sekini 10 Posted May 2, 2012 Partager Posted May 2, 2012 Règlement du 28 septembre 1848 sur l'organisation des colonies agricoles La désignation des colons était assurée par une commission de 13 membres dont 2 médecins. Seuls les dossiers des Parisiens ayant moins de 60 ans d'âge étaient recevables (il n'y eut que 200 exceptions, des Lyonnais qui vinrent compléter le dernier convoi). Le candidat avait dû présenter beaucoup de papiers à sa mairie d'arrondissement et notamment : - des certificats médicaux pour le demandeur, sa femme et ses enfants - les raisons des décès éventuels de ses parents et beaux-parents - un certificat de bonne vie et mœurs - un extrait de mariage et des extraits de naissance - un certificat de libération du service militaire pour les moins de 35 ans - et tout document établissant sa profession On délivre aux candidats retenus un carton d'inscription avec un numéro d'ordre. Tous ces renseignements et ceux qui suivent sont extraits de la revue " Carnets de Généalogie Algérie, Maroc, Tunisie " édition d'avril 1998. Je résume les 17 articles du règlement signé par le Ministre de la Guerre De La Moricière. - le transport est gratuit d'un bout à l'autre du voyage, pour les personnes et leurs bagages - 50 kg par adulte et 25 kg par enfant - gratuité de la nourriture avec ½ ration pour les enfants - hébergement provisoire à l'arrivée sous des tentes militaires ou dans des baraques - fourniture le plus vite possible de la maison définitive : 2 pièces en rez-de-chaussée - fourniture d'un lot, déjà délimité, de 2 à 10 ha de terres à défricher - fourniture gratuite des outils aratoires et du cheptel indispensables - allocation gratuite de vivres jusqu'à la mise en production de la terre - emploi salarié possible en morte-saison sur des chantiers de travaux publics Au bout de trois ans une commission de vérification comprenant un géomètre et un inspecteur de la colonisation viendra s'assurer de la mise en culture des lots de terrain. En cas de procès-verbal favorable le colon reçoit un titre de propriété définitif et incommutable pour sa terre et sa maison. Dans le cas contraire la déchéance et l'expulsion sont possibles, mais pas automatiques : un délai supplémentaire n'est pas exclu. Ce fut souvent le cas. Conseils distribués aux futurs colons dans un petit guide édité en 1848 - laisser en France les jeunes enfants, voire les autres et la femme, provisoirement - se débarrasser d'un mobilier trop coûteux à transporter - prendre une légère purgation pour éviter d'être constipé sur le bateau - tamiser les eaux en Algérie à cause des sangsues minuscules - ne pas boire les eaux qui ne dissolvent pas le savon - suspendre le travail quand il fait très chaud et se reposer à l'ombre - porter une flanelle pour réguler les fonctions digestives - porter un chapeau de paille ou de feutre blanc ou gris, vendu à Marseille et Toulon - se méfier des figues de Barbarie à cause de leurs propriétés astringentes - se méfier des abus d'alcool, mais mettre du vin dans son eau - ne pas entasser les immondices et le fumier trop près de la maison - et enfin se méfier des Arabes " par ses mœurs, ses habitudes, sa religion, l'Arabe est l'ennemi des chrétiens… Rusé, sobre, laborieux seulement lorsque la nécessité l'y contraint, il apporte dans ses relations avec nous toute la défiance et la finesse du Normand… et la pensée secrètement entretenue par ses marabouts, qu'un jour le sol foulé par nous, sera rendu à ses premiers maîtres ". Installation des colons Chaque colonie est dirigée par un officier assisté d'un adjoint pour l'agriculture. Ils sont nommés avant l'arrivée des colons qu'ils doivent accueillir à leur débarquement dans le port le plus proche du village. Ils devront avoir prévu les voitures nécessaires à l'acheminement des bagages et des personnes. Les colons sont installés dans des baraques en bois ou, à défaut, sous des tentes militaires. Deux cuisines provisoires auront été construites : une pour les familles et une pour les célibataires. Chaque directeur veillera à ce que tous les outils promis soient disponibles, ainsi que les vivres nécessaires à la survie avant la première récolte. Il fera délimiter les lots afin de les attribuer dès l'arrivée des colons. Il fera bâtir les maisons définitives conformément au plan proposé par l'administration ; ainsi que des fours banaux et un lavoir. Par contre, pour le bétail, chaque colon construira un gourbi en branchage pour servir d'étable provisoire. maison d'un colon plan d'une maison simple Les maisons auront 2 pièces, avec une seule porte d'entrée. Dans la pièce à l'entrée il y aura une cheminée, un emplacement pour un fourneau, une fenêtre et une lucarne. Dans la chambre (6m de long sur 3,3m de large) il y aura une fenêtre. Le sol est en terre battue. La coupe montre l'absence de plafond sous le toit. Ce ne devait pas être d'un grand confort, ni en période de canicule, ni en hiver, ni en cas de vent violent. Les fournitures promises sont les suivantes : 1 joug 1câble 4 courroies 1 herse pour 2 familles 1 houe plate 1 pioche 1 fourche en fer 1 pelle en fer 1 sarcloir 1 serpe 1couverture 1bidon 1 gamelle 1 marmite 1 sac de couchage Il sera en outre fourni 1 charrue Lombasle légère pour 3 familles 1 chariot pour 5 familles Ce matériel collectif suppose une entente entre familles d'une qualité improbable. En son absence c'est un conseiller militaire chargé de l'agriculture, plus ou moins compétent et motivé, qui prendra les décisions. Chaque famille recevra un bœuf, indispensable pour les défrichements, puis pour les labours ; ainsi qu'une truie. Chaque village recevra un nombre convenable à déterminer sur place par l'officier directeur, de vaches et de verrats. Un arrêté du 27 novembre fixe, au gramme près, les vivres distribués chaque jour à chaque adulte (1/2 ration pour les enfants) : 750 gr de pain + 250 gr de pain de soupe 72 gr de café et 72 gr de sucre 3/4 de litre de vin Citer Link to post Share on other sites
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