calculon 10 Posted April 3, 2012 Partager Posted April 3, 2012 Alain Juppé accusé par sa propre administration d’avoir falsifié les rapports sur la Syrie L’ambassadeur de France à Damas, Éric Chevallier, dont l’ambassade vient d’être fermée et qui est rentré à Paris, a pris à partie son ministre devant ses collègues. Il a accusé Alain Juppé de ne pas avoir tenu compte de ses rapports et d’avoir falsifié les synthèses pour provoquer une guerre contre la Syrie. Au début des événements, en mars 2011, le Quai avait dépêché des enquêteurs à Deraa pour savoir ce qui s’y passait. Leur rapport, transmis à Paris, indiquait qu’après quelques manifestations, la tension était retombée, en contradiction avec les reportages d’Al-Jazeera et de France24 qui indiquaient à l’inverse que la ville était à feu et à sang. L’ambassadeur demanda la prolongation de la mission pour suivre l’évolution des événements. Furieux de ce premier rapport, le ministre des Affaires étrangères lui téléphona pour exiger qu’il le modifie et fasse état d’une répression sanglante. L’ambassadeur plaça alors le chef de mission à Deraa en conférence téléphonique avec le ministre pour lui redire qu’il n’y avait pas de répression sanglante. Le ministre menaça l’ambassadeur et la conversation se termina de manière glaciale. Immédiatement après, le cabinet d’Alain Juppé fit pression sur l’AFP pour qu’elle publie des dépêches mensongères confortant la vision du ministre. Durant les mois qui suivirent, les incidents opposant Éric Chevallier et Alain Juppé ne cessèrent de se multiplier, jusqu’à l’affaire des otages iraniens et la mort du « journaliste » Gilles Jacquier. À cette occasion, l’ambassadeur reçu l’ordre d’exfiltrer les agents de la DGSE travaillant sous couverture de presse. Il réalisa l’importance de l’action secrète entreprise par Alain Juppé [1]. La même source assure que des rapports de l’ambassadeur auraient été négligés ou falsifiés et que celui-ci, pour étayer ses dires, aurait fait parvenir au Quai des rapports d’homologues européens attestant tous que la Syrie n’est pas confrontée à un cycle de manifestations/répression, mais à une déstabilisation par des groupes armés venus de l’étranger. À son arrivée à Paris, Éric Chevallier aurait demandé une enquête administrative interne pour confondre son propre ministre. Le conflit entre l’ambassadeur Chevallier et le ministre Juppé est connu depuis longtemps. Le 4 avril 2011, le journal électronique Rue89 avait publié un article attribué à un auteur franco-syrien anonyme [4]. On pouvait y lire que l’ambassadeur « se serait fait le porte-parole du régime, prétendant que les révoltes de Daraa et Lattaquié sont manipulées depuis l’étranger et que les médias mentent sur la réalité ». Dix jours plus tard, c’était au tour de Georges Malbrunot d’affirmer sur son blog du Figaro que l’ambassadeur « est complètement basharisé » [5]. Enfin, le 5 mai, France24, la chaîne placée sous la tutelle d’Alain Juppé, avait accusé l’ambassadeur de « minimiser la révolte » [6] Le conflit entre le chef d’état-major des armées et Alain Juppé est également connu depuis longtemps. L’amiral Edouard Guillaud n’avait pas apprécié qu’Alain Juppé, alors ministre de la Défense, planifie à l’avance le renversement de Mouammar el-Kadhafi. Avec le discret soutien de son nouveau ministre de tutelle Gérard Longuet, il avait fait savoir publiquement son désaccord lorsqu’il avait reçu instruction de mobiliser les forces françaises contre la Libye. Après l’accord survenu entre Washington, Londres et Moscou pour calmer le jeu en Syrie, Alain Juppé peut toujours compter sur l’appui d’Ankara, de Riyad et de Doha, ainsi que sur les principaux médias, mais se trouve isolé en France et privé des moyens nécessaires à sa politique … à moins, bien sûr, que le président Sarkozy ne pousse à la guerre pour faire remonter dans les sondages le candidat Sarkozy. Réseau Voltaire Citer Link to post Share on other sites
Caporal 10 Posted April 3, 2012 Partager Posted April 3, 2012 Alain Juppé accusé par sa propre administration d’avoir falsifié les rapports sur la Syrie L’ambassadeur de France à Damas, Éric Chevallier, dont l’ambassade vient d’être fermée et qui est rentré à Paris, a pris à partie son ministre devant ses collègues. Il a accusé Alain Juppé de ne pas avoir tenu compte de ses rapports et d’avoir falsifié les synthèses pour provoquer une guerre contre la Syrie. Au début des événements, en mars 2011, le Quai avait dépêché des enquêteurs à Deraa pour savoir ce qui s’y passait. Leur rapport, transmis à Paris, indiquait qu’après quelques manifestations, la tension était retombée, en contradiction avec les reportages d’Al-Jazeera et de France24 qui indiquaient à l’inverse que la ville était à feu et à sang. L’ambassadeur demanda la prolongation de la mission pour suivre l’évolution des événements. Furieux de ce premier rapport, le ministre des Affaires étrangères lui téléphona pour exiger qu’il le modifie et fasse état d’une répression sanglante. L’ambassadeur plaça alors le chef de mission à Deraa en conférence téléphonique avec le ministre pour lui redire qu’il n’y avait pas de répression sanglante. Le ministre menaça l’ambassadeur et la conversation se termina de manière glaciale. Immédiatement après, le cabinet d’Alain Juppé fit pression sur l’AFP pour qu’elle publie des dépêches mensongères confortant la vision du ministre. Durant les mois qui suivirent, les incidents opposant Éric Chevallier et Alain Juppé ne cessèrent de se multiplier, jusqu’à l’affaire des otages iraniens et la mort du « journaliste » Gilles Jacquier. À cette occasion, l’ambassadeur reçu l’ordre d’exfiltrer les agents de la DGSE travaillant sous couverture de presse. Il réalisa l’importance de l’action secrète entreprise par Alain Juppé [1]. La même source assure que des rapports de l’ambassadeur auraient été négligés ou falsifiés et que celui-ci, pour étayer ses dires, aurait fait parvenir au Quai des rapports d’homologues européens attestant tous que la Syrie n’est pas confrontée à un cycle de manifestations/répression, mais à une déstabilisation par des groupes armés venus de l’étranger. À son arrivée à Paris, Éric Chevallier aurait demandé une enquête administrative interne pour confondre son propre ministre. Le conflit entre l’ambassadeur Chevallier et le ministre Juppé est connu depuis longtemps. Le 4 avril 2011, le journal électronique Rue89 avait publié un article attribué à un auteur franco-syrien anonyme [4]. On pouvait y lire que l’ambassadeur « se serait fait le porte-parole du régime, prétendant que les révoltes de Daraa et Lattaquié sont manipulées depuis l’étranger et que les médias mentent sur la réalité ». Dix jours plus tard, c’était au tour de Georges Malbrunot d’affirmer sur son blog du Figaro que l’ambassadeur « est complètement basharisé » [5]. Enfin, le 5 mai, France24, la chaîne placée sous la tutelle d’Alain Juppé, avait accusé l’ambassadeur de « minimiser la révolte » [6] Le conflit entre le chef d’état-major des armées et Alain Juppé est également connu depuis longtemps. L’amiral Edouard Guillaud n’avait pas apprécié qu’Alain Juppé, alors ministre de la Défense, planifie à l’avance le renversement de Mouammar el-Kadhafi. Avec le discret soutien de son nouveau ministre de tutelle Gérard Longuet, il avait fait savoir publiquement son désaccord lorsqu’il avait reçu instruction de mobiliser les forces françaises contre la Libye. Après l’accord survenu entre Washington, Londres et Moscou pour calmer le jeu en Syrie, Alain Juppé peut toujours compter sur l’appui d’Ankara, de Riyad et de Doha, ainsi que sur les principaux médias, mais se trouve isolé en France et privé des moyens nécessaires à sa politique … à moins, bien sûr, que le président Sarkozy ne pousse à la guerre pour faire remonter dans les sondages le candidat Sarkozy. Réseau Voltaire le dernier paragraphe est très intéressant :D l'accord est survenu entre 3 puissances .. la France n'est pas comptée :mdr: . Citer Link to post Share on other sites
Recommended Posts
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.