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Envoie d'observateurs europeens


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Hamid Guemache

 

 

Le ministre algérien des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et le commissaire européen à l'élargissement et à la politique de voisinage, Stefan Füle, n’ont presque pas mis les formes, ce lundi 19 mars, lors de leur conférence de presse commune à Alger. Les deux responsables ont parlé simultanément de l’accélération de la signature de l’accord énergétique et de l’envoi des observateurs européens pour les prochaines élections législatives. Il est difficile de ne pas voir dans ces annonces un deal entre les deux parties. C’est même presque de l’indécence d’évoquer les deux choses simultanément.

 

 

 

On le sait : l’Europe est obsédée par sa sécurité énergétique. L’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz de l’Europe après la Russie. Mais les Européens se méfient de la Russie, considérée comme un partenaire peu fiable. Le Qatar est trop loin et surtout proche des États‑Unis. Avant son arrivée à Alger, Stefan Füle n’avait pas caché son souhait de voir l’accord entre les deux pays signé rapidement.

 

Pour leur part, les Algériens sont à la recherche de la bénédiction de la communauté internationale. Le pouvoir veut montrer à tout prix qu'il est accepté à l’étranger, malgré des réformes peu convaincantes. Et il vient d’être servi. En plus d’envoyer des observateurs pour des élections dont la transparence est loin d’être garantie, l’Europe vient de valider les réformes politiques en apportant son soutien. « Depuis ma dernière visite au mois de mai de l'année dernière, l'Algérie a entrepris des réformes très importantes qui reflètent la volonté de changer les réalités pour la population algérienne », a dit le commissaire européen. Selon lui, la mise en œuvre de ces réformes « est très importante pour le renforcement de la démocratie et des libertés en Algérie ».

L’Union européenne sait que le pouvoir algérien est fragilisé par le printemps arabe et les demandes de changement exprimées dans presque tous le pays à travers des mouvements de protestation. Elle semble avoir saisi cette occasion pour obtenir l’accélération de la signature d’un accord énergétique dont on ignore les contours mais ne peut qu’être bénéfique pour la partie européenne. D’ailleurs, curieusement, l’Algérie ne pose plus de conditions pour la signature de l’accord, en particulier à propos de la libre circulation des personnes – au moment où l'Europe multiplie les humiliations à l'égard des Algériens – et de l’ouverture du marché européen de la distribution de gaz et de carburants à Sonatrach.

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