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Drame en Kabylie : Ces enfants qui se suicident…


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attention aussi au fait de ne pas prendre en charge mnt ce phénomène que cela prenne une plus grande ampleur

 

Ce que je voulais dire, c'est qu'il faut attendre ce que révélera l’enquête pour tirer les conclusions, et agir en conséquence.

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Ce que je voulais dire, c'est qu'il faut attendre ce que révélera l’enquête pour tirer les conclusions, et agir en conséquence.

une enquete menèe par une petite brigade de gendarmerie d'un petit village ne risque pas de reveler bcp de choses aussi

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Fréquent pas typique

 

En effet; si on a l'impression que ce fléau est typique à la Kabylie, c'est par ce qu'on en parle beaucoup et l'information circule beaucoup plus qu'ailleurs en Algérie. Chaque ville de Kabylie compte au moins des dizaines de correspondants régionaux de presse et le journal s'y vend plus vite que le pain. En revanche, et j'ai beaucoup vécu un peu partout en Algérie pour le constater de visu que, dans certaines régions intérieurs, des drame atroce passent souvent inaperçus. Il me revient à l'esprit ce pauvre médecin de Tiaret égorgé dans son cabinet: et ses voisins vaquaient à leurs affaires, comme si de rien n'était... et mis à part le correspondant local de Liberté, aucun autre journal n'a rapporté le drame. Des suicides, des homicides et autres parricides sont perpétrés quasi quotidiennement sans que grand monde ne s'en émeuve...

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Guest Black Hawk
En effet; si on a l'impression que ce fléau est typique à la Kabylie, c'est par ce qu'on en parle beaucoup et l'information circule beaucoup plus qu'ailleurs en Algérie. Chaque ville de Kabylie compte au moins des dizaines de correspondants régionaux de presse et le journal s'y vend plus vite que le pain. En revanche, et j'ai beaucoup vécu un peu partout en Algérie pour le constater de visu que, dans certaines régions intérieurs, des drame atroce passent souvent inaperçus. Il me revient à l'esprit ce pauvre médecin de Tiaret égorgé dans son cabinet: et ses voisins vaquaient à leurs affaires, comme si de rien n'était... et mis à part le correspondant local de Liberté, aucun autre journal n'a rapporté le drame. Des suicides, des homicides et autres parricides sont perpétrés quasi quotidiennement sans que grand monde ne s'en émeuve...

 

Exact , ceci dit elle est très louche cette affaire et ce n'est pas demain qu'on connaîtra la vérité .

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Guest samirovsky
C'était des villages différents à ce que j'ai compris. Sauf si par patelin tu entends Kabylie... ce que je ne qualifierais pas de patelin.

 

Le premier suicide a eu lieu à Aghriv, distant de 20 kms du village Ikhrivene ou s'est produit le 2e suicide et le 3e s'est produit au village d'Ivahlal qui est distant de 5 kms du village d'Ikhrivene.

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Exact , ceci dit elle est très louche cette affaire et ce n'est pas demain qu'on connaîtra la vérité .

 

Une hypothèse à un demi dinar:

 

Les trois drames se sont produits justes après les bulletins scolaires du premier trimestre. Les trois jeunes n'ont peut être pas eu de bons résultats (?) et les pressions de leurs environnements ont dû les pousser à l’irréparable. Ceci dit, une goute d'eau ne fait déborder que les vases déjà pleins.

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Guest samirovsky
Une hypothèse à un demi dinar:

 

Les trois drames se sont produits justes après les bulletins scolaires du premier trimestre. Les trois jeunes n'ont peut être pas eu de bons résultats (?) et les pressions de leurs environnements ont dû les pousser à l’irréparable. Ceci dit, une goute d'eau ne fait déborder que les vases déjà pleins.

 

Au fait, le candidat qui a eu la meilleure moyenne nationale au Bac, ou du moins la meilleure moyenne de la Wilaya de Tizi et reçu par Boutef, était originaire du village Ikhrivene. Et si c'était de sa faute ?:(

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Guest Black Hawk
Une hypothèse à un demi dinar:

 

Les trois drames se sont produits justes après les bulletins scolaires du premier trimestre. Les trois jeunes n'ont peut être pas eu de bons résultats (?) et les pressions de leurs environnements ont dû les pousser à l’irréparable. Ceci dit, une goute d'eau ne fait déborder que les vases déjà pleins.

 

Ils faut voir si ces élèves étaient brillants , si c'est le cas et qu'ils ont obtenu de mauvais résultats , ça peut s'expliquer et il faut voir aussi si ils se conaissaient , personnelement je pense que c'est le cas et qu'ils ont été influencés par quelque chose , reste à savoir ce que c'est .

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Guest mackiavelik
Ils faut voir si ces élèves étaient brillants , si c'est le cas et qu'ils ont obtenu de mauvais résultats , ça peut s'expliquer et il faut voir aussi si ils se conaissaient , personnelement je pense que c'est le cas et qu'ils ont été influencés par quelque chose , reste à savoir ce que c'est .

 

Ennahar TV qui a interviewé la famille d'un des enfants morts, dit qu'il s'est suicidé aprés avoir vu un dessin animé au nom de CONAN dans lequel il y avait un suicide(tuerie)par pendaison!

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Guest Black Hawk
Ennahar TV qui a interviewé la famille d'un des enfants morts, dit qu'il s'est suicidé aprés avoir vu un dessin animé au nom de CONAN dans lequel il y avait un suicide(tuerie)par pendaison!

 

Oui j'ai vu ça , mais ça ne tient pas la route , enfin , c'est un avis personnel .

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Guest samirovsky
Ennahar TV qui a interviewé la famille d'un des enfants morts, dit qu'il s'est suicidé aprés avoir vu un dessin animé au nom de CONAN dans lequel il y avait un suicide(tuerie)par pendaison!

 

Ce torchon n'a pas écrit que les enfants se sont suicidés car dans cette région les gens sont athées, bizarre !! :crazy:

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Guest mackiavelik
Ce torchon n'a pas écrit que les enfants se sont suicidés car dans cette région les gens sont athées, bizarre !! :crazy:

 

l'entrevue de sa famille est dans l'autre page.

J'ai découvert aujourd'hui meme qu'Ennahar avait déja sa chaine tv.:lol:

 

Sinon, tu te trompes entre Ennahar et Echourouk. Echourouk a une mission, celle de promouvoir l'islamisme étatique alors qu'Ennahar lutte contre l'islamisme. Chacun sa mission.

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En effet; si on a l'impression que ce fléau est typique à la Kabylie, c'est par ce qu'on en parle beaucoup et l'information circule beaucoup plus qu'ailleurs en Algérie. Chaque ville de Kabylie compte au moins des dizaines de correspondants régionaux de presse et le journal s'y vend plus vite que le pain. En revanche, et j'ai beaucoup vécu un peu partout en Algérie pour le constater de visu que, dans certaines régions intérieurs, des drame atroce passent souvent inaperçus. Il me revient à l'esprit ce pauvre médecin de Tiaret égorgé dans son cabinet: et ses voisins vaquaient à leurs affaires, comme si de rien n'était... et mis à part le correspondant local de Liberté, aucun autre journal n'a rapporté le drame. Des suicides, des homicides et autres parricides sont perpétrés quasi quotidiennement sans que grand monde ne s'en émeuve...

 

Je pense aussi que c'est lié à la couverture médiatique, qui donne finalement l'impression que cela se passe surtout dans une région.

 

Rabi yarhamhoum en tout cas.

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Guest samirovsky
l'entrevue de sa famille est dans l'autre page.

J'ai découvert aujourd'hui meme qu'Ennahar avait déja sa chaine tv.:lol:

 

Sinon, tu te trompes entre Ennahar et Echourouk. Echourouk a une mission, celle de promouvoir l'islamisme étatique alors qu'Ennahar lutte contre l'islamisme. Chacun sa mission.

 

 

Merci mackia pour l'info.

j'avoue que je n'ai jamais lu un de ces journaux en papier. Je ne connais pas vraiment leurs lignes éditoriales.

Je consulte à de rares occasions ces deux torchons sur Internet et je me suis fait une idée à partir des inchallah en introduction et les hamdoullah en conclusion de la majorité des commentaires postés dans n'importe quelle rubrique et sur n'importe quel sujet.

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  • 2 weeks later...

Suicide des enfants : Les parents veulent comprendre

 

 

 

Ils étaient écoliers, âgés de 11 et 12 ans. Même palier de l’éducation, dans trois communes différentes. Mohamed est retrouvé pendu à un olivier le soir du 18 mars dans la commune d’Aghribs. Le lendemain, Ibahlal (Irdjen), Sadek est découvert à 17h sans vie au bout de sa ceinture de karaté, attachée à une armoire, dans sa chambre. Le même jour, pratiquement à la même heure, Ikhriben, Karim fausse compagnie à ses camarades et se pend dans une huilerie abandonnée, à l’aide d’une courroie.

 

 

Quinze jours plus tard, les parents ne comprennent toujours pas. Des psychiatres tentent d’apporter des réponses.

 

«Je n’ai trouvé aucune explication à la mort de mon fils. Je n’arrête pas d’y penser, mais je ne trouve aucune réponse à mes interrogations. Il n’y avait aucun avertissement ni symptôme qui pouvaient nous indiquer ce qu’on devait faire. Nous nous retrouvons complètement impuissants devant ce qui est arrivé. Sadek, tout comme son frère et sa sœur, n’ont jamais manqué de rien. Il ne reviendra pas. Aujourd’hui, on essaye de reprendre notre vie, le temps fera le reste.»

 

La déclaration est d’Ali Henna, père de Mohand Akli, dit Sadek, un garçon de 11 ans qui s’est donné la mort par pendaison, le 19 mars dernier, dans sa chambre, vers 17 h, au village Ibahlal, commune d’Irdjen (15 km à l’est de Tizi Ouzou). Le même jour, presque à la même heure, un autre écolier de la commune voisine de Tizi Rached, Nechab Karim, 12 ans, met fin à ses jours, en se pendant à une poutre dans une ancienne huilerie, au village Ikhriven.

 

La veille, le 18 mars, c’est un autre enfant du village Adrar Aït Qodia, dans la commune d’Aghribs (40 km au nord-est de Tizi Ouzou), Douzène Mohamed, 11ans, qui a été retrouvé, vers 21h, pendu à un olivier non loin de chez lui. Stupeur et consternation chez la population locale. Ni les membres des familles touchées par le drame ni les autres villageois n’ont compris le geste fatidique auquel ont eu recours des écoliers de 11 et 12 ans`.

 

Lors de notre visite au village Ibahlal, la semaine dernière, Ali, le père de Sadek, s’entretient chez lui avec une équipe du service d’observation et d’éducation en milieu ouvert de la direction de l’action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou. Deux psychologues et un sociologue rendaient visite aux trois familles endeuillées. Les fonctionnaires de la wilaya mènent une enquête sociale et familiale susceptible d’aider les familles à comprendre «ce qui s’est passé». Qu’est-ce qui pouvait rendre vulnérable un enfant dans son environnement et l’amener à l’acte extrême du suicide ? Telle est la question lancinante à laquelle tentent de répondre les spécialistes. «Nous sommes ici pour écouter ces gens dans le but de pouvoir les aider. Les membres de cette famille sont traumatisés, mais le fait qu’ils verbalisent leur douleur, qu’ils arrivent à en parler est un pas qui va les aider à surmonter cette dure épreuve», commente une psychologue de la direction de l’action sociale.

 

Durant l’entretien qui s’est déroulé entre l’équipe de la DAS et les parents, le petit frère et la petite sœur de Sadek ainsi que les enfants des voisins jouaient dans la cour, mais non sans avoir conscience de ce qui est arrivé. Car depuis dix jours, ils ne parlent que de cela. «Il est monté sur une chaise, puis, il s’est pendu à l’armoire à l’aide de sa ceinture de karaté…», dit un enfant du voisinage. «Je revois toujours ses faits et gestes et je réentends ses mots du dernier jour. La nuit, j’ai des visons, je ne dors presque pas. Je ne suis pas rentrée dans sa chambre depuis sa mort», dit sa mère, les yeux larmoyants. Elle ajoute : «J’avais fait un cauchemar, une nuit, chez mes parents, j’ai vu que j’allais perdre un enfant. J’avais vu que mes enfants devenaient adultes, mais pas Sadek. Ce cauchemar, je suis en train de le vivre», ajoute-t-elle, en pleurs. Très courageux, Ali, le père, ne veut pas céder à la fatalité. Il lutte tant bien que mal contre le chagrin qui pèse sur la famille.

 

«Mon fils est parti. Je suis abattu au fond de moi, mais je ne veux pas que cela se reproduise dans d’autres familles. Pour commencer, je souhaite faire quelque chose pour essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé afin d’aider mes enfants dans leur scolarité. Les enfants passent plus de temps à l’école que chez eux. Il faut savoir que personne n’est à l’abri», estime-t-il. A travers ses activités dans l’association des parents d’élèves du CEM de Tala Amara et du comité du village, Ali veut s’investir dans l’aide à l’amélioration des conditions de scolarité des enfants dans sa région. La mère, plus que jamais éprouvée, refuse d’oublier. Au bord du désespoir, elle cherche, tout comme son mari, les réponses et les motifs ayant conduit son fils à se donner la mort. «Il n’y avait, à ma connaissance, aucune raison apparente pour qu’il agisse comme ça. Je l’ai vu grandir normalement.

 

Il partageait tout avec son frère et sa sœur», dit sa mère, la gorge serrée par le chagrin. «Certes, il n’était pas brillant dans certaines matières, mais en même temps, personne ne l’obligeait à faire des résultats», ajoute-t-elle, toujours les yeux embués. Inconsolable, elle ajoute, entre deux sanglots, qu’elle ne pourra jamais remettre les pieds dans la chambre de son fils avant de démolir cette armoire qui lui a servi de moyen pour se pendre à l’aide de sa ceinture de karaté. «Il ne s’isolait pas. C’était un garçon très sociable, sensible à tout ce qui se passe dans son environnement et à tout ce qui peut toucher les membres de sa famille. Franchement, à voir son comportement, personne ne pouvait augurer de son acte», martèle sa tante.

 

 

Au village Ikhriven, dans la commune de Tizi Rached, autre localité endeuillée par le suicide d’un écolier, nous n’avons pu rencontrer la famille du petit Karim, 12 ans, retrouvé pendu dans une ancienne huilerie, le 19 mars dernier à 18h. Le jour de notre visite, les venelles du village étaient désertes. Les rares personnes rencontrées louaient la mémoire de celui qu’on appelait Zidane. L’enfant s’est pendu à l’aide d’une courroie à l’intérieur d’une huilerie désaffectée pendant que ses camarades l’attendaient sur un terrain vague pour jouer au football. «Il était choyé. Son père lui a même acheté un téléphone portable», dit un habitant d’Ikhriven. Pour nombre de villageois que nous avons rencontrés, ce phénomène du suicide des enfants reste une grande énigme. S’il y avait une explication à leur geste, ces enfants l’ont emportée avec eux.

 

Nordine Douici

 

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Stéphane Clerget.Spécialiste en psychiatrie enfantine, (Paris)

«Le mal-être des adultes a un impact sur l’attachement des enfants à la vie»

 

 

 

- Quelles sont, selon vous, les raisons du suicide chez l’enfant ?

 

La principale cause de suicide chez l’enfant c’est un état dépressif. Chez l’enfant, la dépression ne ressemble pas toujours à la dépression chez l’adulte. L’enfant n’apparaît pas toujours triste, mais il est volontiers fatigué, a souvent des douleurs (maux de ventre, de tête, de dos), il a plus fréquemment des accidents, il a des difficultés scolaires, une irritabilité, une mauvaise opinion de lui-même… La cause est généralement une perte, une rupture, un deuil, la séparation de ses parents, le sentiment de perdre l’amour d’un parent (reproches répétés, maltraitance, dépression d’un parent, ce qui le rend absent affectivement), la perte de l’estime de soi (échec scolaire, échec sportif).

 

 

- Dernièrement, trois écoliers de la même région se sont suicidés à Tizi Ouzou, en Algérie, en l’espace de 24 heures. Comment peut-on expliquer cette coïncidence ?

 

Les trois enfants de Tizi Ouzou avaient entre 11 et 12 ans. Ce sont des enfants mais peut-être étaient-ils déjà des adolescents. En effet, aujourd’hui, la puberté est de plus en plus précoce. Or, si le suicide des enfants reste très rare en Algérie comme en France, il est beaucoup plus fréquent à l’adolescence, puisque c’est la deuxième cause de mortalité après les accidents. Et d’ailleurs, beaucoup d’accidents déclarés sont peut-être des suicides masqués, car ils témoignent d’une moindre attention pour soi-même, d’une négligence vis-à-vis de soi. Les causes du suicide à l’adolescence sont plus nombreuses et plus complexes que chez l’enfant. C’est parfois très impulsif, comme pour fuir une situation jugée très pénible mais sans véritable volonté de mourir. Or, les situations de malaise sont fréquentes à l’adolescence. La coïncidence à Tizi Ouzou de trois suicides en 24h n’en est peut-être pas une, et une enquête s’impose. Malheureusement, durant l’année 2011, la wilaya de Tizi Ouzou a connu une quarantaine de suicides déclarés, majoritairement des jeunes. Or, le mal-être des adultes a un impact sur l’attachement des enfants à la vie.

 

 

- L’échec scolaire peut-il constituer l’une des causes principales d’un tel acte chez l’enfant ?

 

Oui, l’échec scolaire est une des causes du suicide chez l’enfant comme chez l’adolescent. Les échecs en général. Les difficultés économiques actuelles que connaît l’Algérie, comme la France, font que les parents inquiets pour l’avenir de leurs enfants mettent une pression qui n’a jamais été aussi importante sur les enfants. Les enfants se mettent eux-mêmes la pression, car ils ont conscience du chômage qui menace. D’ailleurs, les milieux défavorisés sont davantage concernés par ce drame. C’est l’occasion de dire aux parents, comme aux enseignants, que la réussite scolaire est d’abord une question d’amour et qu’il est plus efficace d’encourager un enfant en difficulté que de le blâmer ou l’humilier, de mettre l’accent sur les progrès plutôt que sur les échecs et de relever les acquis plutôt que les notes et bien sûr de favoriser l’insertion sociale des jeunes qui sortent de l’école.

 

 

- Comment un enfant peut-il prendre conscience de l’existence de l’acte du suicide ?

 

Dès que l’enfant prend conscience qu’il peut mourir, dès qu’un enfant comprend qu’il peut tuer (un insecte par exemple), il comprend ensuite qu’il peut se donner la mort. Cela peut être dès 6-7 ans. Mais si l’enfant sait plus ou moins que la mort est irréversible, pour lui, mourir ce n’est pas disparaître, c’est devenir autre chose. Un enfant va croire facilement au mort-vivant par exemple. Les jeunes ados au fond d’eux savent que c’est définitif, mais ils l’oublient, la raison est débordée par les émotions négatives et ils n’anticipent plus un mieux-être possible. Au début de l’adolescence, il y a très souvent pendant quelques mois une certaine perte de contact avec la réalité du fait de la croissance de leur cerveau et des transformations corporelles et intellectuelles qui les envahissent. Les adolescents d’aujourd’hui ont beaucoup moins foi dans leur avenir que leurs aînés.

 

 

- Peut-on déceler un comportement suicidaire chez l’enfant ?

 

Il ne faut jamais banaliser si un enfant ou un adolescent évoque des idées suicidaires. Chez un plus jeune, il dira, par exemple, qu’il veut rejoindre son grand-père au paradis. Il ne faut pas non plus avoir l’air de paniquer, car sinon l’enfant ne nous livrera plus rien. Il ne faut pas hésiter à l’inviter à dire ce qu’il a sur le cœur, voire à consulter un médecin. Il faut être particulièrement vigilant si l’enfant ou l’adolescent a souvent des accidents, s’il devient très agressif, s’il y a des antécédents de suicides dans la famille (même si l’enfant n’est pas au courant), s’il y a des signes de dépression (voir plus haut), si les relations au sein de la famille sont conflictuelles, si l’enfant a été victime de maltraitance (sexuelles ou autres), si l’enfant prend des toxiques (alcool, drogue) en plus de la présence chez lui d’idées sombres.

 

 

- Un conflit permanent entre les parents peut-il inciter l’enfant à mettre fin à ses jours ?

 

Les conflits entre parents, les divorces conflictuels, sont un facteur de risque très important de suicide chez l’enfant comme chez l’adolescent, surtout si l’enfant est mêlé au conflit et que les parents lui disent du mal l’un de l’autre.

 

 

- Est-il nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation contre ce phénomène dans les établissements scolaires ?

 

Je pense qu’en Algérie, comme en France, il faut que les adultes dans leur ensemble et pas seulement les enseignants ou les politiques, se saisissent de cette question. Il faut prévenir la violence et l’intimidation à l’école, il faut former le personnel soignant au risque suicidaire, renforcer les politiques de lutte contre l’usage de stupéfiants et d’alcool chez les mineurs, développer les lieux de consultations médico- psychologiques pour les enfants et adolescents ainsi que les consultations d’aide à la parentalité, lutter contre la violence intrafamiliale, veiller au bien-être de ses enfants mais aussi des enfants du voisin, promouvoir la coopération avec les médias comme votre journal pour une meilleure sensibilisation du public contre le suicide et bien sûr redonner l’espoir en l’avenir aux jeunes.

 

 

- Avez-vous des statistiques sur le nombre de cas enregistrés en France ces dernières années ?

 

En France, 1000 jeunes meurent chaque année de suicide. Mais le nombre de tentatives est 50 fois plus important. Chez les moins de 11 ans, on en compte moins d’une dizaine par an. Tout âge confondu, il y aurait 10 000 morts par an de suicide officiellement déclarés en France comme en Algérie, en sachant que la population française est deux fois plus importante et que la population algérienne est bien plus jeune.

 

Hafid Azzouzi

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La quasi simultanéité des actes de suicide, ayant concerné des écoliers et enregistrés en mars dernier, est de nature à susciter l’intérêt des médecins spécialistes, mais aussi des services de sécurité.

 

 

Les services de police enquêtent sur le cas du suicide de l’écolier de Tizi Rached, survenu le 19 mars dernier. Contactée par nos soins, la chargée de la communication à la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou nous dira : «Pour le moment, nous n’avons pas d’éléments nouveaux. Sinon, le suicide est la piste la plus plausible pour le moment. Les recherches se poursuivent.» Pour les deux autres cas de suicide d’écoliers survenus à la même période dans les communes d’Irdjen et d’Aghribs, ce sont les services de la Gendarmerie nationale qui sont chargés de l’enquête. Contacté au téléphone, le groupement de gendarmerie de Tizi Ouzou n’a pas pu nous informer des suites de l’enquête. En l’absence d’une cellule de communication, nous avons été orientés vers le commandant du groupement qui n’était pas disponible. La communication des services de sécurité, disponible dans certains sujets, est totalement inexistante dans d’autres.

 

Nordine Douici

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