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Ali La Pointe-Zoubida: Amour et Révolution


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Il est grand, beau, costaud et d'un physique avantageux que ses tatouages mettent en valeur : il porte l'inscription « Zoubida Cheda Fellah » sur la main gauche, « marche ou crève » sur le pectoral gauche et « Tais-toi » sur le dessus du pied droit.

Très vite, les prostituées de la Casbah le trouvent à leur goût. Séduites par ses yeux marron, ses cheveux châtain clair bouclés plusieurs d'entre elles se mettent à son service... Il devient souteneur et ajoute à ces activités celles de joueur de bonneteau.

D'un caractère changeant, irritable, Ali la Pointe acquiert vite la réputation d'un homme redoutable dans le milieu de la vieille ville d'Alger. Toute la Casbah le connaît. Poursuivi à plusieurs reprises, il n'hésitait pas à tirer sur les policiers.

 

1m69??....Bah c'était peut-être grand pour l'époque:confused:

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j'ai rien trouver mais la ça doit etre sa carte nationale non

c vrai qu'il a l'air petit ben il a la taille messi qui est lui aussi grand par son talent

 

 

Bah c'est pas bien important,c'est juste qu'en voulant en savoir plus sur lui,je suis tombé sur ce texte qui contredit ce qui est marqué sur sa CNI.

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1m 69 c'est une taille normale pour un boxeur...de toute façon il est mort en chahid Allah yehmou.

 

Peut-être une taille normale mais pas "grand de taille".

 

Aucun rapport.

Comme si j'avais mis en doute son patriotisme et son engagement dans la guerre d'Algérie:crazy:

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Hommage :

La fameuse maison où Ali, Hamid, Hassiba et le petit Omar trouvèrent mort tragique. Allah Yerham'houm.

(ça serait bien que la France oublie sa rancœur envers Ali & Hassiba et indique aux algeriens le lieu où elle a enterré les corps de ces grands martyrs)

 

 

rgkli.jpg

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Bah c'est pas bien important,c'est juste qu'en voulant en savoir plus sur lui,je suis tombé sur ce texte qui contredit ce qui est marqué sur sa CNI.

 

Bah c'est que ta recherche n'a pas été fructueuse. En effet, ce texte est plus que douteux, pour ne pas dire tendancieux... Sais-tu que Ali la Pointe est le seul homme au monde et à travers l'histoire qui s'est marié après sa mort!!! l'Algérie étant le seul pays au monde où la pudibonderie sévit même sue les morts!!!

 

“Il ne s’était pas marié”

Le premier point qu’elle a voulu “rectifier” touche à la vie privée d’Ali la Pointe. “Avant tout, je tiens à dire et à crier même que Ali ne s’était jamais marié. Tout a été fait après l’Indépendance dans des conditions très bizarres et à l’insu de toute la famille. Du jour au lendemain, on a entendu parler d’une Fatiha, de chouhoud (témoins, ndlr).” Pour elle, la meilleure preuve, en plus de celle des témoignages des autres membres de leur famille, reste une certaine “Fatiha”, chez qui il se cachait dans La Casbah. “Elle-même m’avait dit que Ali ne pouvait pas être marié sans qu’elle ne le sache et elle m’a répété qu’elle était prête à le dire à qui voulait le savoir. D’ailleurs elle est encore vivante pour confirmer mes dires”.

 

Elle c’est Aït Amer Aïcha, 80 ans, et sœur de lait d’Ali la Pointe. Nous l’avons rencontrée sur les hauteurs d’Alger, non loin de son domicile actuel qui se trouve du côté de Bouzaréah. “Son père est le frère de ma mère. Nous étions très liés Ali et moi et j’ai suivi sa vie de très près jusqu’à son assassinat par les Français.” Une année sépare el-hadja et Ali (elle est née en 1929 et lui en 1930). “Je n’ai rien voulu dire jusqu’à maintenant parce que j’ai toujours eu peur d’être manipulée ou que l’on déforme mes propos. Je ne peux plus me taire ; je suis arrivée à un âge avancé et je veux dire à tous les Algériens des vérités qu’on a omis, volontairement, de dire sur Ali, mon frère.”

 

Néanmoins, nous avons remarqué qu’el-hadja s’était montrée subitement mal à l’aise dès qu’on lui a demandé si elle pensait qu’Ali la Pointe avait été trahi. Elle s’était contentée. “Je ne suis sûr de rien mais tout ce que je peux vous dire c’est que chacun va assumer et que sera jugé sur ce qu’il a fait.”

 

la democratie en algerie Archives du Blog Près de 52 ans après l?assassinat du héros de ?la Bataille d?Alger? : La s?ur d?Ali la Pointe dévoile ?ses? vérités

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Revenant sur les conditions dans lesquelles a été assassiné Ali la Pointe, elle nous donnera des détails qu’elle affirme “très sûres et qu’aucune personne sensée et honnête ne peut les nier”. L’histoire nous “dit” que les paras ont fait exploser le 8 octobre 1957 la cachette dans laquelle se trouvaient, en plus d’Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali, Yacef Omar (appelé petit Omar et qui était le neveu de Yacef Saâdi) et de Mahmoud Bouhamidi. Le quatuor était à la fameuse adresse du 5, rue des Abderames, dans La Casbah. “Ce n’était que la seconde cachette d’Ali et les autres membres de son groupe”, indique el-hadja en soulignant que “tout avait changé avec l’arrestation de Yacef Saâdi. Fatiha, qui hébergeait Ali et les autres, m’a tout raconté. Une femme, dont j’ai oublié le nom, est venue voir Ali et l’informer que Yacef Saâdi a été arrêté. Ali lui avait alors répondu qu’il n’avait pas à craindre d’une quelconque trahison et qu’il faisait une confiance aveugle à Saâdi. Tout ce qu’il a décidé sur le coup, c’était de changer de lieu et de rejoindre l’autre cache du groupe”. Comme relaté après par Yacef Saâdi lui-même, ce dernier a été arrêté lors de la prise d’assaut des parachutistes du 3, rue Caton à La Casbah. Il s’est avéré, d’ailleurs, que la première cache d’Ali la Pointe et de Hassiba Ben Bouali se trouvait juste en face, au 4, rue Caton. Néanmoins, nous avons remarqué qu’el-hadja s’était montrée subitement mal à l’aise dès qu’on lui a demandé si elle pensait qu’Ali la Pointe avait été trahi. Elle s’était contentée. “Je ne suis sûr de rien mais tout ce que je peux vous dire c’est que chacun va assumer et que sera jugé sur ce qu’il a fait.”

 

J'ai une nette impression que la Hadja n'a pas tout dit. enfin, je ne suis sûr de rien... Mais quand on connait les déboires post-indépendance de la Moudjahida Luisette Ighil Ahriz...

 

Bref. je vois que personne n'a remarqué le regard Fière et Décidé à en découdre avec quiconque qui oserait lui casser les pieds (colons ou pas) de Ali sur lka tof...

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Hello si-nistri,merci pour toutes ces info...C'est fou quand même ce qu'on a pu manipuler l'histoire.

 

hello segnorita!

 

c'est fou et c'est... je trouve pas le mot...

 

aynazppr75 Y a beaucoup de points communs avec Mesrine

 

je trouve qu'il a beaucoup de points communs avec Mohamed Khaznadji::

 

«Mohammed a été l'un des plus jeunes condamnés à mort de France.» Quand je suis arrivé à notre lieu de rendez- vous, dans le quartier Saint-Michel, à Paris, Mohammed était déjà installé au bar. Élégant, il donnait à voir une force tranquille accentuée par ses cheveux blancs soigneusement peignés sur le côté. Un copain de Mohammed m'avait dit : «S'il accepte de te parler, tu verras à travers sa vie une histoire en raccourci de l'Algérie.»

(...) Début 1958, commence une vie d’errance. Marches de nuit, planques dans les fermes, dans les granges, accrochages, fuites. Dans les moments les plus calmes, Il fait office de secrétaire, d’agent d’état civil. Mais la plupart du temps, il est en mouvement. Cette vie-là durera presque deux ans, jusqu’au 5 novembre 1959, date de son arrestation à Sétif...

 

(...) En septembre 1960, il quitte Constantine avec une trentaine d’autres prisonniers menottés et enchaînés. A l’arrivée, un portail vert, monumental. Derrière, une cérémonie barbare infligée à tout nouvel arrivant, quel que soit son âge, quel que soit son état de santé. Ce jour-là, tous les gardiens sont convoqués. Ils forment une haie de part et d’autre d’un couloir long d’une trentaine de mètres. Le sol en pierre est huilé ou savonné. Les prisonniers avancent en file indienne. Alors s’élève une immense clameur gonflée par les hurlements furieux des gardiens. C’est le signal. Les coups pleuvent. Avec les mains, les pieds, les casse-tête, la matraque et les clés, ils frappent. Le second couloir mène aux douches. Derrière chaque porte, un gardien bondit au passage du condamné et le frappe encore et encore. Sous la douche, le gardien actionne l’arrivée d’eau. Bouillante d’abord. Le supplicié tente de s’échapper, mais son bourreau l’attend, le tabasse, l’oblige à y rentrer. Alternent l’eau glacée et l’eau bouillante sur des prisonniers exsangues dont les corps ne sont plus que plaies. L’accueil à Lambèse donne un avant-goût de ce que sera la vie au pénitencier.

 

(...)Crise entre le GPRA et l’état-major de l’ALN puis crise des wilayas dans laquelle Mohammed se trouve involontairement impliqué. Il est en famille ce soir-là lorsqu’un responsable politique du FLN se présente à son domicile accompagné de deux militaires. On lui fait comprendre qu’il ne peut rester neutre, qu’il doit rejoindre les rangs. Entre les différents groupes qui s’affrontent alors pour la prise du pouvoir, Mohammed ne veut pas prendre parti. Dépourvu d'ambitions personnelles, il ne veut pas courir le risque de faire face à des affrontements fratricides. On le mène de force à la caserne où il répertorie les armes de l’ALN. Au bout du troisième jour, il s’enfuit, quitte Sétif pour Alger. Nous sommes en septembre 1962, il ne rentrera à Sétif qu’en décembre. C’est à la fin de cette année-là que, comme beaucoup d’anciens maquisards, il déchire sa carte du parti. Une façon de protester contre le fait que le FLN devienne le parti unique au service d’un clan. Le chômage sévit. Il faut trouver du travail et occuper les postes laissés vacants par l’administration coloniale. Le préfet de la région, un ancien officier de l’ALN, le fait entrer dans la police. Un métier pour lequel il n’est pas fait. Il démissionne et se porte candidat à un poste d’enseignant. Il n’a ni diplôme ni formation mais il n’y a plus personne pour enseigner. Il faut rouvrir les écoles, accueillir les enfants. Il sera donc instituteur jusqu’en 1967 date à laquelle il passera son bac en candidat libre, puis son certificat professionnel, sa licence en 1973 et le Capes un an plus tard, ce qui lui donnera accès à l’enseignement supérieur.

 

(...)le 20 septembre 1963: «Il y avait un candidat unique, se souvient- il. A 16h, on comptait à peine trente votants. Il n’y a pas eu plus de 38% de participation. On a dépouillé, c’était une majorité de non.» A 21h, les gendarmes arrivent, bouclent le bureau de vote et empêchent les scrutateurs de sortir. Ils posent sur la table des bulletins imprimés «oui» et demandent que l’on en bourre les urnes. Comme le président du bureau tente de s’y opposer, ils menacent de l’arrêter. Les membres du bureau sont accompagnés manu militari à la préfecture où ils sont contraints d’annoncer un résultat de l’ordre de 99% de votants pour 96% de oui. C’est ainsi que Ben Bella sera élu au "suffrage universel"...

 

«J’avais toujours espéré aller vers la démocratie, vers la liberté. Ce peuple auquel j’appartiens, je m’en sens responsable. Je suis, que je le veuille ou non, impliqué en tant que citoyen. C’est pour cela que je me suis engagé politiquement. Et c’est cet engagement qui allait me valoir des ennuis. Car avec les intégristes, si tu n’es pas avec eux, tu es contre eux donc tu dois disparaître.»

 

La montée de l'intégrisme

Le PAGS, sorti de la clandestinité, il prend sa carte et devient militant à part entière. L’enseignement est devenu chasse gardée des conservateurs baathistes, dominé par les intégristes. Lorsque Mohammed reprend son poste d’enseignant au lycée du Palais à Alger, en septembre 1989, l’enseignement religieux s’est imposé dans les matières littéraires. On ajoute des hadiths du Prophète aux cours d’histoire et de géographie. On introduit des textes des Frères musulmans au cours de littérature. Le courant ne passe plus avec les élèves. Certains se lèvent en plein cours et le traitent de mécréant, d’athée, de laïc. Il demande sa mutation à la direction des programmes au ministère. Il croit encore pouvoir lutter à visage découvert. Ce n’est qu’un sursis. En juin 1990, se tiennent les premières élections locales libres. Mohammed se porte candidat sur une liste du PAGS. La campagne est rude. Sur le terrain, les fondamentalistes tentent d’empêcher la tenue des meetings. Les pagsistes répondent à la violence des provocations intégristes par une campagne dans les règles, utilisant leur dialectique pour dissuader la population d’écouter les prêches. Lorsque le FIS remporte les élections, Mohammed soutient la décision d’interrompre le processus électoral. C’est à partir de 1992 que lui et ses amis se sentent physiquement menacés par l’enchaînement des assassinats. Les militants n’osent plus sortir. Plus question de se réunir. D’exercer les droits récemment acquis et pour lesquels ils ont lutté pendant trois décennies. Ils se retrouvent de fait dans la clandestinité. Après l’assassinat du président Boudiaf le 29 juin 1992, la terreur s’intensifie. Mohammed et ses amis doivent changer de quartier, de travail, de milieu. Parmi eux, Rabah Guenzet, professeur de philo, militant du PAGS. Le mardi 5 octobre 1993, Mohammed sera en retard à son rendez-vous avec Rabah. C'est ce contretemps qui le sauvera. Lorsqu'il arrive son ami gît sur le trottoir, cinq balles dans le corps. Le lendemain, Mohammed reçoit une lettre de menace : «Tu nous as échappé hier mais la prochaine fois, tu ne nous échapperas pas.» Quelques heures plus tard, on sonne à sa porte. Sur le sol, un colis. A l’intérieur, une savonnette et un flacon de parfum. Les symboles de la toilette funèbre. Mohammed obtient de sa direction un congé de dix jours et l’assurance du ministre de l’Education de conserver son poste et son salaire s’il s’éloigne momentanément de la capitale. Cinq jours plus tard, il quitte son appartement en cachette, direction la France. Aujourd'hui, Mohammed se partage entre l'Algérie et la France : «J'ai été condamné à mort deux fois, une fois par le pouvoir colonial français, une fois par les islamistes. L'exil, je ne l'ai pas choisi. Et puis, je fais la différence entre l'époque coloniale et l'époque actuelle.» Mohammed Khaznadji se dit sans complexe. Il se considère en quelque sorte comme un citoyen du monde. Un qualificatif de circonstance pour celui qui a su traverser tant de tragédies avec dignité et tolérance.

M.-J. R.

 

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/02/13/article.php?sid=130197&cid=41

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c'est fou et c'est... je trouve pas le mot...

 

 

 

je trouve qu'il a beaucoup de points communs avec Mohamed Khaznadji::

 

«Mohammed a été l'un des plus jeunes condamnés à mort de France.» Quand je suis arrivé à notre lieu de rendez- vous, dans le quartier Saint-Michel, à Paris, Mohammed était déjà installé au bar. Élégant, il donnait à voir une force tranquille accentuée par ses cheveux blancs soigneusement peignés sur le côté. Un copain de Mohammed m'avait dit : «S'il accepte de te parler, tu verras à travers sa vie une histoire en raccourci de l'Algérie.»

(...) Début 1958, commence une vie d’errance. Marches de nuit, planques dans les fermes, dans les granges, accrochages, fuites. Dans les moments les plus calmes, Il fait office de secrétaire, d’agent d’état civil. Mais la plupart du temps, il est en mouvement. Cette vie-là durera presque deux ans, jusqu’au 5 novembre 1959, date de son arrestation à Sétif...

 

(...) En septembre 1960, il quitte Constantine avec une trentaine d’autres prisonniers menottés et enchaînés. A l’arrivée, un portail vert, monumental. Derrière, une cérémonie barbare infligée à tout nouvel arrivant, quel que soit son âge, quel que soit son état de santé. Ce jour-là, tous les gardiens sont convoqués. Ils forment une haie de part et d’autre d’un couloir long d’une trentaine de mètres. Le sol en pierre est huilé ou savonné. Les prisonniers avancent en file indienne. Alors s’élève une immense clameur gonflée par les hurlements furieux des gardiens. C’est le signal. Les coups pleuvent. Avec les mains, les pieds, les casse-tête, la matraque et les clés, ils frappent. Le second couloir mène aux douches. Derrière chaque porte, un gardien bondit au passage du condamné et le frappe encore et encore. Sous la douche, le gardien actionne l’arrivée d’eau. Bouillante d’abord. Le supplicié tente de s’échapper, mais son bourreau l’attend, le tabasse, l’oblige à y rentrer. Alternent l’eau glacée et l’eau bouillante sur des prisonniers exsangues dont les corps ne sont plus que plaies. L’accueil à Lambèse donne un avant-goût de ce que sera la vie au pénitencier.

 

(...)Crise entre le GPRA et l’état-major de l’ALN puis crise des wilayas dans laquelle Mohammed se trouve involontairement impliqué. Il est en famille ce soir-là lorsqu’un responsable politique du FLN se présente à son domicile accompagné de deux militaires. On lui fait comprendre qu’il ne peut rester neutre, qu’il doit rejoindre les rangs. Entre les différents groupes qui s’affrontent alors pour la prise du pouvoir, Mohammed ne veut pas prendre parti. Dépourvu d'ambitions personnelles, il ne veut pas courir le risque de faire face à des affrontements fratricides. On le mène de force à la caserne où il répertorie les armes de l’ALN. Au bout du troisième jour, il s’enfuit, quitte Sétif pour Alger. Nous sommes en septembre 1962, il ne rentrera à Sétif qu’en décembre. C’est à la fin de cette année-là que, comme beaucoup d’anciens maquisards, il déchire sa carte du parti. Une façon de protester contre le fait que le FLN devienne le parti unique au service d’un clan. Le chômage sévit. Il faut trouver du travail et occuper les postes laissés vacants par l’administration coloniale. Le préfet de la région, un ancien officier de l’ALN, le fait entrer dans la police. Un métier pour lequel il n’est pas fait. Il démissionne et se porte candidat à un poste d’enseignant. Il n’a ni diplôme ni formation mais il n’y a plus personne pour enseigner. Il faut rouvrir les écoles, accueillir les enfants. Il sera donc instituteur jusqu’en 1967 date à laquelle il passera son bac en candidat libre, puis son certificat professionnel, sa licence en 1973 et le Capes un an plus tard, ce qui lui donnera accès à l’enseignement supérieur.

 

(...)le 20 septembre 1963: «Il y avait un candidat unique, se souvient- il. A 16h, on comptait à peine trente votants. Il n’y a pas eu plus de 38% de participation. On a dépouillé, c’était une majorité de non.» A 21h, les gendarmes arrivent, bouclent le bureau de vote et empêchent les scrutateurs de sortir. Ils posent sur la table des bulletins imprimés «oui» et demandent que l’on en bourre les urnes. Comme le président du bureau tente de s’y opposer, ils menacent de l’arrêter. Les membres du bureau sont accompagnés manu militari à la préfecture où ils sont contraints d’annoncer un résultat de l’ordre de 99% de votants pour 96% de oui. C’est ainsi que Ben Bella sera élu au "suffrage universel"...

 

«J’avais toujours espéré aller vers la démocratie, vers la liberté. Ce peuple auquel j’appartiens, je m’en sens responsable. Je suis, que je le veuille ou non, impliqué en tant que citoyen. C’est pour cela que je me suis engagé politiquement. Et c’est cet engagement qui allait me valoir des ennuis. Car avec les intégristes, si tu n’es pas avec eux, tu es contre eux donc tu dois disparaître.»

 

La montée de l'intégrisme

Le PAGS, sorti de la clandestinité, il prend sa carte et devient militant à part entière. L’enseignement est devenu chasse gardée des conservateurs baathistes, dominé par les intégristes. Lorsque Mohammed reprend son poste d’enseignant au lycée du Palais à Alger, en septembre 1989, l’enseignement religieux s’est imposé dans les matières littéraires. On ajoute des hadiths du Prophète aux cours d’histoire et de géographie. On introduit des textes des Frères musulmans au cours de littérature. Le courant ne passe plus avec les élèves. Certains se lèvent en plein cours et le traitent de mécréant, d’athée, de laïc. Il demande sa mutation à la direction des programmes au ministère. Il croit encore pouvoir lutter à visage découvert. Ce n’est qu’un sursis. En juin 1990, se tiennent les premières élections locales libres. Mohammed se porte candidat sur une liste du PAGS. La campagne est rude. Sur le terrain, les fondamentalistes tentent d’empêcher la tenue des meetings. Les pagsistes répondent à la violence des provocations intégristes par une campagne dans les règles, utilisant leur dialectique pour dissuader la population d’écouter les prêches. Lorsque le FIS remporte les élections, Mohammed soutient la décision d’interrompre le processus électoral. C’est à partir de 1992 que lui et ses amis se sentent physiquement menacés par l’enchaînement des assassinats. Les militants n’osent plus sortir. Plus question de se réunir. D’exercer les droits récemment acquis et pour lesquels ils ont lutté pendant trois décennies. Ils se retrouvent de fait dans la clandestinité. Après l’assassinat du président Boudiaf le 29 juin 1992, la terreur s’intensifie. Mohammed et ses amis doivent changer de quartier, de travail, de milieu. Parmi eux, Rabah Guenzet, professeur de philo, militant du PAGS. Le mardi 5 octobre 1993, Mohammed sera en retard à son rendez-vous avec Rabah. C'est ce contretemps qui le sauvera. Lorsqu'il arrive son ami gît sur le trottoir, cinq balles dans le corps. Le lendemain, Mohammed reçoit une lettre de menace : «Tu nous as échappé hier mais la prochaine fois, tu ne nous échapperas pas.» Quelques heures plus tard, on sonne à sa porte. Sur le sol, un colis. A l’intérieur, une savonnette et un flacon de parfum. Les symboles de la toilette funèbre. Mohammed obtient de sa direction un congé de dix jours et l’assurance du ministre de l’Education de conserver son poste et son salaire s’il s’éloigne momentanément de la capitale. Cinq jours plus tard, il quitte son appartement en cachette, direction la France. Aujourd'hui, Mohammed se partage entre l'Algérie et la France : «J'ai été condamné à mort deux fois, une fois par le pouvoir colonial français, une fois par les islamistes. L'exil, je ne l'ai pas choisi. Et puis, je fais la différence entre l'époque coloniale et l'époque actuelle.» Mohammed Khaznadji se dit sans complexe. Il se considère en quelque sorte comme un citoyen du monde. Un qualificatif de circonstance pour celui qui a su traverser tant de tragédies avec dignité et tolérance.

M.-J. R.

 

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/02/13/article.php?sid=130197&cid=41

 

Je sais Aynaz. c'est trop long. moi aussi j'aime pas ça, d'autant plus que c'est un copier-coller. mais, crois-moi, ça vaut le détour.

 

Je crois que si Ali la Pointe avait survécu au colonialisme, il aurait eu le même parcours post-indépendance que Mohamed Khaznadji.

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Je sais Aynaz. c'est trop long. moi aussi j'aime pas ça, d'autant plus que c'est un copier-coller. mais, crois-moi, ça vaut le détour.

 

Je crois que si Ali la Pointe avait survécu au colonialisme, il aurait eu le même parcours post-indépendance que Mohamed Khaznadji.

 

 

 

Merci pour le texte aghma ça confirme ce que j'ai toujours pensé sur ces 50 dernières années et ça tord le cou au manichéisme de cette période voulu par le pouvoir ...

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