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Le 3è mandat compromis ? N’en croyez rien !


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Le 3è mandat compromis ? N’en croyez rien !

 

 

 

 

 

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Tout indique que les projets de Bouteflika sont contrariés : le silence du président, notamment durant cette journée du 8 avril qui marquait le 4è anniversaire de sa réélection ; l’effacement voire l’absence de Belkhadem ; le retour d’Ouyahia sur la scène politique au rôle de premier plan ; le mutisme total qu’observent les médias lourds sur la question du troisième mandat …

Tout cela alimente des rumeurs folles. On parle de « grave rechute » d’un président qu’on dit malade. On parle d’un « putsch » discret qui aurait remis des généraux et donc Ouyahia sur selle. On parle d’une mise à l’écart d’Abdelaziz Belkhadem…Et on parle, surtout, de renoncement de Bouteflika à se présenter pour un troisième mandat….

De grâce, n’en croyez rien !

Au diable les rumeurs !

Au diable les « sources informées », même quand ils parlent à partir de la présidence de la République ! Surtout quand ils parlent à partir de la présidence de la République !

Croire ces « rumeurs » insidieusement distillées, croire ces « sources informées » c’est oublier que le régime est dans une phase de crédibilisation des présidentielles de 2009, que cette phase de crédibilisation est vitale pour lui et que toutes les fourberies sont bonnes pour y arriver : il doit absolument relancer l’intérêt pour le scrutin qui doit reconduire Bouteflika pour un pouvoir à vie.

Sans ce regain d’intérêt, Bouteflika ne peut annoncer son projet de réviser la constitution et de se présenter à un mandat à vie.

Or, le temps presse ! En comparaison à 2004, le retard est notable : le principal lièvre de Bouteflika (Ali Benflis) était connu le 8 mars 2003 ! Et il n’y avait pas de Constitution à réviser !

 

Duper l’opinion, l’électeur et les candidats

Comment relancer l’intérêt autour d’une urne jouée d’avance : en introduisant le suspens !

Jusqu’à l’heure, ces présidentielles apparaissent aux yeux de l’opinion comme des « élections à la Bongo » ou « à la Ben Ali », donc sans aucun intérêt pour l’observateur comme pour l’électeur : pourquoi s’intéresser à une présidentielle dont le résultat est connue d’avance ?

Ce discrédit nuit au régime à plusieurs niveaux.

D’abord, il assimile le pouvoir algérien à un pouvoir à la Mugabe, ce qui est fâcheux pour le président Bouteflika, candidat au Nobel de la paix 2008.

Ensuite il dissuade les « vrais candidats » de se présenter. Bouteflika ne veut pas d’un scrutin avec des petits lièvres (Saïd Sadi, Djaballah, Rebaïne…). Il veut de grosses pointures qui « musclent » la compétition (Taleb, Aït-Ahmed, Hamrouche, …). Or, ces derniers ne se présenteront jamais à un scrutin préfabriqué…

Enfin, le discrédit des présidentielles aggrave la menace du boycott populaire : les Algériens qui ne votent plus depuis trois ans, vont encore davantage bouder ces présidentielles : Bouteflika redoute cette gifle plus que tout.

 

Le scénario

 

Alors il faut casser l’image de « scrutin verrouillé » et relancer l’intérêt pour les présidentielles 2009. Comment ? En laissant entendre qu’elles sont ouvertes, incertaines et qu’elles ne sont pas faites « sur mesure » pour Bouteflika.

Ouvertes et incertaines ? Saïd Sadi et le RCD ont déjà travaillé dans ce sens avec leur proposition d’encadrer le scrutin par des « surveillants étrangers » ! Il semble que, personne n’ayant avalé la couleuvre, l’idée soit abandonnée.

Mais le must du subterfuge c’est de faire croire que Bouteflika ne se présenterait pas en 2009 (pour raison de « maladie », de « disgrâce » ou de « lutte des clans »). C’est à cette « ficelle » que travaillent aujourd’hui les spins doctors du système. Et c’est la plus efficace en effet !

La plus efficace : elle libère la route pour la révision constitutionnelle qui urge !

Et de fait, ce référendum regagnera de l’intérêt puisqu’il cessera d’être un artifice au profit de Bouteflika. Il pourrait donc être annoncé publiquement et être présenté comme une consultation de « renouveau démocratique. » On peut alors espérer trois choses : une bonne participation au référendum ; une amélioration de l’image du président Bouteflika qui aura « su s’effacer au profit du jeu démocratique » ; l’entrée en lice de candidats crédibles….

Alors Bouteflika out ? Pas du tout ! Le stratagème consiste à profiter du référendum pour rebondir : Bouteflika va utiliser la bonne participation pour la faire interpréter comme « une exhortation des Algériens » à se représenter.

Il annoncera alors sa candidature sous « l’insistance des Algériens.» L’image est sauve. Et, entre-temps, il aura révisé la constitution dans un bel enthousiasme populaire !

Ce scénario, nous le vivons aujourd’hui.

Des ethnologues politiques, rompus à la finasserie politique, sont chargés de son exécution, sous le label de « source informée. »

 

Que faire ?

Pour les plus lucides, éviter de participer à ce simulacre ; persister à revendiquer le respect de la Constitution et à rappeler que Bouteflika ne peut postuler à un troisième mandat…

Pour les moins lucides, continuer à jouer les gogos…

Le Matin

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