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Si vous avez des fables, des contes que vous racontaient vos méres ou grand-méres ou même que vous avez lu, partagez les.:)

 

Je commence, j'ai beaucoup aimé la moralité:

 

Le malade et le scarabée. par AL-DAMÎRÎ "XIV°-XV° Siècle".

 

Al Qazwînî raconte :

Un homme vit un jour un scarabée. Il se dit :

-« Quelle est la volonté de Dieu de l’avoir créé ? Est-ce pour sa belle forme ou pour sa bonne odeur ?... »

Alors Dieu le Très-Haut l’affligea d’une ulcération que les médecins furent incapables de soigner, si bien qu’il désespéra, lui-même, de guérir.

Mais voici qu’un jour il entendit la voix d’un médecin ambulant, un « turuqî » , proposant à grands cris ses services, dans la rue.

-« Amenez-le auprès de moi, ordonna-t-il, afin qu’il considère mon cas. »

-« Que feras-tu d’un « turuqî », lui rétorqua-t-on, alors que les médecins les plus habiles n’ont rien pu faire pour toi ? »

-« Il me le faut absolument, affirma le malade. »

On l’amena .

Lorsque le médecin ambulant vit l’ulcération, il demanda qu’on lui apportât un scarabée.

Les assistants se mirent à rire.

Le malade se souvint alors des propos qu’il avait tenus un jour en voyant le scarabée. Il leur dit :

-« Apportez-lui ce qu’il demande, il connaît bien son métier . »

Ils lui apportèrent le scarabée. Le médecin le brûla et répandit ses cendres sur l’ulcération. Et celle-ci guérit, avec la permission de Dieu Très-Haut.

Le malade dit alors aux assistants :

-« Sachez que Dieu Très-Haut a voulu m’apprendre que la plus vile de ses créatures peut devenir le remède le plus puissant. »

 

J'ai fait un copier/coller.

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Guest Joconde
  kima-jat-tji said:
Si vous avez des fables, des contes que vous racontaient vos méres ou grand-méres ou même que vous avez lu, partagez les.:)

 

Je commence, j'ai beaucoup aimé la moralité:

 

Le malade et le scarabée. par AL-DAMÎRÎ "XIV°-XV° Siècle".

 

Al Qazwînî raconte :

Un homme vit un jour un scarabée. Il se dit :

-« Quelle est la volonté de Dieu de l’avoir créé ? Est-ce pour sa belle forme ou pour sa bonne odeur ?... »

Alors Dieu le Très-Haut l’affligea d’une ulcération que les médecins furent incapables de soigner, si bien qu’il désespéra, lui-même, de guérir.

Mais voici qu’un jour il entendit la voix d’un médecin ambulant, un « turuqî » , proposant à grands cris ses services, dans la rue.

-« Amenez-le auprès de moi, ordonna-t-il, afin qu’il considère mon cas. »

-« Que feras-tu d’un « turuqî », lui rétorqua-t-on, alors que les médecins les plus habiles n’ont rien pu faire pour toi ? »

-« Il me le faut absolument, affirma le malade. »

On l’amena .

Lorsque le médecin ambulant vit l’ulcération, il demanda qu’on lui apportât un scarabée.

Les assistants se mirent à rire.

Le malade se souvint alors des propos qu’il avait tenus un jour en voyant le scarabée. Il leur dit :

-« Apportez-lui ce qu’il demande, il connaît bien son métier . »

Ils lui apportèrent le scarabée. Le médecin le brûla et répandit ses cendres sur l’ulcération. Et celle-ci guérit, avec la permission de Dieu Très-Haut.

Le malade dit alors aux assistants :

-« Sachez que Dieu Très-Haut a voulu m’apprendre que la plus vile de ses créatures peut devenir le remède le plus puissant. »

 

J'ai fait un copier/coller.

 

Belle histoire et belle moralité. Merci pour le partage.

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La Légende de Narcisse

 

C'est l'histoire d'un beau jeune homme qui allait tous les jours contempler sa propre beauté dans l eau d un lac il était si fasciné par son image qu un jour il tomba dans le lac et s y noya a l endroit où il était tombé naquit une fleur qui fut appelée narcisse mais ce n était pas de cette manière qu oscar wilde terminait l histoire il disait qu à la mort de narcisse les oréades divinités des bois étaient venues au bord de ce lac d eau douce et l avaient trouvé transformé en urne de larmes amères « pourquoi pleures-tu demandèrent les oréades je pleure pour narcisse répondit le lac voilà qui ne nous étonne guère dirent-elles alors nous avions beau être toutes constamment à sa poursuite dans les bois tu étais le seul à pouvoir contempler de près sa beauté narcisse était donc beau demanda le lac qui mieux que toi pouvait le savoir répliquèrent les oréades surprises c était bien sur tes rives tout de même qu il se penchait chaque jour » le lac resta un moment sans rien dire puis « je pleure pour narcisse mais je ne m étais jamais aperçu que narcisse était beau je pleure pour narcisse parce que chaque fois qu il se penchait sur mes rives je pouvais voir au fond de ses yeux le reflet de ma propre beauté.

 

Tirée de : L'Alchismite - Paulo Coelho.

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  kima-jat-tji said:
Oui c'est vrai meskin, il a rien demandé lui en vrai dans l'histoire. Mais bon c'est pour dire que la chose la plus insignifiante sur cette terre joue un rôle.
Il aurait pu dire qu'il a suffi que le scarabée effleure la plaie, pour que le mec se rétablisse. Je n'aime pas ce conte :)
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  Smiley said:
C'est l'histoire d'un beau jeune homme qui allait tous les jours contempler sa propre beauté dans l eau d un lac il était si fasciné par son image qu un jour il tomba dans le lac et s y noya a l endroit où il était tombé naquit une fleur qui fut appelée narcisse mais ce n était pas de cette manière qu oscar wilde terminait l histoire il disait qu à la mort de narcisse les oréades divinités des bois étaient venues au bord de ce lac d eau douce et l avaient trouvé transformé en urne de larmes amères « pourquoi pleures-tu demandèrent les oréades je pleure pour narcisse répondit le lac voilà qui ne nous étonne guère dirent-elles alors nous avions beau être toutes constamment à sa poursuite dans les bois tu étais le seul à pouvoir contempler de près sa beauté narcisse était donc beau demanda le lac qui mieux que toi pouvait le savoir répliquèrent les oréades surprises c était bien sur tes rives tout de même qu il se penchait chaque jour » le lac resta un moment sans rien dire puis « je pleure pour narcisse mais je ne m étais jamais aperçu que narcisse était beau je pleure pour narcisse parce que chaque fois qu il se penchait sur mes rives je pouvais voir au fond de ses yeux le reflet de ma propre beauté.

 

Tirée de : L'Alchismite - Paulo Coelho.

 

Bonsoir Smiley,

 

Merci pour ce partage, je ne connaissais pas cette extension de l'histoire de Narcisse. Enfin de compte n'est pas narcissique que celui qu'on croit l'être.

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  kima-jat-tji said:
Bonsoir Smiley,

 

Merci pour ce partage, je ne connaissais pas cette extension de l'histoire de Narcisse. Enfin de compte n'est pas narcissique que celui qu'on croit l'être.

 

Coucou KJT,

Il n y a pas de quoi.

 

 

J'aimerais bien que tu m'explique mieux ce que tu veux dire par là.

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  Smiley said:
Coucou KJT,

Il n y a pas de quoi.

 

 

J'aimerais bien que tu m'explique mieux ce que tu veux dire par là.

 

En fin de compte même le lac il se contemplait dans le reflet des yeux de narcisse et du coup il ne pleure pas le defunt narcisse pour sa beauté qui était sans égale. Mais bien parce qu'il ne pouvais plus contempler la sienne de beauté.

 

J'espere que tu comprendras ce que je veux dire:31:

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  kima-jat-tji said:
En fin de compte même le lac il se contemplait dans le reflet des yeux de narcisse et du coup il ne pleure pas le defunt narcisse pour sa beauté qui était sans égale. Mais bien parce qu'il ne pouvais plus contempler la sienne de beauté.

 

J'espere que tu comprendras ce que je veux dire:31:

 

Celle là je l'ai compris quand j'ai lu l'histoire :04:

 

 

  Quote
Enfin de compte n'est pas narcissique que celui qu'on croit l'être

 

Reformule moi cette phrase autrement. :o

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Kan ya makan, fi wakt.....

 

 

 

La tortue et les deux canards. par IBN-AL-MUQAFFA‘ - "VIII° siècle".

(Du livre de Kalila Wa Dimna) . On raconte que deux canards et une tortue vivaient près d’un étang où poussait une herbe abondante. Les deux canards et la tortue étaient liés d’amitié et d’affection.

Il advint que l’eau de l’étang tarit ; alors les deux canards vinrent faire leurs adieux à la tortue et lui dirent :

-« Reste en paix, amie ; nous quittons cet endroit car l’eau commence à manquer ».

-« Le manque d’eau, leur dit la tortue, m’affecte plus que toute autre créature, car je suis comme la barque : je ne peux vivre que là où l’onde abonde. Tandis que vous deux, vous pouvez survivre partout ; emmenez-moi donc avec vous. »

Ils acceptèrent.

- « Comment ferez-vous pour me porter ? » demanda-t-elle.

- « Nous prendrons chacun le bout d’une branche, dirent-ils, et tu te suspendras, avec ta bouche, par le milieu alors que nous volerons avec toi dans les airs. Mais garde-toi, si tu entends les gens parler, de prononcer un mot. »

Puis ils la portèrent et volèrent dans les airs.

- « C’est incroyable, dirent les gens lorsqu’ils les virent,... Une tortue entre deux canards qui la portent. »

- « Ô gens de mauvaise foi, que Dieu vous fasse crever les yeux ! » pensa la tortue, lorsqu’elle les entendit.

Mais dès qu’elle ouvrit la bouche pour parler, elle tomba sur la terre ferme et mourut.

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  kima-jat-tji said:
Kan ya makan, fi wakt.....

 

 

 

La tortue et les deux canards. par IBN-AL-MUQAFFA‘ - "VIII° siècle".

(Du livre de Kalila Wa Dimna) .

 

 

Aaaah je me souviens bien de l'histoire, on l'avait lu a l'école :wavetowel:

J'ai le livre K & D aussi, mille et une sagesses ...

 

 

LA TRAVERSÉE DU FLEUVE (Conte du Niger)

 

Trois hommes cheminaient à travers la brousse.

Ils se dirigeaint vers le fleuve qu’ils comptaient traverser avant la nuit.

 

Le premier portait un sabre, le second un arc et des flèches. le troisième n’était pas armé.

c’était un homme humble qui portait autour de la tête un long turban de couleur blanche.

Arrivés au bord du fleuve, les trois hommes furent surpris par sa largeur.

 

- comment allons-nous parvenir çà le franchir? interrogea l’un d’eux.

- que chacun fasse de son mieux, déclara celui qui portait un sabre.Retrouvons-nous sur l’autre rive.

 

Il s’approcha alors de l’eau, leva ses bras musclés, et frappa le fleuve avec son sabre.

Les eaux s’entrouvrirent et il traversa rapidement tandis que le passage se refermait derrière lui.

Arrivé sur la rive opposée, il se retourna et interpella ses compagnons.

- faites comme moi, leur dit-il.

 

Le deuxième homme prit son arc et visa un arbre au-delà du fleuve.

Il était très adroit et y planta une flèche du premier coup.

Puis il tira rapidement toutes celles que contenait son carquois. Les flèches s’enfilèrent les unes dans les autres ,et finirent par constituer un pont fragile au-dessus du fleuve.

Le deuxième homme l’emprunta et put ainsi traverser à son tour.

- fais comme nous, crièrent les deux premiers hommes à leur compagnon qui se trouvait encore

de l’autre côté du fleuve.

 

Le troisième homme déroule lentement son turban. Il fit un noeud coulant et lança son turban qui alla s’accrocher à un arbre sur la rive opposée. Et il traversa, lui aussi.

 

Les trois hommes étaient à nouveau réunis; ils échangèrent alors un sourire sans rien dire avant de se séparer.

 

La vie n’est-elle pas un fleuve que chacun traverse à sa façon?...

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  • 4 weeks later...

Le Chasseur et le Cadi .

 

"Il était une fois un chasseur qui sortait chaque

jour dans les grasses prairies et les sombres forêts.

Il ramenait tous les soirs de quoi se nourrir le lendemain.

Un jour, il prit le plus gros perdreau de sa vie

et décida de le faire cuire au four du village en

le truffant de bonnes choses : épices, ail, oignon,

plantes aromatiques...

Il le porta de bon matin et demanda au boulanger

de faire très attention à ce délicieux repas et de

ne pas trop le faire cuire afin de ne pas le griller

complètement.

 

Comme par hasard, ce jour-là, le cadi dans sa promenade

quotidienne passa devant le four et fut frappé

par l'odeur alléchante qui émanait du four. Sa curiosité

le poussa à entrer et à demander au boulanger :

- Qu'avez-vous de si bon dans votre four ?

- Oh rien, ce n'est qu'un perdreau truffé appartenant

au chasseur du village qui en fera son repas, répondit

le boulanger.

- Vous allez me donner ce délicieux perdreau, j'en

ferai mon repas d'aujourd'hui, répondit le cadi.

Il en avait l'eau à la bouche.

- Mais, répliqua le boulanger embarrassé, je ne peux

vous donner ce qui ne m'appartient pas, que diraisje

au chasseur ?

- Tu vas me donner ce que je te demande et, lorsque

le chasseur viendra, tu essaieras de te débarrasser

de lui ; si tu n'arrives pas à le convaincre, alors

tu lui diras d'aller voir le cadi. Moi, je mettrai

un terme à tout cela, conclut le cadi.

Le cadi emmène donc le perdreau et, à midi, le chasseur

arrive pour chercher son repas.

- Tu ne m'as rien donné et dans le four, il n'y

a que du pain, lui dit le boulanger.

- Comment, je t'ai donné ce matin un perdreau truffé

à faire cuire, s'écria le chasseur.

- Tu ne veux pas me croire, allons voir le cadi,

lui jugera notre querelle, répondit le boulanger.

Cette proposition fit l'affaire du chasseur : ils vont

tous deux chez le cadi.

- Racontez-moi votre histoire, demande le cadi, en

s'adressant au chasseur avec malice.

 

- Eh bien, Excellence, j'ai donné un perdreau truffe

à faire cuire à ce boulanger. Quand je suis venu

le chercher, il a prétendu que je n'avais rien

donné. Je veux mon perdreau, c'est mon repas.

Le cadi, bien sûr, avait préparé la réponse qu'il

ferait au chasseur, il lui dit donc ironiquement :

"cette plainte mérite l'ouverture du livre sacré qui

nous donnera la solution de ton problème". Le cadi

ouvre un livre et reprend : "Le livre sacré dit que

le perdreau s'est envolé".

Le chasseur surpris répond au cadi : "Peut-être que

le perdreau s'est envolé, mais est-ce que les épices,

l'ail et les arômes se sont envolés avec lui ?" Alors

le cadi s'étonne de la finesse du chasseur et avoue :

"C'est moi qui ai pris ton perdreau parce que l'odeur

a chatouillé mes narines et je n'ai pu résister.

Maintenant je vais te payer ton perdreau et je t'invite

à déjeuner." Ainsi, le chasseur fut convié à la table

du cadi et, en plus, il reçut un sac d'or, en guise

de récompense.

 

La Moralité:

"Bien penser, bien dire, font faire de grand chemin."

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Le chasseur surpris répond au cadi : "Peut-être que

le perdreau s'est envolé, mais est-ce que les épices,

l'ail et les arômes se sont envolés avec lui ?" Alors

le cadi s'étonne de la finesse du chasseur et avoue :

"C'est moi qui ai pris ton perdreau parce que l'odeur

a chatouillé mes narines et je n'ai pu résister.

Maintenant je vais te payer ton perdreau et je t'invite

à déjeuner." Ainsi, le chasseur fut convié à la table

du cadi et, en plus, il reçut un sac d'or, en guise

de récompense.

 

La Moralité:

"Bien penser, bien dire, font faire de grand chemin."

:crazy: :eek:
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  • 3 months later...
Guest Esquimau

Le Sentier de la vie

 

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent. Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.

 

« Éclaire-moi sur le Sentier de la Vie », demanda le Prince.

 

« Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable », répondit le Sage.

 

« Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton coeur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi ».

 

Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.

 

Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire :

 

«CHANGE LE MONDE ».

 

« C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas ».

 

Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. Il y trouva le plaisir et l’ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du coeur. Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent.

Bien des années passèrent. Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande :

 

« Qu'as-tu appris sur le chemin ? »

 

« J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas ».

 

« C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise ».

 

Et il disparut.

 

Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire:

 

« CHANGE LES AUTRES ».

 

« C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de

 

plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration ».

 

Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.

 

Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :

 

« Qu'as-tu appris sur le chemin ? »

 

« J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses ».

 

« Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir ».

 

Et le Vieil Homme disparut.

 

Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots

 

« CHANGE-TOI TOI-MEME ».

 

« Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qu’il me reste à faire », se dit-il.

 

Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal. Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda :

 

« Qu'as-tu appris sur le chemin ? »

 

« J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser ».

 

« C'est bien », dit le Sage.

 

« Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais? Quand trouverai-je le repos ? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise ».

 

« C'est justement ton prochain apprentissage », dit le Vieux Sage. « Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru ».

 

Et il disparut.

 

Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la troisième porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait

 

« ACCEPTE-TOI TOI-MEME ».

 

Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens.

 

« Quand on combat on devient aveugle », se dit-il.

 

Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.

 

Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda :

 

« Qu'as-tu appris sur le chemin ? »

 

« J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même.

J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement ».

 

« C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse.

 

Maintenant tu peux repasser la troisième porte ».

 

A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut :

 

« ACCEPTE LES AUTRES ».

 

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées.

Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu. Il rencontra à nouveau le Vieux Sage.

 

« Qu'as-tu appris sur le chemin ? » demanda ce dernier.

 

« J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement. »

 

« C'est bien », dit le Vieux Sage. « C'est la seconde Sagesse. Tu peux

franchir à nouveau la deuxième porte ».

 

Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut :

« ACCEPTE LE MONDE ».

 

Curieux, se dit-il, que je n'aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Était-ce le monde qui avait changé ou son regard? Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda :

 

« Qu'as-tu appris sur le chemin ? »

 

« J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement ».

 

« C'est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde ».

 

Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita.

 

« Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence ».

 

Et le Vieil Homme disparut.

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