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Politique étrangère et diplomatie : Alger n’a plus de voix au chapitre


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Politique étrangère et diplomatie

 

Alger n’a plus de voix au chapitre

 

Il faut dire que ces dernières années on a appris – sur le plan diplomatique – à encaisser en adoptant la posture ambiguë d’être pris pour un modéré par les étrangers et pour un mou par son propre peuple. »

 

Ce constat serein mais ô combien juste de Abdelaziz Rahabi (ancien diplomate) résume bien la manière peu percutante avec laquelle Bouteflika a conduit la diplomatie algérienne durant son deuxième mandat. Hésitante voire parfois confuse, la politique étrangère aura péché par un manque de lucidité à tel point qu’il est difficile de saisir les contours d’un hypothétique positionnement stratégique. Pour s’être gaussé durant huit ans de formules aussi pompeuses que celle du « retour de l’Algérie dans le concert des nations » dont on a gavé le peuple jusqu’à l’overdose, le pouvoir de Bouteflika s’est dispensé d’un effort d’imagination si décisif dans un domaine où les erreurs se payent cash. Il n’est pas faux en l’occurrence d’avancer que l’Algérie n’a pas d’amis aujourd’hui, au sens diplomatique du terme. Dans un monde où les ensembles régionaux et des groupes d’intérêts économiques et géopolitiques se font de plus en plus nombreux, il est difficile de cataloguer notre pays parmi les sphères diplomatiques qui font bouger le monde. A commencer par la première puissance mondiale, les Etats-Unis, avec laquelle on n’est pas en odeur de sainteté à cause notamment de la guerre en Irak et du soutien au demeurant juste de l’Algérie au combat du peuple palestinien. Mais on retiendra un changement radical de la position de l’administration américaine à l’égard du dossier sahraoui dont elle soutenait pourtant le droit à l’autodétermination avant de prendre à bras-le-corps le plan d’autonomie du roi Mohammed VI. Pourquoi donc les USA ont fait le grand écart ? Pourquoi ont-il fait le choix de soutenir le Maroc alors que l’Algérie pouvait mettre son expérience dans la lutte contre le terrorisme à la disposition du département d’Etat ? Le comble est que l’Algérie s’est payée une mini-crise diplomatique avec son allié traditionnel, la Russie, à la faveur d’un contrat d’armement apparemment mal négocié. Il convient de noter que ce n’est pas forcément une bonne chose que de se mettre à dos les puissants de ce monde à plus forte raison dans le contexte actuel de guerre de positions. Au niveau européen, la posture de l’Algérie n’est guère reluisante.

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Seul le courrier...

Partenaire traditionnel de par la géographie, mais surtout l’histoire, la France a elle aussi choisi son camp. C’est en faveur du Maroc qu’elle travaille au Conseil de sécurité dans le dossier du Polisario et c’est au Maroc qu’elle a offert une usine Renault. Quant à l’Algérie, elle semble juste bonne à servir de « tube digestif » gazier et pétrolier aux yeux d’un Sarkozy qui a eu le « culot » de déclarer clos le débat sur la repentance qui a tant inhibé voire freiné l’élan de refondation des relations bilatérales amorcé par l’ex-président Chirac. Et à trop vouloir tirer des dividendes politiques internes d’un contentieux historique qui aurait pu trouver une solution sereine, la guerre des mémoires à géométrie variable s’est avérée être un immense gâchis, pour l’Algérie surtout. Pendant cette traversée du désert diplomatique, à la marge des décideurs de ce monde, l’Algérie s’est également retrouvée hors course dans les cénacles arabes. Ce sont l’Egypte, la Syrie, l’Arabie Saoudite et à moindre degré la Jordanie et la Libye qui tiennent le haut du pavé. Qu’il s’agisse de la cause palestinienne, de la crise du Liban ou du Darfour, l’Algérie n’a pas vraiment de voix au chapitre. Que dire alors de l’Afrique à laquelle la diplomatie algérienne a tourné le dos depuis longtemps, mis à part ce club des « riches » regroupé autour du Nepad dont le poids géopolitique, selon les observateurs, est quasiment nul. Et pour boucler la boucle de cette « diplomatie des petits fours », l’Algérie ne récolterait rien dans la répartition annoncée des postes de la future union méditerranéenne. Hosni Moubarak devrait présider le groupe de la rive sud, Tunis abritera le siège de l’union et Rabat hériterait du secrétariat général. M. Rahabi a sans doute raison. « Dans les relations entre Etats, les déclarations d’intention ou de circonstance importent peu, seuls comptent les faits qui les suivent. »

El Watan

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