Avec Hmimed, contre le changement

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Ahmed Ouyahia mène une campagne ouverte contre le changement

 

Contre vents et marées, Ahmed Ouyahia, Premier ministre et secrétaire général du RND, mène la campagne pour les législatives du 10 mai prochain avec un discours hostile à tout changement politique en Algérie. Critiquant sans cesse les révoltes des peuples arabes et la chute de dictatures en Afrique du Nord et au Moyen‑Orient, l’ancien chef de cabinet du général président Liamine Zeroual s’attaque à ceux qui, en Algérie, appellent à la nécessité d’introduire des réformes politiques réelles pour éviter l’explosion et aller vers une véritable transition démocratique.

 

« La conjoncture confirme la nécessité d’être vigilant. Ce qui se passe chez nos voisins de l’Est et du Sud n’est pas un printemps. La situation est grave. Il y avait des problèmes dans tel ou tel pays, mais il y a de l’exploitation extérieure », a encore déclaré Ahmed Ouyahia, la semaine écoulée, à la Chaîne III de la Radio nationale. Il a sciemment entremêlé la révolte des Tunisiens, des Égyptiens, des Libyens et des Syriens contre les régimes dictatoriaux et un coup d’État au Mali suivi de l’émergence, dans la zone du Sahel, de groupes islamistes armés inconnus sur la scène africaine. Des situations complètement différentes.

 

Nostalgique de l’époque du colonel Houari Boumediene, le chef du RND, en poste depuis treize ans, a plaidé pour un retour à une activité économique similaire à celle des années soixante‑dix. Autrement dit, étatisme à outrance, priorité absolue au secteur public au détriment de la concurrence et de la compétitivité et minorisation de l’initiative privée.