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H. Clinton pour sauver «L’opération Abdelkader»


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Aziouz Mokhtari

 

 

 

Les travaux de la conférence de Tunis consacrée à la situation en Syrie viennent de s’achever. Le colloque, singulier, de par sa composante, les présents et, surtout, les éléments, porte, pourtant, un nom prestigieux, une âme, une filiation mythique. Les promoteurs du grand œuvre tunisois destiné à prendre des décisions concernant (contre ?) Damas ont intitulé le tout «Opération Abdelkader».

La presse belge, qui s'intéresse énormément à la rencontre, a donc eu à résumer notre Emir national en quelques mots, journalisme et synthèse obligent. Il est écrit, d’ailleurs, fort justement «Abdelkader, ce chef arabe, héroïque et à l’esprit chevaleresque, a empêché le massacre de chrétiens en Syrie en XIXe siècle». Fort justement, aussi, Abdelkader, on le sait, a compris les enjeux Damascènes à la suite du démantèlement de l’Empire ottoman, de la guerre de Crimée, du colonialisme anglais et français. Son exil au pays de Ibn Arabi en est même la conséquence dramatique… Cependant, assimiler le nom de Abdelkader à une conférence où seuls 60 pays participent, où la Russie et la Chine, les puissances qui comptent dans cette partie du monde et qui bloquent au Conseil de sécurité les appétits guerriers de l’OTAN à l’affût du moindre texte onusien pour opérer comme en Libye, une conférence, enfin, que seuls les ennemis de Bachar Al Assad animent, gèrent, drivent, manipulent, orientent, donner le nom du héros de la Mecta, de Tadkempt, celui qui a frappé monnaie à Miliana en perspective de la création d’un Etat-nation post-colonial, est une hérésie. L’émir Abdelkader en Syrie, victime de la colonisation dans son pays et de la trahison de la France des accords de la Tafna, n’a pas joué un coup contre un autre, des intérêts contre d’autres, ou un colonialisme contre l’autre. Abdelkader, résistant et aristocrate musulman, n’a pas hésité à s’opposer à ses coreligionnaires pour sauver des chrétiens. En ce sens, le prestigieux prisonnier du château d’Amboise, s’il était vivant, aurait, certes, accepté d’être médiateur en l’affaire, mais ne se serait pas positionné dès avant l’entame des pourparlers. C’est le cas de la conférence de Tunis et c’est pour ça que son échec est d’ores et déjà signé. Hillary Clinton, qui est en tournée dans la région (avant-hier, à Tunis, hier à Alger, aujourd’hui à Rabat), le sait parfaitement. De Londres, où elle assistait à une réunion sur la Somalie, elle a lancé en «off» quelques sondes, des indices probants, des pistes d’analyses. Les Américains, on le sait, ne sont pas adeptes, du moins pour l’instant, d’une intervention militaire en Syrie. Une gestion de l’après-Assad dans les conditions actuelles leur paraît impossible, pouvant mener à la «cata», comme en Irak, comme en Libye, comme en Afghanistan. Pourtant, un plan américain existe et «l’Opération Abdelkader» de Tunis n’est que la partie visible de l’iceberg… Bruxelles le sait qui reste dans l'expectative.

A. M.

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