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Memoires d'un lieutenant de police


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Guest D. ESSERHANE
Mandat d'arrêt de la honte

Le procès du détournement de 2.100 milliards de centimes, se tient en appel à la Cour d'assises d'Alger - L'artisan de ce ''siphonnage'' des deniers publics, n'est autre que le fameux Achour Abderrahmane Riadh, condamné en première instance, à 18 ans de réclusion criminelle pour, entre autres, association de malfaiteurs et détournement de deniers publics.

 

Un épisode judiciaire qui a tenu, rappelons le, l'opinion publique en haleine des semaines durant. Des accusés, il y a des banquiers, mais aussi des flics ripoux bien placés qui ont mis la main dans la sauce et qui se trouvent aujourd'hui en prison.

 

Une chose me taraude l'esprit depuis et à laquelle, je ne trouve pas d'explications, si ce n'est d'émettre des hypothèses, du moment que celle-ci n' été soulevée, ni dans les tribunaux, ni par la presse.

 

Elle est relative au MANDAT D'ARRÊT du O6 Février 2OO5 lancé par le tribunal de Chéraga, contre le principal accusé, inscrit sous les numéros 8847/O4 et 476/04, le condamnant, à une peine de 3 ans de prison, assortie de 2O.OOO da d'amende, pour escroquerie, peu avant sa fuite vers la Maroc.

 

Ce mandat de mandat de justice, dont faisait référence l’intéressé aujourd'hui devant le juge, était truffée de faux -

 

Je demeure depuis, presque convaincu que telles erreurs ne peuvent être commises involontairement, du moment que l’ensemble des juridictions de la république fonctionnent à l’outil informatique et puis, le susnommé était déjà connu de la justice pour les mêmes faits.

 

Je n’explique pas aussi pourquoi a-t-on passé sous silence cette entorse grave à la loi, si ce n’est de penser à une complicité avérée au niveau de la justice même et à des fins criminelles pour se débarrasser d'un complice devenu encombrant.......................

 

PS/ Plus bas, j'essayerai de mettre à nu ce que j'ai découvert sur certains magistrats véreux et leurs pratiques mafieuses et sur ce que j'ai du subir comme représailles de la part de leurs collègues.

 

Je dois dire que j'étais, l'un des rares enquêteurs, sinon, le seul à m’intéresser sérieusement à ce malfrat, mais, on m'avait, volontairement empêcher d'arriver à mes fins.

 

.....Je sais bien qu'ils m'accordent toute leur attention

 

le lieutenant de police, D.ESSERHANE

 

 

.......................x=o..____..o=x................................

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Guest D. ESSERHANE

Mémoires d'un lieutenant de police

P R E F A C E

On ne naît pas policier, même si on venait de voir le jour sous le signe de la balance. Mais, on peut le devenir avec le temps, si l’on est motivé et pour peu que l’on observe certaines valeurs humaines, dont l’intégrité, de la droiture et l’attachement aux devoirs de la justice et de la morale. Un bon policier, c’est aussi l’aboutissement d’un travail ordonné de longue haleine au cours duquel, seront développés certains réflexes que d’autres n’en ont pas ou dans une certaine mesure, moins développés. Les bons policiers, on en trouve ici comme ailleurs. Le fin limier, c’est souvent, un soupçon de don, un petit brin de génie et une overdose de sérieux.

 

J’ai eu la chance, en étant jeune, de tomber entre les mains de vrais limiers, dont certains, on tiré leur révérence, qui m’ont façonné à leur image et, en dépit des casseroles, des grands échecs, des humiliations aussi, je m’entête et j’arrive quand même à me redresser comme si de rien n’en était. A chaque fois, c’était pour moi, une pénétration d’esprit qui me faisait découvrir et me faisait comprendre un peu plus les choses de la vie.

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Guest D. ESSERHANE

Je venais de terminer mon stage d’officier de police.

 

Je me souviens clairement de ce jour où j’allais, à contre cœur, subir le concours d’officier de police. Je savais que les épreuves allaient être extrêmement difficiles et puis, je sentais en moi que mes chances étaient bien maigres, compte tenu du nombre impressionnant de candidats venus des quatre coins du pays disputer les 15O places prévues. Au total, devrai-je apprendre, il y avait un peu plus de mille cinq cent candidats.

 

A cette époque, nous vivions en quarantaine, murés et isolés du reste du monde. C’était une austérité sans précédant, accentuée par un terrorisme aveugle qui semait, dans son sillage, chaque jour, mort et dévastation. L’Algérie tout entière traversait une période charnière post indépendante et les algériens, dans leur ensemble, vivaient l’enfer au quotidien et des moments de vraiment chaotiques. L’unité de toute une nation courait droit vers sa désintégration. L’ordre n’étant plus convenablement assuré et l’insécurité galopante gagnait, petit à petit, les grands centres urbains.

 

Bref, le pays courait à sa perte et risquait l’afghanisation. L’anarchie était devenue un nouvel mode de vie et on assistait tous impuissants à endiguer cette déferlante terroriste qui s’abattait sans discernement avec une rare violence sur les innocents. On n’admettait pas qu’on vivait la réalité d’une guerre civile. Et pourtant...!

 

La police nationale était insuffisamment dotée et très mal préparée. On vivait un peu plus, nous les policiers, la peur aux tripes puisque nous étions aux premières loges de la lutte anti terroriste, avec des armes archaïques, face à des frères ennemis sur armés de plastic Tchèque, de kalaschnicov russes et de Uzi toutes neuves d'Israël, convaincus jusqu'à la moelle de leur 'cause' et déterminés plus que jamais à en découdre peu importe la manière.

 

Nous passions tous un terrible cauchemar face à cet épiphénomène inattendu. Nous n’arrivions plus à contenir, malgré les énormes sacrifices consentis, les actions sanglantes des barbus, qui se faisaient au grand jour.

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Guest D. ESSERHANE

Au bout d’une quinzaine de jours, un collègue vient me féliciter. Je ne l'ai pas cru et je monte quatre à quatre les escaliers menant au service du personnel pour m’en convaincre. Là étant, l’inspecteur qui tenait ce service, tout souriant,me le confirme et me tend un long télégramme de près d’un mètre sur lequel est inscrite, par ordre de mérite, la totalité des concurrents. Il me félicite chaleureusement en me faisant remarquer que je venais d’honorer le commissariat de Blida.

 

En effet, sur les mille cinq cent inspecteurs que nous étions, je me trouve classé parmi les tout premiers.

 

Une semaine plus tard, je renoue avec les contraintes de l’internat. Il faut dire que les 15O élèves officiers retenus, il n’y avait pas grand-chose à nous apprendre, ni sur le code pénal, ni sur celui de la procédure pénal. Personnellement, je dormais avec mon code pénal spécial sous le traversin, celui de la procédure pénale sur ma table de chevet.

 

Ce qui nous manquait cruellement, c’était les techniques du self combat et les diverses méthodes para militaires pour contrer la guérilla urbaine. Nos supérieurs, conscients de l’urgence du moment, le savaient déjà, raison pour laquelle, notre stage fut dramatiquement écourté et nous regagnâmes, au bout de trois semaines, nos postes de travail respectifs.

 

D’emblée, je me voyais attribué la brigade criminelle, avec pour chef de service, un féru de la Pj et c’était là que je réalisais mon tout nouveau baptême de feu. On me dota d’une nouvelle arme Beretta, d’un poste radio, walki talki de longue portée et enfin, d’un code personnel.

 

Quelques jours plus tard, la brigade comptera plusieurs éléments fraîchement sortis de l’école, tous jeunes bien portants et très déterminés…..

 

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Guest D. ESSERHANE

Malheureusement, ces jeunes, à la fleur de la l'âge, mal entrainés, insoucieux parfois, seront , pour la plus part, les mois qui suivront leur installation, atrocement massacrés par les terroristes, canardés à coups de décharges de chevrotine, soit à l'occasion des missions commandées, soit durant leur permission. Rares, ceux qui échapperont à la traitrise des criminels. Les terroristes préféraient le fusil de chasse à canons sciés (mahchoucha), à d'autres armes pour ôter la vie à leurs victimes.

 

Ils déversaient, sans pitié de la chevrotine sur la tête de leurs cibles à bout portant, si ce n'est à bout touchant pour ne laisser aucune chance de survie et puis les dégâts occasionnées par le plomb étaient irréparables. Tous les os du crane volaient en éclat et le cerveau mis en bouillie.

 

C'était l'une des morts la plus violente et la plus atroce.

 

Il y n'avait pas un jour où on enterrait pas un de nos collègues ou un membre de sa famille. Si ces tueries en règles avaient continué à ce rythme infernal, toutes les Sûretés de la ville, seront, une à une dégarnies de leur personnel et appelées, un jour ou l'autre à tirer le rideau...

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Guest D. ESSERHANE

Une guerre sans merci était menée contre les terroristes déterminés en milieu urbain. Les policiers en tenue ou en civil, tombaient, un à un, comme des bâtons d'allumettes, là où ils s'amusaient à montrer du chef. On n'arrivait plus à contenir les actions sanglantes, ni les fléchir d'un iota et la liste des victimes allait crescendo.

 

On était tous, actifs et sédentaires, à bout de forces, complètement essoufflés, fatigués et totalement dépassés par la tournure des évènements.

 

Et nos services de renseignements très performants, bien infiltrés au sein de la société, avaient prévu l'éventualité de cette tragédie dans ses précédents notes et rapports d'informations qu'ils faisaient parvenir; depuis déjà belle lurette au service central de la Dgsn et ce, depuis l'avènement du terrorisme vers le milieu des années 7O.

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Guest D. ESSERHANE

Le terrorisme

 

Ce sinistre mot est venu estampiller les esprits des algériens au début des années 9O avec l’interruption du processus électoral. Le Front Islamique du Salut disposait déjà de son aile armée qu'il avait entrainée aux techniques des combats militaires depuis des années dans les maquis.

 

Et ce sont les éléments les plus virulents de cette aile armée, enrôles dans ce qui s'appelait, le M I A, ou mouvement islamique armé, dont le haut de la pyramide était composé essentiellement des éléments les plus durs de la nébuleuse intégriste de Bouiali Mustapha, connu plus exactement du nom de cheikh Yacine, à l'instar des sanguinaires Mansouri Meliani et Chebouti Abdelkader, qui venaient tous d'être élargis des prisons par le président Chadli, à la faveur d'une amnistie générale décrétée juste après le vent de révolte de 1988

 

Les premiers carnages à l’arme à feu avaient ciblé les services de l’ordre, particulièrement, les policiers et les gendarmes pour s'étendre aux militaires et les jeunes appelés et puis, dirigés contre une catégorie de citoyens taxée de ‘collabos.

 

Mais, avec l’intronisation du Zouabri à la tête des groupes islamiques armés (G I A), les attentats sanglants devaient redoubler d'intensité et cibler tous les algériens, grands et petits, sans différenciation de sexe. Ce sinistre criminel, issue des bas fonds de la pourriture humaine, sans scrupules et sans instruction aucune, avait ‘décrété’ toute la population d’apostasie, passible de la peine de mort y compris les propres parents de ses adeptes.

 

Tout le monde, même les étrangers devraient être, soit enfumés, criblés de balles ou soit égorgés. Les hordes criminelles décimaient tout sur leurs passages, tels les essaims de criquets. Les tueries étaient systématiques. Elles étaient menées avec une rare violence et avec des méthodes les plus inhumaines et les plus abjectes

 

Une terreur indescriptible s’était emparée de l’ensemble de la population algérienne. L’Algérie, blessée, martyrisée, venait de sombrer dans le chaos. Les morts se comptaient, chaque jour, par centaines et chaque jour que Le Bon Dieu fait, les policiers tombaient comme des mouches, souvent d’une rafale de balles dans le dos.

 

Les services de sécurité, pris au dépourvu, ont été aussi, pris de court. Ils s'étaient révélés presque inefficaces et totalement impuissant à freiner le carnage, face aux milliers de bouchers, à la barbe sale et hirsute, sans foi, ni loi, qui pullulaient en ville, comme dans les maquis.

 

En l’absence d’une autre solution salvatrice à ce fléau rampant, la question de faire appel à l’armée nationale, une nouvelle fois, s’était imposée d’elle même.

 

C’était une question existentielle.

 

Tout compte fait, c'était bien trop tard, car, en dépit des avertissements des services de renseignements sur l’éventualité d’une résurgence d’une nébuleuse terroriste beaucoup plus sanguinaire que celle du milieu des années 80, les autorités de l’époque étaient restées sourdes, muettes et totalement insensibles aux questions liées aux révoltes populaires et aux rébellions armées.

 

L’armée s’était alors engagée à faire un travail qui n’était pas le sien pour rétablir l’ordre et instaurer la sécurité quelque soit le prix à payer des sacrifices et les critiques à venir.

 

L’Algérie, en mauvais élève comme toujours, n’avait pas tiré les enseignements de l’affaire Bouiali Mustapha, chef de la toute première bande de fanatiques, qui avait fait tant de mal et donner du fil a retordre à l’Etat. C'était l'armée qui avait été appelée à la rescousse pour faire la sale besogne

 

Mais, depuis, c’est un autre temps et c’est aussi des mœurs différentes.

 

Avec la rupture du rideau de fer et du mur Berlin, la planète toute entière avait évolué dans le sens des libertés, de la transparence et des droits de l’homme. Amnesty veille au grain et des Ong poussent, ça et là à travers le monde, comme des champignons

 

Les autorités de l’époque n’avaient pas aussi prévu cela et ceux qui se sont investis, ‘guelb ou rab’, autrement dit, corps et âme, pour sauver le pays de la décrépitude, ne le referont, peut-être plus jamais avec cette ardeur démesurée d'antan

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Guest D. ESSERHANE

Mes tout débuts de policier

 

Je dois dire que je suis un mordu de la lecture depuis mon jeune âge. J’étais, contrairement à mes frères, d’une curiosité maladive. Je voulais savoir, je voulais aussi comprendre et je tenais coûte que coûte à évoluer et à m’instruire. Pour ce faire, je dévorais avidement tous les livres qui passaient entre mains avec une passion telle que je perdais toutes les perceptions du monde extérieur qui m’entourait. Il m’arrivait si souvent, de parcourir un livre en une nuit, lorsque son contenu me captivait. Je ne refusais rien du tout, mais absolument rien du tout. Ainsi, j’avais gardé, plus tard cette habitude à la lecture et j'en faisais toujours, un malin plaisir.

 

La lecture, c’était et c’est tout simplement, mon monde à moi.

 

Ainsi, lorsque j’avais embrassé la carrière de policier, j’avais aimé passé mes débuts comme sédentaire et affecté au service du fichier et de la documentation. Ainsi, m’étais-je imaginé, j’assouvirai tous mes désirs et par la même occasion, j’emprunterai le chemin le plus court pour devenir un bon fonctionnaire. Mais, à cette époque, on n’y affectait uniquement que ceux qui étaient à deux pas de la retraite ou des fonctionnaires que l’on jugeait amorphes ou indésirables. Le service du fichier était pour certains, une forme de mise en quarantaine, pour d’autres, un cachot et des oubliettes. Là, on ne vous verrait plus roder dans les couloirs, vous disparaitrez de la circulation. On vous oubliait complètement.

 

Je m'étais vu alors affecté au service de la police judiciaire avec amertume. J’avais remarqué, dés mes premières semaines, qu’entre la théorie et la pratique, il y avait une différence de taille. Je ne savais par quoi commencer lorsqu’il y avait une enquête à entreprendre ou quelqu’un à entendre. Je faisais vraiment pitié. Je ne faisais alors qu’observer, tout en notant mentalement, sans broncher, les faits et gestes des mes collègues.

 

Et puis, petit à petit, les mois passèrent tel un éclair, et me voilà, enfin parvenu, moi aussi à faire crépiter avec talent, ma belle 'Japy’ telle une mitraillette, comme le faisaient les anciens.

 

Le soir, lorsque le commissariat se vidait de ses ‘occupants’ du jour, je prenais le chemin du fichier et je compulsais à ma guise, les archives. Je me documentais. Je passais de longues nuits à lire et relire, à prendre des notes aussi, sans ne jamais m’en lasser. J’aimais le calme et le silence de la nuit. J’aimais aussi être mis au parfum…… du papier.

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Guest D. ESSERHANE

Au service de la Pj, on était quatre ou cinq éléments, tous des inspecteurs de police, commandés par un officier de police le plus futé et le plus intelligent policier que j’ai rencontré durant toute ma carrière professionnelle, et c’était d’ailleurs sous sa férule que je devais apprendre les rudiments de la police judiciaire. Je ne savais toujours comment arrivait-il à ses fins pour résoudre les enquêtes les plus énigmatiques. Peut-être, m’étais-je dis, qu’il avait un don du ciel.

 

Je ne faisais, à mes débuts, avec un autre collègue, uniquement que des missions de recherches et d'arrestations du ou des individus présumés auteurs des infractions commises. Les autres, s’occupaient, bien entendu, de la paperasse destinée au tribunal, appelés en d’autres termes ‘la procédure judiciaire’. Elle est composée, pour ceux qui ne le savent pas -pour l'essentiel- de procès verbaux d'audition, celui du transport et de constat, de notices de renseignements, de pièces à conviction et, lorsqu’il s’agissait d’une affaire relevant du crime, on faisait joindre systématiquement au dossier un rapport illustré des services de ‘l’identité judiciaire’ renfermant un jeu de photos. Tous les actes judiciaires et les péripéties de l'enquête sont expliqués dans ce qu'on appelle, le rapport d'ensemble ou le rapport d'analyse.

 

C’était vraiment sensationnel.

 

Sensationnel aussi de lire, une fois l’affaire terminée, les rapport d’ensemble de ce brillant officier de police. C’était vraiment une vraie fascination. Un régal aussi de parcourir les yeux grands ouverts les deux ou trois pages renfermant ce rapport.

 

Quelle clairvoyance ! Quel esprit d' analyse ! Quel enchaînement d’idées et quel beau français! J'étais ébloui par son élégance...

 

J’étais à peu près certain que les magistrats et les avocats se faisaient tout petits en passant sous les yeux sa belle littérature.... En parcourant les phrases bien faites, je me trouvais toujours sidéré et sous le coup d’une réelle fascination. Je me disais que cet individu ne pourrait être que le pur produit de nos prestigieuses universités. Mais, je me gourais le doigt dans l’œil, parce que devrais-je apprendre, un peu plus tard, que ce dernier n’avait jamais réussi à dépasser le cap du terminal.

 

Et pourtant !

 

C’était dire que le niveau terminal dans les années 6O/7O avait son pesant d’or. Personne ne pourra me contredire sur ce sujet. L’enseignement en Algérie était très excellent. Il était impeccable.

 

Nos universités produisaient chaque année très peu, mais seulement des lumières. Sur ce point, je dirais 'Bravo Boumédiene'!

 

Aujourd’hui, la plupart de ces élites ont, malheureusement pris la tangente vers d’autres cieux plus cléments. Qui, se trouve en France, qui, aux Etats-Unis, qui, en Angleterre avec des postes dignes de leurs diplômes. Notre diaspora intellectuelle établie à l’étranger, se compte par milliers. Elle est bien cotée et bien considérée. Elle est aussi très bien respectée.

 

Aujourd’hui aussi, on ne peut faire de comparaison, pour la simple raison que ne peut comparer l’incomparable. Nos universités produisent, chaque année des quantités impressionnantes de diplômés, mais très rarement la bonne qualité.

 

C’est une évidence…

 

Bon, passons cette saute d'humeur et enchaînons, parce que si je m’amuse à émettre de critiques au sujet de notre lamentable enseignement, je risquerai de changer complètement de sujet…

 

*Merci Sadji.......:confused:

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Guest D. ESSERHANE

C’était le bon temps. On passait du bon temps et l’Algérie évoluait positivement. On n’avait affaire qu’à de petits larcins, des rixes sur la voie publique, des violences sans gravité et puis, la majorité des auteurs étaient déjà connus et surveillés de près. C’était des loubards, des chevaux de retour, qui vivaient en marge de la société, qui sortaient le matin de prison pour y revenir le soir. Mais ne représentaient aucunement, un réel danger, ni pour la société, ni pour l'ordre public.

 

Pendant les premières années de ma carrière, je n’avais noté qu’un seul crime de sang. C’était un crime passionnel que nous avions vite élucidé grâce au concours précieux des citoyens.

 

Il faut bien avouer que la jeunesse dans sa majorité écrasante était propre, éveillée et bien disciplinée. Malheureusement, il y avait une flagrante oppression de la part des pouvoirs publics de l’époque. C’était une oppression à facette multiple. Boumediene dirigeait d’une main de fer, et l’Algérie et les algériens, et cela, tout le monde le savait, tout le monde le murmurait et ceux qui ouvraient le bec étaient, manu militari, encagoulés et jetés en prison par les éléments de la puissante SM, une police militaire qui avait les yeux et les oreilles dans presque chaque cellule familiale.

 

Cette oppression allait être le terreau à partir duquel, naîtra l’extrémisme religieux avec la mouvance des frères musulmans, représentée, en Algérie, par feu Mahfoud Nahnah, aidé par le foisonnement sur le marché noir des cassettes audio à caractère subversif de Sayed Qotb et consorts, cassettes qui se passaient clandestinement, d'une main à l'autre, principalement, dans certaines mosquées et universités.

 

C’était une fausse renaissance de l’Islam, une atteinte grave qui ira plus tard, semer le doute et la haine, entraîner aussi une répugnance du musulman et ternir, par voie de conséquence, l’image de notre belle religion qui avait rayonné des siècles sur la planète

 

L’incitation à la révolte allait faire de Mahfoud Nahnah la bête noire du régime qui le mettra sous surveillance étroite et qui finira par l’emprisonner, lorsque ce dernier s'impliquera dans l’activisme. Mahfoud Nahnah s'était tu. En bon tacticien , il avait compris enfin, que toute doctrine politique favorable à l'action violente sèmerait immanquablement la discorde entre sa communauté et par conséquent, elle serait vouée à l'échec.

 

Il fera un virage à 18O degrés et tournera définitivement le dos à l'extrémisme. Il se consacrera sa vie à la prédication avec cheikh Bouslimani, figure de proue de mouvement 'El Islah et se rangera ouvertement, un peu plus tard, du coté de la légalité.

 

Et, c’était au tour de Bouiali Mustapha de prendre le relais avec une rare virulence.

 

Mais, le monde algérien allait connaître une réelle mutation avec l’invasion de l'Afghanistan par les russes, point nodale, à partir duquel, le terrorisme international sortira de son état embryonnaire et prendra forme, grâce à l’impulsion des Etat Unis, qui, pour des considérations géostratégiques, porteront toute l’assistance militaire nécessaire aux afghans, lesquels sont aidés par les volontaires du monde arabe dont des algériens expédiés, pour la bonne cause, par contingents successifs, via l’Arabie Saoudite.

 

Ce sont nos guerriers afghans qui, de retour, une fois la guerre terminée et les russes chassés, iront former les noyaux durs des Groupes Islamiques Armés (GIA) et iront aussi, jouer un rôle fondamental et calamiteux pour les algériens.

 

Raisonner de cette façon simpliste, c’est aussi prendre le chemin le plus court pour comprendre comment l’islam sensé être la religion des sciences et du savoir, du pardon et de la tolérance a été manipulé à des fins nocives et destructrices par les impériolo-sionistes, aidés par des prédicateurs de vraiment inconscients.

 

Quelle régression inféconde !

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Guest D. ESSERHANE

L'Algérie en quarantaine

 

 

Aucun pays n’aura survécu à l’ampleur d’une telle tragédie qui s'était étendue de près de vingt ans, à l’issue de laquelle, on comptera des milliers de victimes, entre morts et disparus, et une perte sèche de plus de vingt milliards de dollars partis en fumée. Si ces évènements dramatiques de cette ampleur touché un pays voisins, il est fort à parier qu’il est aujourd’hui, soit rayé de la carte, soit, administré par une force occulte, ou tout simplement, objet d’une ingérence onusienne, sinon, proie à une anarchie perpétuelle, comme en Somalie et plus près, en Libye.

 

Si notre pays a échappé à un chaos programmé et a réussi à se relever de ses profondes blessures, c’est par la grâce d’un miracle qui a gardé intacte l’unité de l’armée, car, toute toute déchirure aurait pour seule issue l’effondrement annoncé. Et quelques soient les critiques, la virulence des mots et les flèches empoisonnées, celle-ci, reste inébranlable, tient à sa cohésion et lutte, sans merci, contre les forces de l’obscurantisme dévastatrices et l’accule, à coups de baïonnettes, dans ses derniers retranchements.

 

On ne peut mettre en cause toute l’armée par la faute de quelques brebis galeuses qui ont terni la légitimité de ses combats. Et puis, quelles alternatives pour un pays, à un pas du précipice, si ce n’est d’user de sa dernière énergie pour se sauver de l’anéantissement.

 

Dans tous les pays du monde, l’armée constitue le socle sur lequel repose l’ensemble de la communauté. Gommez ce socle et vous n’aurez rien au dessus.

 

Le terrorisme a surgit au moment où le pays vit avec parcimonie et la algériens, presque dans le dénuement. Nous traversons une mauvaise passe. Les caisses sont vides et le pays croule sous une énorme dette extérieure, évaluée à plusieurs milliards de dollars cumulée depuis déjà longtemps. On n'arrive, même pas, à s'acquitter des services de celle-ci et on se dirige d'un réechellonnement à un autre. Le terrorisme bat son plein, sème, chaque jour, dans son sillage mort et dévastation. L’Algérie brûle.

 

Les cris de détresse n’émeuvent personne et les pays frères se montrent moins solidaires. Le Maroc, fidèle à lui-même dans les moments difficiles, profère des propos belliqueux via l'ensemble de sa presse. Le Roi, commandeur des croyants, qualifie l'algérien de personna non grata, avertit et pousse au pourrissement en imposant des visas d'entrée sur son sol, au moment où la Tunisie fait la sourde oreille et tourne entièrement son dos, insensible à nos cris de douleurs

 

Outre mer, certains occidentaux exhibent méchamment leur carton rouge, pendant que d’autres, menacent ouvertement avec véhémence le droit d’ingérence et accueillent, à bras ouverts, les criminels à qui, ils offrent, gites et couvertures et encouragent, par médias interposés, leurs propagandes djihadistes

 

Alger, par le biais de sa diplomatie, rouspète vivement, tente de convaincre et met en garde, à qui veut l’entendre, les capitales du monde, par des tournées marathon, sur l’impératif de circonscrire terrorisme islamiste ou, du moins d’interdire la virulence des propos comme, l’incitation à la haine et à la violence. Elle avertit les chancelleries des européens, elle alerte les Usa, en mettant, à chaque sortie, l’opinion publique internationale à témoin, sur la naissance d’un nouvel danger qui risque d’être, s’il ne serait pas circonscrit, un fléau planétaire.

 

Mais, hélas, rien ne fut.

 

La France sera la première victime de son ‘protectionnisme’ criminel. Les bombes tonnent à Paris. Elle sera suivie par l’Allemagne, l’Espagne et l’Angleterre qui seront, tous, surpris par la dangerosité et la force de frappe des terroristes.

 

Le Maroc et aussi la Tunisie qui se croyaient vivre à l’abri du feu, connaîtront des attentats terroristes les plus sanglants de leurs histoires.

 

L’oncle Sam, ce diable invincible, fier à l’excès de ses instituions et de sa haute technologie, auxquelles il attachait une confiance quasi aveugle, dormait paisiblement, comme un loir, sur ses deux oreilles. Il ignorait que devant la détermination d’un ennemi inconnu, imprévisible, extrêmement dangereux et entièrement convaincu de sa cause, la Cia pourrait s’avérer le cadet des obstacles. Et voilà que les avions ricains vont servir de missiles volants. Ils seront détournés à partir du sol américain. Les pirates du nouveau genre, maitrisant parfaitement la langue et les techniques du pilotage, n'utilisent, ni de pistolets, ni de fusils mitrailleurs, mais de simples cutters de bricoleur pour arriver à leurs fins. Ils concrétisent un scénario inédit, digne des films d'horreur.

 

Résultats quelques morts innocents et le monde est sous le choc, et les condamnations fusent de partout, du pape, au Tchad, en passant par le Maroc, la Tunisie, la France et tout ce qui en suit...

 

L'Algérie, ignorée, panse ses profondes blessures. Elle pleure depuis déjà longtemps ses milliers de morts dans le silence et l'indifférence la plus totale.

 

 

 

 

 

 

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Guest D. ESSERHANE

Entre parantheses

 

Rapt et assassinat des moines de Tibhirine

 

Ce soir, en essayant de me ressourcer, je tombe sur un documentaire réalisé par Canal Plus, traitant l’affaire des Sept (O7) moines de Tibhirine, assassinés vers le milieu des années 96, sur qui, je focalise toute mon attention. Tout le monde, ici comme ailleurs, a entendu - bien plus tard - qu’une implication de Département du Renseignement et de Sécurité était plausible. Moi, en tant qu’officier de police et membre actif dans la lutte anti-terroriste à Blida, ayant, à cette époque, plusieurs amis du Ctri, que je ne gobais pas à juste titre – comme Tigha Abdelkader, n’avais jamais entendu, ne serait-ce qu’un soupçon de doute sur de telles assertions.

 

Alors, je suis le documentaire de Canal +, avec une attention particulière, de bout en bout, histoire de comprendre et celui-ci, dois-je le dire, me parait crédible en pointant du doigt le Drs. J’étais révulsé tout en regardant avec quelque chose de consistant qui me nouait la gorge, en imaginant les moines, mains liées derrière le dos, passer, un à un, par ‘mes collègues’ par la lame du couteau. Ils sont massacrés dans le seul but de faire jeter le discrédit sur les insurgés et de faire revenir la France à de meilleurs sentiments.

 

Pour ce faire, selon C+, les caciques de l’Armée se réunissent en secret et concoctent un plan. Ils l'étudient sous toutes les coutures. Ils désignent, enfin, une équipe de professionnels pour exécuter cette délicate mission, tout en choisissant, bien sur, l’heure idéale et l’itinéraire à prendre et tralala...

 

Le but étant clair : le rapt des religieux et de tous les religieux. Tout le monde sait que les moines trappistes, sont au nombre de neuf. La police le sait, la gendarmerie le sait, les gardes champêtres aussi le savent et forcément les commanditaires et les futurs ''ravisseurs'' de l'Armée.

 

L’équipe de professionnels met le plan secret à exécution. Elle arrive au monastère et met la main sur ses victimes. Mais, en professionnels, ces éléments, triés sur le volet, mais déguisés en faux terroristes, oublient de faire embarquer deux d’entre elles, comme si ces agents secrets, ne savaient pas compter de 1 à 9.

 

Alors, de deux choses l’une : Ou bien l’armée et plus précisément le Drs est composé de crétins de la base au sommet de la hiérarchie ou bien, il ne s’agit là, que d’un délire paranoïaque.

 

Prendre, personnellement, le témoignage de ces deux déserteurs pour argent comptant, c'est d'être d'une naïveté extrême.

 

Je connais le sergent Tigha Abdelkader dit ‘Toufik’ pour l’avoir côtoyer des années durant à l’hôtel Palace de Blida et je sais ce qu’il valait et ce qu’il vaut aussi.

 

Pour ce Mosbah, tant qu’il n’aura pas répondu à la question d’un journaliste d’Al Jazeera, sur sa somptueuse villa à Glasgow, en Ecosse, son témoignage reste peu convaincant. Je soupçonne qu'il a été, tout simplement, un informateur rétribué, et non un militaire.

 

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Guest D. ESSERHANE

Zitouni épargné de la mort ? Pourquoi pas

 

Zitouni épargné de la mort par l'armée ? Pourquoi pas!

 

Beaucoup de voix s’élèvent un peu partout, ici comme en Europe, laissant entendre que Djamel Zitouni entretenait une liaison étroite avec le Département du Renseignement de Sécurité, allant jusqu’à affirmer que lors d’une embuscade, toute la garde prétorienne de ce dernier avait été décimée, sauf lui, qui s’en était sorti indemne.

 

Possible, mais je ne crois pas à une collusion criminelle.

 

Si, l’armée avait préféré le garder en vie, c’était pour une seule raison : C’était pour profiter,peut-être, de sa naïveté. Djamel Zitouni était très naïf et cumulait beaucoup d’erreurs. Ce qui n'avait, peut-être, pas échappé aux spécialistes de la question sécuritaire.

 

Alors, je présume, qu’il était autant préférable d’avoir affaire à un naïf pour venir à bout d’une manière graduelle aux hordes de criminelles qui activaient sous sa férule, qu’à quelqu’un d’autre, de plus futé qui le remplacera, en cas où il venait à disparaître.

 

La preuve nous était donnée par son successeur, en la personne du sinistre Antar Zouabri qui s’était révélé un diable personnifié, insaisissable et à la limite de la paranoïa ayant donné du fil à retordre à l’ensemble des services de sécurité engagés dans sa traque. Ce bandit, sans cœur, avait tué des innocents de la façon la plus horrible et battu tous les records des grands terroristes réunis, en faisant, dans son sillage, des milliers victimes.

 

C’est du moins, ce qui ressort d'une analyse, tout à fait personnelle.

 

Au fait, les États-Unis et l’Angleterre n’avaient-ils pas jugé nécessaire d’épargner la vie de Hitler ? Ce dernier avait brillé par ses gaucheries et ses erreurs de jugement, en prenant les décisions unilatérales qu’elles lui convenaient et souvent, contre les avis de ses généraux. La plus grave de ses maladresses, était celle d’avoir marquer une trêve d'hostilité envers l’Angleterre. Et, en dégarnissant le front Nord pour le plan Barbarossa, à l'Est, pour envahir l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, le Führer avait signé, sans le savoir, son arrêt de mort.

 

Djamel Zitouni tombera comme une patate dans une embuscade tendue par les fidèles de Benhdjar alors qu'il se dirigeait, la nuit vers Tamesguida, situé sur monts de Chréa pour tenir un conclave.

 

D'habitude quand un groupe de terroristes faisait mouvement d'un point à un autre, il y avait toujours un éclaireur qui prenait les gros risques, en tenant la tête 'peloton'.

 

Abdelhak Layada était lui aussi très confiant dans ses déplacements. Il était naïf. Ils nous avait échappé de justesse, par deux fois à Blida. Il avait la quasi certitude qu'on ne pourra pas le rater une troisième fois.

 

 

Acculé de jour comme de nuit par une traque continue et de peur d'être tué par ses propres rivaux qui cherchaient avidement sa peau, il commettra l'erreur d'aller se réfugier, clandestinement, au royaume du Maroc. Quelques semaines plus tard, il sera débusqué tel un lapin, par nos agents secrets dans un hôtel où il s'était terré.

 

Il ignorait, tel un idiot, les relations qui unissent nos deux pays en matière d'extradition de criminels.

.../...

 

 

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Guest D. ESSERHANE

Prémisses d’une guerre civile

 

Tout pays qui piétine ses propres lois est voué aux gémonies.

 

Le président Chadli, moins visionnaire et trop naïf, passe outre la loi et légalise, à la surprise générale, le Front Islamique du Salut, sous le prétexte fallacieux de l’ouverture du champ démocratique. Abassi Madani et consorts n’espérant pas que le président aille jusque là, mettent de coté, leur projet d’association de bienfaisance et de prédiction et forment, sans tarder, un parti politique. Ils seront talonnés, immédiatement par Mahfoud Nahnah, qui met en place le parti Hamas et tourne le dos au mouvement ‘El Islah wa Al Irshad’. Djabellah ne sera pas à la traine et créera, lui aussi, le parti d' Ennahda.

 

Quel malheur! Les algériens ne méritaient pas cela.

 

Chadli est la source de nos ennuis et assume l’entière responsabilité devant l’Histoire, pour la simple raison que son geste irréfléchi allait donner à un parti totalitaire, couverture et la légitimité politiques.

 

Le Fis légalisé, sera moins reconnaissant. Il ira, quelques mois après sa venue sur la scène politique, cracher sur la main de celui qui l’a mis au monde. Pire encore, il brillera aussi, tout au long de sa campagne de séduction, par ses diatribes en traitant le premier magistrat du pays, avec un cynisme jamais égalé, souvent en direct sur les ondes de la télévision, de : 'Mesmar Dj’ha'.

 

Il va plus loin encore et lui réclame de dissoudre le parlement et le menace ouvertement de quitter, sans tarder, le pouvoir.

 

Chadli reste de marbre. Il ne répond point aux offenses. C’est au sécrétaire du Fln, Abdelhamid Mehri que revient la tache de tenter de raisonner et tempérer les ardeurs de Abassi Madani.

 

Mais, peine perdue. Et les algériens restent perplexes.

 

Le parlement est enfin dissout et Chadli croit encore composer avec les islamistes pour un partage des pouvoirs.

 

Quelle naïveté ! Il se gourait le doigt dans l’œil, notre président.

 

Il ne prenait même pas en considération les menaces que le Fis dirigeait contre sa personne, ni contre tous ceux qui n’épouseraient pas son idéal de parti totalitaire.

 

Le Front Islamique du Salut, en parti fasciste, avait utilisé la démocratie à ses convenances personnelles pour asseoir le totalitarisme.

 

 

Les propos de Ali Benhadj, le numéro deux du Fis, résument la voie tracée de l'obscurantisme, lorsqu'il vociférait: ‘Les lois de la République ? «Je foule de mes pieds vos lois et votre Constitution», proclame-t-il à la face de ses adversaires.

 

La démocratie ? Il dira ces mots crus: «C'est kofr (impie) ! Nous refusons la démocratie parce qu'elle est basée sur l'avis de la majorité. Nous ne nous soumettrons pas à la majorité, mais à ce qui est conforme à la charia. Et nous rejetons ce qui ne l'est pas.»

A cette époque cruciale, j’étais appelé au service de synthèse et d’exploitation. C’est un bureau central rattaché au secrétariat qui collectait l’ensemble des notes et rapports d’information aux fins de synthèse pour les répercuter vers la direction des renseignements généraux.

 

Les informations qu’on faisait répercuter, n’étaient pas brillantes et n’auguraient rien de bon pour le pays. On était entièrement convaincus que le Fis allait remporter le parlement à l’écrasante majorité.

 

On savait, à travers les sondages d’opinion que le futur scrutin allait connaitre une forte abstention.

 

On savait, enfin, que ce parti totalitaire, plus pire que le Fln de l’époque, avait ouvert des camps d’entraînement para militaires dans les maquis pour accaparer le pouvoir, tous les pouvoirs, par la violence, s’il venait à être empêché.

 

La Dgsn met sans tarder, à la disposition de tous ses services, les mois qui précédent les troubles, quelque trois mille notices de renseignements concernant éléments les plus virulents de la secte ‘El Hijra wa Takfir’ (retranchement et excommunication) dont la majorité est déjà passée par les camps de guerre d’Afghanistan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Guest D. ESSERHANE

Le pourvoir en place a, pour une fois, tenu une promesses et organise des élections libres et transparentes, mais sans compter sur une participation massive des électeurs. Le Fis active son rouleau compresseur. Au bout de compte, il gagne les élections. Il obtient 188 places, soit près de 82% des sièges du parlement, secondé par le Ffs qui n’obtient lui, que 15 sièges. On saura que le Front Islamique du Salut a reçu des millions de dollars, à la pelle, de la part de l’Iran et de l’Arabie Saoudite. Deux rapaces aux doctrines diamétralement opposés qui n’ont aucune idée de commune, sauf celle de la mainmise sur cette partie stratégique de l’Afrique du nord pour asseoir de l’influence sur le Grand Maghreb, partant du fait que notre pays est considéré comme la clé de voûte de l’intégrisme asiatique

 

Le processus politique est annulé et c’est la déconfiture la plus totale. L’armée fait sauter, son bouc émissaire, en la personne du président, qu’elle accuse, subtilement, de forfaiture. Ce dernier qui vivait le cauchemar de ses erreurs, abdique sous l’effet de la pression et jette l’éponge, en présentant de vive voix les termes de sa démission. Celle-ci passe comme une lettre à la poste et les jours qui suivent, un haut conseil de sécurité occupe la présidence, avec ses pouvoirs exceptionnels

 

Les leaders déchus du Fis et privés de leur victoire, crient, du haut de leur forums, à la haute trahison et l’oppression. Ils lanceront à partir des mosquées des appels à la révolte en incitant leurs militants à la désobéissance civile et à la conquête du pouvoir, même par les armes. Toutes les rues sont occupées et la confrontation devient un sujet inévitable. Le pays paralysé, se trouve à un pas de l’implosion avec l’installation de l’anarchie aux quatre coins du pays. Le HCE n’arrive plus a rasseoir son autorité. Le désordre règne en maître des lieux et l’Algérie toute entière se trouve livrée à elle-même.

 

C’est malheureusement l’impasse et la guerre civile est devenue un chemin obligé pour les algériens.

 

A qui la faute ? C’est la faute à qui !?

 

Il n’y a de pire aveugle que celui qui ne veut voir, il n’y a de pire sourd que celui qui refuse d’entendre, dit-on. Il n’y a aussi de pire sensé que celui qui ne veut raisonner. Je réponds alors à ma propre question en pointant l’index sur l’armée ou, du moins, sur une partie de celle-ci, à qui, j’impute l'entière responsabilité de nos malheurs d’hier et d’aujourd’hui. Chadli, même président qu’il était, était avant tout, un pur produit du système militaire, profondément conditionné qui n’exécutait de politique que celle qui émanait de maîtres qui l’avaient portés aux commandes.

 

Mais, s’il ait une chose qu’on doit reconnaître à cette poignée de militaires, c’est le fait d’avoir décider, à l’unisson, que quoiqu’il advienne, ils ne laisseront jamais l’Algérie tomber aux mains des intégristes, en s’efforçant, tant bien que mal, de garder intacte la cohésion de l’institution militaire pour l'empêcher d'une fatale déchirure . D'avoir aussi, prit le courage d’affronter, à leurs risques et périls, la situation chaotique que traverse le pays, en attendant un messie providentiel. Et, ils ont réussi leur coup de maître.

 

J’aurai aimé avoir tort dans mes propos et leur présenter solennellement, un jour, mes excuses les plus sincères.

 

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Guest D. ESSERHANE

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Ces militaires, tout en étant proches, sinon, carrément aux centres des grandes décisions, n’ont jamais imaginé que le terrorisme, survenu au milieu des années 7O, allait renaitre de ses cendres pour prendre, un jour, des proportions aussi inquiétantes et constituer une sérieuse menace pour la nation, raison pour laquelle, qu’aucun plan orsec n’a été élaboré en ce sens, pour faire face à une éventuelle tragédie de cette envergure.

 

Convenons-en que l’armée de l’époque ne se souciait guère de ce coté là. Elle ne formait que des unités destinées à livrer des guerres purement conventionnelles.

 

Mais l’émergence de la subversion et du terrorisme qui allait entraîner l’état d’urgence, ira surprendre tout le monde et mettre, de facto, ces derniers devant le fait accompli. Toutes les unités de l'armée ont été placées aux premières loges de la confrontation pour mater la violence, circonscrire le terrorisme, en vue de rétablir l’ordre et réinstaurer la sécurité publique aux quatre coins du pays.

 

Mais, à la différence de la bande à Bouiali, les criminels à qui, ils feront fait face, se comptent désormais, non pas par centaines, mais par milliers. Ils sont expérimentés aux techniques de guerre, mieux équipés et extrêmement virulents.

 

Cette situation allait, toute de suite, dévoiler les carences des officiers supérieurs en matière de stratégies militaires, principalement celle relative à la sécurité intérieure et, par voie de conséquences, mettre à nu, toutes les insoupçonnables tares dignes d’une république bananière. Ce qui leur ont valu les critiques les plus acerbes pas plus beaux à lire, ni à entendre.

 

Il nous a fallut une catastrophe comme celle que nous venions de vivre, pour que l'institution militaire se réveille de sa profonde léthargie et se hisse pour se placer à la hauteur d’une grande armée digne de mérite. Elle y est arrivée, en dépit de peu de moyens dont elle disposait.

 

Et si notre digne héritière est aujourd’hui sollicitée par de grandes puissances, soit à collaborer, soit à donner des avis sur des questions sensibles inhérentes au grand banditisme et au crime organisé, c’est surtout grâce à sa large expérience en la matière.

 

Celle-ci, bien entendu, n'est pas le fruit d'un hasard. Elle est le résultat d’un long travail d’apprentissage difficile et douloureux et une course effrénée à la recherche de la perfection, jalonnée, malheureusement, de tant d’abnégation et de grands sacrifices.

 

 

 

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Guest D. ESSERHANE

Mais, n’est-il pas temps pour ces généraux de tirer un trait définitif sur leur carrière de militaires et songer à se consacrer à autre chose de plus personnelle ? La pire chose qui puisse arriver à un serviteur de l’Etat ayant dépassé l’age de la retraite est le fait de se sentir moisi sur une chaise pivotante avec l’idée obsessionnelle de mourir, à l’insu de ses proches, sur la moquette de son bureau. Ne doit-on pas se résoudre à l’évidence et se soumettre, bon gré, mal gré, à la règle que nous imposent les lois de la nature : Plus on vieilli, plus on se ramolli, et plus on se ramolli, plus on se rapproche de la fin.

 

N’est-ce pas que la retraite est souvent synonyme d’un nouveau départ ? Certes, mais, à condition que ce ne soit pas à 70 ans !

 

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Guest D. ESSERHANE

fantasmes d'historiens

 

Il m’a été permis de parcourir, tout au long de la tragédie nationale, pas mal de livres traitant la question sécuritaire de notre pays et, je me vois, à chaque entreprise littéraire, désolé de remarquer que la majorité des auteurs, d’ici et d’ailleurs, se basait sur les de prétendues révélations des sous officiers déserteurs de l’armée qu’ils prenaient pour argent comptant, comme si ces derniers étaient si bien imprégnés des secrets du sérail.

 

Et, je cite à titre d’exemples : le coté lié aux missions d'infiltration, celui concernant la filature ou bien, celui de la surveillance …etc.- Celui qui lirait tout ce qui est rapportait dans les livres 'd'histoire', imaginait que nos agents secrets du Drs d'alors, étaient aussi câblés que ceux de la Cia et du Kgb. J’assure le lecteur, quitte à me faire taxer de lèche-bottes ou d'ignorant, que ne sont là que des tissus de mensonges, de purs fantasmes destinés aux profanes et à certaines catégories d’étrangers qui ignoraient tout sur notre armée de l’époque.

 

L'armée nationale populaire ne dépassait, en réalité, l’armée du Burkina Faso que par le nombre de ses fantassins et de ses blindés de pacotille.

 

Les éléments du Drs que je côtoyais, les officiers en particulier, ne savaient, même pas, comment mener convenablement une filature qui nécessite, bien entendu, une technique toute simple, dite ‘technique de relais’. En matière de filature, nos collègues « James Bond » brillaient par leur amateurisme flagrant. Ils faisaient tout pour se montrer indiscrets. Et, la chose la plus drôle, c’était qu’ils fonçaient comme un char d’assaut et se collaient aux fesses de leur suspect.

 

Concernant le volet de la surveillance, j'assure qu'il n’y avait pas de caméra de disponible, comme il a été rapporté souvent dans les récits, tout au moins, à Blida, siège de la 1ère région militaire.

 

Si la nécessité le demandait, on mettait à la disposition des agents, une camionnette tôlée, dite ‘le sous marin’ et c’était à travers de petits trous percés, pour la circonstance, sur la tôle que se déroulait la surveillance.

 

C’était un calvaire lorsqu’on avait, par un temps caniculaire, une joue collée sur le zinc une journée entière. J’espère que Tigha ne peut et ne soit en mesure de me contredire sur ce que j’avance comme carences évidentes qui n’honoraient, certes, pas notre armée nationale.

 

Maintenant, si les notions élémentaires sur lesquelles se base tout service de sécurité n’étaient pas convenablement maîtrisées, comment peut-on imaginer que les gens du Drs étaient en mesure d'infiltrer ou de noyauter, aussi facilement une entreprise criminelle bien structurée et aussi sanguinaire comme comme celle des groupes islamiques armés

 

L' Armée Nationale Populaire surestimée, n'était en fait, pour ceux qui ne le savaient pas, qu'un épouvantail en paille, destiné à faire éloigner rapaces de tout bord.

 

Mais plus maintenant. A chaque chose malheur est bon

 

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Guest D. ESSERHANE

Tigha Abdelkader: plus givré que moi, tu meures!

 

Je ne comprends toujours pas pourquoi la justice d’outre mer et les journalistes intègres, ont ils accordé tant de crédits à ce bandit de Tigha Abdelkader, connu sous le pseudonyme de 'Toufik'. J’ai personnellement connu ce sinistre personnage dés la première heure du terrorisme, précisément à l’hôtel ‘Palace’ de Blida, propriété d’un ex adjudant de l’armée et lieu de 'convergence' des services de sécurité

 

C’était le seul endroit de la ville où l’on pouvait se divertir sans risques majeurs de se faire kidnapper ou d'être bêtement assassiné. C’était un bordel à ciel ouvert et aussi, le point d’orgue de toutes les intrigues et les basses manœuvres. Nous y allions aussi pour faire notre travail et, je ne saurai énumérer le nombre d’affaires criminelles relevant du droit commun qu’on avait élucidées grâce, notamment au concours précieux des prostituées et autres indicateurs, des truands pour la plus part, qui nous refilaient, gracieusement ce que nous voulions comme renseignements, notamment sur le trafic de drogue qui avait pris à cette époque, des proportions assez inquiétantes, mais aussi sur les terroristes et autres mouvements suspects d'individus.

 

On avait aussi remarqué, à notre grand étonnement, la présence d’autorités civiles, militaires et judiciaires bien placées fréquentant, bien que discrètement, mais assidûment ce lieu de débauche. Elles venaient très souvent la nuit tombée pour, bien entendu, de l’alcool, de la bonne compagnie et de mesquins traficotages sans grande importance. Il faut dire que cet établissement regorgeait de filles de joie, très jeunes et aussi belles les unes que les autres qui exerçaient leur métier le plus normalement du monde. Pour nous, on se foutait de ces délits. La prostitution et le proxénétisme n'étant pas une priorité du moment et constituaient, franchement, le cadet de nos soucis. La violence urbaine faisait rage et nous nous trouvions déjà débordés avec des piles de dossiers, en souffrance, sur les bureaux, relatifs tous, aux atteintes aux personnes et aux biens.

 

 

Et,comme à ses habitudes, l'armée n’avait pas dérogé à sa règle, ni perdu de son vieux réflexe pour y fixer son 'espion' en la personne de M. Sifrani, un chic type élégant, mais trop confiant de lui-même, qui servira, malheureusement, de menu aux terroristes, un soir du mois de ramadan. Après avoir résisté à son enlèvement, il sera trainé au préau de l’hôtel et tué d'un pruneau dans le thorax, juste après la rupture du jeûne.

 

Tigha Abdelkader y venait presque tous les soirs en se confondant dans la mêlée avec dédain et, avec sa gueule aux dents effritées, se faisait volontairement remarquer par une turbulence proche d’un schizophrène.

 

Avec ce type, on ne savait vraiment sur quel pied danser. C’était tout simplement un trouble fête qui, une fois sous l’emprise de l’alcool, insultait et tabassait gratuitement, à coup de poings sur le visage, ceux qui ne lui plaisaient pas. Il était arrivé jusqu’à donner une raclée au patron du ‘Palace’ qui le nourrissait, sans aucun motif apparent.

 

Pour ses écarts de conduite, il s’appuyait beaucoup plus sur son pistolet Macarov au ceinturon et sur son frère aîné, patron de la Pj de la ville, que sur ses supérieurs militaires qui, semble-t-il, ignoraient tout sur ses mauvais agissements.

 

Sans réelle instruction, ni éducation aucune, ce rustre personnage s’était révélé aussi stupide qu'une bourrique et aussi givré qu’un bloc de glace qu’on ne lui confiât aucune mission intéressante. Il ne faisait que vadrouiller, souvent, entre sa caserne et l’hôtel 'palace', sinon, sa maison, située à un jet de pierres seulement de cet établissement.

 

Ce n’était qu’une fois ces nombreuses bestialités mises au grand jour, parmi lesquelles, celles ayant trait aux violences sur des enfants mineurs, présumés auteurs du sabotage du téléphérique de Blida, à la suite desquelles, il sera poursuivi par la clameur publique et mis dans le collimateur de la justice militaire.

 

Il profitera des lenteurs de la procédure judiciaire pour passer clandestinement les frontières, vers la Tunisie. A Tunis et sans le moindre sou, errant comme un Sdf, il profitera, sans scrupules de la bonté d’un ami qui l’avait hébergé dans sa chambre d’hôtel, pour lui subtiliser ses maigres économies, grâce auxquelles, il prendra les airs vers l’Asie. Et depuis, il se considère comme un persécuté qui détient certaines vérités.

 

Et, à la faveur de la confusion générale, on lui attribuera de la considération et le droit à l'asile et sera, vainement, utilisé comme instrument de pression sur l’institution militaire dans ce qui s'appellera, par la suite: le: 'qui tue qui'.

 

Tigha Abdelkader serait-il hanté par l'obsession de ses crimes? Je ne le pense pas.

 

Mais, ce dont j'en suis certain, c'est que ce bandit avait laissé une image pas trop belle derrière lui et que son séjour en Algérie est désormais un rêve quasi impossible. Il sait aussi que les profonds dommages occasionnés à ses victimes sont vraiment indélébiles et difficilement oubliables.

 

 

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Guest D. ESSERHANE

L'élite et la fripouille

 

En 1992 et devant la recrudescence des assassinats qui se faisaient quotidiennement et au grand jour, l’Etat avait envisagé de mettre en place une nouvelle structure de police d'envergure nationale, servant à endiguer le crime de sang et contrer le terrorisme. C’était ainsi que fut crée l’Office National de Répression du Banditisme (ONRB), devenu, par la suite, le Service Central de Répression du Banditisme (SCRB) dont le siège sera à Ben Aknoun, à deux doigts de l’Ecole Supérieure de Police de Chateauneuf et de l'université.

 

En raison du manque cruel d’effectifs, la Dgsn, fait appel aux volontaires tout grade confondu pour prendre part aux activités liées à lutte contre la subversion et le terrorisme. Mais, si certains se porteront volontaires en s'y engageant sans hésitation, beaucoup seront envoyés d’office pour y exercer, contre leur volonté. Je cite le cas de mes deux chers collègues Ayad Mohamed et Benyahia Abdelkader, deux brillants officiers de police dont la présence était plus utile qu'ailleurs, ont été 'expédiés' à Alger sous la contrainte, pour la simple raison que ces deux fonctionnaires, ne plaisaient pas aux yeux du nouveau patron, fraîchement installé.

 

Celui-ci se révèlera aussi méchant que le tyran Néron et brillera, tout au long de son passage à Blida, par ses manies blasphématoires à l’égard de pauvres policiers. C'était un paranoïaque au délire de grandeur qui ne s'était jamais défait de sa misérable tendance maladive à proférer des insanités, au su de la Direction Générale de la Sûreté Nationale qui, pour une raison que je ne saurai expliquer, fermera les yeux sur ses graves abus répétés.

 

Il se comportera comme une ordure lorsqu’il traita l’agent Okazi Mohamed de "Boukelb’", pour la simple raison que ce dernier lui avait refusé de lui céder son berger allemand ou bien cette curieuse interrogation à l’endroit du brigadier de police Sahel Rabah, lorsqu’il inspecta un lot de tenue vestimentaire, envoyé par la Dgsn, en prévision de la saison hivernale. Je cite: "Hé ! Les policiers méritent-ils des ‘Parka’ comme celles-ci….?Pfff...!!!" Lui disait-il, d'un air désolé.

 

Il prenait souvent un malin plaisir de maltraiter tous ceux qui ne lui plaisaient pas, sans discernement d’âge ou de grade. Bref, il se voyait le Bon Dieu sur terre et ne s’exprimait, à l'occasion de ses speech inutiles que pour dire ‘MOI’ – ‘JE’, en surestimant, comme il aimait à le faire, ses fausses capacités intellectuelles et sa prétendue puissance physique. Il ne manifestait aussi aucune compassion pour les policiers, et, j'insisterai là dessus: aucune compassion envers les blessés, ni de sympathie pour les morts. Il ignorait que la plus fâcheuse des offenses était celle qui émanait d’un supérieur.

 

Je ne saurai passer sous silence le cas de l’officier de police Zouich Mohamed, un des rescapés du carnage de la rue Yousfi, actuellement en exercice à Medea et les violences verbales dont il a été victime de la part de ce taré, alors qu’il était, sur le brancard de l’hôpital, à demi inconscient et à deux doigts de la mort. (Un chapelet de vulgarités que je ne pourrai transcrire par respect au lecteur).

 

Ce cadre devenu handicapé pour la vie, pourra, peut être un jour pardonner à ses agresseurs les blessures corporelles ayant occasionné son infirmité, mais, je ne penserai jamais qu'il irait jusqu'à pardonner les violences gratuites de son chef.

 

Ce même cloaque sera, également, le responsable indirect de la mutation, de la révocation et de la mort de plusieurs nobles serviteurs dont, je cite: les officiers, Belabes Moussa, actuel chef de la Sûreté de Wilaya de Tizi Ouzou, de Touhami Mohamed, des regrettés Taybi Kaddour, Ali Pacha, de Ayad Mohamed, de Ayoub seddik, d'inspecteurs, d’enquêteurs de police et autant d'agents de l'ordre public.

 

Mais, en réalité, ce type qui se targuait tout puissant, tout intelligent, n'était en fait, qu’un froussard, un incapable et un impuissant.

 

Je l'avais remarqué, une fois, lorsqu’on avait encerclé, vers mi-nuit, un groupe de terroristes qui tenait nos collègues en tenaille au quartier ‘Lajdal’. Il était présent, cette nuit là et pour la première fois sur un champ d'affrontement - En tenue civile, il tenait son walkietalkie à la main et tremblait comme feuille de papier. Il était resté figé sur place, tétanisé par le crépitement des balles qui fusaient de tout cotés. Il n’arrivait plus à formuler la moindre expression. J'étais sur qu' il avait perdu de sa force et de son courage imaginaires. Il avait, tout simplement peur de se faire trahir par la voix. C’était moi qui dirigeais l’opération à sa place et, une fois nos collègues extirpés du bourbier dans lequel ils étaient coincés et le calme enfin revenu, qu'il nous ordonna, à notre grand étonnement, de quitter, au plus vite, les lieux, alors que les criminels étaient à notre merci.

 

Arrivés au commissariat central, il ne s’empêcha pas de tancer vertement, telle une canaille, les rescapés, toujours sous le choc, avec une bassesse d'esprit jamais égalée. Un de mes collègues, S. Djillali, un jeune et brillant policier du service des renseignements qui était melé au groupe, pris de colère, avait failli briser la crosse de sa mitraillette contre son dos et de se tailler en pleine nuit.

 

Cette bande de sanguinaires qu’il avait, volontairement, épargnée la mise hors d'état de nuire, se révèlera, par la suite, derrière l’attaque de la brigade de la gendarmerie de Beni Mered qui s’était soldée par le vol de plusieurs armes de guerre et sera, aussi, derrière plusieurs assassinats des éléments du service d'ordre.

 

L'ironie gagnera, ultérieurement, cet 'irresponsable', lorsqu'il partira vers une autre structure administrative à Alger où il connaîtra les moments les plus terribles de sa carrière. Il sera traité de la même manière avec laquelle, il avait traité, quelques années plus tôt, ses malheureuses victimes.

 

Ne pouvant plus continuer à subir de l'humiliation, il jettera l'éponge et prendra le chemin de la retraite.

 

Tout le monde savait qu'on était dirigés par un névrosé qui nécessitait des soins dans un asile psychiatrique. Les psychanalystes s'accordent à dire que la coprolalie serait une régression vers le plaisir des stades anal et oral. Cette tare de l'enfance aurait pesé et perturbé son évolution.

 

Dans les rangs de la Direction Générale de la Sûreté Nationale, des fripouilles comme ce responsable, ne se comptaient pas sur le bout des doigts, mais à la pelle.

 

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  • 2 weeks later...
Guest D. ESSERHANE

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En effet, dans la police, la mégalomanie se développe comme la coqueluche dans les maternelles...

 

J’appréhende mal cette manière de mes collègues, pourtant jadis courtois mais, qui, une fois investis d’une responsabilité quelconque au sein de la hiérarchie policière, troquent leur modestie et leur simplicité contre la méchanceté et deviennent irrévérencieux et d’une insolence à la limite de l’indécence. Ils perdent brusquement de vue le sens de l’appréciation, celui du respect et de considération envers les autres, pour ne se fixer, consciemment ou pas, que sur une excentricité maladive, accompagnée le plus souvent par la bassesse d'une vile tyrannie.

 

L’oppression et l’abus du pouvoir de nos psychopathes galonnés, sont la conséquence de fâcheux incidents qui entachent, chaque année, la corporation policière, parmi les plus graves, on cite les cas du suicide par balles; cette fatale et cruelle forme d'expression a pris, depuis quelques années, une proportion assez inquiétante.

 

Faut-il être psy pour expliquer ce changement brusque de la personnalité de nos responsables, apparemment sains de corps et d’esprit ?

 

Dans sa forme bénigne, la surestimation de ses capacités physiques et intellectuelles, dit-on, se traduit souvent par des ambitions vouées d’office à l’échec, en raison des dispositions personnelles réellement insuffisantes.

 

C’est ce qui est entièrement juste, puisque, ce genre de prétendus chefs, a-t-on constaté, n’ont jamais réussi à faire long feu. Ils seront, soit isolés, soit démis de leurs fonctions ou bien poursuivis en justice pour être jetés en pâture à la presse qui faisait d'eux son fonds de commerce.

 

Mais, ce diagnostic arrive, malheureusement toujours bien tard, parce que dans le sillage de leur sinistre parcours, les dégâts occasionnés, sont incommensurables et éclipsent l’ensemble les efforts consentis par la haute hiérarchie pour garder intact le blason d'or de notre police nationale.

 

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Guest D. ESSERHANE

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Je vais citer le cas d’un autre tyran sans cœur, de vraiment inculte, devenu, par le pouvoir de l'argent, commissaire divisionnaire et à la tête d’une importante wilaya du centre.

 

Je venais de terminer une longue convalescence consécutive à un état réactionnel lié aux tragiques évènements que nous avions endurés des années durant.

 

Nous faisions plus qu’il n’en fallait et plusieurs d’entre nous, se sont vus comme soldats malgré eux, arme de guerre en bandoulière et poussés dans des missions très dangereuses auxquelles ils n’étaient, ni préparés, ni entrainés. Ces terribles évènements avec leurs lots malheurs, n’ont laissé aucun indifférent et ceux qui étaient engagés d’une manière active dans la lutte anti terroriste, ont été sérieusement affectés par les brutalités et la violence d'une rare bestialité.

 

Beaucoup manifestent, aujourd’hui, un certain désespoir, montrent des signes de fatigue, de dégout et présentent une tendance au suicide.

 

J’ai fait partie de ceux qui se sont lassés à mi parcours pour sombrer dans les abysses du désespoir et de la mélancolie. J’avais perdu toute de ma motivation et de mon élan vital et je passais, chaque jour que Dieu fait, des moments terriblement intenses avec des sentiments de douleurs morales qui ne me quittaient plus.

 

J’étais à deux pas de l’auto destruction et, si ce n’est l’intervention du professeur B. Ridouh et de son soutien moral, je suis aujourd’hui soit mort et enterré, soit un fou à lier, enfermé dans un hôpital psychiatrique jusqu’à la fin des mes jours. Que Dieu ait son âme et l’accueille en son vaste paradis. Il m’a sauvé comme il a sauvé beaucoup de mon cas des supplices de leurs cauchemars. J’étais sauvé parce que j’ai cru en lui, parce que j’ai appliqué à la lettre ses précieux traitements et suivi scrupuleusement ses conseils éclairés. C’était lui, d’ailleurs, qui me recommanda d’aller là où je me sentirai plus à l’aise, en dehors des tumultes des grandes villes et du sinistre bruit des armes et des sons stridents des sirènes.

 

A l’issue de ma convalescence, je fus alors affecté, sur ma demande, dans un endroit semi désertique, aux frontières des villes de Médéa et de Djelfa, là, où je croyais me reposer et biffer de mon esprit ce qui restait comme traces de mes profonds traumatismes…

 

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Guest D. ESSERHANE

Mais avant de regagner mon nouveau lieu de travail, je passe, comme le veut la tradition, par le Grand Minitou qui m’accorde un entretien purement protocolaire. Pendant cette prise de contact, on converse quelques instants dans son bureau, histoire pour lui, de me connaître, d’évaluer ma culture générale et surtout, mes aptitudes professionnelles.

 

Après avoir fait son idée, il s’interroge sur le pourquoi de ma stagnation dans le grade d’officier de police, alors que je devais être normalement, commissaire de police, me disait-il. Je lui répondis en toute franchise, qu’il n’était plus dans mes intentions de retenter un concours du moment que les listes sont établies, non sur l’échelle des valeurs, mais, selon les critères contraires à mes principes, basées essentiellement sur la *‘Tchippa’ et que je ne nourrissais aucune ambition à ce sujet.

 

Pour toute réaction, ce dernier, baissa timidement les yeux, parce qu’il ne s’attendait pas à une réponse aussi osée que celle-là. Et puis, on palabre de tout et de rien, on se serre la main et on se quitte avec un timide ‘au revoir’.

 

J’apprendrai, par la suite, sans stupéfaction aucune, que ce même responsable aurait réuni tout un sac d’argent pour avoir son grade de divisionnaire. Je ne cherchais plus à recouper cette information, parce que je m’en foutais éperdument.

 

Je saute dans mon véhicule et deux heures plus tard, j’entre de plein pied dans une petite ville qui n’a rien d’une ville ordinaire. Ailleurs, on qualifie cette cité de simple hameau, car on pouvait si facilement compter toutes les maisons, en moins cinq minutes. Et, me voilà reçu par mon nouvel chef de service. Un jeune commissaire de police arabisant, fraichement sorti de l’Ecole de police.

 

Dés les premiers instants, j’ai su que je ne pourrai jamais m’entendre avec ce crétin. Ce dernier me présente à l’ensemble des collègues et me désigne enfin, le bureau de la police judiciaire avec du matériel flambant neuf. Je fus étonné d’apprendre, quelques instants plus tard, que le siège du commissariat, jouxtant le cimetière des martyrs, avait servi par le passé de lieu d’internement et torture de nos djounoud par les parachutistes et les gendarmes de l’armée coloniale. C'est un endroit hanté par la mort et les cris d'horreur de suppliciés. Il est aussi lugubre que les sinistres baraques des camps de concentration.

 

Sur une pierre de l’édifice, on pouvait lire: 1957

 

Quelle honte pour un haut responsable qui voulait péter plus haut que son c... Il avait ouvert une Sûreté dans une 'Dechra', c'est à dire, là où il ne fallait pas, car, de simples gardes champêtres auraient suffit amplement à assurer l'ordre et la sécurité pour au moins, une vingtaine d'années.

 

Tellement qu'il s'en foutait de nos gueules, le Directeur Général de la Sûreté Nationale, n'avait, même pas pris la peine de faire de déplacement pour inaugurer l'ouverture de cette nouvelle structure, comme l'exigeait la loi.

 

C'était dire combien était l'ampleur du mépris.

 

Quelle honte!

 

 

 

* Tchippa: corruption

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Guest D. ESSERHANE

Et dans cette contrée oubliée, j’ai pu croiser l’Algérie de mes aïeux, cette Algérie profonde ancrée dans sa noble tradition ancestrale et ses valeurs typiquement humaines et, en dépit d’une criante pauvreté et de misère, les gens de là bas, ignorés, délaissés, survivent, tant bien que mal, dans un silence assourdissant.

 

C'est vrai que pour connaître la valeur de la générosité, il faut avoir souffert de la froide indifférence des autres...

 

Ces bédouins sont aussi d'authentiques algériens à qui, il était exigé tant d'égard et de beaucoup de considération, raison pour laquelle, je m'étais engagé à réaliser un travail d'approche et de proximité en intégrant tous les agents dans le sillage de cette noble mission, une manière pour moi d'exprimer notre sincère sympathie et traduire l'entière disposition de la Sûreté Nationale

 

En quelques mois, nous avions pu tisser et rétablir le lien fraternel, basé essentiellement, sur la confiance, et les policiers craints que nous paraissions, n'étions plus considérés comme un corps étranger, mais comme faisant partie d'un ensemble endogène, au même titre que les agents de la poste ou de la municipalité...

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