Zoubir8 174 Posted January 27, 2012 Partager Posted January 27, 2012 Bahrein : le feu couvait sous la cendre Par Guy Delorme, le 27 janvier 2012 sources: InfoSyrie. La contestation est de retour au Bahrein où des affrontements d’ampleur ont opposé mardi 24 janvier manifestants chiites et policiers dans les localités de Duraz, Sanabis, Dair et Al-Ekr. Le ministère bahreini de l’Intérieur parle de 41 policiers et « plusieurs manifestants » blessés. Et accuse « des hommes et des femmes masqués« , et armés de cocktails Molotov d’avoir provoqué les forces de l’ordre. Pas en reste, le chef de la sécurité générale du royaume, Tarek al-Hassan, a dénoncé » l‘action des groupes de saboteurs (qui) ont bloqué des routes dans plusieurs villages mardi soir et commis des actes terroristes« . La situation a été jugée assez grave par Washington – parrain protecteur de toutes les monarchies du Golfe – pour que le Département d’Etat annonce, le 23 janvier, le « déplacement » des membres du personnel de leur ambassade, ainsi que de leurs familles, « pour raisons de sécurité« . Plus tôt, le 8 janvier, Victoria Nuland, porte-parole du Département d’Etat, dont le temps est d’ordinaire occupé par la Syrie, avait lu d’un communiqué dans lequel elle exprimait la profonde préoccupation du gouvernement américain quant à la situation dans le royaume. Elle avait demandé au gouvernement bahreini d’enquêter sur les violences commises par les forces de l’ordre, lors d’une manifestation, contre Nabil Radjab, une figure de la contestation. Rappelons que le Bahrein abrite une importante base navale américaine… La question chiite toujours sans réponse De son côté, Matar Matar, un des dirigeants d’al-Wefaq, le principal mouvement d’opposition chiite au Bahrein, précise que parmi les manifestants blessés, un jeune homme a été grièvement blessé à la tête par une grenade lacrymogène. Il signale des troubles à Sitra et Bani Jamra, villages chiites des environs de Manama, la capitale du Bahrein. Après le printemps bahreini – février-mars 2011 – réprimé comme on sait par les troupes bahreini renforcées de contingents séoudiens, le royaume a pu donner l’impression d’un retour forcé au calme, alors que les projecteurs de la conscience universelle se braquaient durablement, après l’Egypte et la Tunisie, sur la Libye et la Syrie. Et puis, les mêmes causes – le statut de citoyens de seconde zone de la minorité chiite – entraînant les mêmes effets, l’agitation a repris en décembre : le 31, un adolescent était tué par un tir tendu de grenade lacrymogène. Des manifestations d’une ampleur inédite, ou pas vue depuis la révolte du printemps dernier – avaient alors touché la plupart des villes du Bahrein, y compris la capitale Manama (voir notre article « Quand le Bahrein se rappelle au « bon souvenir » de la Ligue arabe« , mis en ligne le 2 janvier). Le fond de l’affaire comme on vient de l’évoquer réside dans la structure sociale et religieuse du royaume sunnite, voisin et allié de l’Arabie Séoudite : 70% des 1,2 millions de citoyens du Bahrein sont d’obédience chiite, mais n’ont pas les mêmes possibilités sociales et politiques que la minorité sunnite dont émane la dynastie régnante. Quand on aura ajouté, mais nos lecteurs l’avaient déjà deviné, que, à l’instar de son voisin séoudien, le Bahrein est de toute façon très loin de pratiquer la démocratie politique – et religieuse – qu’il accuse la Syrie de bafouer, on comprendra la pérennité et la violence du malaise. Le sort peu enviable des « minorités majoritaires » est un problème récurrent dans la plupart des pétro-monarchies du Golfe, et une véritable bombe à retardement politique. Qui peut exploser d’autant plus facilement que le conflit quasi-ouvert de ces monarchies avec l’Iran tout proche attise encore ces tensions communautaires. Des troubles, encore mineurs, à caractère religieux ont également affecté l’Arabie Séoudite le mois dernier. Le Koweit a été bien plus durement secoué, même si la coloration religieuse du mouvement était là moins évidente. Bref, le Conseil de coopération du Golfe, en pointe dans la campagne anti-syrienne au sein de la Ligue arabe, est assis sur un volcan. Qui a tendance à se réveiller. Nabil al-Arabi, secrétaire général de la Ligue, pourrait bientôt organiser au Caire des sommets qui parlent d’autre chose que de la Syrie. Manifestants chiites à Muqsha (ouest de Manama),le 24 décembre 2011 Manifestants chiites à Muqsha (ouest de Manama),le 24 décembre 2011 Citer Link to post Share on other sites
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