musicien et comédien. Il a composé les musiques de son spectacle et l’accompagne sur scène. «Biyouna n’a jamais oublié d’où elle vient ni où elle est née. Elle ne joue pas un personnage», nous dit-il. Et il raconte cette anecdote : «Alors que nous nous trouvions en tournée dans un pays arabe dont je ne dirai pas le nom, pour une réception officielle de premier rang, quinze cartons d’invitation ont été remis à Biyouna pour des proches. Biyouna a offert les invitations aux femmes de ménage de l’hôtel, c’était son choix.» Et de nous dire aussi : «Dans son spectacle, Biyouna se montre comme elle est réellement : une femme authentique, sans déguisement.» Samy Chiboub nous fait aussi remarquer l’intérêt qu’elle suscite auprès des médias. «Vous savez, les médias, ou vous les intéressez et ils vous recherchent, ou ils vous ignorent. La plupart des médias sont en demande de l’avoir dans leurs émissions.» Biyouna a été l’invitée entre autres de : «Le rendez-vous» sur France Culture, «Le grand journal» sur Canal+, «Ce soir ou jamais» sur France 3, «La matinale» sur Beur FM, «Maghreb Orient Express» sur TV5 Monde. «Elle va bientôt faire le 20 h de France 2. Elle a fait Gala, Paris Match. Je ne connais pas beaucoup d’artistes algériens qui ont cette visibilité-là. L’affiche de son spectacle est dans les couloirs de métro, sur les panneaux publicitaires.» Quant au passage de Biyouna chez Ruquier, il précise : «Si c’était une artiste française, personne n’aurait trouvé à redire.»

 

Nadjia Bouzeghrane LIEN

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j'avais deja vu la vidéo , ma premiere reaction c'est : "mais elle est bourée" apres j'ai fais les gros yeux .. elle ma toujours fait sourire mais je pense qu'elle a fait un derapage de 90° ....

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