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L’effet papillon


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«Un simple battement d'ailes d'un papillon peut-il déclencher une tornade à l'autre bout du monde ?»… Il y a presque cinq ans, une crise financière déferlait sur les Etats-Unis... Spéculation, crise de liquidité, crise de con-fiance entre les banques…, le blues s’installe dans la durée. Comme un navire qui prend eau de toute part et perd sa cargaison en mer, celle-ci flotte, portée par les courants, elle atteint lentement, inexorablement les rives lointaines, traverse l’océan et prend pied en Europe… Aujourd’hui elle s’installe en Europe… Les Européens lambda découvrent la force et la tyrannie du triple A, tout comme les Algériens ont découvert que le cours du baril de pétrole qui assurait leur pitance dans les années 1980 pouvait s’effondrer… Une dette de plus en plus lourde, qui s’accumule, un chômage qui s’élargit et l’impossibilité de revendre des biens achetés à un moment où les prix étaient attractifs dessinent des perspectives sombres pour les ménages outre-mer. En Espagne, aux États-Unis…, des centaines de milliers de logements ne trouvent pas preneurs.

Présenté come l’axe central de l’économie européenne en ces temps tourmentés, le couple franco-allemand va-t-il devenir bancal ? La perte d’un « A » sur les trois que brandissait avec fierté la France au nez des «mauvais élèves» de la zone euro a fait l’effet d’une douche froide pour les uns et donné du grain à moudre pour les autres. Mais les battements d’ailes de ce papillon ont atteint d’autres pays : Chypre et le Portugal entrent dans la catégorie spéculative, Malte, la Slovaquie et la Slovénie perdent également un point. L'Espagne perd deux crans. Parmi les 17 pays de la zone euro, 9 sont touchés par une dégradation. L'Allemagne, le Luxembourg, la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas, l'Irlande et l'Estonie voient leur note confirmée mais sont en sursis. En fait, Standard and Poor's place tous les pays de la zone euro sous perspective négative. Pour avoir succombé aux mirages d’une croissance artificielle, certains gouvernements n’ont d’autre recours que de lorgner vers les économies, les salaires et rentes de leur population pour se renflouer ou, d’une façon plus belliqueuse, vers les «tirelires des voisins» pour se refaire. Les monarchies du Golfe ou la Chine sont venues à la rescousse de ces États aux prises avec leurs dettes. Des dettes à des taux fixés administrativement par des politiques qui ne ratent pourtant jamais une occasion pour parler de la nécessaire prédominance et indépendance du marché. Confon- dre croissance et société de consommation est lourd de conséquences, même si le mélange des genres peut faire illusion. Une embellie financière incite à la consommation. Il s’agit là d’une règle de base en économie... mais la fourmi devrait être la conscience éveillée de la cigale. Le cas de la Grèce n’est pas exceptionnel, ni unique dans les annales. Il est, en vérité, révélateur des inconséquences d’un modèle économique commun à plusieurs pays. Un modèle construit sur l’endettement des ménages, des entreprises ou de l’État. Un modèle qui a atteint ses limites de croissance et qui ne peut plus honorer le remboursement de la dette. Des pays de l’hémisphère Sud qui ont trop tablé sur leur rente énergétique se sont lancés dans des projets pharaoniques en puisant dans les caisses du FMI des sommes colossales, minimisant le risque de l’effondrement du marché. Dans les années 1970/1980. Mais aujourd’hui, en débloquant des milliards de dollars pour le développement économique et social, en offrant des facilités inouïes aux jeunes et aux PME, les pouvoirs publics ont privilégié une stratégie qui allie relance de la production et amélioration des conditions de vie des populations. Il serait dommage (et risqué à moyen terme) que des catégories sociales précises succombent uniquement à la griserie de la consommation (ou, plus grave encore, du transfert d’argent sous d’autres cieux) en oubliant l’impératif de la production et de la participation à l’effort national.

M.Koursi

 

 

el moudjahed

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